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Visites organisées de la zone démilitarisée entre les deux Corées : un exemple de "tourisme sombre"

Publié le 27/03/2023
Auteur(s) : Hugo Mazzero, doctorant en géographie, chargé d'enseignement - Université Bordeaux Montaigne
Leila Oulkebous, doctorante en géographie, chargée d'enseignement - Université Bordeaux Montaigne

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Fermée depuis la signature d'un cessez-le-feu puis d'un armistice il y a soixante-dix ans, la frontière entre les deux Corées est matérialisée par un "no man's land" de 4 km de large : la zone démilitarisée. À mesure que les déchirures familiales s'estompent par le vieillissement des personnes concernées, la frontière devient la ressource d'un tourisme mémoriel, tout en demeurant un lieu hautement surveillé et très symbolique sur le plan politique.

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>>> Cet article a fait l'objet d'une proposition de transposition didactique publiée sur le site de l'académie de Normandie, pour le programme de la spécialité HGGSP : Une frontière qui sépare deux modèles politiques antagonistes : la frontière entre les deux Corée

La frontière qui sépare la Corée du Nord et la Corée du Sud est une zone démilitarisée (en anglais, demilitarized zone ou DMZ) qui correspond à une bande de terre d’environ 4 km de large et qui s’étend d’est en ouest sur près de 250 km. Cette frontière résulte de transformations politiques majeures qui ont touché l’Asie de l’Est au cours de la première moitié du XXe siècle. En effet, la péninsule coréenne a d’abord subi la colonisation de l’empire du Japon entre 1905 et 1945 ; ensuite, à l’issue de la capitulation du Japon en août 1945, la Corée est divisée en deux zones d'occupation administrées par l'Union soviétique (au nord) et les États-Unis (au sud). La péninsule coréenne devient alors un des principaux théâtres d’affrontements dans le contexte naissant de Guerre froide opposant les deux grands blocs américain et soviétique. Deux entités étatiques se forment en 1948 : la République de Corée au sud le 15 août, puis la République démocratique populaire de Corée au nord le 9 septembre. Les oppositions se renforcent progressivement et aboutissent à un conflit armé, la guerre de Corée. Elle dure trois ans, du 25 juin 1950 au 27 juillet 1953. On estime que ce conflit a causé entre 2 et 4 millions de morts, surtout civils, et qu’il a provoqué le déplacement d’au moins 3 millions de personnes. Cette guerre oppose la Corée du Sud, soutenue par les Nations unies, à la Corée du Nord, qui a le soutien militaire de la république populaire de Chine, ainsi que le soutien politique de l'Union soviétique. Après d’importantes fluctuations de la ligne de front du nord au sud, la guerre de Corée s’achève en 1953. Les accords entre les deux Corées entérinent alors la séparation territoriale de la péninsule au niveau du 38e parallèle et la création d’une zone démilitarisée. Mais si la guerre s’arrête suite à la signature d’un cessez-le-feu, puis à la signature de l’armistice de Panmunjom, la Corée du Sud n’a cependant jamais signé cet armistice : le conflit n’a donc techniquement jamais pris fin (Cumin, 2011, Quisefit, 2013).

La zone démilitarisée apparaît à présent comme la cicatrice nette des conflits majeurs du XXe siècle (colonisation, Seconde Guerre mondiale, Guerre froide), d’autant plus que les trajectoires empruntées par les deux Corées au cours de la seconde moitié du XXe siècle sont particulièrement divergentes. Tandis que la Corée du Sud a progressivement adopté un modèle libéral avec une économie mondialisée et un régime démocratique, la Corée du Nord a développé un modèle unique de dynastie communiste marqué par un fort contrôle sur la population et une privation de libertés individuelles (en particulier l’interdiction pour la grande majorité des Nord-Coréens de quitter le territoire). La Corée du Nord est ainsi un des pays les plus fermés au monde, tout particulièrement au niveau de sa frontière au sud avec la Corée du Sud, une dyade extrêmement surveillée et militarisée.

