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Cueillir pour survivre, un exemple d’adaptation à la crise agricole et sociale dans la commune de Niaguis (Ziguinchor, Sénégal)

Publié le 15/10/2018
Auteur(s) : Mohamed Lamine Ndao, Docteur en géographie, professeur vacataire - Programme Sénégal Oriental (PSO)

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La commune de Niaguis, située en Casamance (Sénégal), vit majoritairement d’une agriculture familiale sur de petites superficies. Les paysans subissent les effets combinés des changements climatiques et d'une crise politique qui induisent une dégradation de leurs conditions de vie. Parmi les stratégies d’adaptation pour augmenter les revenus des ménages se développe la cueillette des produits forestiers non ligneux, activité jusque-là considérée comme marginale.

Bibliographie | citer cet article

À cause notamment d’un déficit pluviométrique accentué dans les régions sahéliennes, le milieu naturel s’est considérablement dégradé. La forêt et la faune régressent, la sécheresse s’installe. Ce phénomène a entraîné une remise en question des schémas traditionnels d’une agriculture se contentant essentiellement de la pluie. En effet, les conséquences des perturbations climatiques sont sans équivoque sur l’agriculture qui reste le secteur le plus touché à travers la dégradation des sols, la baisse de la productivité des cultures avec une incidence sur les conditions de vie des populations rurales. Des simulations réalisées par la FAO en 2008 montrent une baisse relativement importante de 20 à 50 % des rendements des cultures céréalières dans toute la bande sahélienne du Sénégal, à l’horizon 2050, du fait de la forte vulnérabilité de cette zone à la variabilité climatique. Ainsi, l’accroissement des températures et la variabilité des pluies représentent une menace sérieuse pour le développement agricole et compromettent les efforts déployés par l’État et ses partenaires pour faire face à l’insécurité alimentaire. La variabilité pluviométrique, associée à la hausse des températures, entraîne des dysfonctionnements sur les saisons agricoles qui passent par des perturbations des cycles biologiques des cultures occasionnant une détérioration de la production.

À Ziguinchor, l’une des Régions du Sénégal les plus arrosées (1200 mm/an en moyenne), l’agriculture est la principale activité des populations constituées de petits exploitants qui cultivent la terre sur des régimes fonciers traditionnels. Cette agriculture subit les effets néfastes du changement climatique (variabilité des pluies, salinisation des terres, l'apparition d'herbes envahissantes, pauvreté des sols, etc.) qui remet en question toutes les certitudes des paysans. Ainsi, pour faire face aux différentes difficultés qui ont profondément détérioré les conditions de vie, les populations développent des stratégies d’adaptation pour augmenter les revenus des ménages. Celles-ci revêtent plusieurs formes :

  • des formes agricoles par la diversification de la production notamment vers des spéculations horticoles et fruitières, le choix des espèces à courte durée de cycle végétatif, l’installation de cordons pierreux, etc.
  • et/ou des formes extra-agricoles en fonction des ressources des terroirs, comme l’exploitation des ressources forestières de cueillette. C’est dans ce contexte que la cueillette des produits forestiers non ligneux((Les produits forestiers non ligneux, dont il est question dans cet article, regroupent toutes les produits issus de la forêt qui ne sont pas du bois.)), activité jusque-là considérée comme marginale pratiquée par un nombre très réduit de femmes et d’enfants, se développe.
     

D’après Moussa Boureima et al. (2012), « l’adaptation au changement climatique doit se faire localement et se baser sur les connaissances et pratiques locales. Celle-ci exige une prise en compte de la vulnérabilité liée au risque et des capacités d’y faire face. » C’est ainsi qu’à Niaguis l’exploitation et la valorisation des produits forestiers de cueillette s’organisent aujourd’hui en filières et mobilisent plusieurs acteurs allant des cueilleurs aux petits détaillants, en passant par de nombreux intermédiaires. Le nombre de cueilleurs est énorme (1 040 cueilleurs) avec la participation de plus en plus d’hommes. Les gains, intéressants au regard des conditions des paysans, constituent un appoint pour compenser les revenus des activités de production, en forte baisse. En plus de son potentiel économique intéressant, la cueillette des produits forestiers non ligneux joue également un rôle très significatif dans l’alimentation des populations rurales. À l’image de la plupart des pays d’Afrique sahélienne, « sa place est restée d’autant plus importante que la satisfaction des besoins alimentaires par la production agricole demeure précaire. C’est une activité régulière, socialement organisée, qui peut fournir une nourriture d’appoint en période de suffisance et une nourriture de substitution en cas de pénurie » (Chastanet, 1987).

L’objectif de cet article est de montrer le développement de la cueillette des produits forestiers non ligneux comme stratégie d’adaptation face aux effets de la crise agricole et sociale à Niaguis.

