Le développement durable, approches géographiques

En archives, d'avril à juin 2008

Publié le 16/10/2008

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Allemagne, 18 juin 2008

>> Vers une intégration de la protection des forêts tropicales dans les droits d'émission de gaz à effet de serre ?
 www.bulletins-electroniques.com/actualites/55074.htm

Une étude récente du Centre européen d'études économiques (ZEW) montre que la limitation des émissions de gaz à effet de serre permise par la protection de grandes zones de forêts tropicales permet de préserver le climat non seulement efficacement mais aussi économiquement. Une intégration de ces "poumons verts" dans le marché international des droits d'émissions profiterait, à long terme, aussi bien aux pays industrialisés qu'aux pays en développement. Ainsi, la prise en compte de la protection des forêts tropicales après l'expiration du protocole de Kyoto en 2012 augmenterait nettement l'efficacité et la rentabilité de la future politique du climat.

L'idée d'intégrer la protection des forêts tropicales dans le commerce des droits à polluer correspond au mécanisme REDD (Reducing Emissions from Deforestation and Degradation). L'écobuage - par exemple pour gagner des terres agricoles - libère dans l'atmosphère, sous forme de gaz à effet de serre - le carbone stocké dans les forêts, ce qui contribue au changement climatique. Le déboisement destiné à l'obtention de bois tropicaux fait également disparaître des forêts stockant le carbone, ce qui accélère également l'évolution du climat. Le mécanisme REDD permettrait de reconnaître et de chiffrer la réduction des émissions de gaz à effet de serre permise en évitant le déboisement des forêts tropicales. Les pays en développement pourraient ainsi limiter les émissions de CO2 en protégeant leurs forêts, faire enregistrer ces émissions évitées dans des certificats et les vendre aux pays industrialisés. Ces derniers pourraient comptabiliser ces émissions évitées dans leurs objectifs de protection du climat.

Les pays industrialisés pourraient faire des économies grâce au mécanisme REDD, car éviter des émissions en protégeant les forêts tropicales est moins coûteux que de développer des innovations techniques. En effet, les pays industrialisés ont déjà développé de nombreuses technologies innovantes pour réduire leurs émissions. La mise au point d'innovations supplémentaires nécessiterait de très fortes dépenses.

Les régions tropicales profiteraient aussi particulièrement fortement du mécanisme REDD. Comme le montre l'étude, les revenus apportés par la vente des droits d'émission couvriraient largement les coûts d'opportunité de la protection des forêts, c'est-à-dire la perte des gains liés à l'utilisation des forêts (vente du bois ou conversion en surfaces agricoles) due à la protection. Les pays en développement feraient donc une bonne affaire en protégeant les forêts tropicales. L'intégration de cette protection dans le commerce des droits d'émission pourrait, en outre, permettre aux pays industrialisés de gagner l'adhésion des pays en développement à la mise en place d'un nouvel accord sur le climat.

Pour en savoir plus, contacts : Niels Anger - Zentrum für Europäische Wirtschaftsforschung (ZEW) - tél : +49 621 1235 206 - email : anger@zew.de - www.zew.de

Source : Communiqué de presse du Centre européen d'études économiques -11/06/2008

Rédacteur : Claire Nicolas, claire.nicolas@diplomatie.gouv.fr
Origine : BE Allemagne numéro 390 (18/06/2008) - Ambassade de France en Allemagne / ADIT

Allemagne, 7 mai 2008

>> Des prévisions climatiques fines laissent présager un ralentissement du changement climatique pour les prochaines années
- www.bulletins-electroniques.com/actualites/54527.htm

Des variations climatiques naturelles pourraient, au cours des 10 prochaines années, atténuer la tendance du climat à se réchauffer sur le long terme. C'est le résultat auquel sont parvenus des chercheurs de l'Institut Leibniz de sciences marines (IFM-GEOMAR) et de l'Institut Max Planck (MPI) de météorologie de Hambourg, à l'aide de prévisions sur modèles climatiques.

Illustration disponible sur le web à l'url : www.bulletins-electroniques.com/actualites/54527.htm

Les calculs effectués jusqu'ici sur le changement climatique, tels que ceux publiés dans le dernier rapport du GIEC (2007), ont été réalisés sous l'hypothèse de certaines évolutions des teneurs atmosphériques en gaz à effet de serre. Cette stratégie est pertinente, tant qu'il s'agit de déterminer des évolutions du climat à long terme, c'est-à-dire jusqu'à la fin de ce siècle. En revanche, pour prévoir les évolutions à plus court terme, pour les prochaines années, les modèles doivent aussi intégrer des informations sur les variations naturelles du climat, en particulier les variations des courants marins.

Jusqu'ici, le manque de mesures dans ce domaine empêchait de réaliser ces prévisions à court terme. Les scientifiques de l'IGM-GEOMAR et du MPI de Hambourg ont mis au point une nouvelle méthode qui permet de déduire les courants marins grâce aux températures de surface des océans, les températures étant des données qui sont bien connues pour les cinquante dernières années. Grâce à la connaissance de ces variations des courants, il est possible de pronostiquer, à l'aide des modèles climatiques, les variations naturelles du climat à court terme, qui se superposent au réchauffement anthropique à long terme. Les prévisions ainsi obtenues laissent envisager que le réchauffement global va quelque peu s'atténuer.

Comme l'explique le Dr. Noel Keenlyside (IFM-GEOMAR), l'intégration des données de températures marines a déjà été utilisée avec succès pour les prévisions décennales, comme celle d'El-Niño. Les températures marines influencent les vents et les échanges de chaleur entre l'océan et l'atmosphère, et ces deux facteurs jouent eux-mêmes sur les courants marins. Selon le Dr. Keenlyside, "les résultats sont très encourageants et montrent qu'il est possible, au moins pour quelques régions du globe, de prévoir les évolutions naturelles du climat à l'échelle de la décade. C'est le cas pour l'Europe et l'Amérique du Nord, qui subissent l'influence des variations naturelles en Atlantique nord ou dans la zone tropicale du Pacifique".

Le Prof. Mojib Latif de l'IFM-GEOMAR précise : "Pour éviter tout malentendu : nous ne postulons pas que le changement climatique dû à l'homme ne sera pas aussi grave que redouté. La tendance générale au réchauffement est seulement couverte par une oscillation de période longue, ce qui pourrait conduire dans les prochaines années à une faible augmentation de la température considérée en valeur nette." Et son collègue, le Dr. Johann Jungclaus du MPI énonce : "C'est comme si vous vous rendiez de la côte à un haut massif montagneux en traversant constamment les montagnes des contreforts et des vallées, avant d'arriver au sommet. Au plus tard dans quelques années, lorsque les tendances des deux phénomènes s'ajouteront, les températures augmenteront de nouveau plus fortement".

"Avec de telles prévisions, vous n'allons certes pas prédire s'il y aura de la neige à Noël en 2012 en Allemagne du Nord, nous pouvons cependant déjà déterminer une tendance en estimant si certaines décades seront plus chaudes ou plus froides que la moyenne, à condition que les prévisions ne soient pas remises en cause par d'autres effets imprévisibles, comme des éruptions volcaniques, par exemple", résume le Prof. Latif.

Pour en savoir plus, contacts :
- Prof. Dr. Mojib Latif - IFM-GEOMAR, Kiel - tél : +49 431 600 4050 - email : mlatif@ifm-geomar.de
- Article original : Keenlyside, N. S., M. Latif, J. Jungclaus, L. Kornblueh, and E. Roeckner, 2008 : Advancing Decadal-Scale Climate Prediction in the North Atlantic Sector. Nature, 453, 84-88.
Source :
- Communiqué de presse de l'IFM-GEOMAR - 30/04/2008
- Süddeutsche Zeitung - 02/05/2008

Rédacteur : Claire Nicolas, claire.nicolas@diplomatie.gouv.fr
Origine : BE Allemagne numéro 384 (7/05/2008) - Ambassade de France en Allemagne / ADIT

Allemagne, 9 avril 2008

>> Abandon du projet de développement massif des biocarburants en Allemagne

www.bulletins-electroniques.com/actualites/53912.htm

L'Allemagne a dû renoncer le 4 avril 2008 à un des piliers de sa politique environnementale : le développement massif des biocarburants. "Tous ensemble, nous avons sous-estimé les problèmes", a reconnu le Ministre fédéral de l'Environnement, Sigmar Gabriel. Un aveu qui condamne l'E10, le nouveau carburant que Berlin voulait imposer dès l'an prochain et qui devait contenir 10% d'éthanol incorporés dans de l'essence classique.
La raison invoquée est technique : le mélange, plus corrosif que le carburant classique, risquerait d'user trop vite certaines pièces des moteurs et serait inadapté aux plus vieux véhicules. Selon l'estimation de la fédération des importateurs VDIK, environ 3,3 millions de véhicules seraient incapables de rouler avec le nouveau mélange de bioéthanol et d'essence classique. Or, M. Gabriel avait déjà prévenu qu'il abandonnerait le projet dans le cas où le nombre de véhicules inadaptés dépasserait le million.
Les automobilistes qui n'auraient pas pu mettre de l'E10 dans leur réservoir auraient dû se rabattre sur du Super-Plus, carburant plus cher. Ainsi, le club des automobilistes ADAC refusait le surcoût entraîné par l'E10. Des hommes politiques de tous bords s'étaient ralliés à ce front d'opposition, et les écologistes eux-mêmes dénonçaient les méthodes de culture du colza ou du soja destinés à la production d'agrocarburants, et concurrençant ainsi l'industrie agro-alimentaire.
Et à Christian Hey, secrétaire général de l'Office fédéral pour l'Environnement (UBA), de renchérir : "Les biocarburants représentent un danger pour la biodiversité, ils imposent une pression massive sur la forêt tropicale et détruisent les capteurs naturels de gaz à effet de serre contenus dans les sols non cultivés".
Suite à l'annonce de l'abandon du projet, M. Gabriel a continué malgré tout à défendre son ambitieuse stratégie de réduction des émissions de CO2 (-40% en 2020 par rapport à 1990) en déclarant que l'objectif restait réalisable si :
- la part de l'électricité renouvelable était rehaussée à 30% d'ici 2020 (contre un objectif annoncé de 25 à 30% dans le plan énergie-climat),
- le développement des biocarburants de seconde génération était soutenu.
Toutefois, l'abandon du projet n'est pas sans conséquence. Les biocarburants devaient permettre à l'industrie automobile de satisfaire l'objectif des 120 gCO2/km fixés par la Commission européenne. Les constructeurs devront désormais trouver "d'autres mesures techniques".

Source : AFP - 04/04/2008

Rédacteur : Arnaud Bertrand, arnaud.bertrand@diplomatie.gouv.fr
Origine : BE Allemagne numéro 380 (9/04/2008) - Ambassade de France en Allemagne / ADIT


Allemagne, 2 avril 2008

>> Changement climatique : répercussions inégales suivant la richesse des Länder

www.bulletins-electroniques.com/actualites/53805.htm

Une étude de l'Institut allemand de recherche économique (DIW), présentée le 26 mars 2008 dans le cadre du Congrès sur les événements météorologiques extrêmes de Hambourg, conclut que le changement climatique et ses conséquences vont avoir un coût élevé pour l'Allemagne, et que celui-ci sera inégalement réparti entre les Länder : en valeur relative, les Länder les plus pauvres seront les plus touchés.
Le changement climatique devrait avoir, dans les 50 ans à venir, un coût d'environ 800 milliards d'euros pour l'Allemagne. Ce chiffre a été calculé dans l'hypothèse où la température de surface du globe s'élèverait de 4,5 degrés d'ici 2100, sans mesure de protection du climat. L'étude du DIW met également en évidence que le poids des conséquences du changement climatique sera inégal selon les Länder. Ainsi, une simulation a montré que les Länder les plus peuplés et les plus forts économiquement seront, en valeur absolue, les plus touchés. Ainsi, la Bavière et le Bade-Wurtemberg auront à assumer respectivement 15% et 17% des 800 milliards d'euros, soit plus de 110 milliards d'euros chacun.
Toutefois, une fois les coûts rapportés à la puissance économique de chacun des Länder, ce sont les régions les plus faibles économiquement qui auront à payer le plus pour le changement climatique. Ainsi, la Saxe-Anhalt devrait avoir à débourser 2,7% de sa valeur ajoutée brute, la Rhénanie-Palatinat 2,6% et la Thuringe 2,4%. Pour le Bade-Wurtemberg, la Bavière et la Rhénanie du Nord-Westphalie, ce montant s'élèverait "seulement" respectivement à 1,2%, 0,9% et 0,5% de leur valeur ajoutée brute. "Compte-tenu de leur puissance économique, certains Länder seront cinq fois plus touchés par le changement climatique que d'autres", résume Claudia Kemfert du DIW. Le Brandebourg aura également à supporter des coûts élevés en regard de sa situation économique difficile.
Les experts attendent des conséquences variables du changement climatique suivant les régions : alors que le sud et l'est de l'Allemagne seront plutôt confrontés à un risque accru de périodes de sécheresse, le centre et le sud-ouest devraient surtout avoir à gérer des précipitations violentes en automne et en hiver. L'étude pointe, par ailleurs, un certain nombre de secteurs dans lesquels les conséquences du changement climatique seront particulièrement sensibles. L'agriculture et la sylviculture vont être confrontées à des pertes de rendement dues à des sécheresses estivales prolongées et seront, dans certaines régions, inféodées à la mise en place de dispositifs de lutte contre les crues. Dans le secteur énergétique, des problèmes de ravitaillement en énergie - et des hausses de prix - sont à craindre du fait de pénuries d'eau de refroidissement en cas de sécheresse ou à cause de dommages sur le réseau de distribution à la suite d'événements climatiques violents. Le secteur de la santé pourrait, lui aussi, avoir à faire face à de nouvelles dépenses liées au développement en Allemagne de maladies pour l'instant cantonnées aux zones tropicales et subtropicales. Enfin, des conséquences importantes du changement climatique sont à prévoir sur l'économie touristique : reconversion des stations de ski, tandis que les côtes du Nord de l'Allemagne pourraient profiter des évolutions du climat.