La zone démilitarisée est parfois médiatisée lors de défections (par exemple de soldats nord-coréens qui fuient pour rejoindre le sud) ou, plus récemment, lors de rencontres politiques dans le cadre symbolique qu’offre cette frontière (par exemple la rencontre à Panmunjom le 27 avril 2018 entre Kim Jong-Un, président de la Corée du Nord et Moon Jae-In, alors président de la Corée du Sud ((Voir un exemple avec explications détaillées adaptées au niveau lycée (HGGSP) sur Lumni : Rencontre historique entre les présidents nord et sud-coréens à Panmunjom.)), ou encore la visite du président états-unien Donald Trump pour rencontrer Kim Jong-Un le 30 juin 2019) ((R. L. avec AFP, « Historique, Trump fait quelques pas en Corée du Nord avec Kim Jong Un », Le Parisien, 30 juin 2019.)). Ces événements illustrent la fonction politique et diplomatique que joue ponctuellement la zone démilitarisée, qui reste par ailleurs une frontière militaire séparant les populations coréennes depuis des décennies.

Dans le cadre de ce texte sur la zone démilitarisée, nous proposons d’analyser la manière dont cette frontière hautement surveillée et militarisée fait l’objet depuis quelques années d’une mise en valeur touristique. À l’aide de supports photographiques, nous allons revenir sur les principaux éléments de cette valorisation touristique, tout en présentant cet espace sous un angle géographique.

Document 1. La zone démilitarisée entre les deux Corées et sa mise en tourisme

carte zone démilitarisée - DMZ map

 

1. La mémoire d’un conflit, une ressource touristique ?

La zone démilitarisée apparaît à plus d’un titre comme une frontière ambivalente : elle conserve en effet sa fonction de glacis militaire, mais dans un contexte qui n’est pas véritablement belliqueux. En parallèle, depuis les années 2000, la Corée du Sud mise de plus en plus sur le tourisme international pour diversifier son économie et accompagner son développement. Selon les données de la Banque Mondiale, le nombre de touristes internationaux visitant le pays est ainsi passé de 5,3 millions en 2000 à 17,5 millions en 2019 (source). La grande majorité des touristes se rendent à la capitale, Séoul, et pour diversifier son offre aux visiteurs, les acteurs du tourisme ont aussi mis en valeur une partie de la frontière avec la Corée du Nord en proposant des circuits touristiques guidés, généralement à partir de Séoul, située à environ 50 km au sud de la zone démilitarisée (document 1).

Document 2. Capture d’écran de l’opérateur de voyage Viator qui propose des excursions vers la zone démilitarisée au départ de Séoul

DMZ excursion

Source : Viator.com. Site consulté le 17 janvier 2023.

 

Le plus souvent, des autocars regroupent les touristes depuis divers quartiers centraux de Séoul (notamment Myeong-dong) puis les emmènent dans plusieurs points d’intérêt dans la zone démilitarisée et ses environs proches. Une mise en scène touristique s’est alors mise en place, jouant à la fois sur le récit d’un passé historique et de ses séquelles toujours présentes, mais aussi sur l’exotisme associé à la Corée du Nord en tant que régime autoritaire fermé, exerçant une certaine fascination ailleurs dans le monde.