1. Un contexte particulier de développement de la cueillette

La Commune de Niaguis se trouve dans la Région de Ziguinchor située à 12°33’ Nord, 16°16’ Ouest. La région est limitée à l'est par la Région de Kolda, à l'ouest par l'océan Atlantique sur 86 km de côtes, au nord par la Gambie et au sud par la Guinée Bissau. Elle est issue de la deuxième phase de la réforme administrative((1984 marque la création de nouvelles régions au Sénégal. La Casamance est scindée en deux régions, Ziguinchor et Kolda, de même que le Sine Saloum qui devient les régions de Kaolack et Katick.)) et correspond à l'emprise de la zone éco-géographique de la Basse Casamance. Avec une superficie de 7 339 km² soit 4 % du territoire national, elle comprend trois départements : Bignona (5 295 km²), Oussouye (891 km²) et Ziguinchor (1 153 km²). Ce dernier est composé de deux arrondissements : Niaguis et Nyassia.

L’arrondissement de Niaguis couvre une superficie de 692 km². Il est constitué de trois communes : Adéane, Boutoupa Camaracounda et Niaguis qui constitue notre zone d’étude. Elle est limitée au nord par le fleuve Casamance, au sud par la commune de Boutoupa Camaracounda, à l’est par la commune d’Adéane et à l’ouest par l’arrondissement de Nyassia (figure 1).

Figure 1 : Localisation de la zone d’étude
  Carte localisation Niaguis et Ziguinchor au Sénégal  

 

En se basant sur les indicateurs pluviométriques, c’est-à-dire les quantités de précipitations et la durée de la saison des pluies, la zone appartient au domaine phyto-géographique sud-soudanien constitué par une mosaïque de savanes arbustives, arborées et boisées, en association avec des forêts claires et des forêts galeries le long du cours d’eau. La végétation, plus ou moins abondante, constitue l’une des plus variées et denses du Sénégal. Le gradient pluviométrique en combinaison avec le cadre biophysique détermine, malgré la monotonie du relief, une diversité de formations végétales dont la distribution varie selon la zone éco-géographique.

Figure 2. Paysage d’écotone entre forêt sèche et savane arbustive en Casamance
 

Jbdodane photographie paysage casamance savane

Cliché de Jbdodane, 7 juin 2013, licence CC BY-NC 2.0. (Source et image en meilleure résolution sur Flickr.)

 

Ainsi, au niveau des plateaux et des versants, la végétation est compacte, difficilement pénétrable. C’est la forêt sèche, formée d’individus très puissants.

Dans les zones basses de l’estuaire, la végétation est plus ou moins caractérisée du point de vue spécifique par son homogénéité. C’est le domaine des forêts galeries constituées par la mangrove le long du fleuve Casamance et des bolong((Les bolongs sont des chenaux d'eau salée caractéristiques des zones côtières du Sénégal.)). Ces forêts de mangroves comprennent essentiellement deux espèces de palétuviers de vasières : Rhizophora racemosa et Avicennia nitida.

Au Sénégal, la variabilité climatique se traduit soit par un retard des premières pluies, soit par une variation des quantités d’eau de pluie au cours de la saison pluvieuse ou par des arrêts précoces de précipitations, ce qui entraîne une baisse des rendements agricoles, surtout céréaliers. Cette agriculture vivrière essentiellement tournée vers l’autoconsommation et l’économie de subsistance se déroule actuellement sur une période très courte allant de deux à quatre mois et n’assure plus la satisfaction des besoins alimentaires des populations rurales.

Les conditions naturelles (pluviométrie plus ou moins importante, températures élevées, sols profonds, topographie…) font de la commune de Niaguis, à l’instar de toute la Région de Ziguinchor, une zone à vocation agricole. L'agriculture est la principale activité de la commune. Elle occupe une très grande place dans l'économie locale, mobilise une part très importante de la population car c'est une agriculture essentiellement pluviale et les produits sont pour l'essentiel destinés à la consommation. Les principales spéculations sont : le riz, l'arachide, le mil, le sorgho, le maïs, le manioc et la patate douce. Mais parmi ces cultures, le riz inondé occupe la première place, cultivé presque par toutes les familles, il mobilise l'essentiel des terres de bas-fonds durant la saison des pluies. En plus de ces cultures, d'autres spéculations comme, le concombre, la pastèque, l'aubergine, la tomate et d’autres légumes, sont cultivées dans les champs maraîchers pendant la saison non pluvieuse.

En dépit des potentialités dont elle dispose, l’agriculture est confrontée à d’énormes difficultés. Agriculture traditionnelle très dépendante des pluies, elle utilise des instruments rudimentaires tels que la houe, la daba, le kadiandou((Le kadiandou est un outil traditionnel utilisé en milieu diola pour l'agriculture surtout en zone de bas-fond.)), ce qui fait qu’elle nécessite beaucoup de bras, beaucoup de temps et d’efforts physiques. Pourtant, les rendements ne sont pas abondants pour autant.

L’agriculture à Niaguis est confrontée à d’énormes problèmes liés à la dégradation des sols (remontée de la langue salée et l’acidification des sols), due au déficit pluviométrique de ces dernières décennies. La baisse de la pluviométrie a entraîné une chute de la production, notamment celle du riz et du mil considérés comme la base de l’alimentation des populations locales. Actuellement, la production arrive à peine à couvrir les trois premiers mois qui suivent les récoltes, ce qui est à l’origine du déficit vivrier aigu enregistré depuis quelques années.