Pour en savoir plus, contacts : Prof. Dr. Claudia Kemfert, chef du département "Energie, Transport, Climat" de l'Institut allemand de recherche économique - email : ckemfert@diw.de - www.diw.de

Source : Berliner Zeitung - 27/03/2008 / Süddeutsche Zeitung - 27/03/2008 / Die Welt - 27/03/2008

Rédacteur : Claire Nicolas, claire.nicolas@diplomatie.gouv.fr
Origine : BE Allemagne numéro 379 (2/04/2008) - Ambassade de France en Allemagne / ADIT

Danemark, 2 mai 2008

>> Coup d'accélérateur pour l'industrie éolienne danoise

www.bulletins-electroniques.com/actualites/54440.htm

Dépourvu de ressources énergétiques hydrauliques et nucléaires, le Danemark s'est résolument tourné vers l'énergie éolienne depuis les années 1970. Aujourd'hui, le parc considérable d'éoliennes terrestres et en pleine mer répond à 21% de la consommation électrique du pays, faisant du Danemark le leader mondial en la matière. On compte ainsi 500 watts éoliens par habitant contre 5 en France. Le Danemark est également le premier fabricant mondial d'éoliennes. Avec plus de 30.000 emplois, cette activité est le troisième poste d'exportation du pays.

Oppositions à une politique ambitieuse

Pour acquérir l'autonomie énergétique la plus large possible, le gouvernement n'a d'autre choix que de confirmer cette politique offensive et s'est fixé comme objectif le doublement de la puissance produite d'ici 2025. Un parc de 1000 éoliennes de 150m de haut et de nouvelle génération devrait donc voir le jour d'ici cette date, et comme pour tout projet industriel majeur, le choix des sites d'accueil ne rencontre pas l'unanimité au sein de la population et des responsables locaux.
Afin de minimiser les coûts des nouvelles installations, le gouvernement a en effet choisi de les concentrer sur les 28 sites danois les plus exposés aux vents. Les deux autres solutions étudiées, construction de nouveaux sites en mer et répartition équitable du nouveau parc sur l'ensemble du territoire, se révèlent en effet bien plus coûteuses.
Les autorités locales des sites concernés ont d'ores et déjà prévenu qu'elles ne se laisseraient pas imposer les nouvelles éoliennes sans réagir. Le maire de Frederikshavn estime ainsi que les 60.000 administrés de cette commune très venteuse du Jütland à l'extrémité nord du Danemark seraient prêts à venir tous à Copenhague pour faire entendre leur mécontentement face aux nuisances inhérentes à la construction d'un parc éolien géant.

Un concours pour stimuler la recherche privée

Parallèlement aux initiatives du gouvernement, un certain nombre d'acteurs privés et publics ont décidé de lancer un concours international afin d'attirer de jeunes ingénieurs talentueux vers l'industrie des éoliennes offshore. Les parcs éoliens situés en pleine mer jouissent en effet de l'un des plus gros potentiels de développement dans le secteur des énergies renouvelables, tout en constituant une série de défis majeurs pour les ingénieurs en raison des conditions naturelles extrêmes auxquelles les éoliennes sont soumises.

Les sociétés industrielles Vestas Wind Systems, Siemens Wind Power, DONG Energy, Vattenfall, A2SEA et SEAS-NVE, associées à des universités sont à l'origine de ce concours destiné aux élèves ingénieurs. Elles attendent des candidats une approche créative et nouvelle des problèmes auxquels sont confrontés les industriels. Les meilleurs projets, qui seront connus courant 2009, seront récompensés par un prix de 5000 euros et un tour en hélicoptère au-dessus d'une ferme éolienne offshore.

Pour en savoir plus, contacts :
Danish Wind Industry Association - Vester Voldgade 106, DK-1552 Copenhagen V, Denmark - ték : +45 3373 0330, fax : +45 3373 0333 - email : danish@windpower.org
Source :
- www.denmark.dk
- http://redirectix.bulletins-electroniques.com/JL0kn
- http://redirectix.bulletins-electroniques.com/oLQVk

Rédacteur : Jean-Baptiste Paquel
Origine : BE Danemark numéro 19 (2/05/2008) - Ambassade de France au Danemark / ADIT

Espagne, 26 juin 2008

>> Le Protocole de Kyoto : où en est l'Espagne ?

www.bulletins-electroniques.com/actualites/55106.htm

Aujourd'hui, alors que ses engagements font partie des moins contraignants de l'Union Européenne (voir figure 1), l'Espagne est un des plus mauvais élèves du Protocole de Kyoto.
Illustration 1 disponible sur le web à l'url : www.bulletins-electroniques.com/actualites/55106.htm

En effet, pour la période d'engagement 2008-2012, l'Espagne ne doit pas dépasser un taux d'émission de gaz à effet de serre (GES) équivalent à +15% par rapport à l'année de référence (1990). Or, les chiffres de 2007, qui viennent d'être présentés par José Santamarta, directeur de World Watch Institute-Espagne (organisation indépendante de recherche), montrent que l'Espagne bat des records de rejets de GES : +52,3% par rapport à 1990. Le gouvernement espagnol a réagi en répliquant que ces chiffres ne sont pas officiels.

Ces résultats ne surprendront pas les spécialistes : en novembre 2007, trois rapports ont alerté les autorités espagnoles, du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), de l'UE et d'un comité d'experts réuni par José Luis Rodríguez Zapatero. La baisse de 2006 (-1,7% par rapport à 2005, voir figure 2), qui semblait être l'amorce d'une dynamique plus respectueuse, n'est finalement qu'une anomalie due à des conditions climatiques favorables. En 2007, les émissions de GES ont encore augmenté de 1,8% pour atteindre 441 millions de tonnes de CO2 émises dans l'atmosphère.
Illustration 2 disponible sur le web à l'url : www.bulletins-electroniques.com/actualites/55106.htm

La sécheresse est mise en cause, puisqu'elle réduit la production hydroélectrique et nucléaire, moyens de production d'électricité qui émettent le moins de GES. Mais, c'est surtout le manque d'action du gouvernement qui est pointé du doigt, notamment par les syndicats, tels que la Confederación Sindical de Comisiones Obreras.

Le document "Medidas Urgentes de la Strategia Española de Cambio Climatico y Energia Limpia" [3] (Mesures Urgentes de la Stratégie Espagnole sur le Changement Climatique et Energie Propre), paru le 20/07/2007, répertoriait pourtant les actions que le gouvernement espagnol voulait mener dès 2007 pour réduire les émissions de GES, par exemple :
- Hausse de l'impôt sur les immatriculations de voiture (basé sur le taux d'émissions de CO2),
- Renouvellement du parc automobile de l'Etat (passage aux biocarburants),
- Audit énergétique des bâtiments publics,
- Augmentation du potentiel des parcs éoliens,
- ...

Mais, au vu des chiffres de 2007, il semble que ces mesures ne suffiront pas à atteindre les objectifs du protocole de Kyoto (+15%). Comme l'avait proposé le Ministre de l'Environnement en 2006, l'Espagne devra avoir recours aux mécanismes de flexibilité du protocole. Cependant, le dépassement prévu était plafonné à +37% par rapport à 1990, largement en deçà des +52,3% de 2007.

Le principe des mécanismes de flexibilité est simple : il suffit à l'Espagne d'acheter des quotas d'émission aux pays qui sont allés au-delà de leurs objectifs (par exemple, la Hongrie : -17,8%, ou la Lettonie : -60,8%, qui bénéficient de la fermeture d'usines et de centrales électriques, datant de l'ex-URSS) ou d'investir dans des projets de technologie propre dans les pays en développement. D'après le site eleconomista.es, ceci coûterait 5,3 milliards d'euros à l'Espagne, calcul effectué sur la base d'un prix de la tonne de CO2 à 18,20 euros alors que, d'après la Deutsch Bank et UBS, ce prix est compris entre 30 et 35 euros. D'autres estimations sont moins alarmantes, mais restent supérieures à 3,5 milliards d'euros.

Sachant que la crise immobilière touche de plein fouet l'Espagne, comment ces nouvelles dépenses vont-elles pouvoir être financées ? Et quelles seraient les implications politiques et économiques si l'Espagne ne payait pas la facture ? Le débat est ouvert.

Pour en savoir plus, contacts :
- [1] : d'après les données de www.erenovable.com
- [2] : d'après les données de www.infoagro.com
- [3] : www.mma.es
- www.galiciae.com
- www.elperiodico.com
- www.eleconomista.es

Source :
- La Vanguardia, 21/05/2008
- El País, 21/05/2008

Rédacteur : Charlotte Petit-Pez, charlotte.petitpez@sst-bcn.com
Origine : BE Espagne numéro 71 (26/06/2008) - Ambassade de France en Espagne / ADIT

France, 30 juin 2008

>> Géothermie : accord signé entre l'ADEME et le BRGM

www.bulletins-electroniques.com/actualites/55214.htm

Energie renouvelable et non polluante, pouvant être mobilisée pour le chauffage et le rafraîchissement des bâtiments, et dans certains contextes spécifiques comme les îles volcaniques des départements d'outre-mer pour la production d'électricité, la géothermie doit apporter une contribution notable à l'atteinte des objectifs du Grenelle de l'environnement. Les experts estiment qu'à l'horizon 2020, la géothermie devrait contribuer pour plus d'un million de tep (tonnes équivalent pétrole) à l'objectif très ambitieux fixé par le Grenelle de l'environnement de produire 20 millions de tonnes équivalent pétrole d'énergie renouvelable supplémentaires. Les secteurs où sont attendues les croissances les plus fortes sont les pompes à chaleur géothermiques pour les maisons individuelles (neuf et rénovation) ou pour le tertiaire et le collectif, ainsi que les réseaux de chaleur alimentés par géothermie profonde. Ainsi dans les départements d'outre-mer, la géothermie pourrait fournir en 2020 plus de 25% de l'électricité consommée.

D'où l'importance de cet accord, qui plus est signé en présence du Premier Ministre François Fillon, du Ministre d'Etat, Ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire, Jean-Louis Borloo, et de la Secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, à l'occasion de l'inauguration du pilote scientifique de production d'électricité géothermique de Soultz-sous-Forêts (Bas-Rhin).

Ces deux organismes que sont l'ADEME et le BRGM entendent ainsi amplifier leur action pour relever le défi du développement très rapide de la géothermie. Il s'agit en effet de développer une filière professionnelle qualifiée et compétente, qui représentera plusieurs milliers d'emplois. Mais pour accompagner ce développement, les besoins sont importants, tant dans le domaine de la recherche et de l'innovation, qu'en matière de sensibilisation et d'information du public, ou encore de structuration des filières professionnelles par la formation et les démarches qualités. Aussi l'ADEME et le BRGM s'engagent-ils à mobiliser leurs compétences et leurs moyens financiers sur l'ensemble de ces champs d'action.

Pour en savoir plus, contacts : BRGM - Fabrice Boissier, directeur du département géothermie : tél. +33 (0)2 38 64 39 61 - email : f.boissier@brgm.fr

Rédacteur : ADIT - Jean-François Desessard - email : jfd@adit.fr
Origine : BE France numéro 212 (30/06/2008) - ADIT

France, 19 juin 2008

>> Mise en service prochaine de la première grande centrale solaire en France

www.bulletins-electroniques.com/actualites/55087.htm

Après l'éolien, le solaire photovoltaïque est le deuxième axe prioritaire d'EDF Energies Nouvelles (EDF EN). Ainsi cette entreprise, créée en 1990, dont les premières réalisations ont été mises en service en Italie, en Espagne et aux Etats-Unis, ambitionne-t-elle de construire, pour son propre compte et le compte de tiers, 400 MWc [1] à l'horizon 2011. C'est dans ce contexte qu'a été lancée la construction d'une centrale solaire photovoltaïque, sur un terrain en friche de la zone industrielle de Malvezy, sur la commune de Narbonne. Précisons qu'il s'agit là d'une des plus importantes installations de ce type actuellement en construction en France métropolitaine.

