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Hiérarchie urbaine

Publié le 10/11/2023
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Le terme de hiérarchie urbaine désigne à la fois l’étude de la taille des villes les unes par rapport aux autres, mais aussi celle de leur influence mutuelle. Le terme désigne donc aussi « une organisation (politique, économique, sociale etc.) fondée sur la puissance, le pouvoir et une organisation en forme de pyramide c’est-à-dire en « arbre » (théorie des graphes). Les concepts d’influence, de polarisation, de réseaux accompagnent cet emboîtement de systèmes. » (Paulet, 2009).

La question de la hiérarchie urbaine, prise dans le sens de l’étude du poids démographique respectif des villes, a été étudiée dès 1949 par la loi rang-taille (loi de Zipf) : la quatrième ville d'un État est censée posséder un poids démographique quatre fois plus faible que la ville de rang 1. Il existe ainsi des hiérarchies urbaines équilibrées (Italie, Inde…) ou non (France, Islande), du fait d’une macrocéphalie urbaine.

La hiérarchie urbaine, en tant qu’étude de l’influence des villes a été, quant à elle, étudiée dès les années 1930, notamment par Walter Christaller et sa théorie des lieux centraux. Elle a connu un essor important dans les années 1990 avec tous les travaux sur les réseaux urbains puis sur les systèmes de villes.

Dans le contexte de mondialisation, la question des hiérarchies urbaines est inséparable de celle des métropoles et de la métropolisation. Dans ce cadre, au sommet de la hiérarchie des métropoles, des villes comme New York, Londres, Francfort, Sydney, Tokyo, etc., ont été décrites comme ayant des niveaux de déterritorialisation tels qu'elles fonctionneraient en quasi-apesanteur. En effet, le volume des échanges entre ces métropoles a énormément augmenté de telle sorte qu'émerge alors « la possibilité d’un lien systémique autre que la compétition – sorte de système urbain avec des points d’appui internationaux » (Sassen, 1996). Loin d'être rivales, elles s'inscriraient dans un même réseau planétaire qui transcenderait les frontières et rongerait la souveraineté de leurs États respectifs.

Toutefois, ce récit métropolitain, aujourd’hui daté, fait peu de cas des liens encore très importants que les métropoles entretiennent avec leurs arrière-pays respectifs, par exemple à travers les circuits d’approvisionnement alimentaire ou les mobilités de loisirs. L’attention prêtée à l’inscription des grandes villes dans des réseaux à longue distance a parfois occulté des formes d’ancrages territoriaux aux échelles plus fines, selon des logiques moins sensationnelles mais tout aussi structurantes.

(ST), octobre 2003 ; dernière modification (SB, CB et JBB), novembre 2023.


Références citées
  • Paulet Jean-Pierre. Une hiérarchie urbaine. Manuel de géographie urbaine. Armand Colin. 2009.
  • Sassen Saskia. La ville globale : New York, Londres, Tokyo. Descartes and Cie. 1996
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