À cause de la baisse des rendements, l’agriculture traditionnelle génère pratiquement peu de revenus et n’intéresse plus les jeunes qui sont les plus actifs, par conséquent, les plus utiles au développement de l’économie agricole.

L’agriculture comme toutes les autres activités de production traditionnelles, est aussi victime de la crise casamançaise (voir encadré 1) qui ralentit considérablement le développement régional depuis trente ans. Cette situation affecte considérablement les activités de production comme l’agriculture, la pêche, l’élevage, le commerce, l’artisanat, etc., d’où une plus grande paupérisation et de graves crises dans toute la Région de Ziguinchor, en général, et dans les zones rurales, en particulier.

 
Encadré 1. Un conflit indépendantiste en Casamance


La Casamance est la région située au Sud de l’enclave territoriale formée par la vallée du fleuve Gambie et l’État qui en épouse les contours, la Gambie. Cette particularité géographique contribue à éloigner la Casamance du reste du Sénégal et du pouvoir central, d’autant que les frontières entre Sénégal et Gambie ne sont pas entièrement ouvertes.

Carte localisation de la Casamance

Depuis 1982, le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance mène une lutte armée pour l'indépendance de la Casamance, mettant en avant des spécificités historiques et ethniques. Les combats qui l'opposent aux forces gouvernementales occasionnent plusieurs centaines de morts, et de nombreuses victimes de mines antipersonnel. Outre leur terrible bilan humain, ces armes ont de dramatiques conséquences à long terme pour l’agriculture : champs minés, vergers abandonnés, populations déplacées (65 000 personnes dont 5 155 dans la commune de Niaguis d’après Robin et Ndione, 2006), traumatisées, vivant dans la psychose de l’insécurité. Ces déplacements ont abouti à l’abandon de villages entiers (environ 125).

Un processus de paix est en cours, qui pourrait permettre à la Casamance de redevenir une région dynamique et surtout le « grenier à blé » du Sénégal. Mais ses ressources ont été sérieusement hypothéquées par le conflit, entre enfrichement des terres cultivables, déstructuration des communautés villageoises, et pillage des forêts pour le trafic de bois précieux.

Mohamed Lamine Ndao et Jean-Benoît Bouron

Pour compléter

 

2. Démarche méthodologique

Ce travail comporte une dimension méthodologique sur laquelle il convient d’insister. Les objectifs visés et les hypothèses dégagées ont en effet, par leur diversité notamment, dicté des choix méthodologiques associant des analyses quantitatives et des approches qualitatives.

2.1. Les questionnaires socio-économiques

Le premier questionnaire administré est la grille démographique. Le choix est porté sur les chefs de ménages qui ont indiqué les personnes pratiquant la cueillette et la part de la cueillette dans leurs revenus globaux.

À travers la grille nous avons recensé 311 ménages. Les questions portaient sur les activités développées, l’apport des produits forestiers de cueillette dans les ménages, mais aussi le nombre de cueilleurs par ménage dans chaque village, les différentes sources de revenus, etc.

1 674 personnes ont été recensées dont 1 040 (62,12 %) pratiquent la cueillette de manière permanente ou saisonnière.

L’identification des acteurs permet ainsi de passer à un second niveau d’enquête. En effet, un deuxième questionnaire était nécessaire pour avoir des informations complémentaires sur la cueillette des produits forestiers non ligneux comme les produits recherchés, les zones de cueillette, les difficultés rencontrées par les cueilleurs, les revenus générés, etc.

Nous avons choisi d’interroger 30 % des cueilleurs, c’est-à-dire 312 personnes. La technique d’échantillonnage accidentel a été adoptée. Les cueilleurs sont choisis au hasard dans les différentes zones de cueillette, mais nous avons essayé de prendre des cueilleurs dans chaque terroir villageois pour une plus grande représentativité.

Figure 3 : Nombre de cueilleurs par village
 

Mohamed Lamine Ndao — graphique enquête

Source : M. L. Ndao, enquête de terrain, mars-avril 2011

 

2.2. Les entretiens

Des visites ont été également faites au niveau de certaines structures qui interviennent dans le développement territorial telle que ARD, PADERCA, ANCAR de Ziguinchor, à la Direction Régionale de Développement Rural et au Service Régional de Développement Rural où des entretiens ont été réalisés avec les personnes ressources sur les problèmes de l'agriculture et le développement de l’activité de cueillette.

Nous avons sollicité par ailleurs des entretiens avec les responsables des organisations communautaires, puis avec le maire de Niaguis pour avoir leurs avis sur la cueillette et l’importance des PFNL.

2.3. Les observations directes

Des observations directes sont effectuées pour mieux comprendre certains phénomènes. À cet égard, des séjours répétés dans la commune ont été effectué pour se faire une idée du fonctionnement des activités de cueillette, les comportements des populations et de formuler des questions pertinentes sur l’exploitation des produits de cueillette, mais aussi de voir la distribution de la végétation et de distinguer les différents types biologiques (arbres, arbustes, lianes, herbes).

