Prochains cafés géo : 27 janvier au 9 avril 2025 (Annecy-Chambéry, Lyon, Montpellier, Paris et Saint-Brieuc)
Annecy et Chambéry
Le 30 janvier à Seynod, Stéphane Ghiotti (directeur de recherche au CNRS) animera un Café géo intitulé "Le « château d'eau » libanais se serait-il vidé ? Chronique d’un paradoxe". Ce sera à 18h au Café Terra Natura.
Qu’il soit considéré comme un « don du Litani » ou associé à l’image du « château d’eau » du Proche-Orient, le Liban est cependant confronté, paradoxalement, à de sévères problématiques concernant ses ressources en eau qu’elles soient d’ordre quantitatif, qualitatif ou encore liées aux conditions d’accès. Cette situation résulte de nombreux facteurs en interaction comme des investissements nettement insuffisants, une situation politique devenue chroniquement instable, des infrastructures vétustes ou encore une forte pollution des eaux de surface et souterraines dont les effets se trouvent amplifiés par ceux du changement climatique et des conflits armés régionaux si l’on pense aux réfugiés palestiniens et syriens. Tous les secteurs sont touchés que ce soit l’agriculture et l’irrigation dans la plaine de la Bekka ou les espaces urbains, notamment la métropole de Beyrouth qui rassemble près de 50% de la population du pays et qui doit faire face aux défis de la desserte en eau potable et de l’assainissement. Le Café géo revient sur les différents processus à l’œuvre à l’origine d’une géographie de l’eau libanaise durablement fragmentée et profondément inégalitaire.
Le 12 février à Chambéry, avec Emmanuel Munch (chargé de recherche en chrono-urbanisme), café géo intitulé "Mobilités et rythmes de vie : ralentir pour gagner du temps ?". Ce sera au O'Cardinal's, à 18h30.
Les récentes contestations de projets routiers en France expriment un changement de regard sur la mobilité et la vitesse. Le cas médiatisé de l'A69 Toulouse-Castres n’est qu’un exemple parmi une cinquantaine d'oppositions locales recensées sur le territoire. Dans les pays (sur-)industrialisés, il ne semble plus possible de promouvoir de nouvelles infrastructures de transport, au nom d'un « intérêt général » fondé sur la promesse de gains de temps. En empruntant la sortie d'autoroute, Emmanuel Munch propose une réflexion sur les limites du progrès et de la vitesse.
Le 20 février à Seynod, Leila Oulkebous (doctorante en géographie) animera un Café géo intitulé "Enjeux hydriques et géopolitiques du barrage éthiopien de la Grande Renaissance dans le bassin du Nil". Ce sera à 18h au Café Terra Natura.
Le barrage de la Grande Renaissance (GERD) est un grand barrage hydro-électrique construit par l’Éthiopie sur le cours du Nil Bleu. Il s’agit d’un projet ancien dont la construction a démarré en 2011 pour s’achever en 2024. Le GERD s’inscrit dans la volonté politique de l’Éthiopie d’accompagner son développement, de promouvoir son autosuffisance en énergie et de s’affirmer dans la région comme un pays exportateur d’électricité. Le pays mise sur l’exploitation de ses ressources en eau, notamment sur le Nil Bleu, ce qui suscite des controverses avec les deux pays en aval : le Soudan et l’Egypte. Le cas du GERD permet ainsi d'analyser les relations conflictuelles qui peuvent exister entre les pays riverains d’un fleuve transfrontalier. Le Café Géo reviendra sur le contexte de construction de ce grand barrage pour rendre compte de ses enjeux géopolitiques à l’échelle du bassin du Nil, ainsi que de ses impacts socio-environnementaux auprès de territoires et de populations situés en aval, au Soudan.
Le 19 mars à Chambéry, nous accueillerons Arthur Guérin-Turcq (doctorant en géographie) pour un Café géo intitulé "La grande transformation de la forêt usagère de La Teste-de-Buch". Ce sera au O'Cardinal's, à 18h30.
La forêt usagère de La Teste-de-Buch, au pied de la dune du Pilat, au sud du Bassin d’Arcachon, a été touchée par un grand incendie à l’été 2022 qui a ravagé les trois quarts de sa superficie. Dernière forêt à être gérée en bien commun en Europe, la forêt usagère est traversée par de nombreux conflits sociaux et politiques entre l’Etat, les propriétaires et les usagers, qui reconfigurent le sens du commun.
Le 20 mars à Seynod, Alain Cariou (maître de conférences en géographie) animera un Café géo intitulé "Fleurir le désert : de l'agriculture productive à l'agriculture patrimoniale (Émirats arabes unis et Arabie saoudite)". Ce sera à 18h au Café Terra Natura.