Les travaux de Kim et Barber (2022) s'intéressent aux motivations et aux représentations des touristes qui se rendent sur la zone démilitarisée. Les auteurs parlent de tourisme sombre (dark tourism en anglais, aussi appelé tourisme noir ou tourisme macabre) pour désigner une forme de tourisme qui s'y déploie et qui consiste à organiser la visite payante de lieux associés à la mort, à la souffrance, et parfois aux catastrophes (on parle aussi de disaster tourism((Pour illustrer cette notion de tourisme noir, nous renvoyons au dossier suivant : « Le tourisme sombre. Une nécessité émotionnelle », revue Espaces, no 337, juillet 2017, 49 p. où sont par exemple traités les cas de visites touristiques au camp de concentration d'Auschwitz ou encore la visite organisée de bidonvilles.)). Les groupes de touristes sont en effet invités à découvrir le travail mémoriel coréen vis-à-vis d’un événement traumatique de l’histoire récente de la péninsule. Sur la photographie du document 3a par exemple, nous pouvons voir un ensemble de mots écrits par des personnes qui ont été séparées de membres de leur famille au moment de la formation des deux Corées et qui nourrissent encore l’espoir de les revoir vivants. Des rencontres pour ces familles séparées sont parfois organisées mais cela reste ponctuel et ne concerne qu’une minorité. Par exemple en 2018, plus de 57 000 personnes en Corée du Sud ont souhaité participer à ces réunions en se rendant au nord de la zone démilitarisée, mais seulement 93 familles ont été sélectionnées, sachant que plus de 60 % de ces personnes ont plus de 80 ans (Hancocks et al., 2018). De même, sur la photographie du document 3b figure une locomotive à vapeur détruite lors de la Guerre de Corée (1950-1953) qui sert dorénavant d’objet témoin de ce conflit, mis en évidence lors des circuits touristiques organisés à la zone démilitarisée. Ce genre de lieux mémoriels sont effectivement intégrés à un circuit touristique plus général, ce qui n’est pas sans interroger sur le rapport des touristes par rapport aux lieux, et sur l’engagement émotionnel que peut susciter la visite.

Document 3. Mémorial de la guerre de Corée à Paju, à deux kilomètres de la zone démilitarisée

chiffons barbelés

Document 3a. Clôture de commémoration et dépôt de mots et prières par des membres de familles coréennes sépares suite à la guerre de Corée. Cliché : Leila Oulkebous, 11 avril 2019.

locomotive

Document 3b. Vestiges d’une locomotive à vapeur ayant été détruite lors de la Guerre de Corée (1950-1953) et mise en exposition pour les circuits touristiques de la zone démilitarisée. Cliché : Leila Oulkebous, 11 avril 2019.

Sur la photographie du document 4, sur une clôture installée à proximité de la zone démilitarisée, de nombreux drapeaux sud-coréens sont accrochés, ainsi que des messages et des dessins portant l’espoir d’une réunification future entre les deux Corées. Il s’agit ici d’un message politique fort, qui trouve toutefois un écho limité dans la société sud-coréenne, les écarts entre les deux Corées en termes de développement économique, voire d’identité culturelle, ayant eu le temps de considérablement se creuser depuis la séparation de la péninsule au 38e parallèle. Dans l’hypothèse d’une réunification par absorption avec consentement, le rattrapage économique de la Corée du Nord constituerait un coût majeur pour la Corée du Sud, bien plus élevé encore que cela ne l’a été pour la République Fédérale d’Allemagne suite à la réunification avec la République Démocratique allemande de 1990 (Chung et Yoon, 2016). De toute façon, le scénario d’une réunification coréenne reste pour le moment très théorique et les rapprochements politiques entre les deux États dépendent beaucoup du contexte international et de la position des gouvernements respectifs en fonction sur cette question.

Document 4. Drapeaux sud-coréens et messages et dessins en faveur d’une réunification des deux Corées, déposés sur une clôture et des barbelés

drapeaux

Cliché : Leila Oulkebous, 11 avril 2019.

 

2. Des circuits organisés pour touristes à la recherches de frissons

La plupart des circuits touristiques de la zone démilitarisée emmènent ensuite les visiteurs au troisième tunnel (third tunnel) (document 5). Il s’agit d’un des quatre tunnels connus creusés par la Corée du Nord pour l’envoi de troupes militaires vers le sud en passant sous la zone démilitarisée. Ce tunnel, découvert le 17 octobre 1978 et nommé tunnel de l’agression par la Corée du Sud, est devenu une partie intégrante des attractions touristiques potentielles de la zone démilitarisée. L’expérience touristique se veut ici immersive puisque les touristes peuvent s’aventurer directement dans ce tunnel étroit (2 mètres de hauteur et de largeur au maximum) en enfilant au préalable un casque de chantier jusqu’à atteindre une porte blindée menant vers le territoire nord-coréen, qu’il n'est pas possible d’approcher pour des raisons de sécurité. Il s’agit d’une récupération touristique d’un lieu dont la fonction initiale est militaire. Ce tunnel reste par ailleurs très surveillé et il est tout à fait probable que son utilisation à des fins touristiques ne prenne fin si les tensions entre les Corées devaient se raviver.