3. L'importance croissante de la cueillette

Le nombre de cueilleurs augmente de plus en plus. Ils s’intéressent aux fruits des plantes suivantes : liane goyine (Saba senegalensis), anacardier (Anacardium occidentale), Landolphia heudelotii, manguier (Manguifera indica), néré (Parkia biglobosa), palmier à huile d’Afrique (Elaeis guineensis) qui sont surtout recherchés pour leur intérêt économique majeur.

3.1. Résurgence de la cueillette

La forêt offre des opportunités à de nombreuses personnes qui y font de la cueillette. Il y a donc là des avantages majeurs pour les populations villageoises affectées par les effets des changements climatiques et privées de leurs rizières et champs de culture, minées ou situées dans une zone à risque. En outre les cultures vivrières ne couvrent plus les besoins alimentaires des familles paysannes. La soudure, plus précoce, s'étale sur plus de quatre mois. Il faut chercher des revenus supplémentaires que les populations ont trouvés dans la cueillette.

La dure réalité du vécu quotidien des populations développe des sentiments de désespoir qui conduisent à des prises de risques énormes de la part des cueilleurs. En effet, l’incapacité des populations à assurer leur quotidien sous-tend la précarité de leur condition de vie. Ainsi avec la déstructuration du tissu économique, seuls des actes de bravoure peuvent leur permettre de s’aventurer dans des zones à risque, malgré les dangers occasionnés par la présence des mines anti-personnel. En plus, les cueilleurs sont parfois victimes d’agressions comme les tabassages et mutilations.

 
Encadré 2. Se nourrir des produits de la cueillette

 

La cueillette porte sur plusieurs produits parmi lesquels :

Le vin de palme

Le vin de palme appelé bunuk chez les Diolas est une boisson traditionnelle alcoolisée faite de la sève de palmier à huile Elaeis guineensis par fermentation naturelle. Lorsqu’il vient d’être récolté, le vin est de couleur blanche et laiteuse, il ressemble à du lait de coco, doux et sucré. Au fil des heures la fermentation commence, le vin devient « pétillant, fort, parfois âpre et prend une teinte plus foncée. La récolte peut se faire sur la spathe (pièce florale en forme de feuille) ou sur la tige du spadice, le bourgeon terminal (une inflorescence en forme d’épi) d’où la sève s’écoule vers un entonnoir en feuille de palmier qui fait couler la sève » (Ndao, 2015) dans des bouteilles placées sous des entailles faites au couteau. Le récolteur grimpe à l’aide d’une corde, faite à partir des feuilles du palmier, passée autour du tronc et de sa taille.

Le madd

 Le madd est le fruit du Saba senegalensis, une liane d’origine ligneuse à latex blanc. C’est un fruit très acidulé qui est rempli de vitamine C. Son parfum est exotique et sa saveur acidulée. Le fruit est « une baie ovale large de 6 à 8 cm, à surface bosselée, à pulpe acidulée agréable et comestible » (Berhaut, 1967). Le madd est souvent utilisé dans les campagnes de Ziguinchor pour relever le goût des repas. Il sert de condiment. C’est le fruit préféré des femmes et des enfants, ils le consomment en assaisonnement avec du sucre ou du piment et du sel. Le madd est aussi utilisé dans la préparation de jus, de sirop, de confiture, etc.

Le nététou

Le néré est issu des gousses du Parkia biglobosa, une légumineuse arbustive. C’est un fruit long de 25 à 30 cm sur 1,5 à 2 cm de large. Cette gousse suspendue en grappe contient des graines noires recouvertes par une farine jaune. Mélangée avec du miel et du citron, on lui prête des vertus préventives contre le paludisme. Le nététou est issu de la transformation des graines des gousses de néré par fermentation qui permet le développement des qualités organoleptiques principales du nététou : forte odeur, goût prononcé, couleur brun foncé. Il est vendu en boulette et par pesage. Le nététou est utilisé pour relever le goût des aliments comme condiment traditionnel, ingrédient majeur de la cuisine casamançaise.

Source : enquêtes de terrain, 2011. M. L. Ndao, 2018.

 

3.2. La périodicité de la cueillette

La période de collecte des produits forestiers non ligneux dépend des produits utilisés. La collecte des fruits est soumise à la phénologie des espèces, alors que la collecte des autres produits dépend de la demande des ménages et ne subit pas les contraintes d'une certaine périodicité. Les feuilles, les écorces, les fruits, la sève et les racines sont ainsi exploités tout au long de l'année de manière à ce que le cueilleur puisse avoir une source de revenus. L'exploitation de ces ressources permet de minimiser la période dite morte (août).

