Motilité
En langue française, la motilité désigne la faculté de se mouvoir. Ce concept a d’abord été utilisé en biologie puis en sociologie urbaine. En géographie, l'étude de la motilité, complémentaire de celle de la mobilité, insiste sur la possibilité effective qu'ont certaines catégories de personnes de mettre en œuvre des déplacements.
Alors que les mobilités couvrent l'ensemble du champ des déplacements humains consentis, la motilité désigne la capacité d'une personne ou d'un groupe à la mobilité. Cet angle d'approche permet d'aborder les mobilités non comme une donnée quantitative basée sur une moyenne statistique (exprimée en volumes dont l'unité serait le nombre de voyageurs) mais comme une donnée qualitative basée sur l'entretien ou l'enquête adressée à certaines catégorie de populations : les jeunes, les personnes âgées, les femmes, les minorités religieuses, les ruraux, les périurbains (ces catégories étant souvent croisées : les personnes âgées dans le périurbain, les jeunes ruraux...).
La motilité exprime donc surtout un potentiel : elle peut être forte sans donner lieu à un déplacement, ou faible mais concrétisée par un mouvement. Très variable selon les individus, elle pose donc la question du capital économique mais aussi social et culturel des individus.
(JBB) mars 2018. Dernière modification (SB et CB), février 2023.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Emmanuelle Bonerandi, « De la mobilité en géographie », Géoconfluences, novembre 2004.
Pour aller plus loin
- Vincent Kaufmann et Christophe Jemelin, « La motilité, une forme de capital permettant d’éviter les irréversibilités socio-spatiales ? », communication au colloque Espaces et sociétés aujourd'hui. La géographie sociale dans les sciences et dans l'action, Rennes, 21 et 22 octobre 2004, 10 p. [pdf]