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Mortalité, surmortalité, mortalité infantile

Publié le 16/03/2023
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La mortalité désigne le nombre de décès intervenus sur une période donnée (une année) dans une population donnée. Elle s'exprime en général par le taux (brut) de mortalité pour lequel le nombre de décès est rapporté à 1 000 habitants le plus souvent, mais aussi à 10 000 ou à 100 000 lorsque les données le justifient.

Les causes de la mortalité ont évolué dans le temps. Ainsi, le modèle de la transition épidémiologique, tel que défini dès 1971 par l’épidémiologiste Abdel R. Omran, identifie trois âges de morbidité et de mortalité par lesquels toute société devait passer en se modernisant. « L'âge de la pestilence et de la famine » où la mortalité est forte surtout du fait des maladies infectieuses et où l'espérance de vie est plafonnée aux alentours de 30 ans. Ensuite, avec « l’âge du recul des pandémies » et de la mortalité infantile (hygiène, amélioration de l'alimentation), l'espérance de vie dépasse les 50 ans. Avec le développement économique et la progression du niveau de vie vient « l'âge des maladies dégénératives causées par l’homme » où la prévalence des maladies infectieuses s'effondre et laisse place aux maladies chroniques comme le diabète, l’obésité ou les maladies du vieillissement. Les maladies chroniques non transmissibles sont responsables de plus de 60 % des décès dans le monde et les maladies cardio-vasculaires (MCV) sont à elles seules responsables de 32% des décès dans le monde (données 2017) ; ces maladies ne sont plus l'apanage des pays développés, leur prévalence devient forte également dans les pays en développement et émergents.

La surmortalité correspond à un taux de mortalité anormalement élevé par rapport à une situation considérée comme « normale ». Pour la mesurer, on utilise l’indice comparatif (ou standardisé) de mortalité calculé, pour un groupe donné, comme le rapport entre le nombre de décès effectivement observés sur une période donnée et le nombre de décès qui seraient survenus au cours de cette même période si ce groupe avait été soumis à la mortalité par âge de l'ensemble de la population, multiplié par 100. Un rapport supérieur à 100 s'interprète comme une surmortalité dans le groupe observé.

D'autres taux sont proposés : selon le sexe (maternelle, masculine), l'âge (mortalité infantile, néonatale), la cause du décès, etc.

Le taux de mortalité infantile est le nombre de décès d’enfants de moins d’un an pour 1 000 naissances vivantes. Les taux de mortalité infantile dans le monde sont très inégaux. Leurs disparités reflètent l'inégale répartition des risques environnementaux stricto sensu (accès à l'eau, hygiène) mais aussi les inégalités d'accès aux soins, des conditions de vie (alimentation), de niveau d'éducation, en particulier le niveau d'alphabétisation des filles et adolescentes. Selon l'ONU, 5,2 millions d'enfants de moins de 5 ans sont morts en 2019, soit 38 ‰ (42 ‰ en 2015). L’Afrique subsaharienne affiche les taux de mortalité infantile les plus élevés au monde : un enfant sur 13 y meurt avant ses 5 ans. Dans le monde, les enfants des zones rurales courent près de 1,7 fois plus de risque de mourir avant leur cinquième anniversaire que les enfants des zones urbaines.

La mortalité prématurée ou évitable est par convention l’ensemble des décès survenus entre 1 et 64 ans. Certaines causes de décès à l’origine de la mortalité prématurée peuvent être considérées comme « évitables », c’est-à-dire qu’en l’état actuel des connaissances médicales et compte-tenu des capacités de prise en charge du système de soins, elles ne devraient pas entraîner de décès avant 65 ans. En France, la liste des causes de décès évitables a été établie par la Fédération nationale des observatoires régionaux de la santé (Fnors) en s’inspirant à la fois des travaux européens et des travaux menés au sein de l’Inserm. Les travaux européens classent les décès « évitables » en deux groupes selon les modalités d’actions capables d’en diminuer la fréquence. Le premier groupe distingue les décès qui pourraient être évités essentiellement par une action sur les facteurs de risques individuels, par exemple décès par cancer du poumon, alcoolisme, ou encore accident de la circulation. Le second groupe comprend les décès évitables principalement grâce à une meilleure prise en charge par le système de soins, y compris dans le cadre d’actions de dépistage, éventuellement renforcée par une action sur certains comportements individuels, par exemple décès par tuberculose, cancer du sein ou maladies hypertensives.

ST (2012). Dernières modifications (MCD) septembre 2015, (SB et CB) février 2023


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