La gratuité des transports en commun : ressources pour alimenter le débat
En mars 2020, le Luxembourg a instauré la gratuité totale des transports publics sur son territoire, y compris pour les navetteurs frontaliers. Il rejoint la liste des pays à appliquer cette mesure comme l’Estonie. En France, l’approche des élections municipales relance le débat.
- Le Luxembourg, premier pays européen à rendre les transports publics gratuits, France Inter, 27 février 2020.
Ce débat peut s’inviter dans la classe dans la mesure où il permet, dans une démarche prospective, de travailler avec les élèves sur les sujets de l’aménagement du territoire, de la gouvernance urbaine, de la transition écologique, de la démocratie locale, et de la réduction des inégalités sociales spatiales. Or, la gratuité des transports en commun est une mesure qui offre un large éventail d’arguments favorables et défavorables.
Où trouver des arguments ?
Deux articles et un rapport présentant le débat de façon contradictoire et nuancée :
- Public Sénat, « La gratuité des transports en débat au Sénat », 19 juin 2019.
- Xavier Demagny, « Zoom sur une contribution du grand débat : "transports en communs gratuits pour tous” ? », France Inter, 6 février 2019.
- GART, Gratuité(s) des transports publics pour les usagers : une étude du GART pour objectiver le débat. Rapport d’analyse. 2019. Résumé des conclusions.
Des arguments nuancés mais plutôt opposés :
- Vincent Vérier, « Transports publics gratuits : une fausse bonne idée ? », Le Parisien, 30 septembre 2019. L’article est plutôt réservé sur la gratuité.
- Olivier Razemon, « Les transports gratuits, le beurre et l’argent du beurre », Blog « L’interconnexion n’est plus assurée », 11 janvier 2020.
- Olivier Razemon, « Se déplacer n’est jamais gratuit », Blog « L’interconnexion n’est plus assurée », 20 mars 2018.
Des arguments nuancés mais plutôt favorables :
Bus gratuit à Aubagne, 2015. Source : Florian Fèvre, image sous licence CC BY SA 4.0 (source). |
Quelques exemples d’arguments et contre-arguments puisés dans les références ci-dessus
En caractères droits, arguments favorables à la gratuité. En italique, arguments opposés.
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Pour résumer, la gratuité semble donner d’assez bons résultats, quoique pour l’instant difficilement mesurables pour les petites villes dotés de réseaux axés principalement sur le bus, avec un coût acceptable pour la collectivité et un report modal significatif de la voiture vers les transports en commun. En revanche, elle est beaucoup plus lourde financièrement dans les centres des plus grandes villes, dotés de réseaux denses, où les transports en commun sont de toute façon déjà saturés. Les efforts doivent alors se concentrer sur les accès au centre depuis les périphéries. Dans certains territoires comme les départements les plus ruraux, c’est l’absence d’offre de transports en communs, par exemple avec la fermeture des dessertes ferroviaires, plus que leur coût, qui pose problème.
Pour aller plus loin
- Raymond Woessner, « Du tramway au bus en site propre, récit géographique d’une passion urbaine française », Géoconfluences, septembre 2019.
- Colette Ranély Vergé-Dépré, « Insularité, transports et mobilités. L'exemple de la Martinique », 2019.
- Catherine Didier-Fèvre, « La nuit : une nouvelle frontière pour les jeunes des espaces périurbains ? », avril 2018.
- Géographie de la proximité : la ville à vélo, brève de 2017
- Une sélection de ressources du site Géoconfluences pour les programmes de géographie de CM2