Au cours des dernières décennies, les politiques agricoles des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite ont connu des trajectoires assez similaires, notamment marquées par de brusques revirements. Dans les années 1970-80, l’augmentation rapide de la demande alimentaire due à une forte croissance démographique et de l’urbanisation va susciter une ambitieuse politique d’autosuffisance alimentaire fondée sur la modernisation des vieilles oasis, mais surtout sur la conquête de nouvelles terres agricoles. La rente pétrolière et la mission hydraulique consacrée à mobiliser massivement les eaux souterraines vont permettre de fleurir les déserts. Après plus de trois décennies d’investissements acharnés à développer l’agriculture et à soutenir les agriculteurs afin de construire une agriculture nationale moderne et intensive, les États promulguaient dans les années 2010 de nouvelles politiques agricoles ayant pour but d’éradiquer les grandes cultures irriguées à faible valeur ajoutée, notamment la céréaliculture et la production fourragère. C’est que « fleurir le désert » a un coût, un coût économique dû aux substantielles subventions agricoles tirées de la rente pétrolière, mais aussi un coût environnemental et social avec l’épuisement des nappes souterraines, pour l’essentiel non renouvelables. Désormais, les nouvelles politiques ont pour but d’externaliser l’agriculture, la sécurité alimentaire étant alors assurée par des importations massives et par une stratégie d’investissements destinée à acquérir des terres à l’étranger. Par conséquent, les agricultures nationales évoluent de plus en plus vers des fonctions patrimoniales. Le paysage oasien devient un patrimoine culturel commun pour les citoyens, mais aussi pour les touristes en quête d’exotisme. Ainsi, les oasis participent pleinement à la stratégie de diversification économique post-pétrolière des deux États.
Le 9 avril à Chambéry, nous accueillerons Maie Gérardot (professeure de géographie) pour un Café géo intitulé "L’Asturcón, témoin des mutations des espaces ruraux asturiens". Ce sera au O'Cardinal's, à 18h30.
Comme de nombreux territoires européens, la principauté des Asturies (nord-ouest de l’Espagne), connaît des recompositions spatiales profondes liées au déclin de l’agriculture traditionnelle, à la métropolisation et à la mise en tourisme. Dans ce cadre, différents acteurs tentent, avec un certain succès, de valoriser un patrimoine vivant, symbole des traditions rurales et de l’identité des Asturies, comme l’Asturcón, un poney originaire des Asturies et de Galice.
Lyon
Le lundi 27 janvier à 19h au Périscope (13 rue Delandine, 69002 Lyon), l'équipe de la Géothèque est heureuse de vous convier au premier café géo de l’année 2025 : « Géographie et pensée anarchiste, entre science et émancipation » à l’occasion de la sortie de « Les histoires d’Elisée Reclus, divulgation scientifique et émancipation », nouvel opus de la collection Espaces critiques aux Presses universitaires de Lyon ».
Ce café géo sera l’occasion d’un moment d’échange entre Benoit Bodlet, auteur de l’ouvrage, et de Thomas Zanetti, maître de conférences en géographie urbaine (Lyon 3). Ils exploreront les liens entre géographie, pensée anarchiste et engagement, à travers l’héritage intellectuel d’Élisée Reclus, sa pratique de divulgation scientifique et les perspectives contemporaines qu’il inspire. Une occasion unique de discuter de l’articulation entre savoirs scientifiques et projets d’émancipation dans les pratiques géographiques, d’interroger les liens entre élaboration de savoirs spatiaux et perspectives politiques. La soirée se conclura sur un temps d’échange avec le public.
Montpellier
Le mardi 4 février à Montpellier, 20 h au Gazette Café, 6 rue Levat, avec Leo Boulanger : « Au-delà du quartier gay. Une géographie queer de Montpellier ».
Paris
Mardi 28 janvier 2025 de 19h à 21h au Café de Flore, salle du premier étage, 172 boulevard Saint-Germain 75006 Paris avec Annaig Oiry : « Vivre au bord de la mer ».
Sujet des concours d’enseignement (CAPES et agrégations) de l’année 2025, ce sera pour tous les publics l’occasion d’aborder les principaux aspects des espaces littoraux, en particulier ceux qui sont en rapport avec le changement climatique et l’aménagement du territoire.
Saint-Brieuc
Jeudi 6 février 2025, à 18h (lycée Renan), « Avoir un toit en Amérique latine : une approche des inégalités », Jean-François Valette.
Jeudi 27 mars 2025, 18h (lycée Renan), « Le changement climatique en Bretagne », Vincent Dubreuil.
Retrouvez plusieurs de ces géographes sur Géoconfluences
- Maie Gérardot, « Les chevaux et la Normandie, géographie d’une filière d’élevage », Géoconfluences, février 2020.
- Arthur Guérin-Turcq, « Les forêts dans le monde, des milieux anthropisés : un état des lieux », Géoconfluences, septembre 2023.
- Hugo Mazzero et Leila Oulkebous, « Visites organisées de la zone démilitarisée entre les deux Corées : un exemple de "tourisme sombre" », Géoconfluences, mars 2023.
- Annaig Oiry, « Développer les énergies marines renouvelables sur la façade atlantique française : entre contestation et planification », Géoconfluences, novembre 2018.