D'une capacité de 7 MWc, cette installation fournira au réseau public d'électricité l'équivalent de la consommation annuelle d'électricité de plus de 4.200 habitants. Actuellement, les premières structures support des panneaux solaires sont en cours d'installation, de même que les onduleurs qui servent à transformer le courant continu produit par ces panneaux en courant alternatif. Fin juillet seront livrés les 95.000 modules de technologie couches minces que fournit First Solar, une entreprise américaine. La fin des travaux étant prévue dans le courant de l'automne, cette centrale solaire photovoltaïque devrait être mise en service avant la fin 2008.

[1] Le Wc, ou Watt crête, est l'unité de mesure de la puissance maximale d'un générateur exposé en plein soleil en milieu de journée.

Pour en savoir plus, contacts : EDF EN - Aurélia de Lapeyrouse : tél. +33 (0)1 53 96 83 72,
www.edf-energies-nouvelles.com

Rédacteur : ADIT - Jean-François Desessard - email : jfd@adit.fr
Origine : BE France numéro 211 (19/06/2008) - ADIT

France, 19 juin 2008

>> Déjà des effets significatifs du réchauffement d'origine anthropique

www.bulletins-electroniques.com/actualites/55093.htm

Intitulée "Attributing physical and biological impacts to anthropogenic climate change", une étude publiée dans la revue Nature du 15 mai dernier conclut que le réchauffement d'origine anthropique constaté à l'échelle globale depuis une cinquantaine d'années a déjà produit des effets significatifs, observables sur les systèmes terrestres physiques et biologiques. Précisons que la quasi-totalité des auteurs de cet article, dont Bernard Seguin, responsable de la mission "Changement climatique et effet de serre" de l'Inra, appartenaient à un groupe de travail "impacts, adaptation et vulnérabilité" du GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'évolution du Climat) en 2007. A cette occasion, une analyse bibliographique avait permis de constituer une base de données, à partir d'une sélection d'articles contenant des études documentées sur les réponses de différents systèmes physiques (cryosphère, hydrologie, processus côtiers) et biologiques (aquatiques, terrestres agriculture et forêt) de 1970 à 2004. Ainsi, à partir d'environ 80 publications répertoriées, quelque 29 500 séries observées, localisées géographiquement et mises en relation avec les évolutions climatiques mesurées pendant la même période, ont été introduit dans cette base de données.

Or ce sont les résultats statistiques de l'analyse quantitative réalisée à partir de cette base de données qui sont publiés dans Nature. Et ces résultats sont particulièrement significatifs. En effet, plus de 90% des 29.500 séries observées vont dans le sens attendu des effets du réchauffement : précocité des stades de débourrement de la végétation, avancée des dates de floraison des arbres fruitiers et de celles des vendanges, augmentation du taux de sucre dans les baies de raisin et de l'acidité, augmentation de la productivité des forêts estimée à partir de données satellitaires, diminution de la longueur des glaciers, variation de la composition chimique des océans, enfin variations des populations de poissons. De l'avis des chercheurs, il semble très improbable pour l'Amérique du nord, l'Asie et l'Europe que les évolutions observées soient dues à la seule variabilité naturelle du climat. Précisons qu'un nombre très faible d'études, à savoir 9 séries, fait apparaître une probabilité forte d'effet résultant d'autres facteurs déterminants tels que le changement d'occupation du sol ou la pollution, qui sont des conséquences de l'activité humaine autres que l'émission directe de gaz à effet de serre.

Ces résultats amènent les auteurs de cet article à conclure que le réchauffement d'origine anthropique, lié à l'activité humaine, constaté à l'échelle globale depuis une cinquantaine d'années, a d'ores et déjà produit des effets que l'on peut qualifier de "significativement observables", sur les systèmes terrestres, qu'ils soient physiques ou biologiques.

Pour en savoir plus, contacts :
- INRA - Bernard Seguin, responsable de la mission "Changement climatique et effet de serre" : tél. +33 (0)4 32 72 23 07 - email : bernard.seguin@avignon.inra.fr
- "Attributing physical and biological impacts to anthropogenic climate change" - Cynthia Rosenzweig, David Karoly, Marta Vicarelli, Peter Neofotis, Qigang Wu, Gino Casassa, Annette Menzel, Terry L. Root, Nicole Estrella, Bernard Seguin, Piotr Tryjanowski, Chunzhen Liu, Samuel Rawlins, Anton Imeson - Nature 453, 353-357 (15 May 2008)

Rédacteur : ADIT - Jean-François Desessard - email : jfd@adit.fr
Origine : BE France numéro 211 (19/06/2008) - ADIT

France, 26 mai 2008

>> Gaz à effet de serre : reconstitution de leur évolution sur 800.000 ans

www.bulletins-electroniques.com/actualites/54771.htm

C'est une "Première" que viennent de réaliser des chercheurs français de deux grands laboratoires réputés mondialement, le LGGE-OSUG [1] et le LSCE-IPSL [2], en collaboration avec plusieurs partenaires internationaux, en particulier l'Institut de Physique et le Centre Oeschger sur la recherche climatique de l'Université de Berne, en Suisse. Ils sont parvenus en effet à reconstituer sur une période de 800.000 ans l'évolution des teneurs en dioxyde de carbone (CO2) et méthane (CH4), les deux principaux gaz à effet de serre après la vapeur d'eau, dans l'atmosphère. Pour ce faire, ils ont analysé les bulles de gaz piégées dans la glace extraite lors du forage glaciaire effectué dans le cadre du projet EPICA (European Project for Ice Coring in Antactica). soutenu financièrement par l'Union européenne et les dix pays européens qui y participent. Rappelons qu'en décembre 2004, une carotte de glace forée en Antarctique, à proximité de la base franco-italienne Concordia (Dôme C) a alors atteint une profondeur de 3.270 mètres, s'arrêtant à quelques mètres au-dessus du socle rocheux.
Illustration 1 disponible sur le web à l'url : www.bulletins-electroniques.com/actualites/54771.htm

Les résultats de ce nouvel enregistrement de la composition de l'atmosphère en dioxyde de carbone et méthane jusqu'à 800.000 ans, soit 150.000 ans de plus que le précédent, font l'objet de deux articles dans la revue Nature du 15 mai 2008. Plusieurs avancées fondamentales sont à noter. Tout d'abord, ces travaux confirment, tout en l'étendant, l'étroite corrélation observée entre les températures enregistrées en Antarctique dans le passé et les teneurs atmosphériques en CO2 et CH4. Par ailleurs, jamais, sur les derniers 800.000 ans, n'ont été relevées des teneurs en gaz à effet de serre aussi élevées qu'aujourd'hui. Les chercheurs ont également mis en évidence une modulation des teneurs moyenne en CO2 atmosphérique sur une échelle de temps relativement longue de plusieurs centaines de milliers d'annnées. Inédit, ce phénomène pourrait résulter de l'intensité, plus ou moins importante, de l'érosion continentale qui affecte le cycle du carbone sur de grandes échelles de temps.
Illustration 2 disponible sur le web à l'url : www.bulletins-electroniques.com/actualites/54771.htm

Concernant le méthane atmosphérique, les enregistrements ont permis de constater une augmentation de la périodicité de la composante dite "de précession" au cours du temps. Parfaitement corrélé aux intensités de la moussion relevée en Asie du Sud-Est à travers les millénaires, ce signal reflète sans doute une intensification des moussons en régions tropicales sur les 800.000 dernières années. La courbe du méthane révèle également des fluctuations rapides à l'échelle millénaire, récurrentes au cours de chaque glaciation. Cette variation climatique pourrait être liée aux fluctuations du courant thermohalin. Cela dit, il reste à expliquer pourquoi celle-ci se manifeste dès le début des glaciations.

Pour en savoir plus, contacts :
- [1] Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l'Environnement (LGGE), Jérôme Chappellaz : tél. +33 (0)4 76 82 42 64 - email : jerome@lgge.obs.ujf-grenoble.fr
- [2] Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement (LSCE), Jean Jouzel : tél. +33 (0)1 69 08 77 13 - email : jouzel@lsce.ipsl.fr

Rédacteur : ADIT - Jean-François Desessard - email : jfd@adit.fr
Origine : BE France numéro 210 (26/05/2008) - ADIT

Italie, 13 mai 2008

>> Recherche et agriculture alliées au "bio"
- www.bulletins-electroniques.com/actualites/54596.htm

L'Italie est au premier plan en Europe pour les cultures biologiques, et à la seconde place dans le monde, derrière le Mexique, avec plus d'un million d'hectares de culture et 50.000 sociétés dans le pays. Les repas biologiques, d'ailleurs, augmentent dans les cantines scolaires et les entreprises. Ce sujet a été traité lors d'un congrès ("progrès des connaissances et de l'agriculture biologique : les nouvelles frontières du bio") organisé par le département agroalimentaire du Centre National des Recherches italien (CNR), en collaboration avec le Conseil National pour la Recherche et l'Expérimentation en Agriculture (CRA) et l'Association Italienne pour l'Agriculture Biologique (Aiab). La rencontre a proposé une confrontation entre le monde de la recherche, les producteurs et consommateurs pour favoriser une agriculture toujours plus écologique et en particulier celle biologique.

En dépit du cadre encourageant profilé par les données, il y a encore beaucoup de chemin a parcourir pour donner un élan définitif à ce type de production. Le chiffre d'affaires complexe du biologique en Italie, estimé à 1,5 milliard d'euro, représente seulement 2% du marché des produits alimentaires. Certaines tendances sont décidément positives : les écoles sont passées de 69 cantines avec repas biologiques en 1996 à 683 en 2007 et la même tendance s'enregistre dans les cantines d'entreprises, passant de 896.000 repas biologiques en 2006 à 924.000 en 2007.

Dans le portefeuille des activités présentées par le CNR lors de ce congrès, les nouveaux biosenseurs applicables pour l'affichage de la pollution environnementale occupent un poste de précaution : la valorisation de la qualité des aliments, des productions typiques et de l'identification des OGM. "l'objectif de nos études", explique Maria Teresa Giardi de l'Institut de cristallographie (Ic) du Cnr, "est de disposer d'un instrument facilement applicable à la valorisation d'une vaste gamme d'impacts sur l'environnement, où l'organisme végétal et celui microbien deviennent des composants innovants pour la "sensoristique" biologique".

Des solutions pour la lutte contre les parasites arrivent de l'Institut pour la protection des plantes (Ipp) du Cnr, qui a réalisé un produit développé par la firme ELEP contre les nématodes, responsables de dégâts considérables sur les récoltes. La solution obtenue, en utilisant les champignons Pochonia chlamydosporia et Arthrobotrys oligospora peut être administrée dans les champs par voie d'irrigation. En ce qui concerne la conservation des fruits et des légumes, la thermothérapie expérimentée par l'Institut de science des productions alimentaires (Ispa-Cnr) sur les agrumes de la commune d'Acireale progresse également. De telles méthodes représentent une alternative à l'utilisation de substances chimiques normalement utilisées dans le traitement post-récolte.

Enfin dans l'optique de sauvegarder et valoriser les variétés italiennes, l'Institut de génétique végétale (Igv) du Cnr, dans le cadre du projet "Olvivia", est en train de collaborer à la caractérisation moléculaire, morphologique et sanitaire des variétés les plus importantes d'olives en Sicile, en coopération avec d'autre régions italiennes.

Pour en savoir plus, contacts : Alcide Bertani, directeur du Département agroalimentaire (D.a.a.) du Cnr - tél. : 06/49937803 - email: direttore.daa@cnr.it, segreteria.daa@cnr.it

Source : www.cnr.it/cnr/news/CnrNews?IDn=1798 - 16/04/2008

Rédacteur : gregory.forato@diplomatie.gouv.fr
Origine : BE Italie numéro 65 (13/05/2008) - Ambassade de France en Italie / ADIT


Norvège, 9 mai 2008

Projet d'investissement de parcs éoliens offshore

www.bulletins-electroniques.com/actualites/54569.htm

Treize parcs éoliens offshore sont actuellement en projet de construction en Norvège. Ceux-ci auraient une capacité de production de plus de 20 TWh d'énergie renouvelable et seraient implantés le long des côtes du Rogaland, de Sogn et Fjordane, de Møre et Romsdal, du Sør-Trøndelag et du Nordland. Neuf projets ont été soumis au Directoire Norvégien de l'Energie (NVE) pour examen et trois (Havsul I, II et IV) en sont au stade de la demande de permis. Un seul a déjà obtenu le permis de construire.

ENOVA, agence pour les économies d'énergie et la promotion des énergies renouvelables placée sous tutelle du Ministère de l'Energie et du Pétrole, a calculé que le potentiel total d'énergie éolienne offshore en Norvège serait de 14.000 Twh. "Mais il y a quelques défis à relever : il nous faut tout d'abord trouver des moyens de produire et de transporter le courant. Pour le moment, on est encore loin d'avoir la technologie nécessaire. Recherche et développement dans ce secteur sont la priorité absolue", informe le conseiller politique Geir Pollestad du Ministère de Pétrole et de l'Energie. "De plus, il faut clarifier lois et règlements qui s'appliqueront aux éoliennes offshore. On ne veut pas traiter d'importants projets avant que le cadre juridique ne soit défini mais des projets-pilote ou des projets de développement seront examinés. C'est un domaine où le gouvernement veut s'investir et nous n'allons pas freiner".