Document 5. Mannequins reproduisant des soldats pour accueillir les touristes au troisième tunnel dans la zone démilitarisée

Entrée fictive DMZ

Cliché : Hugo Mazzero, 11 avril 2019.

 

L’observatoire de Dora fait aussi partie des principales étapes des circuits de la zone démilitarisée. Il s’agit d’un poste d’observation privilégiée pour apprécier le panorama sur la Corée du Nord. Des jumelles fixes sont mises à disposition des touristes sur le toit de l’observatoire (document 6). On peut alors observer directement le no man’s land de la zone démilitarisée, d’une largeur d’environ 4 km qui sépare les deux Corées. C’est également un lieu de mise en scène politique où les drapeaux nationaux des deux États sont dressés et se font face. De plus, on peut y apercevoir le village de Kijong-dong qui a été installé par le régime nord-coréen dans les années 1950 dans un objectif de propagande. Aussi appelé village de la paix, ce village est en fait inhabité et sert de vitrine pour exposer à la Corée du Sud une image de modernité et de prospérité qui est loin de correspondre à la réalité économique nord-coréenne (Osborne, 2022). Depuis 2019, il est également possible d’effectuer des tours en télécabine pour observer le panorama vers la zone démilitarisée et la Corée du Nord sur une étendue plus importante, ce qui atteste aussi de la volonté de diversifier l’offre et d’élargir le public ciblé par cette forme de tourisme. Une partie des circuits touristiques propose également l’expérience de traverser la ligne de démarcation pour poser symboliquement le pied en territoire nord-coréen au niveau de la zone de sécurité commune (joint security area ou JSA), une zone sous contrôle de l’ONU qui a été créée en 1953 lors de l’armistice de Panmunjom ((C’est dans cette zone de sécurité commune que se tiennent généralement les rencontres officielles entre dirigeants dans la zone démilitarisée. Elle a également fait l’objet d’un long-métrage nommé Joint Security Area, réalisé en 2000 par Park Chon-Wook, dont une partie de l’intrigue s’y déroule.)). Avant de pouvoir se rendre sur la zone de sécurité commune, les visiteurs sont alertés sur le risque potentiel encouru et il leur est demandé de signer un document pour reconnaître la dimension hostile des lieux et d’accepter le risque d’être blessé voire de recevoir une balle perdue (Char, 2011). Il s’agit pour les opérateurs touristiques, en plus de ne pas engager leur responsabilité, de rappeler aux touristes la réalité militaire des lieux qu’ils visitent, ce qui fait également partie de la singularité de l’expérience offerte.

Document 6. Des touristes observant le territoire nord-coréen à l’aide de jumelles fixes installées sur le toit de l'observatoire de Dora en Corée du Sud

Touristes à la jumelle

Cliché : Hugo Mazzero, 11 avril 2019.

 

D’autres lieux sont également mis en valeur pour la promotion touristique de la zone démilitarisée. Il s’agit notamment du pont de la liberté à Imjingak. Cette ville sud-coréenne, située non loin de la frontière, dispose de nombreux aménagements liés à la zone démilitarisée et à la Corée du Nord. Elle incarne bien l’ambivalence entre travail mémoriel et attractivité touristique : on peut par exemple y trouver côte à côte un mémorial national sur la guerre de Corée et un parc d’attractions (document 1). La gare de Dorasan se trouve à l’entrée de la zone démilitarisée et elle est reliée à Séoul. Les touristes peuvent y déambuler et y observer divers documents consacrés au rapprochement entre les Corées (document 7a). Des échanges ferroviaires avec la Corée du Nord ont pu avoir lieu dans le cadre de coopérations économiques ponctuelles, par exemple l’envoi de matières premières vers la région industrielle de Kaesong située à une dizaine de kilomètres plus au nord-est en Corée du Nord. Cela reste cependant très occasionnel et cette gare demeure avant tout symbolique (Kwon, 2013). Comme on peut le voir sur le document 7b, le message adressé aux touristes est optimiste, voire utopique, et vise à montrer que des infrastructures sont déjà en place dans l’optique d’une réunification future, ou du moins d’une normalisation des relations entre les deux pays. Dans cette gare, les touristes peuvent également, en guise de souvenir, récupérer un tampon censé attester d’une entrée sur le territoire nord-coréen. Là encore, l’exotisme associé à ce territoire fermé au monde est mobilisé pour rendre l’expérience touristique attractive.

