Être élève en ville ou dans les espaces ruraux en France : une note de la DEPP fait le point
- « Une typologie des communes pour décrire le système éducatif », note d’information de la DEPP, n° 19.35, octobre 2019. [télécharger le PDF]
Incidemment, cette note de la DEPP adopte un zonage qui, à notre connaissance, n’a pas encore été officialisé par l’Insee, mais qui permet de moderniser la typologie des espaces ruraux et urbains en France. La méthodologie est complexe (17 pages, disponibles ici) ; le résultat est intéressant. Elle classe les communes en neuf catégories, de « rurale éloignée très peu dense » à « urbaine très dense ». Cette typologie oublie cependant les espaces périurbains, classant étrangement les communes « périphériques peu denses » dans le rural (ce qui correspond pour le ZAU à la frange extérieure des couronnes des aires urbaines) et les « bourgs » dans l’urbain (incluant par exemple le Choletais, le pays de Quiperlé ou encore une partie du Pays d’Auge). Toutes les données sont téléchargeables au format xls.
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Ce zonage n’est pas sans rappeler celui qui avait été expérimenté à l’échelle de la région Auvergne-Rhône-Alpes mais pour les seuls espaces ruraux. (voir la brève « Une nouvelle typologie des espaces ruraux dans un article de l’Insee consacré à la région Auvergne-Rhône-Alpes », février 2019)
Au demeurant, ce n’est pas le point central de la note de la DEPP et la suite peut également beaucoup intéresser les enseignants d’histoire et géographie.
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On y trouve la répartition des élèves en fonction du type de commune, mais également des chiffres sur l’orientation des élèves (figure ci-dessus). La note met par exemple en évidence, sur la poursuite d’un baccalauréat général ou technologique, d’un gradient du rural peu dense vers l’urbain dense : 46 % des élèves du rural très peu dense ont un baccalauréat général ou technologique, tandis que ce taux s’élève à 60 % des élèves de l’urbain très dense (il s’agit de la commune de résidence des élèves et non de la commune de scolarisation). Comme corrélation n’est pas causalité, la note rappelle également l’influence du milieu social des élèves sur leur réussite, or il y a moins d’élèves très défavorisés dans le rural très peu dense mais aussi beaucoup moins d’élèves très favorisés, comparativement à l'urbain très dense (figure ci-dessous).
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Ce sont les petites villes qui sont les espaces les plus fragiles, et c'est l’un des résultats saillants de cette étude. Les élèves vivant dans ce type de commune sont, dans la limite des indicateurs comparés, les plus défavorisés. Ce sont ceux qui sont les plus nombreux, proportionnellement, à ne posséder aucun diplôme neuf ans après l’entrée en sixième (14 % contre 9 % dans les catégories qu’on pourrait appeler, pour aller vite, périurbaines).
Pour compléter
- Encadré : les jeunes ruraux et périurbains : mobilités, loisirs, scolarité dans notre bibliographie sur les espaces ruraux en France.
- Les jeunes et les territoires ruraux en France, quelques actualités, brève de septembre 2018
- L'école et les élèves dans les espaces ruraux en France : quelques ressources, brève d'avril 2018
- Géographie de l'école 2017, 12e édition, brève de juillet 2017
- Inégalités scolaires en France, quelques pistes d'analyse, brève de mars 2017
- Journée d'étude "Les territoires de l'école" : les interventions, brève de juin 2015