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Paradoxe de Braess (effet siphon)

Publié le 02/02/2024
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Le paradoxe de Braess, du nom du mathématicien allemand Dietrich Braess, décrit la situation dans laquelle l’ajout d’un nouvel axe dans un réseau, ou l’amélioration de la capacité d’un axe, contribue à l’engorgement du réseau plutôt qu’à sa fluidification. Inversement, fermer un axe peut aboutir à fluidifier le trafic (Ageron, Meller et Poupard, 2018, p. 30). On parle aussi d'« effet siphon ».

Au-delà des applications mathématiques, le paradoxe de Braess trouve une application concrète dans la place laissée aux véhicules motorisés dans l’espace public depuis la massification de ce mode de transport pour les personnes comme pour les biens. L’expérience a montré à plusieurs reprises que l’ajout de nouvelles voies réservées aux automobiles, après avoir décongestionné le trafic pendant quelque temps, finit par déboucher sur une situation plus embouteillée qu’au départ, avec des coûts économiques, environnementaux et sanitaires exorbitants à l’échelle mondiale.

De nombreuses initiatives locales entreprises depuis les années 1990 ont montré qu’à l’inverse, la réduction de l’emprise des axes et des réseaux peut réduire la congestion, surtout si elle contribue à un report modal (vers les transports en commun et les modes doux). Pourtant, le paradoxe de Braess n’est pas toujours compris par les autorités publiques, par exemple lorsque le Conseil fédéral suisse envisage, en 2023, l’élargissement de l’autoroute A1 entre Genève et Lausanne, pour arriver à 6 voies, parallèlement à la suppression de la ligne ferroviaire directe entre les deux villes (Robert, 2023).

(JBB), février 2024.


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