La cueillette des produits forestiers se fait le jour et les cueilleurs qui partent généralement très tôt le matin ne reviennent au village que quand ils ont des quantités importantes. Certains passent toute la journée à faire la collecte quand d’autres ne la font que quelques heures. Souvent les cueilleurs partent en groupe, cependant, quelques hommes font la cueillette en solitaire. La diversité des espèces de cueillette fait que cette activité se développe toute l’année. Le caractère continu de la cueillette montre l’importance de cette dernière dans l’économie locale (figure 4)

Figure 4 : Calendrier saisonnier du travail de cueillette

J F M A M Jn Jt A S O N D
Activité relativement dense Activité très dense Moins d’activité  

Source : M. L. NDAO, Enquêtes de terrain, mars-avril 2012.

La collecte est assez ciblée dans le temps. Par exemple, la collecte de la sève du palmier à huile se fait généralement de décembre à mai et, dans une moindre mesure, de juin à juillet à cause de la pluie((Le tronc devient glissant pendant la saison des pluies, pour éviter les accidents, les collecteurs préfèrent suspendre leur activité ou faire leur prélèvement au niveau des individus moyens.)) ; le madd d’avril à juillet, le néré d’avril à juin. L’activité s’organise dans l’année selon les saisons en rapport avec les produits.

La cueillette s’effectue en saison sèche, mais il est fréquent de voir la cueillette de certains produits comme le madd se poursuivre jusqu’au début de la saison des pluies. Les périodes de cueillette plus dynamique correspondent aux mois de collecte des noix cajou, madd, néré, toll et des mangues, produits les plus recherchés. Ils présentent une occasion de collecte limitée dans le temps, mais du point de vue quantitatif, ils sont plus importants que ceux qui présentent une occurrence de collecte plus régulière, comme les feuilles et les écorces.

3.3. La cueillette, une source de revenu pour une part importante de la population

La cueillette n’est plus considérée comme une activité mineure ou secondaire, pratiquée par ceux qui n’ont pas la compétence de trouver un travail ou le courage d’entretenir leurs champs. Elle est aussi importante que les activités dites majeures comme l’agriculture et la pêche. Elle est pratiquée par un plus de 60 % des habitants enquêtés à Niaguis (voir plus haut partie 2).

Les cueilleurs sont légèrement dominés par les femmes (51,3 %) contre 48,7 % d’hommes. Près des deux-tiers (62 %) sont des adultes de 18 à 45 ans. Ils collectent les fruits dans des zones de récolte éloignées et les transportent jusqu’aux villages. Les personnes âgées de plus de 50 ans (9,9 %) et les jeunes âgés de moins de 18 ans (13,8 %) ramassent généralement leurs produits dans les zones relativement proches des villages. Cela suggère donc une corrélation entre l’âge du cueilleur et la zone de cueillette.

Du point de vue ethnique, il n’existe pas de différences particulières ; toutes les ethnies de la commune sont représentées dans la population de cueilleurs : 25,7 % sont des Diolas, suivis des Mandingues (18,7 %) des Manjaques (17 %) et des Mancagnes (13,2 %).

Le niveau d'exploitation des produits s'est accru à un rythme que l'on n'avait jamais connu auparavant. Les conséquences de ce changement sont importantes ; dans de nombreux endroits l'exploitation des ressources est telle que les seuils d'exploitation durable sont dépassés. La pratique de la cueillette est gouvernée selon les communautés par un système informel de droits temporaires, non exclusifs, sur l’extraction des produits à partir des zones de cueillette. « Il s’agit d’une action opportuniste qui se fait sur des individus spontanés((individus spontanés = végétaux sauvages)) » (Ndiaye, 2000). La collecte des produits profite à ceux qui osent aller les chercher ; elle procure à de nombreux ménages défavorisés une source secondaire ou principale de revenus appréciables.

La distribution de la période de collecte des produits forestiers non ligneux à valeur commerciale est faite de manière à ce que le cueilleur puisse avoir un revenu permanent.

Il s’observe également une division sexuelle du travail de même qu’une spécialisation pour la cueillette de certains produits. La plupart des hommes ne font que la cueillette des noix cajou, du madd (fruit du Saba senegalensis) et de la sève du palmier à huile pendant que les femmes et les enfants s’adonnent à la cueillette de tous les fruits, même ceux à faible valeur économique : new (Parinari macrophylla), lung (Vitex madiensis), solome (Dialium guineensis), kinkéliba (Combretum micranthum), khéwer (Aphania senegalensis), etc. La spécialisation est plus visible dans la transformation des produits. Pour Elaeis guineensis par exemple, les hommes collectent les fruits alors que les femmes les transforment en huile. Ces dernières transforment également les graines des gousses de néré en nététou.

Figure 5. Madd et vin de palme
  Mohamed Lamine Ndao — photographie madd Mohamed Lamine Ndao — photographie vin de palme  

5a. (gauche) le madd, fruit du Saba senegalensis ; 5b. (droite) Récolte du vin de palme. Clichés : Mohamed Lamine Ndao, juin 2012.

La cueillette est une véritable activité génératrice de revenus substantiels plus importants parfois que les revenus agricoles, de plus en plus en baisse. Les recettes tirées de la cueillette à Niaguis sont très significatives et proviennent essentiellement de la commercialisation du madd (fruit du Saba senegalensis), toll (fruit de Landolphia heudelotii), vin de palme, de la mangue, mais surtout des noix d’anacarde.