Au large de Måløy (Sogn et Fjordane), la société Vestavind Kraft projette de construire le parc offshore de Stadtvind qui pourrait produire jusqu'à 4,5 Twh et pourrait entraîner le développement économique de la région. "On a déjà une forte concentration maritime ici, depuis les chantiers traditionnels jusqu'à la technologie la plus avancée. C'est un point de départ intéressant", indique le Directeur Alfred Bjørlo de Måløy Vekst, qui cette semaine a organisé un séminaire pour les entreprises sur l'énergie éolienne offshore. Bjørlo envisage que la côte de Sogn et Fjordane, avec Måløy comme centre naturel, devienne la région pilote pour tester ce projet. "S'il y a un endroit en Norvège où on peut démarrer les tests rapidement, c'est bien ici. Les conditions sont parfaites", ajoute-t-il.

Lyse Produksjon a des projets de parcs offshore dans la région méridionale de la mer du Nord et au large de Utsira. Le directeur de la production, Arne Aamodt, est d'avis qu'il y aura une forte production énergétique d'origine éolienne dans les années à venir mais reconnaît qu'il y a encore beaucoup de questions à régler. A Utsira, Lyse prépare la phase 1, qui comprend 5 éoliennes. Celles-ci sont basées sur la technologie de la société norvégienne Sway.

Pour ce qui est de la région méridionale de la mer du Nord, NVE n'a pas encore commencé l'examen des dossiers. Le plan prévoit cependant que ce parc, une fois terminé, puisse produire 4,5 TWh.

StatoilHydro a des projets-pilote de construction d'éoliennes offshore (Hywind demo) au large de Karmøy au Rogaland. Cela comprend une turbine d'une puissance allant jusqu'à 3 MW, installée sur une structure flottante ancrée au fond de la mer. La décision d'investissement sera probablement prise dans des 6 prochains mois.

Pour en savoir plus, contacts :
- Directoire Norvégien de l'Energie (NVE) : www.nve.no
- Vestavind Kraft : www.vestavindkraft.no
- Lyse Produksjon : http://aarsrapport.lyse.no/virksomhetsomraader/produksjon.html
- StatoilHydro : www.statoilhydro.com

Source : Teknisk Ukeblad n°14, 04/2008

Rédacteur : Stéphanie Fleur, Ambassade de France en Norvège (Oslo) - email : sfleur@france.no
(avec la contribution d'Annick Le Gal, Centre Culturel Français)

Origine : BE Norvège numéro 79 (9/05/2008) - Ambassade de France en Norvège / ADIT

Norvège, 9 mai 2008

>> Une nouvelle stratégie nationale norvégienne dans le domaine de la bioénergie

www.bulletins-electroniques.com/actualites/54570.htm

D'ici à 2020, la Norvège vise à augmenter sa production annuelle de bioénergie pour atteindre 14 TWh, doublant ainsi la production actuelle. Pour parvenir à ce résultat, le Conseil de la Recherche va créer un centre de compétences dédié à la bioénergie. Rappelons que la bioénergie résulte du processus de valorisation énergétique de la biomasse, lorsque celle-ci est utilisée comme combustible pour produire de la chaleur ou de l'électricité.

Le marché actuel utilisant la bioénergie comme moyen de chauffage est extrêmement modeste en Norvège. Cependant, le gouvernement norvégien compte investir de grands moyens dans les prochaines années pour développer l'utilisation de cette source d'énergie. Le gouvernement a d'ailleurs pour ambition que la Norvège devienne un pays exportateur d'énergie renouvelable à grande échelle.

Le 1er Avril, la ministre du Pétrole et de l'Energie, Aslaug Haga, a présenté la stratégie du Gouvernement sur les bioénergies, indiquant qu' "une collaboration étroite entre les producteurs d'énergie et les propriétaires de ressources de bioénergie sera vitale pour le succès - ainsi qu'un accroissement des investissements dans la recherche".

La relance de la recherche doit être financée par des fonds exceptionnels alloués par le Parlement. En 2008, 70 millions de couronnes norvégiennes supplémentaires ont été engagées pour la recherche et 300 millions le seront en 2009. La priorité des fonds alloués va être donnée sur les domaines suivants :
1) Climat et environnement (incluant l'impact environnemental de l'augmentation de l'extraction de la biomasse) ;
2) Ressources et matières premières (plantation et entretien des forêts) ;
3) Récolte, prétraitement, transport et logistique ;
4) Technologie de combustion (incinérateurs de haut rendement)
5) Distribution de la chaleur (incluant des solutions pour la distribution dans les immeubles)
6) Recherche orientée vers les besoins du consommateur.

Le programme de recherche sur les "Energies Propres du Futur" du comité stratégique national Energi21 et du Conseil de Recherche joue un rôle central dans cet effort.

Source : The Research Council of Norway, 10/04/2008 - http://www.forskningsradet.no

Rédacteur : Helene Amédro helene.amedro@sintef.no
Origine : BE Norvège numéro 79 (9/05/2008) - Ambassade de France en Norvège / ADIT

Norvège, 3 avril 2008

>> Un spécialiste du solaire sceptique quant à la cause des changements climatiques

www.bulletins-electroniques.com/actualites/53826.htm

Pål Brekke, spécialiste du solaire au Centre Spatial Norvégien d'Oslo, exprime des doutes quant à l'ampleur réelle de l'impact de l'activité humaine sur les changements climatiques.
Le groupe d'experts intergouvernemental des Nations Unies sur les changements climatiques (GIEC) a déterminé que la température de la Terre a augmenté d'environ 0,7°C depuis 1901. La grande majorité des chercheurs s'accordent à dire que c'est l'activité anthropique qui a affecté le climat de la Terre. Or, selon le Dr Brekke, cette période coïncide non seulement avec une augmentation de l'origine humaine des émissions de gaz à effet de serre mais aussi, à un niveau plus élevé, de l'activité solaire ce qui rend ces 2 phénomènes complexes à distinguer.
Le Dr Brekke, accusé d'être corrompu par la puissante industrie pétrolière norvégienne et de n'être pas qualifié pour donner son avis puisque non climatologue, a publié plus de 40 articles scientifiques sur le Soleil et les interactions entre le Soleil et la Terre. Il a été l'un des principaux développeur du programme de traitement d'image numérique utilisé dans le cadre du projet de recherche SOHO (SOlar and Heliospheric Observatory) - une grande collaboration de 7 milliards de NOK (850 millions d'euros) entre l'Agence Spatiale Européenne (ESA) et son homologue américain, la NASA - et a reçu la mission de surveillance et de contrôle des observations au centre de commandement SOHO du Goddard Space Flight Center (Maryland, USA). Grâce à des investissements importants du Conseil Norvégien de la Recherche, les chercheurs norvégiens ont été les premiers à analyser les images transmises par le satellite d'accueil et l'un des groupes dans le monde qui a publié le plus d'articles à partir de SOHO. "Nous avons été surpris de voir comment le soleil est dynamique. Nous avons vu de nos propres yeux comment les taches solaires se sont formées sous la surface. Nous pourrions étudier la météorologie spatiale et, pour la première fois, nous avons pu émettre des avertissements de tempêtes solaires qui, entre autres choses, peuvent perturber ou même endommager l'équipement technologique ici sur la Terre. Les avertissements de tempêtes solaires sont devenus si importants que nous sommes devenus dépendants de SOHO qui reste en orbite autour du soleil. Prévu pour fonctionner pendant six ans, le satellite en est maintenant à sa 12e année". Bientôt, il sera rejoint par un concurrent mieux équipé, le Solar Dynamics Observatory (SDO), dans lequel les chercheurs norvégiens sont également impliqués. Ce nouveau satellite assumera un certain nombre de fonctions de SOHO mais pas celles de prévenir les tempêtes de Soleil et de protéger l'électronique vulnérable de notre planète.

"Même si SOHO a révolutionné notre connaissance du soleil, beaucoup de choses demeurent encore inconnues environ 4,6 milliards d'années après qu'il ait commencé à briller". Le Dr Brekke croit que l'avenir apportera des réponses surprenantes quant à la raison pour laquelle l'activité solaire varie et sur la relation entre activité solaire et climat sur la Terre. "Nous pourrions avoir des surprises", a-t-il avertit. "Il est possible que le soleil joue un rôle plus central encore dans le réchauffement de la planète que nous l'avions soupçonné". "Il existe des preuves que l'activité du soleil se stabilise voire s'essouffle. S'il est vrai que l'activité solaire est d'une grande importance pour déterminer le climat de la Terre, cette diminution d'activité pourrait fonctionner dans la direction opposée aux changements climatiques causés par les humains. Dans ce cas, conclut le Dr Brekke, la température de la Terre pourrait se stabiliser ou baisser au cours des 50 prochaines années" - une déclaration qui provoque de nombreux climatologues et alimente le débat climatique.

Pour en savoir plus, contacts : The Research Council of Norway - P.O Box 2700 St. Hanshaugen, 0131 Oslo, Norway - Visiting address: Stensberggata 26, Oslo - Tél : +47 22 03 70 00 - email: post@forskningsradet.no
Source : The Research Council of Norway, 29/02/2008 - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/oTMJm

Rédacteur : Stéphanie Fleur, Ambassade de France en Norvège (Oslo) - Email : sfleur@france.no
Origine : BE Norvège numéro 78 (3/04/2008) - Ambassade de France en Norvège / ADIT







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Canada, 30 juin 2008

>> Comment s'adapter à la baisse des niveaux d'eau des Grands Lacs (information)

www.bulletins-electroniques.com/actualites/55167.htm

Les niveaux d'eau des Grands Lacs et de la voie maritime du Saint-Laurent sont très variables. Des baisses records ont récemment été observées et, d'ici 2050, les niveaux d'eau pourraient baisser jusqu'à un mètre sous les niveaux actuels. Ce changement aurait de graves conséquences sur les infrastructures portuaires le long du littoral et sur presque tous les aspects des activités maritimes.

Les précipitations dans le sud du Canada, le volume de ruissellement dans le bassin des Grands Lacs et les pertes par évaporation varient tous en fonction du climat et influent sur le niveau des Grands lacs. En raison du changement climatique, on prévoit une augmentation du taux d'évaporation, particulièrement durant l'hiver, quand des températures plus élevées que par le passé entraîneront une augmentation des étendues d'eau libre.

"Les répercussions de la baisse des niveaux d'eau seront plus marquées dans les zones qui sont déjà relativement peu profondes, comme la partie ouest du lac Erié," explique Mme Lavender, l'un des auteurs principaux du chapitre de l'Ontario du rapport intitulé "Vivre avec les changements climatiques au Canada : édition 2007." "Des plans de réglementation de l'eau pour les Grands Lacs ont déjà été établis, mais il faudra sans doute revoir ces derniers afin de tenir compte des effets du changement climatique."

Le changement climatique aura un effet direct sur les coûts de transport. "La structure et la configuration des navires sont adaptées au système existant des Grands Lacs," explique Mme Lavender. "En réduisant le nombre de conteneurs qu'un navire peut transporter, la baisse des niveaux d'eau fait monter les coûts de transport."

Il faudra donc prendre des mesures d'adaptation pour maintenir les niveaux d'eau actuels pour les activités maritimes et portuaires, tout en respectant les exigences liées au développement durable. Un travail continu permettra de réduire l'incertitude quant à la variation des niveaux d'eau. Le défi à long terme sera de réussir à s'adapter tout en prenant les mesures appropriées.

Source : www.nrcan-rncan.gc.ca/com

Rédacteur : Mathieu Le Stum, OTTAWA, st-cafr@ambafrance-ca.org
Origine : BE Canada numéro 339 (30/06/2008) - Ambassade de France au Canada / ADIT


Canada, 16 mai 2008

>> Changements climatiques : comprendre l'itinéraire du carbone forestier (information)

www.bulletins-electroniques.com/actualites/54664.htm

Mesurer le CO2 atmosphérique deux fois l'heure, 24 heures par jour, 365 jours par année : voilà la base de travail du Programme canadien sur le carbone (PCC), auquel des chercheurs du Service canadien des forêts de Ressources naturelles Canada collaborent.

Les forêts canadiennes comptent pour 10% des forêts mondiales et contiennent une grande quantité de carbone. De petits changements dans les réservoirs de carbone forestier peuvent donc causer un impact important sur le carbone planétaire. Le PCC a pour but d'étudier les effets du climat, des perturbations et de l'utilisation du territoire sur les flux de carbone entre les forêts et l'atmosphère. Au haut de pylônes, mieux connus sous le nom de tours à flux, des appareils de haute précision mesurent les quantités de CO2, de vapeur d'eau et d'énergie présentes dans l'atmosphère.

Sept stations de flux recueillent des données au Canada, dont une au Québec, localisée dans la région de Chibougamau. Au cours des années, les chercheurs y ont observé, entre autres, les effets du gel et du dégel, de la sécheresse et de printemps hâtifs et tardifs sur le taux de CO2 dans l'atmosphère. Une fois analysés et interprétés, ces renseignements sont essentiels pour déterminer si la forêt boréale constitue un puits ou une source de carbone.

