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Étranger proche de la Russie et Communauté des États indépendants (CEI)

Publié le 15/10/2024
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La notion « d’étranger proche » (« Blijniéié Zaroubiéjié ») est un des aspects essentiels de la doctrine géopolitique russe depuis la chute de l’URSS. Ce pays distingue en effet « l’étranger lointain » d’un étranger proche qui correspond à l'ensemble des pays de l'ex-URSS et constitue une « sphère d'intérêt vital ».

Dans les toutes premières années qui ont suivi la dislocation de l'URSS, la Russie a défini ses relations avec « l'étranger proche » comme l'une des priorités de sa politique étrangère. Ce terme est utilisé en Russie pour désigner les quatorze autres ex-républiques soviétiques. En raison de l'ancienneté de leurs liens socio-culturels et économiques, la Russie considère qu'elle y a des intérêts permanents et les autorités se déclarent particulièrement concernées par le sort des populations russes et russophones de ces anciennes républiques.

Concrètement, l'« étranger proche », ce sont essentiellement les pays de la Communauté des États indépendants (CEI), structure créée dès 1991 pour rassembler les anciennes entités de l'URSS devenues indépendantes. De leur côté, les trois pays baltes ont, dès l'origine, rompu les liens pour se tourner vers l'OTAN et l'Union européenne. La CEI comptait donc à l’origine douze pays répartis, outre la Russie, en trois sous-ensembles : à l'ouest, la Biélorussie, l'Ukraine et la Moldavie, les trois pays du Caucase – Arménie, Azerbaïdjan et Géorgie – et les cinq États d'Asie centrale : Turkménistan, Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Kirghizstan. De nos jours (2024), plusieurs pays ont quitté cette structure, ce qui témoigne à la fois de son faible rôle et des conflits majeurs entre Russie et cet « étranger proche » : il s’agit de la Géorgie dès 2008, dans le cadre de l’intervention russe en Ossétie du Sud, de l’Ukraine en 2018 suite à la révolution de 2014 et à la première guerre russo-ukrainienne, et de la Moldavie en 2023, dans le contexte de la seconde guerre russo-ukrainienne.

La CEI avait à l’origine pour objectif affiché d'encourager l'intégration régionale, économique, politique et militaire entre ses membres. Mais ces pays ne forment pas un ensemble homogène et la CEI elle-même constitue un cadre très lâche, une organisation faiblement structurée, à géométrie variable selon que l'on traite de sécurité ou d'économie et qui ne comporte pas de dispositifs contraignants. Grâce aux sommets de chefs d'État et autres réunions, elle offre un cadre utile à la résolution de certains problèmes bilatéraux bien que les relations restent complexes et souvent tendues, au bord de la rupture parfois avec des pays comme la Géorgie et l'Ukraine.

Par ailleurs, la Russie a signé une série de traités bi- et multi-latéraux avec plusieurs des États de la CEI, initiant un système de défense et de sécurité collective au terme duquel elle entretient plusieurs bases militaires, assure des missions collectives. Moscou a réussi à transformer ce système en une véritable organisation de défense avec la création en 2002 de l’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC) qui rassemble, autour de la Russie, la Biélorussie, l’Arménie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan et se veut une sorte d’OTAN eurasiatique.

Enfin, les relations entre la Biélorussie et la Fédération de Russie constituent une exception. Ces deux pays ont institué en 1996 une communauté qui est devenue, en 1997, l'« Union russo-biélorusse » (URB). Ce partenariat russo-biélorusse qui au départ visait à la formation d’un État confédéral, a connu depuis sa création de nombreuses vicissitudes (fin de l’Union douanière dès 2001, projet de monnaie commune abandonné…). Mais ce partenariat a été réactivé dans le cadre de la guerre en Ukraine à partir de février 2022.

(ST) septembre 2007, dernière modification (SB et CB) août 2024.


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