Les revenus annuels tirés de la commercialisation des produits de cueillette varient énormément en fonction des cueilleurs mais aussi selon les produits recherchés (figure 6).

 
Figure 6. Recettes annuelles de la cueillette en 2011
Produits Nombre de cueilleurs Total des recettes issues des produits (F CFA)* Moyenne/exploitant (F CFA)* Moyenne/exploitant (en euros)
Noix de cajou 312 24 150 000 77 405 118
Madd 208 6 240 000 30 000 46
Toll 208 4 620 000 22 210 34
Vin de Palme 94 82 250 000 875 000 1334
Mangue 280 5 400 000 19 290 29
Gousses de néré 30 225 000 7 500 11
Autres produits 65 46 000 460 0,70

*1 euro = 656 francs CFA.

Source : M. L. NDAO, Enquêtes de terrain, mars-avril 2012. 

 

L’analyse des résultats de ce tableau montre que les personnes qui s’adonnent à la récolte du vin de palme et au ramassage des noix d’anacarde font les profits les plus importants. Les cueilleurs ont tendance à sous-estimer les revenus annuels tirés de la cueillette, en se focalisant sur les sommes importantes d’argent qui rentrent en une fois plutôt que sur la série de petits revenus qui sont étalés sur l’année.

Les revenus générés sont significatifs et permettent de « monétariser » les campagnes. En période de disponibilité, le gain brut d’un cueilleur de madd serait de 30 000 F.CFA((Les revenus ont été calculés en fonction des prix de vente moyens, 4 000 F par sac pour le madd, 300 F par kg de noix d’acajou, 1 000 F par sac de mangue, 3 500 F par sac de toll, et 250 F par litre de vin de palme.)) pour les quatre mois que dure la période d’exploitation de la ressource. Pour un cueilleur de noix de cajou, le gain brut est de 77 405 F.CFA pour une quantité moyenne de 221,153 kg de noix vendus.

En un an, un nombre de 312 cueilleurs de noix d’anacarde peut réaliser un gain moyen de 24 150 000 F.CFA. Un extracteur de vin de palme récolte en moyenne 25 l/jour, soit 500 litres par mois, 125 000 F.CFA en supposant qu’il travaille 20 jours/mois, soit environ 875 000 F.CFA/an/extracteur (1334 €), ce qui est énorme comparé au revenu annuel brut par habitant au Sénégal qui est de 1040 $ (environ 900 €).

Les revenus de la cueillette constituent non seulement plus de 80 % des revenus de 67 % des cueilleurs mais aussi les seules recettes de la majorité d’entre eux. 38 % des ménages obtiennent 65 % de leurs revenus de la cueillette. Pour les autres ménages, la vente de produits de la cueillette peut représenter un revenu d’appoint du fait de sa grande importance dans le budget familial annuel.

Les revenus issus de l’agriculture sont estimés à moins de 100 000 F.CFA par saison et proviennent essentiellement de la commercialisation de l’arachide. La volonté d’indépendance financière explique la prolifération d’une foule de cueilleurs marchands. Les revenus de la cueillette constituent un complément et permettent à certains ménages de couvrir au moins quatre mois de dépenses.

3.4. L’utilisation des revenus de la cueillette

La cueillette permet aux cueilleurs de couvrir leurs besoins en biens de consommation. De nombreuses familles sont entretenues grâce aux revenus de la cueillette qui permettent d’assurer les dépenses quotidiennes et leur procure une relative autonomie financière.

Ces revenus générés par la cueillette sont utilisés pour assurer un certain nombre de dépenses, étudiées dans le graphique ci-dessous (figure 7).

Figure 7. Utilisation des revenus de la cueillette
  Mohamed Lamine Ndao — graphique dépenses  

Source : M. L. Ndao, Enquêtes de terrain, mars-avril 2012.

Les revenus sont ainsi utilisés dans plusieurs domaines. 50,4 % sont destinés aux besoins de la famille dont 35,4 % réservés aux denrées alimentaires pour le ravitaillement des ménages. Selon les enquêtes, ces revenus permettent de mieux satisfaire les besoins alimentaires journaliers. Ils leur permettent d’acheter du riz, du mil, de l’huile et d’autres condiments en quantité suffisante capables d’assurer les repas du jour.

Le second domaine qui utilise le plus les recettes de la cueillette est l’habillement. En effet, 27 % des revenus lui sont destinés. Ceci est lié au fait que la majeur partie des cueilleurs est composée de jeunes (41 % ont moins entre 15 et 25 ans) et avec l’appétit de mode des jeunes, la part accordée aux articles d’habillement est significative. Ils accordent une partie de leurs revenus à l’achat de vêtements et de chaussures.