Source : http://cfs.nrcan.gc.ca/news/584

Rédacteur : Clara, OTTAWA, sciefran@ambafrance-ca.org
Origine : BE Canada numéro 336 (16/05/2008) - Ambassade de France au Canada / ADIT

Canada, 18 avril 2008

>> Deux géographes de l'Université de Victoria co-auteurs d'un rapport sur le changement climatique au Canada
- www.bulletins-electroniques.com/actualites/54025.htm

Ian Walker et Terry Prowse, géographes de l'université de Victoria, sont deux des dix-neuf auteurs principaux d'un rapport consacré au changement climatique au Canada et publié le 7 mars par Ressources Naturelles Canada. Ce rapport détaille les connaissances accumulées au cours de la dernière décennie quant à la vulnérabilité du Canada vis-à-vis du changement climatique et examine les risques et les possibilités d'adaptation, en mettant l'accent sur les collectivités, l'infrastructure et les écosystèmes. Ian Walker et Terry Prowse ont dirigé la rédaction du chapitre dédié à la Colombie Britannique qui rassemble des informations sur les pêcheries, les forêts, l'agriculture, l'énergie, les infrastructures critiques, la santé ainsi que des études de cas détaillées portant sur les glaciers alpins, la montée du niveau des océans, les collectivités côtières et l'épidémie de dendroctone du pin.

"Le changement climatique a des impacts et des coûts qui affectent dorénavant tous les canadiens. Ce n'est pas qu'un concept. Il est tout à fait réel et il est temps de s'y adapter dès maintenant. " affirme Ian Walker.

Source : Impacts to Adaptation: Canada in a Changing Climate 2007 -
http://adaptation.nrcan.gc.ca/assess/2007/index_e.php

Rédacteur : Danielle Ziébelin, VANCOUVER, danielle.ziebelin@diplomatie.gouv.fr
Origine : BE Canada numéro 334 (18/04/2008) - Ambassade de France au Canada / ADIT


États-Unis, 25 avril 2008

>> La ruée vers l'or vert : la filière Ethanol-Maïs dans le Midwest

www.bulletins-electroniques.com/actualites/54346.htm

La production d'éthanol augmente à un rythme soutenu (8 milliards de gallons en 2007). Les travaux du Professeur Wallace Tyner de Purdue University (Indiana) apportent des informations intéressantes sur les ressorts de cette croissance effrénée. Sans surprise, si la filière maïs-éthanol se développe à ce rythme c'est qu'elle est extrêmement profitable pour les producteurs de maïs d'une part et pour les industriels de l'éthanol d'autre part.

La valeur marchande de l'éthanol est composée de trois éléments principaux:
1- sa valeur énergétique (comme carburant = Energy Value). Elle est estimée à 70% du prix de détail de l'essence (lui-même lié au prix du brut par la relation prix essence = 0, 3064+ 0,03038 x prix du brut en $/baril. Un prix du brut à 100 $/baril donne un prix de l'essence au détail de 3,34$/gal, ce qui est le cas actuellement (avril 2008) et une valeur énergétique de l'éthanol de 2,34 $/gal
2- une subvention fédérale (Subsidy Value) de 51 cents/gallon à laquelle peuvent s'ajouter différentes subventions variables d'un état à l'autre. En fait certaines estimations donnent des montants compris entre 1,05 et 1,38 $/gallon.
3- sa valeur comme additif oxygéné (Additive Value) que les groupes pétroliers doivent obligatoirement incorporer à l'essence (Clean Air Act). L'éthanol a remplacé le MTBE, substance toxique interdite dans de nombreux Etats. La valeur comme additif est estimée entre 25 et 35 cents/gallon d'éthanol.

Avec les trois composantes ci-dessus, on arrive à un prix total du gallon d'éthanol de 3,34$.
Le rendement moyen de la fermentation du maïs en éthanol étant de 2,65 gallons/boisseau (bushel) de maïs (1 boisseau = 56 pounds = 25,4 kg), on arrive à un seuil de rentabilité par boisseau d'environ 3,34 x 2,65 = 8,85$/boisseau. Cette valeur est le prix maximum auquel une usine d'éthanol peut acheter le boisseau de maïs tout en préservant l'équilibre de son budget (main-d'oeuvre, revente des sous-produits-DDGS-, frais financiers et amortissements de 12% compris pour les usines neuves).
A titre d'exemple le cours du maïs le 3 Avril 2008 est de 6,03$/boisseau à la bourse de Chicago (en augmentation continue) pour des livraisons à l'été. La différence (8,85-6,03) est le profit moyen pour la distillerie (par boisseau). Une usine produisant 100 millions de gal/an (Verasun d'Aurora, South Dakota) dégage un profit de 114 millions de dollars/an. Une production de 8 milliards de gallons (production US en 2007) dégage un profit de plus de 9 milliards de dollars annuels (dont au moins 4 milliards de subvention fédérale).
La subvention fédérale de 0,51$/gallon a été instituée quand le pétrole valait 30$ le baril. A ce prix très bas, la subvention était indispensable pour le développement de la filière éthanol. C'était un moyen indirect d'aider les agriculteurs qui décidaient de se tourner vers l'éthanol plutôt que vers les filières classiques. Au cours actuel du pétrole la subvention est juste un profit supplémentaire pour les industriels qu'ils répercutent sur les producteurs de maïs, en fait une subvention agricole indirecte car versée aux industriels.

Pour en savoir plus, contacts :
- Hurt, C.; Tyner, W. E., and Doering, O. (2006) "Economics of Ethanol" - Purdue Extension BioEnergy Series - www.ces.purdue.edu/extmedia/ID/ID-339.pdf
- Tyner, W. E. (2007) "Policy Alternatives for the Future Biofuels Industry" - Journal of Agricultural & Food Industrial Organization: Vol. 5: Iss. 2, Article 2 - www.bepress.com/jafio/vol5/iss2/art2
- Tyner, W. E. (2007) "U.S. Ethanol Policy - Possibilities for the Future" - Purdue Extension BioEnergy Series - www.ces.purdue.edu/extmedia/ID/ID-342-W.pdf
- BE Etats-Unis 100 : www.bulletins-electroniques.com/be_etatsunis_100.htm
- BE Etats-Unis 94 : www.bulletins-electroniques.com/be_etatsunis_094.htm

Source :
- www.ethanolrfa.org/objects/documents/plantmap_oct_4_2007.pdf
- www.ces.purdue.edu/extmedia/ID/ID-342-W.pdf

Rédacteur : Jean-Pierre Toutant (attache-agro.mst@consulfrance-chicago.org) - Lila Laborde-Casterot (deputy-agro.mst@consulfrance-chicago.org) - Amanda Liethen (assistant-agro.mst@consulfrance-chicago.org)
Origine : BE Etats-Unis numéro 121 (25/04/2008) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT

États-Unis, 4 avril 2008

>> La conscience du réchauffement global rend tiède

www.bulletins-electroniques.com/actualites/53839.htm

Des travaux réalisés par des chercheurs en sciences politiques et sociales de Texas A&M University tendent à contredire le modèle couramment accepté, suivant lequel un faible niveau de perception des risques associé à une question impliquant la science et la société s'expliquerait par un déficit de connaissances sur ce sujet.
Les chercheurs ont interviewé 1093 personnes représentatives de la société américaine pour évaluer leur niveau de perception des risques liés au changement climatique et relier cette variable dépendante à des prédicteurs démographiques, idéologiques, informatifs et de confiance dans les experts scientifiques. Une variable intermédiaire, " l'efficacité personnelle " pour agir sur la diminution du risque climatique a également été mesurée.
32% de la variance de la variable dépendante est expliquée par des paramètres externes à la connaissance du sujet : au premier rang desquels le genre et la race (les hommes blancs ayant une plus forte perception), l'idéologie (incluant les valeurs écologiques) et l'âge (moins forte perception chez les jeunes sujets). 43% de la variance est expliquée en ajoutant, aux prédicteurs précédents, les paramètres de connaissance : information médiatique, experts scientifiques et l'efficacité personnelle. Cette dernière influe fortement sur la perception du risque. Les sujets "qui se sentent personnellement responsables du changement climatique sont de loin plus soucieux des effets futurs du réchauffement global et du changement climatique", avec une amplitude maximale de 1,7 points sur une échelle de perception des risques allant de 1 à 4.
En revanche, de manière en apparence paradoxale, les personnes les mieux informées ou le plus confiantes dans les experts scientifiques se sentent moins concernées, avec des décroissances respectives de 0,2 et 0,25. Selon les auteurs, ce résultat s'expliquerait par le fait que les informations sur le changement climatique relayées par les médias mettent en avant les incertitudes et les débats (alors que le consensus scientifique est quasi-total), ce qui induirait une attitude attentiste. Le rôle de l'expertise scientifique s'expliquerait par le fait que les sujets les plus confiants dans les résultats de la science seraient aussi plus confiants dans la capacité de celle-ci à résoudre le problème du changement climatique et perdraient ainsi en responsabilisation. Ces hypothèses sont confirmées par un modèle prédictif de l'efficacité personnelle, où les auteurs montrent que le niveau d'information et de confiance dans la science sont négativement corrélés à cette variable (-0,3 et -0,6 points respectivement sur une échelle de 4).
Ces résultats, représentatifs de la situation aux Etats-Unis, ne sont probablement pas extrapolables aux pays à conscience émergente, comme la Chine et l'Inde qui pourraient faire l'objet de comparaisons intéressantes. En revanche, ils confirment des travaux réalisés en Europe sur les OGM où les recherches sur l'embryon. Dans ces pays où informations, débats et résultats de la science sont largement diffusés, "les chercheurs peuvent juger perturbant le fait que plus le public a confiance en eux, moins ils se sentent concernés par leurs résultats".

Pour en savoir plus, contacts :
- Brechin S.R., Comparative public opinion and knowledge on global climatic change and the Kyoto Protocol: the - US versus the world? International Journal of Sociology and Social Policy, Volume 23, Number 10, 2003 , pp. 106-134(29) - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/LKOw6
(texte intégral)
- Robert F. Durant, and Jerome S. Legge, Jr, Public Opinion, Risk Perceptions, and Genetically Modified Food Regulatory Policy, European Union Politics, Vol. 6, No. 2, 181-200 (2005)
DOI: 10.1177/1465116505051982 - http://eup.sagepub.com/cgi/content/abstract/6/2/181  (résumé)
- Geoffrey Evans, and John Durant, The relationship between knowledge and attitudes in the public understanding of science in Britain, Public Understanding of Science, Vol. 4, No. 1, 57-74 (1995)
DOI: 10.1088/0963-6625/4/1/004 - http://pus.sagepub.com/cgi/content/abstract/4/1/57  (résumé)

Source :
- Global Warming: The More You Know the Less You Care, 27/03/2008
www.ens-newswire.com/ens/mar2008/2008-03-27-095.asp
- Paul M. Kellstedt, Sammy Zahran, Arnold Vedlitz (2008) Personal Efficacy, the Information Environment, and Attitudes Toward Global Warming and Climate Change in the United States - Risk Analysis 28 (1) , 113-126 doi:10.1111/j.1539-6924.2008.01010.x
- http://redirectix.bulletins-electroniques.com/eg9m2  (texte intégral)

Rédacteur : Philippe Jamet, AST, Philippe.Jamet@diplomatie.gouv.fr
Origine : BE Etats-Unis numéro 118 (4/04/2008) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT

États-Unis, 4 avril 2008

>> Le thermomètre du changement climatique fête ses 50 ans

www.bulletins-electroniques.com/actualites/53840.htm

C'est en mars 1958 qu'un jeune scientifique de la Scripps Institution of Oceanography, Charles Keeling, débutait une série de mesures hebdomadaires de la concentration en gaz carbonique de l'atmosphère à la station météorologique de Mauna Loa (Hawaï). La courbe des variations saisonnières et de l'accroissement des concentrations en CO2 est devenue depuis lors emblématique de l'impact anthropique sur le climat global.
Le site de Mauna Loa, établi à 3400 mètres d'altitude sur un volcan d'Hawaï en 1957, avait été choisi en raison de son isolement. Les mesures réalisées antérieurement par Keeling suggéraient que la concentration atmosphérique en CO2 était relativement constante (315 ppm), mais le scientifique souhaitait confirmer cette hypothèse dans un site à l'abri de sources anthropiques et naturelles. Pendant près de cinquante années, le Dr. Keeling et ses collègues ont rassemblé des données régulières en utilisant le même appareil, basé sur le principe d'absorption infrarouge, le même phénomène responsable de l'effet de serre. A la suite du décès de son père en 2005, son fils Ralph Keeling, également affilié à la Scripps, a repris ses travaux.
Dès les premières années de mesure, les données recueillies ont permis de soupçonner une augmentation régulière des concentrations (de l'ordre de 0,5 ppm/an), moins marquées toutefois que celle observée sur la station américaine de Little America sur la barrière de Ross en Antarctique (1,3 ppm). Dès 1970, Charles Keeling en attribuait la cause à la combustion des énergies fossiles, confirmant ainsi, sur la base de ses données, une hypothèse formulée en 1896 par Svante Arrhenius.
Le scientifique suédois, prix Nobel de chimie en 1903, conjecturait qu'une progression géométrique de la concentration en acide carbonique provoquerait une progression arithmétique des températures. Cette prédiction s'est avérée très voisine de celle formulée par l'IPCC. En revanche, Arrhenius pensait que ce doublement du CO2 n'interviendrait pas avant trois millénaires, tandis que l'IPCC pense que ce doublement surviendra au milieu du 21ème siècle, soit avant que la courbe de Keeling ne devienne centenaire...