Document 7. La gare de Dorasan, dernier arrêt avant d’entrer dans la zone démilitarisée

gare de Dorasan

Document 7a. Des touristes visitent l’intérieur de la gare de Dorasan. On peut apercevoir en arrière-plan un panneau qui indique la voie en direction de Pyongyang, la capitale de la Corée du Nord, bien que cette ligne n’existe pas encore. On peut également lire sur le panneau d’affichage : « When the Trans Korea Railway (TKR), the Trans Siberia Railway (TSR), and the Trans-China Railway (TCR) are connected in the future, Dorasan station promises to emerge as the starting point of the transcontinental railroad » (« Lorsque, dans le futur, le chemin de fer transcoréen (TKR), le Transsibérien (TSR) et le chemin de fer trans-Chine (TCR) seront reliés, la station de Dorasan est promise à devenir le point de départ du chemin de fer transcontinental »). Cliché : Hugo Mazzero, 11 avril 2019.

Affiche

Document 7b. Panneau installé dans le hall de la gare de Dorasan où l’on peut lire écrit en coréen et en anglais : « Non pas la dernière station en provenance du Sud, mais la première en direction du Nord ». Affiche photographiée par Leila Oulkebous, 11 avril 2019.

 

Il existe d’autres initiatives visant à aménager et valoriser la zone démilitarisée, en particulier le projet de créer un parc de la paix consacré à la conservation de la biodiversité. La zone démilitarisée est en effet présentée comme un réservoir de biodiversité et elle pourrait tout à fait être sujette à des politiques de préservation de la nature. Cette richesse biologique résulte d’un effet collatéral de la mise en place et du maintien d’un no man’s land durant soixante-dix ans, laissant faune et flore réinvestir les lieux dans une relative tranquillité. Plusieurs acteurs politiques et institutionnels sud-coréens et internationaux soutiennent ce projet qui consiste à la fois à encourager la pacification via une collaboration environnementale, et à consolider la vocation touristique de la zone démilitarisée en l’inscrivant en tant que site naturel, voire en tant que réserve de biosphère de l’UNESCO (Brady, 2021).

 

Conclusion

La zone démilitarisée coréenne apparaît ainsi comme une frontière singulière et ambivalente, témoignant à la fois d’un passé belliqueux et d’une horogenèse qui s’est opérée dans la violence, et d’une réappropriation marchande dans un contexte d’ouverture de la Corée du Sud au tourisme international.

Cette mise en tourisme ne concerne toutefois qu’une partie restreinte de cette dyade qui s’étend sur près de 250 km. Le reste du tracé correspond bien plus à la fonction de glacis militaire généralement associée à la zone démilitarisée. L’avenir de cette zone démilitarisée reste encore très incertain. Il dépendra de l’évolution des relations internationales et de celles entre la Corée du Nord et la Corée du Sud.

 


Bibliographie

Mots-clés

Retrouvez les mots-clés de cet article dans le glossaire : dyade | exotisme | frontière | horogenèse | tourisme sombre | zone démilitarisée.

 

 

Hugo MAZZERO

Doctorant en géographie, chargé d'enseignement, UMR 5319 Passages, Université Bordeaux Montaigne

Leila OULKEBOUS

Doctorante en géographie, chargée d'enseignement, UMR 5115 Les Afriques dans le Monde (LAM), Université Bordeaux Montaigne

 

Édition et mise en web : Jean-Benoît Bouron

Pour citer cet article :  

Hugo Mazzero et Leila Oulkebous, « Visites organisées de la zone démilitarisée entre les deux Corées : un exemple de "tourisme sombre" », Géoconfluences, mars 2023.
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-thematiques/la-frontiere-discontinuites-et-dynamiques/articles-scientifiques/dmz-coree-dark-tourism