Les recettes issues de la cueillette sont également utilisées pour payer les frais de scolarité (6,4 %). Effectivement, à partir des revenus de la cueillette plusieurs jeunes écoliers payent leurs fournitures scolaires et leurs frais d’inscription. Cependant, malgré le nombre important d’élèves (41,8 % des cueilleurs), les frais liés à l’éducation ne sont pas très lourds dans la mesure où ils se limitent à l’achat de fournitures et de frais de scolarisation une fois par an. C’est ce qui explique la faible place qu’ils occupent dans l’utilisation des revenus de la cueillette.

La part accordée à l’investissement dans les autres activités qui contribuent aux moyens d’existence est également très faible (2 %). Elle concerne surtout le secteur maraîcher et participe à l’achat de semences et le matériel d’arrosage. Les revenus des produits de cueillette sont aussi utilisés dans la création d’un fonds de roulement pour les activités commerciales. La faible part destinée à l’agriculture s’explique par le fait que la plupart des exploitants tirent leurs semences de leurs propres productions.

3.5. La dépendance économique de la cueillette

La baisse des revenus des activités de production traditionnelles, l’abandon de certains vergers et la nouvelle dynamique fondée sur la redynamisation de la cueillette des produits forestiers non ligneux ont bouleversé la structure des revenus tout en créant les conditions de leur augmentation dans plusieurs ménages de la commune. Les données au niveau des villages, toutefois, masquent des différences importantes entre les ménages d'un village à l'autre (figure 8).

Les données sur la participation des ménages à la cueillette et à la dépendance des produits forestiers non ligneux indiquent que certains ménages se consacrent plus à cette activité. Ainsi, l’analyse des indicateurs de base que sont la structure des revenus des ménages donne la possibilité de dresser l’architecture des revenus et de voir la place de la cueillette dans les revenus des ménages.

Figure 8 : Participation des ménages à l'extraction des PFNL et niveau de dépendance
  Mohamed Lamine Ndao — graphique dépendance à la cueillette  

Source : M. L. Ndao, Enquêtes de terrain, 2011.

La dépendance économique de la cueillette est définie par la part des revenus issus de la cueillette par rapport au revenu total du ménage. Elle donne la possibilité d’apprécier l’importance des revenus forestiers dans les ménages. En effet, du fait de revenus agricoles très faible, plusieurs ménages doivent leur existence à la contribution des produits forestiers non ligneux qui donnent un revenu total positif.

La dépendance à la cueillette des ménages varie en fonction du niveau de revenu. Elle est d’autant plus élevée que le revenu du ménage est faible. Ceci montre que les ménages pauvres dépendent plus de la cueillette que les ménages riches.

3.6. Place de la cueillette dans l’alimentation des ménages

Une partie plus ou moins importante des produits cueillis sont consommés par ceux qui les récoltent. Les quantités varient selon la saison, les conditions d’accès et les autres possibilités offertes. Parmi les produits de cueillette, nous distinguons ceux qui sont collectés chaque année et qui sont utilisés comme condiments et ceux qui, pour une question de goût ou de disponibilité, ne sont récoltés qu’en période de disette.

Les produits de cueillette sont loin d’être des produits marginaux dans la consommation des ménages. Les produits de plusieurs espèces ligneuses sont en effet consommés par tous les membres de la famille. Des produits forestiers de cueillette sont pratiquement consommés tous les jours et pendant toute l’année dans les ménages. L'importance de la quantité autoconsommée varie suivant les périodes et les zones d'exploitation. Les cueilleurs prélèvent systématiquement une part de leur collecte pour la consommation familiale. Certains produits ne sont pas commercialisés, ils sont autoconsommés. Les produits sont consommés crus ou utilisés dans la préparation des repas. Les fruits de Parkia biglobosa (néré) sont un bel exemple de collecte destinée presque exclusivement à l’autoconsommation. La part commercialisée est très faible et elle est réservée aux enfants car considérée comme peu rentable par les hommes. Les graines sont vendues aux femmes qui les transforment en « nététou » (voir encadré et photographie).

Figure 9. Graines des gousses de néré et « nététou »
  Mohamed Lamine Ndao — photographie gousses de néré Mohamed Lamine Ndao — confection du nététou  

9a. (gauche) Graines des gousses de néré ; 9b. (droite) élaboration du nététou. Clichés : Mohamed Lamine Ndao, mai 2014.

La cueillette fournit de nombreux produits utilisés dans l’alimentation (figure 10). Dans la commune de Niaguis, les produits alimentaires les plus importants, obtenus à partir de la cueillette sont :

  •  les fruits dont on peut consommer la pulpe crue ou cuite ;
  •  les fruits ou les graines consommées bouillies ou grillées ;
  •  les graines et amandes consommées grillées ;
  •  les feuilles consommées le plus souvent cuites ;
  •  la sève, sous forme de vin.
     