Pour en savoir plus, contacts :
- Site de l'observatoire de Mauna Loa (NOAA), www.mlo.noaa.gov/home.html
- La courbe de Keeling, sur le site de la Scripps Institution : http://scrippsco2.ucsd.edu/home/index.php
- The Concentration and Isotopic Abundances of Carbon Dioxide in the Atmosphere, Charles D. Keeling, Tellus XII (1960), 2 - http://scrippsco2.ucsd.edu/publications/keelling_tellus_1960.pdf  (texte intégral)
- Svante Arrhenius, On the Influence of Carbonic Acid in the Air upon the Temperature of the Ground, Phil. Mag. S., Vol. 41. No. 251. April 1896 (texte intégral) -
www.globalwarmingart.com/images/1/18/Arrhenius.pdf
- C. D. Keeling, Is Carbon Dioxide from Fossil Fuel Changing Man's Environment?, Proceedings of the American Philosophical Society, 114, 10-17, 1970. (pas de lien)

Source :
- The Keeling Curve Turns 50, Scripps Institution of Oceanography -
http://sio.ucsd.edu/Special/Keeling_50th_Anniversary/  (Quicktime nécessaire)
- Researcher's work, at 50, still points to 'inconvenient truth', Chicago Tribune, 30/03/2008 -
http://redirectix.bulletins-electroniques.com/isYkC

Rédacteur : Philippe Jamet, AST, Philippe.Jamet@diplomatie.gouv.fr
Origine : BE Etats-Unis numéro 118 (4/04/2008) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT

États-Unis, 4 avril 2008

>>  L'IPCC serait trop confiant dans l'avenir

www.bulletins-electroniques.com/actualites/53841.htm

Dans un article paru dans le numéro du 3 avril 2008 de la revue Nature, deux scientifiques américains et un économiste canadien affirment que les prévisions de l'IPCC sous-estiment gravement l'ampleur des défis technologiques nécessaires pour stabiliser la concentration atmosphérique des gaz à effet de serre.
Les auteurs soulignent que les scénarios de référence utilisés par l'IPCC impliquent déjà des mutations technologiques substantielles qui sont pour certaines contredites par les observations. Ainsi, les scénarios supposent une décroissance moyenne de 1% par an de l'intensité énergétique du PIB mondial et de quelques dixièmes de pourcents de l'intensité carbone à partir de 2000. Or, dans les récentes années, ces deux indicateurs sont à la hausse, une situation qui, selon, les auteurs, va s'aggraver dans les années à venir. Les scénarios de référence de l'IPCC, fondés sur un Special Report on Emission Scenarios de 2000 jugé comme "démodé", supposeraient implicitement que 2/3 de l'efficacité énergétique et de la décarbonisation nécessaires pour stabiliser le climat surviendront "spontanément". A contrario, un scénario de base "à technologies gelées", jugé plus prudent et plus réaliste par les auteurs, permettrait d'afficher, dans son intégralité, l'ampleur de l'effort technologique nécessaire
Ainsi, les auteurs estiment que "l'IPCC joue un jeu risqué en supposant que des avancées spontanées en termes d'innovation technologique endosseront la majeure partie du fardeau des réductions d'émissions à venir, au lieu de se concentrer sur la manière de créer les conditions pour que ces innovations surviennent effectivement". Cette analyse, réfutée par les leaders de l'IPCC, suscite déjà une controverse au sein de la communauté scientifique concernée.

Pour en savoir plus, contacts : Un point de vue opposé à celui des auteurs : Why did Nature run Pielke's pointless, misleading, embarrassing nonsense? - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/50mBl
Source :
- Roger Pielke, Jr, Tom Wigley & Christopher Green, Dangerous assumptions, Nature 452, 531-532 (3 April 2008) | doi:10.1038/452531a; Published online 2 April 2008 -
www.nature.com/nature/journal/v452/n7187/pdf/452531a.pdf
- Discussion : www.nature.com/news/2008/080402/pdf/452508a.pdf

Rédacteur : Philippe Jamet, AST, Philippe.Jamet@diplomatie.gouv.fr
Origine : BE Etats-Unis numéro 118 (4/04/2008) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT




flech_dd.gif   Asie et Océanie

Australie, 30 juin 2008

>> L'Australie atteindra ses objectifs de Kyoto en 2012

www.bulletins-electroniques.com/actualites/55196.htm

Un rapport gouvernemental récent a confirmé que l'Australie devrait atteindre son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre prévu dans le cadre du protocole de Kyoto, c'est-à-dire de limiter ses émissions à 108% des niveaux de 1990 d'ici à 2012. Cette réduction serait principalement due à une diminution du défrichement et du déboisement.

Depuis 1990, l'Australie a diminué considérablement ses activités de déforestation par brûlis ce qui a conduit à une réduction notable des émissions de dioxyde de carbone attribuables à ces activités. Cependant les émissions liées à l'utilisation de combustibles fossiles ne cessent de croître. Le rapport prédit en effet que les émissions provenant de sources stationnaires telles que les centrales électriques au charbon et les installations industrielles devraient augmenter respectivement de 56% et 49% d'ici à 2012 par rapport aux niveaux de 1990. De plus, ces émissions devraient augmenter respectivement de 64% et 95% d'ici à 2020 par rapport aux niveaux de 1990. Les émissions produites par les moyens de transport devraient augmenter de 42% d'ici à 2012, et de 67% d'ici à 2020.

Le déclin de la déforestation pendant les quinze dernières années a donc permis à l'Australie de remplir ses engagements tout en augmentant ses émissions dans d'autres secteurs (industrie, transports, habitat, etc.).

Le Premier ministre australien, Mr Kevin Rudd a signé l'adhésion de son pays au protocole de Kyoto de réduction des gaz à effets de serre en décembre 2007. L'Australie est devenu membre à part entière du Protocole de Kyoto le 11 mars 2008, 90 jours après la réception de l'instrument de ratification par les Nations Unies.

Source : Ecos, 2008, Vol. 142, p. 7

Rédacteur : Maïté Le Gleuher
Origine : BE Australie numéro 58 (30/06/2008) - Ambassade de France en Australie / ADIT

Australie, 30 juin 2008

>> Recyclage des cendres volantes en matériaux de construction performants

www.bulletins-electroniques.com/actualites/55197.htm

Les centrales d'énergie thermiques produisent des volumes considérables de cendres volantes, des fines particules engendrées par la combustion du charbon broyé. Une proportion relativement faible de la quantité de cendres volantes produite annuellement dans le monde, qui est estimée à environ huit cents millions de tonnes, est utilisée en construction dans les ciments, bétons et remblais.

Les premières briques, pavés et agrégats constitués de 100% de cendres volantes ont été fabriqués dans une usine pilote à Hebi en Chine, où est concentrée environ la moitié de l'activité mondiale du secteur du bâtiment. Selon des chercheurs de l'Université de Nouvelle-Galles du Sud, l'utilisation de ces nouveaux matériaux, dont ils ont mis au point la formulation et le procédé de production, permettrait de réduire d'environ 20% les émissions de gaz à effet de serre associées au secteur du bâtiment.

Flashag, le nouveau agrégat léger de cendres volantes pour béton permet de réduire notablement le volume de ciment nécessaire à la fabrication de béton à haaute résistance, contrairement aux autres agrégats de cendres volantes qui utiliseraient plus de ciment que les agrégats traditionnels, donc plus d'énergie.

Les briques et pavés fabriqués seraient environ 20% plus légers et plus résistants que les briques d'argile traditionnelles. Grâce à ces propriétés, la construction de structures nécessiterait une utilisation moindre de composants en acier et des fondations moins profondes; il en résulterait donc des économies d'énergie supplémentaires.

Source : University of New South Wales - www.unsw.edu.au

Rédacteur : Maïté Le Gleuher
Origine : BE Australie numéro 58 (30/06/2008) - Ambassade de France en Australie

Australie, 30 juin 2008

>> Déclin de la calcification des massifs coralliens dans la Grande Barrière de corail

www.bulletins-electroniques.com/actualites/55208.htm

Les massifs coralliens enregistrent les conditions environnementales dans leur squelette au fur et à mesure de leur croissance; ils constituent donc des outils de détection précis des variations physico-chimiques des eaux tropicales de surface.

Une équipe de chercheurs de l'Australian Institute of Marine Science (AIMS) a mesuré la variation temporelle et spatiale de plusieurs paramètres de croissance de coraux de la Grande Barrière de corail sur une période de 16 ans. Les échantillons proviennent de 38 colonies de porites massives situées dans deux régions de la Grande Barrière de corail distantes d'environ 450 km (environ 13°50' et 17° de latitude sud).

Les analyses ont montré que les taux de calcification des porites ont énormément diminué, d'environ 21%, dans les deux régions. Le déclin se traduit par une diminution d'extension linéaire (16%) et de la densité du squelette (6%). Les variations temporelles sont linéaires. La densité du squelette moyenne et l'extension linéaire ont diminué respectivement de 0,36% (0,13) et 1,02% (0.39) par an. La température moyenne annuelle des eaux n'affecte pas la densité du squelette, mais l'extension annuelle et la calcification sont maximales à 26.7 °C, et baissent d'environ 15% par °C en deçà et au-delà de cette température.

Bien que le taux de calcification soit normalement variable sur de longues périodes de temps, la forte diminution de calcification mise en évidence par ces travaux excède largement les variations cycliques normales. L'étude de la croissance des porites massives au cours des siècles derniers n'a jamais montré une telle diminution de la calcification associée à une augmentation de la température des eaux. Selon les auteurs, il est possible que l'effet de l'acidification des océans surpasse maintenant les effets stimulants du réchauffement des eaux sur la croissance des coraux

Source :
- www.aims.gov.au/docs/media/news2008/20080305.html
- Global Change Biology 14 (3) , 529-538 - doi:10.1111/j.1365-2486.2007.01520.x

Rédacteur : Maïté Le Gleuher
Origine : BE Australie numéro 58 (30/06/2008) - Ambassade de France en Australie / ADIT


Chine, 3 juin 2008

>> La Chine étend ses terrains agricoles hors de ses frontières

www.bulletins-electroniques.com/actualites/54825.htm

Les dépêches suivantes concernent toutes ce sujet. Celles que l'on trouve dans la presse chinoise sont évidemment plus "mesurées" que celles des médias occidentaux. Il n'en reste pas moins que le pays est confronté à une augmentation de la consommation interne de produits agricoles (alimentaires ou non) alors que la surface totale de ses terres cultivables continue de diminuer inexorablement malgré les mesures sévères prises pour limiter l'aliénation de ces terres. Pour rappel, la Chine doit nourrir 22% de la population mondiale avec seulement 7% des terres cultivables du monde.

1 - La Chine s'apprêterait à louer des terres agricoles à l'étranger
Selon un journal pékinois du matin, le ministère chinois de l'agriculture serait en train d'examiner l'hypothèse de louer, ou même d'acheter, des terres cultivables outre mer, par exemple en Amérique latine ou dans des pays de l'ex-Union soviétique. Ces opérations permettraient à la Chine de desserrer la tenaille entre la croissance de la consommation alimentaire intérieure, qui se poursuit, et la diminution de la surface totale cultivable, due en particulier à leur grignotage continu par l'urbanisation et les infrastructures.
Source : [1]

2 - La Chine s'implante partout dans le monde pour alimenter son économie
Maïs, manioc, canne à sucre, eucalyptus, palmier à huile, arbre à caoutchouc... autant de cultures indispensables à la Chine pour alimenter son économie galopante. Face à ses besoins toujours plus grands, le gouvernement chinois a déjà acquis de vastes étendues de terres cultivables à l'étranger, installant des concessions à l'échelle industrielle qui, si elles peuvent aider à l'économie des pays concernés, font également craindre pour l'environnement. De l'Asie du Sud-est à l'Afrique, la Chine s'implante partout et à un rythme soutenu, signant des séries de contrats avec les autorités locales, parfois au mépris des lois et des intérêts des populations. Ainsi au Laos, où les rizières du nord du pays ont laissé la place à de vastes plantations d'hévéas -arbres à caoutchouc-, exploités par la Chine, qui devrait consommer un tiers du caoutchouc mondial d'ici 2020.
Les familles pauvres de la région voient l'arrivée des Chinois comme une opportunité de développement économique et un espoir d'amélioration de leurs conditions de vie. Mais certains agriculteurs laotiens perdent leurs terres ancestrales, ou sont contraints de devenir métayers sur leurs champs d'autrefois...
Au Laos, des collines entières de forêt ont ainsi disparu pour laisser la place aux plantations d'hévéas, qui pénètrent jusque dans les réserves naturelles. Les forêts dites "secondaires", d'où sont issues herbes médicinales et plantes comestibles utilisées par des tribus locales depuis des générations, sont également rasées.

