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Mobilités, flux et transports

Arrière-pays fluvial et voie d'eau : le projet Seine-Nord Europe dans le contexte européen

Publié le 29/11/2004
Auteur(s) : Sylviane Tabarly, professeure agrégée de géographie, responsable éditoriale de Géoconfluences de 2002 à 2012 - Dgesco et École normale supérieure de Lyon

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NB. Le contenu de cet article est obsolète. Il donne des informations disponibles au moment de sa publication en 2004.

>>> Pour des informations à jour, lire : Marie-Agnès Lanneaux, « Le canal Seine-Nord Europe, une connexion européenne nécessaire et prioritaire ? Regards croisés (France-Belgique / Collectivités-État) », Géoconfluences, mai 2020.

Le projet de liaison Seine-Nord Europe consiste à réaliser une voie d'eau à grand gabarit entre l'Oise (Janville - Compiègne) et le canal Dunkerque-Escaut (Arleux), ce qui reviendra à relier le bassin de la Seine à l'Europe du Nord. Ce canal, de 104 km, ouvrira la route à des convois de 4 400 tonnes. Il est destiné à développer l'arrière-pays des ports de Dunkerque (par la liaison Dunkerque - Escaut) et Le Havre - Rouen (par la Seine et l'Oise jusqu'à Compiègne). Le projet est surtout fondé sur l'intérêt des interconnexions et des plates-formes logistiques, sur le modèle d'Anvers dont le point fort est la concordance entre transport maritime et fluvial. Elle est aussi à replacer dans la perspective de l'extension du port du Havre (Port 2000).

À l'échelle européenne, maillon manquant de la liaison Seine Escaut, le projet de canal se situe sur le corridor de transport Nord Amsterdam - Paris qui, selon les prévisions de la Commission européenne, devrait enregistrer, à l'horizon 2020, une croissance de trafic de l'ordre de 80%. Or, le mode fluvial constitue une alternative de transport pour limiter l'essor du mode routier. Un grand convoi fluvial équivaut à 220 camions et la capacité de transport du canal Seine-Nord Europe pourra atteindre environ 32 millions de tonnes par an ce qui représente l'équivalent de 1,6 million de transports par poids lourds.

Le système des voies navigables Europe Seine-Escaut

Voies navigables France-Europe : ensemble de la liaison

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Par les Voies navigables de France (VNF), le site du projet Seine-Nord Europe :www.seine-nord-europe.com

Le transport fluvial dispose d'atouts importants. Sur le plan économique, il est deux à sept fois moins cher que la route, jusqu'à six fois moins cher que le fer. Une enquête socio-économique réalisée en 2003 par PricewaterhouseCoopers pour Voies navigables de France (VNF), sur un échantillon de 180 entreprises, a révélé leur intérêt pour le transport fluvial. Pour les entreprises, le principal atout du mode fluvial est son coût. Le premier facteur de satisfaction enregistré en est la fiabilité.

Le transport par voie d'eau répond aussi aux enjeux européens et nationaux de développement durable du transport de marchandises. Le mode fluvial est très peu consommateur d'énergie : avec la même quantité de carburant, on transporte les marchandises par voie fluviale sur une distance 5,5 fois plus longue qu'avec la route, et plus de deux fois plus longue que par train. Cette caractéristique va de pair avec une faible pollution, tant atmosphérique qu'en termes de nuisances sonores.

Depuis 1993, le projet de canal Seine-Nord Europe fait l'objet de nombreuses concertations et études. La phase de concertation sur le choix d'un fuseau de tracé aboutit en 2002 : parmi 21 fuseaux étudiés sur une aire d'étude de 3 000 km2, le fuseau N3 est retenu. En 2003, le canal Seine-Nord Europe fait partie des projets prioritaires, tant au niveau national (débat parlementaire sur les grandes infrastructures de transport, en mai-juin 2003 puis Comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire - CIADT en décembre 2003) qu'au niveau européen (intégration du projet Seine-Escaut dans la liste des grands projets européens d'infrastructures de transports prioritaires réalisables d'ici à 2020). En avril 2004, le projet de liaison fluviale Seine-Escaut est inclus dans la liste des 30 projets d'infrastructures prioritaires pour l'Europe (réseau trans-européen de transports - RTE-T). Il entre alors dans la phase des études d'Avant-projet sommaire (APS) : elles visent à définir, à l'horizon 2006, une bande de 500 mètres, au sein de laquelle sera réalisé le tracé (dossier d'Avant-projet). Suivront l'enquête publique, la Déclaration d'utilité publique (DUP), les études finales (2007 - 2012) et les travaux.

Le fuseau retenu présentait le plus faible impact environnemental et il s'inscrit majoritairement en zone rurale. Il s'écarte, sur sa majeure partie, des zones fortement urbanisées et des fonds de vallée qui présentent souvent des exigences environnementales fortes (écosystèmes fragiles, intégration paysagère, nuisances, etc.). Cependant, il traverse quelques espaces naturels et paysagers sensibles : la vallée de l'Oise entre Compiègne et Noyon ; la vallée de la Sensée au niveau du raccordement au canal Dunkerque-Escaut ; le franchissement de la vallée de la Somme à l'ouest de Péronne.

Sources et ressources en ligne

 

Sélection, synthèse et mise en page web : Sylviane Tabarly, ENS de Lyon - DGESCO

 

Mise à jour :   29-11-2004

 

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Pour citer cet article :  

Sylviane Tabarly, « Arrière-pays fluvial et voie d'eau : le projet Seine-Nord Europe dans le contexte européen », Géoconfluences, novembre 2004.
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/transv/Mobil/MobilDoc5.htm