 
Figure 10. Espèces sauvages les plus utilisés dans les ménages

 

Nom scientifique Nom vernaculaire Partie utilisée Utilisation
Elaeis guineensis Palmier à huile Fruits, jus, feuilles Huile, vin, aliment
Saba senegalensis Madd Fruits, feuilles, écorce Aliment, condiment, médicament
Parkiabiglobosa Néré Fruits, graines, feuilles Aliment, condiment
Combretummicranthum Kinkéliba Feuilles Aliment, médicament
Adansonia digitata Baobab Ecorce, feuille, fruits, racines Fibre qui sert de corde, aliment
Dialium guineensis Solome Fruits, feuilles Aliment
Landolphia heudelotii (Toll) Fruits Aliment, médicament
Borassus aethiopum Palmier rônier Fruits, feuilles, tronc Meuble, aliment, Charpente
Detariumsenegalensis Ditakh Fruits, feuilles Aliment
Bombax costatum Kapokier rouge (faux kapokier) Fruits, fleurs, écorce Médicament
Aphaniasenegalensis Khéwer Fruits Alimentation
Philoxerus vermicularis Salade diola Feuilles Alimentation
Andropogon gayanus Paille Tiges Toiture, clôture
Guierasenegalensis (Nguer) Feuilles Médicament

Source : M. L. NDAO enquêtes auprès des ménages, 2011.

 

Les produits forestiers de cueillette sont très utilisés dans les ménages. Ils permettent d’enrichir et de compléter les repas, diminuant ainsi les quantités de vivres (céréales) utilisés à cet effet. Ils permettent d’économiser en dépensant moins pour la nourriture et participent énormément à la sécurité alimentaire et jouent un rôle important dans l’équilibre du régime alimentaire, en complétant la consommation irrégulière et restreinte des populations villageoises en produits animaux et de produits cultivés. Les produits de cueillette sont généralement utilisés comme condiment (le nététou) dans les sauces, comme huile (l’huile de palme et l’huile palmiste) et comme boisson (le vin de palme). Ils sont aussi utilisés pour relever le goût des repas (madd et toll), dans la préparation du jus, du sirop et de la confiture (madd, toll, ditakh, solome, voir figure 10).

 

Conclusion

Le phénomène du changement climatique est un problème mondial au vu des impacts qu’il engendre avec des ampleurs plus ou moins différentes selon les localités. Il apparait actuellement comme un élément catalyseur de la vulnérabilité des populations, particulièrement celles du monde rural. À Niaguis la cueillette des produits forestiers fait partie des nombreuses stratégies développées par les populations pour faire face aux effets du changement climatique, combinés aux troubles politiques et sociaux, qui menacent en premier lieu le secteur primaire : l’agriculture, l`élevage, la pêche et l’exploitation forestière, des secteurs clefs de la région.

Cette étude a permis de mettre en exergue l’importance de la cueillette dans la commune de Niaguis. Elle a confirmé l’hypothèse selon laquelle les populations de Niaguis tirent de la cueillette des revenus substantiels et sont économiquement dépendants de ses produits. La commune est fortement dépendante de l’activité de cueillette, poumon essentiel de l’économie locale.

 


Bibliographie

  • BERHAUT J (1967) : Flore du Sénégal, 2 éd., Édition Clairafrique, Dakar. 485 pages.
  • BOUREIMA, M., et al (2012) : « Analyse participative de la vulnérabilité et de l’adaptation aux changements climatiques: une guide méthodologique ». Occasional Paper 19. Nairobi: WorldAgroforestry Centre [pdf].
  • CHASTANET, M. (1987) : Les plantes de cueillette, alimentation d’appoint ou de substitution. ORSTOM fonds documentaire n°24521 ex 3 cote A.
  • CSE (2011) : « Approche expérimentale du renforcement des capacités et de la mise au point d’outils pour le suivi et l’évaluation des initiatives d’adaptation aux effets du changement climatique ». Étude de cas/INFOCLIM 80 pages.
  • NDAO, M. L. (2015) : L'arboriculture en contexte d'insécurité : dynamique temporelles et territoriales à Niaguis (Ziguinchor). Thèse de doctorat unique, Université Gaston Berger de Saint-Louis.
  • NDIAYE, P. (2000) : Le prélèvement de ressources vivantes au Sénégal Oriental (Tambacounda et Kolda). Convention SODEFITEX /UCAD /IRD. 72 pages.
  • NELLY, R., NDIONE, B. (2006) : « L'accès au foncier en Casamance L'enjeu d'une paix durable ». Article, Dakar, avril 2006.

 

 

 

 

Mohamed Lamine NDAO
Docteur en géographie, professeur vacataire, Programme Sénégal Oriental (PSO)

Mise en web : Jean-Benoît Bouron

 

Pour citer cet article :

Mohamed Lamine NDAO, « Cueillir pour survivre, un exemple d’adaptation à la crise agricole et sociale dans la commune de Niaguis (Ziguinchor, Sénégal) », Géoconfluences, octobre 2018.
URL : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-thematiques/changement-global/corpus-documentaire/cueillir-pour-survivre-senegal

 

Pour citer cet article :  

Mohamed Lamine Ndao, « Cueillir pour survivre, un exemple d’adaptation à la crise agricole et sociale dans la commune de Niaguis (Ziguinchor, Sénégal) », Géoconfluences, octobre 2018.
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-thematiques/changement-global/articles-scientifiques/cueillir-pour-survivre-senegal