Pour encadrer ce développement, l'Administration forestière chinoise a publié l'année dernière une série de règlements censés régenter l'exploitation des concessions à l'étranger. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) réfléchit également aux moyens d'accompagner l'expansion chinoise dans le reste du monde.
Car les exemples sont nombreux. En République démocratique du Congo (RDC), un géant chinois des télécommunications, ZTE International, a acheté plus de 2,8 millions d'hectares de forêt pour y planter des palmiers à huile. Au Zimbabwe, la société publique China International Water and Electric aurait acquis du gouvernement les droits pour exploiter plus de 100.000 hectares de maïs dans le sud du pays. En Birmanie, alliée de Pékin, les concessions d'hévéas ont été attribuées à au moins deux sociétés chinoises, Ho Nan Ching et Yunnan Hongyu. Les réfugiés fuyant la junte militaire affirment que l'armée exproprie de force les agriculteurs pour cultiver le latex. Au Cambodge, une société sino-cambodgienne, Pheapimex-Wuzhistan, a converti les terres de la tribu Phong en une plantation 20 fois plus grande que ce qu'autorise la loi, affirme l'organisation de défense de l'environnement Global Witness. Selon elle, cette concession dans la province de Mondulkiri empiète sur des pâturages, a conduit à la destruction de sites sacrés, et utilise des herbicides toxiques. Une autre société chinoise, dans la province de Kratie, a contourné la loi sur la taille des exploitations en s'enregistrant sous le nom de trois compagnies distinctes, assure Global Witness.

A Pékin, le ministère du Commerce refuse de répondre aux questions sur l'implantation agricole chinoise à l'étranger, ou sur les pratiques des sociétés. Il se contente d'assurer qu'au Laos, les sociétés chinoises "ont très fortement à l'esprit la protection de l'environnement", et préfère souligner que les revenus liés à l'installation d'entreprises chinoises y ont été multipliés par cinq.
Source : [2]

3- Une ferme chinoise produira du riz en Afrique
En réponse à la crise alimentaire globale et à la flambée des prix des denrées alimentaires, une entreprise semencière chinoise basée à Chongqing (Chongqing seed corp.) est en train de s'implanter sur 300 hectares en Tanzanie, où le manque de céréales contraste avec l'abondance des terres cultivables. Elle y cultivera à partir de 2009 du riz de variétés qu'elle a elle-même mises au point et qui sera, au moins en partie, vendu en Chine. Ce projet tanzanien s'inscrit dans un vaste programme, convenu entre la Chine et des pays africains lors du sommet de novembre 2006, prévoyant la mise en place de 10 centres agricoles chinois en Afrique. Les rendements en riz prévus (60 à 75 q/ha) sont 2 à 3 fois supérieurs à ceux couramment relevés en Tanzanie. La même entreprise, qui mène une expérience comparable au Laos depuis 2005, prévoit aussi de fournir des semences aux agriculteurs tanzaniens sous contrat, auxquels elle rachètera la récolte.
L'information donne un autre exemple d'entreprise chinoise qui cultive dans les mêmes conditions du riz dans l'est de la Sibérie russe depuis 2004, sur une superficie qui atteignait 42.000 hectares en 2007.
Source : [3]

Source :
- [1] - Chinadialogue - 29 avril 2008 http://www.chinadialogue.cn/blog/show/single/en/1957
- [2] - Nouvelobs.com reprenant une dépêche AP - 5 mai 2008
- [3] - China daily reprenant une information du Chongqing evening news - 9 mai 2008

Rédacteur : André Villalonga - science8@ambafrance-cn.org - Emilie Paniagua - science3@ambafrance-cn.org
Origine : BE Chine numéro 49 (3/06/2008) - Ambassade de France en Chine / ADIT

Chine, 29 avril 2008

>> La Chine produit industriellement des plastiques à base de maïs

www.bulletins-electroniques.com/actualites/54400.htm

La consommation annuelle chinoise de matières plastiques est de l'ordre de 20 millions de tonnes, essentiellement issues de la transformation du pétrole. Devant les difficultés provoquées par l'accumulation de déchets difficilement biodégradables, la CAS (académie chinoise des sciences) a recherché à fabriquer des matières plastiques biodégradables à base de cellulose ou d'amidon végétaux.

L'institut de chimie appliquée de la CAS situé à Changchun (province du Jilin, dans le nord-ouest) et le groupe industriel Hisun ont mis en route à Taizhou (province du Zhejiang, sur la côte est) une usine de fabrication d'acide polylactique (PLA), un plastique à base de maïs. Le plastique, obtenu par fermentation et polymérisation, se dégrade en eau et dioxyde de carbone après usage.

La capacité annuelle de production de cette unité est de 5.000 Tonnes, ce qui en fait la deuxième de sa catégorie dans le monde. La qualité des produits serait comparable à celle du leader Cargill Dow.

Source : Site Internet de la CAS - 11 avril 2008

Rédacteur : André Villalonga - science8@ambafrance-cn.org
Origine : BE Chine numéro 48 (29/04/2008) - Ambassade de France en Chine / ADIT

Chine, 29 avril 2008

>> Investissements lourds pour la protection de l'environnement au Tibet

www.bulletins-electroniques.com/actualites/54404.htm

Le gouvernement central chinois a prévu d'investir plus de 20 milliards de Yuans dans la protection de l'écosystème du plateau Tibet-Qinghai au cours de la période 2006-2030. 14 projets globaux de protection seront lancés, depuis la protection des système herbagers et de la faune sauvage jusqu'au combat contre la désertification et l'érosion des sols, en passant par l'établissement de réserves naturelles, selon Zhang Yongze, directeur du ministère provincial de l'environnement du Tibet.

Les autorités vont concentrer leurs efforts sur la prévention des pollutions, la protection contre les radiations, la préservation des écosystèmes ruraux, l'amélioration de la gestion environnementale et le renforcement de la réglementation, dès cette année.

Source : Agence Xinhua - 28 mars 2008

Rédacteur : André Villalonga - science8@ambafrance-cn.org
Origine : BE Chine numéro 48 (29/04/2008) - Ambassade de France en Chine / ADIT

Chine, 29 avril 2008

>> La Chine investira 30 milliards de yuans dans le nettoyage d'un lac pollué au Yunnan

www.bulletins-electroniques.com/actualites/54407.htm

La province du Yunnan (au sud-ouest de la Chine) investira environ 30 milliards de yuans (environ 2,9 milliards d'euros) au cours des trois prochaines années pour restaurer l'état du lac Dianchi, le plus grand lac d'eau douce situé sur le plateau Yunnan-Guizhou. Le gouverneur de la province du Yunnan, Qin Guangrong, a accordé la priorité au nettoyage de ce lac lors de la présentation du plan de modernisation de Kunming, capitale provinciale.

Il s'agit de mettre fin aux émissions polluantes, de draguer le lac, de mettre en place une protection écologique et de restaurer les zones humides liées d'ici 2010. L'opération nécessitera le relogement de 30.000 personnes environ. Au cours des années qui précèdent, mes principaux lacs d'eau douce du pays (Taihu, Chaohu et Dianchi), qui sont des sources essentielles d'eau pour des millions de personnes, ont été gravement pollués et envahis par des algues qui ont épuisé l'oxygène de l'eau, détruisant les milieux aquatiques et rendant l'eau impropre à la consommation.

Le lac Taihu (situé dans la province du Jiangsu, dont la capitale est Nankin) est également visé par un plan de rétablissement mais ce dernier est de niveau national car ce lac est utilisé par trois provinces : Shanghai et le Zhejiang en plus du Jiangsu. Ce plan prévoit aussi de gros investissements pour rétablir une situation acceptable d'ici 2012.

Source : Xinhua - 21 Avril 2008

Rédacteur : André Villalonga - science8@ambafrance-cn.org
Origine : BE Chine numéro 48 (29/04/2008) - Ambassade de France en Chine / ADIT

Inde, 6 juin 2008

>> Un plan de promotion de la culture du Jetropha comme biocarburant dans le West Bengal

www.bulletins-electroniques.com/actualites/54896.htm

Le Jetropha est une plante dont la graine, riche en huile, peut être utilisée pour produire des biocarburants. Elle suscite beaucoup d'intérêt en Inde puisqu'il s'agit d'une plante qui peut pousser dans un environnement difficile pour des cultures plus classiques. Elle entrerait donc très peu en concurrence avec les cultures alimentaires -pour l'instant- et elle pourrait permettre de créer de la richesse dans certaines zones rurales aujourd'hui sinistrées. Il s'agit d'une plante qui n'est pas comestible.

Le gouvernement du West Bengal entend essayer de tirer parti de cette manne biologique. Un nouveau programme de développement de la culture du Jetropha a donc été annoncé, le 24 mars 2008, par Saumendra Nath Bera, président du Comité pour la Science et la Technologie et les Biotechnologies, devant l'assemblée de l'Etat. Ce programme est entrepris sous l'égide du Department of Biotechnology (DBT), dans le cadre d'une micro-mission. Il devrait comporter deux volets, à savoir d'une part l'extension des surfaces de culture et d'autre part l'identification des variétés de Jetropha les plus productrices d'huile.

Cette annonce intervient alors que des cultures de Jetropha ont déjà été mises en place, depuis deux ans, par le gouvernement du West Bengal, dans les districts de Hooghly et de Bankura. Les surfaces cultivées s'éetndent aujourd'hui sur 5 hectares, elles devraient être étendues à 15 hectares dans le courant de l'année.

Pour en savoir plus, contacts : Department of Biotechnology (DBT), New Delhi - http://dbtindia.nic.in

Source : "West Bengal turns to Jatropha farming to promote bio-diesel" - The Financial Express - 24/03/2008 - www.financialexpress.com/news/WB-turns-to-Jatropha-farming-to-promote-biodiesel/287890/#

Rédacteur : Guillaume Talbot
Origine : BE Inde numéro 31 (6/06/2008) - Ambassade de France en Inde / ADIT

>> Risques liés au développement des cultures de Jetropha
www.bulletins-electroniques.com/actualites/54897.htm

Le Jetropha est une source potentielle de biocarburants importante en Inde. Cette plante produit des graines qui peuvent être constituées à 37% d'une huile qui peut être brûlée directement, sans raffinage, ou raffinée pour servir de biocarburant.

Cette plante fait l'objet de progammes importants de développement en Inde où l'on espère qu'elle pourra être un moyen de cultiver des terrains peu fertiles et d'améliorer les revenus des fermiers. Actuellement, les programmes de développement prévoient de cultiver près de 11 millions d'hectares. Toutefois, en dépit de l'enthousiasme ambiant -que nous avons parfois relayé-, des voix commencent à s'élever pour dénoncer les dangers potentiels de ces cultures.

En premier lieu, les détracteurs du Jetropha indiquent que cette plante, dont on affiche constamment les rendements potentiels importants, croît comme toutes les autres beaucoup mieux dans les zones utilisées par l'agriculture classique. Sans aller jusqu'à dire que le modèle économique n'est pas viable en terme de rendements en dehors des zones agricoles classiques, certains craignent que rapidement les cultures de jetropha ne viennent en concurrence des cultures alimentaires. Par ailleurs, la plante est très consommatrice en main d'oeuvre et des rendements faibles pourraient pousser à la mécanisation et donc à terme à des destructions d'emplois ruraux. Non pas que la destruction d'emplois ruraux soit surprenante dans une société qui se modernise, mais le fait que le Jetropha apporte des ressources supplémentaires aux agriculteurs et l'un des arguments phare de ses promoteurs. Un argument qu'il convient donc de tempérer.

Deuxième point, la toxicité des graines est très importante. 4 graines de Jetropha suffisent pour tuer un homme, dans le cas de l'espèce cultivée en Inde. Cette toxicité est en soi un des avantages du Jetropha puisqu'elle signifie aussi que la plante possède des capacités insecticides et anti-fongicides, ce qui se traduit par des économies en pesticides pour l'agriculteur. Des cas d'empoisonnement sont répertoriés chaque année, principalement chez des enfants. La graine contiendrait aussi des substances cancérigènes.

Outre ces cas que l'on peut qualifier d'accidentels, le raffinage et la combustion de l'huile de Jetropha posent aussi des problèmes de toxicité. Les fumées de la combustion de Jetropha sont utilisées comme répulsifs pour les insectes et les villageois de la région de Chhattisgarh qui les dispersent évitent de les inhaler en se couvrant le visage. Cet élément ne prouve rien en soi, sinon qu'a priori l'expérience de l'usage de ces fumées conduit à éviter de les inhaler. L'absence d'études scientifiques à ce sujet est d'ailleurs un argument utilisé par les promoteurs du Jetropha comme par ses détracteurs pour défendre leur point de vue sur la toxicité.

Troisième argument, l'impact sur l'environnement de cette plante n'est pas établi. Cette plante est une plante invasive, qui a même le potentiel pour croître dans des zones semi-arides, mais les monocultures de Jetropha sont très rares en Inde. Cultivée de manière intensive, il est difficile de dire quels seront ses effets sur les sols, sur la flore et la faune environnante. Ses effets sur les aquifères sont aussi méconnus, ils pourraient apparaître dans le cas de cultures intensives placées à proximité de cours d'eau. On ignore ainsi les effets de la plante sur la faune et la flore de ces cours d'eau.

