Systèmes (théorie des) et risques systémiques
La théorie des systèmes (cybernétique) ou la théorie des catastrophes peuvent servir de guide pour appréhender des phénomènes transdisciplinaires.
La théorie des systèmes cherche à rendre compte des fonctionnements et des dysfonctionnements des systèmes, générateurs de crises et de risques. Yacov Haimes (1998) propose ainsi des méthodes d'analyse des risques technologiques construites sur la théorie des systèmes.
La cindynique est largement fondée sur l'étude des systèmes complexes dont la complexité est accentuée par la multiplicité des interactions qui unissent les différentes composantes d'une catastrophe. Dans le cadre de la "théorie des catastrophes", il y a catastrophe lorsqu'une variation continue des causes entraîne une variation discontinue des effets, les catastrophes se préparent donc de façon continue sur une longue durée avant d'éclater brutalement. Pour l'un de ses théoriciens, le mathématicien René Thom, "La théorie des catastrophes consiste à dire qu'un phénomène discontinu peut émerger en quelque sorte spontanément à partir d'un milieu continu". Il s'agit de formaliser les discontinuités, les ruptures dans l'évolution des systèmes. Notons que les discontinuités ainsi analysées et modélisées par les mathématiciens ne sont pas forcément des "catastrophes" provoquant des victimes et des dommages, au sens où nous l'entendons habituellement.
Ces théories ont pu être appliquées à certains phénomènes de diffusion (formation de nuées de criquets, situations révolutionnaires par exemple).
La notion de risque systémique, quant à elle, s'emploie principalement dans les domaines économiques et financiers (systèmes de règlements et de paiements internationaux) et elle désigne alors le dysfonctionnement du système économique provenant de sa structure, elle-même conduisant les agents, individuellement rationnels, à des comportements préjudiciables à l’ensemble. Par exemple, la spéculation financière, se nourrissant de ses anticipations autoréalisatrices, conduit à la formation de bulles puis à des crises. Généralisable, une telle acception de la notion est aussi transposée et transposable, dans les domaines de la santé, de l'industrie par exemple.
(ST) mai 2005. Dernière relecture (JBB), novembre 2023.
Source
- Yacov Haimes, Risk modeling, Assessment and Management - Wiley, New York - 1998