Ainsi, le peu d'informations qui sont disponibles sur le sujet est surprenant. Les décès accidentels sont bien réels mais pas de nature à empêcher le développement des cultures. Des campagnes d'informations pourraient être réalisées pour éviter que ces faits ne se reproduisent.

Mais, ce qui est le plus surprenant est l'ampleur des programmes déclenchés en l'absence de ces informations. L'Etat du Chhattisgarh s'est par exemple fixé pour objectif de parvenir à alimenter tous ses véhicules publics grâce au Jetropha en 2007 et d'être auto-suffisant en carburant d'ici 2015

Rédacteur : Guillaume Talbot
Origine : BE Inde numéro 31 (6/06/2008) - Ambassade de France en Inde / ADIT

Japon, 13 juin 2008

>> Vers une société sobre en carbone au Japon : vision du Premier Ministre Fukuda

www.bulletins-electroniques.com/actualites/55036.htm

Lundi 9 juin, à un mois du sommet du G8 à Tôyako, le Premier Ministre (PM) japonais Yasuo Fukuda (qui par ailleurs revenait d'un voyage politique en Europe) a organisé une conférence de presse afin de présenter la "Fukuda Vision", à savoir pourquoi et comment le Japon doit devenir un modèle de "Low Carbon Society" ou société sobre en carbone. Cette allocution était destinée non seulement à la population japonaise, mais également aux médias étrangers a-t-il précisé.

Le texte suivant est une synthèse du discours du PM traduit directement du japonais (pas de version anglaise disponible).

Contexte général :
Le PM débute son discours en rappelant que la révolution industrielle du 19e siècle avait provoqué le transfert de la principale source d'énergie du bois au charbon, puis du charbon au pétrole. C'est ainsi que nous vivons actuellement un risque de pénurie énergétique, qui provoque indirectement une augmentation du coût des denrées alimentaires, voire même une insuffisance. C'est pourquoi il devient capital de transiter vers une société sobre en carbone, c'est-à-dire moins dépendante des hydrocarbures.
Cependant, insiste le PM, ce problème n'est pas uniquement celui du Japon, et il faut donc considérer les solutions à l'échelle mondiale, tout en comprenant que les acteurs du changement sont les personnes individuelles. Il faut donc une stratégie globale qui sera mise en oeuvre à l'échelle des populations.
Il est vrai que la réalisation d'une "low carbon society" est un challenge important, mais il ne faut pas prendre ceci comme un fardeau mais comme une nouvelle opportunité de croissance économique, affirme Fukuda, avec un nouveau marché. Ceci est d'autant plus vrai pour le Japon qui est actuellement le leader des technologies à faible consommation d'énergie, avec le meilleur rendement énergétique mondial.

Objectifs à long et moyen termes :
Comme nous le savons, afin de limiter des effets du réchauffement climatique, il sera nécessaire de stabiliser la concentration de CO2 à un niveau donné. Il faut pour cela que d'ici à 2050 les émissions de CO2 soient réduites de moitié au niveau mondial. C'est le projet "Cool Earth" proposé par le Japon, dans lequel les objectifs de réduction doivent bien évidemment être plus sévères pour les pays industrialisés. C'est ainsi que le Japon aura pour objectif à long terme une réduction de 60% à 80% de ses émissions de CO2 d'ici 2050, annonce Fukuda. Le Japon doit être un leader parmi les pays industrialisés dans la réalisation d'un système socio-économique sobre en carbone.
A moyen terme, continue le PM, il faudra que la tendance des émissions de CO2 s'inverse et qu'une décroissance soit marquée d'ici 10 à 20 ans. S'agissant d'un futur très proche, les mesures à prendre devront être terre-à-terre, réalistes, afin qu'elles soient mises en place avec certitude. "L'approche sectorielle" proposée par lui-même au Forum de Davos pourra en être un moyen, affirme-t-il.
L'union européenne (UE) s'étant fixé un objectif de réduction de 20% par rapport à 1990, soit -14% par rapport à 2005, le Japon va s'aligner sur ce chiffre. Cependant pour atteindre -14% d'ici 2020, la décroissance des émissions doit survenir d'ici 1 ou 2 ans. Ces 14% seront réalisables, selon une analyse par "approche sectorielle", à condition que les technologies les plus économes en énergie se généralisent. C'est la première fois au monde qu'un pays affirme qu'il peut atteindre un objectif, et qu'il expose comment y arriver, précise le PM. Le Japon continuera son travail d' "approche sectorielle" afin de pouvoir présenter les résultats au COP 14 qui aura lieu en décembre 2008.
Il aborde ensuite la question de l'année de référence, qui pour l'instant est 1990. Fukuda pense que la situation mondiale a bien évolué depuis cette année, et que pour les négociations futures, le choix d'une année plus récente serait plus cohérent. (Des documents ont été distribués pour appuyer sa position : www.kantei.go.jp/jp/hukudaspeech/2008/06/siryou_1.pdf  ).

Mesures concrètes :
Afin de pouvoir réduire réellement les gaz à effet de serre (GES) le PM propose des mesures s'articulant autour de 4 piliers :

1. L'innovation technologique
Il est clair que la seule introduction de technologies à faible consommation énergétique ne suffira pas pour atteindre l'objectif de réduction de 80% déclare Fukuda. D'importants progrès technologiques seront absolument nécessaires, permettant de créer des technologies qui ne produiront pas de GES mais qui n'existent pas actuellement. Le Japon est le seul pays, bien devant les Etats-Unis ou l'UE, qui, afin d'atteindre ces objectifs, consacre de larges sommes à la recherche technologique continue-t-il. Le PM avait exposé au forum de Davos la création d'un "Plan pour l'innovation technologique en énergie et environnement" d'un montant de 30 milliards de dollars sur 5 ans, ainsi qu'un fond d'aide aux pays en voie de développement (PVD), le "Cool Earth Partnership" de 10 milliards de dollars. Le Japon en tant que "pays environnementalisé" (par analogie à "pays industrialisé") aura pour rôle de procurer son savoir-faire aux pays émergents comme la Chine et l'Inde, grands émetteurs de GES, ainsi qu'aux PVD. Le Japon investira jusqu'à 1,2 milliards de dollars dans un nouveau fond international d'aide aux PVD avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Le PM a continué son discours sur le plan de "partenariat international pour l'énergie et l'environnement" qu'il présentera au sommet de Tôyako. Ce partenariat traitera des technologies futures comme le photovoltaïque, la capture et la séquestration du CO2, le nucléaire de nouvelle génération etc. Une feuille de route internationale concernant ces différentes technologies devra être établie, afin que chaque pays se consacre aux domaines où il est meilleur, et ainsi accélérer la coopération technologique internationale. Les découvertes faites dans ce cadre pourront être considérées comme "propriété internationale" et seront donc accessibles aux PVD précise-t-il.

Cependant, en attendant la découverte de nouvelles technologies révolutionnaires, il faut veiller à ce que les technologies vertes actuelles se diffusent plus largement. Fukuda a cité par exemple les voitures électriques qui devront représenter un véhicule acheté sur deux dans le futur. Le Japon devra également multiplier par 10 ses installations photovoltaïques d'ici 2020, et par 40 d'ici 2030. 70% du nouveau bâtit devra comprendre du photovoltaïque, poursuit-il. En ce qui concerne les économies d'énergie, le PM propose d'arrêter l'utilisation des ampoules classiques d'ici 2012 et de passer à des ampoules basse consommation dans tout le Japon. La consommation énergétique sera à l'avenir un critère à prendre en compte lors de la construction de nouveau bâtiments.

2. Transformation du pays en une "Low Carbon Society".
La première proposition du PM Fukuda est de mettre en place une expérience de marché des droits d'émission de CO2 dès l'automne 2008 dans lequel de nombreuses entreprises seront impliquées, afin d'élaborer un "marché du carbone" adapté au Japon et acquérir une certaine expertise lorsqu'un marché mondial sera mis en place.
Il existe d'autres mécanismes de marché qui permettent de faire baisser les émissions de CO2, poursuit-il. Afin de toucher la population dans sa globalité, une réforme fiscale est envisagée, afin que les produits moins émetteurs de CO2 soient favorisés.
Il est également capital, affirme le PM, que les consommateurs puissent savoir "combien" de CO2 ils rejettent : le bilan carbone concernant la production et le transport devra être inscrit sur les biens. Le Japon débutera un test national en 2009 mais pour que cette mesure soit concluante, il faudra à l'avenir que le bilan carbone soit réalisé à l'échelle mondiale.

3. Rôle des régions.
Afin de diminuer la charge environnementale due aux transports des aliments ou des ressources énergétiques, il sera à l'avenir essentiel que ces ressources soient produites à une échelle régionale déclare Fukuda. Il pense notamment à l'utilisation de la biomasse comme source d'énergie.
Il y a au Japon 76 municipalités qui produisent suffisamment d'électricité issue des énergies renouvelables pour couvrir entièrement leur consommation électrique. Une dizaine de villes modèles d'un point de vue environnemental vont être choisies et soutenue par le gouvernement afin d'y expérimenter des technologies innovatrices. Le plus important selon le PM, est que chaque région, ville, village, trouve le fonctionnement qui lui soit le mieux adapté afin qu'au total l'ensemble du pays soit moins émetteur de CO2.

4. L'habitant est le protagoniste.
Le dernier élément présenté par le PM est l'importance du rôle que chaque habitant devra jouer. Il ne sera plus un observateur mais un acteur. Il faut pour cela sensibiliser et "éduquer" la population afin que le mode de vie général change en faveur d'un avenir sobre en carbone. Une proposition du PM est l'instauration de l'heure d'été au Japon, actuellement discutée au sein du gouvernement. De même, le 7 juillet, jour où débutera le sommet du G8 à Tôyako, sera déclaré "Cool Earth Day" et un mouvement national incitera les gens à éteindre les lumières et de profiter de la voie lactée (équivalent de la nuit des étoiles en France) et de réfléchir aux problèmes environnementaux.

Conclusion :
Le gouvernement japonais continuera bien évidemment son engagement vis à vis du réchauffement climatique, en impliquant les ONG, les groupes d'études, les experts etc. C'est une action longue, qui doit survenir dans tous les domaines : l'économie, la société, le mode de vie, la communauté. Le PM Fukuda conclue en formulant le souhait que dans 200 ans les générations futures pourront nous remercier de notre "low carbon revolution" de la même manière que nous avons pu remercier les acteurs de la révolution industrielle.
Pour en savoir plus, contacts :
- L'approche sectorielle japonaise : www.promethee.fr/actus/index.php?Developpement-durable
- Article du Ministère de l'Ecologie français : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/xZ7Yq

Source :
- Elocution du Premier Ministre Fukuda - 09/06/2008 (en japonais) :
www.kantei.go.jp/jp/hukudaspeech/2008/06/09speech.html
- Version télévisée : http://nettv.gov-online.go.jp/prg/prg1904.html

Rédacteur : Daphné OGAWA - adjoint.ing(arobase)ambafrance-jp.org - 483ENV/1594
Origine : BE Japon numéro 483 (13/06/2008) - Ambassade de France au Japon / ADIT


flech_dd.gif   Afrique et Moyen-Orient

Afrique du Sud, 6 août 2008

>> Mise sous tension de la première ferme éolienne

www.bulletins-electroniques.com/actualites/55549.htm

La première centrale d'énergie renouvelable reliée au réseau national de distribution d'électricité a été officiellement mise sous tension au début du mois de juin 2008. Il s'agit de la ferme éolienne de Darling, petit village de la cote Ouest localisé à 75 km de la ville du Cape. Cette ferme éolienne d'une capacité de 5,2 MW est composée de 4 turbines de 1,3 MW chacune.

L'investissement a été possible grâce à un contrat d'achat d'électricité passé sur le long terme entre la municipalité du Cape et l'entreprise de production. C'est grâce à ce contrat qui stipule un prix d'achat supérieur de 25% à celui pratiqué par l'entreprise nationale de production et distribution d'électricité ESKOM, que ce projet est viable financièrement pour l'entreprise de production. Celle-ci est organisée sous la forme d'un consortium d'investisseurs privés le DIPP (Darling Independent Power Producer), le CEF (Central Energy Fund), la Banque de Développement d'Afrique du Sud (DBSA) et le gouvernement du Danemark. Ce dernier a financé un tiers des 7,5 millions d'Euros nécessaires pour la réalisation du projet.

Pour en savoir plus, contacts : CEF News : www.cef.org.za
Source : CEF news, 10/06/2008

Rédacteur : Vincent Baron : vincent.baron@diplomatie.gouv.fr
Origine : BE Afrique du Sud numéro 18 (6/08/2008) - Ambassade de France en Afrique du Sud / ADIT


Informations sélectionnées par Sylviane Tabarly,
avec l'aimable autorisation de l'ADIT et de
François Moille responsable de diffusion des BE


 

Mise à jour :   16-10-2008

 

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Pour citer cet article :  

« En archives, d'avril à juin 2008 », Géoconfluences, octobre 2008.
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/transv/DevDur/DevdurAditArch2.htm