Loisirs

Conformément à son étymologie (du latin licere, ce qui est permis, ce qui est libre), le loisir est ce qui échappe à la contrainte représentée par le travail. C’est donc le temps dont on peut librement disposer. À la différence du tourisme qui s'inscrit dans le hors-quotidien, les loisirs s'effectuent dans le temps et dans l'espace du quotidien.

Le loisir est une catégorie plus floue et plus subtile que le tourisme. Cette subtilité tient à ce que le terme change de sens en fonction de son nombre. Au singulier, le loisir renvoie au temps affranchi des exigences du temps contraint, en particulier du temps travaillé. Au pluriel, les loisirs se réfèrent à l’ensemble des activités récréatives s’exerçant autant dans l’espace local et le temps du quotidien que dans l’espace-temps du tourisme. Ainsi, non seulement les loisirs constituent une catégorie spécifique du loisir (par distinction du sommeil, du repas, des discussions...) mais les loisirs ne se posent pas en rupture avec le quotidien, ni avec le travail, ni avec le tourisme. Les loisirs relèvent des trois et peuvent se déployer dans ces trois sphères, sans en être constitutifs. Les loisirs ne recouvrent pas seulement ce qu’on fait par loisir, ce qu’on choisit librement de faire : au sens statistique, tout le travail domestique non rémunéré (courses, ménage, bricolage, accompagnement des enfants), relève des loisirs.

La différence entre loisirs et tourisme est aussi une question d'échelle temporelle. Alors que l'une des définitions du tourisme est le fait de passer au moins une nuit hors de chez soi pour un motif non professionnel, le loisir regroupe les activités à la journée, c'est-à-dire l'excursionnisme. Cela implique aussi une nécessaire proximité avec le lieu de résidence.

Ainsi, alors que le tourisme forme un secteur économique à part entière, voire une « industrie », les loisirs sont inclus dans le cadre plus général de l'économie présentielle ou résidentielle. Lorsqu'elles sont d'accès gratuit, les activités de loisirs échappent à la statistique officielle, et doivent être quantifiées par des indicateurs indirects (montants des équipements sportifs achetés par ménage, nombre de licenciés des fédérations sportives ou de cartes de chasse ou de pêche) et des enquêtes (sur la pratique de la lecture, le temps passé devant la télévision, etc.)

(ST) janvier 2011, dernières modifications (JBB) avril 2018 (SB et CB), mars 2023.

Pour compléter avec Géoconfluences

• « Les espaces du tourisme et des loisirs » : indications bibliographiques (CAPES, agrégation, jusqu'en 2020)
• Les espaces du tourisme et des loisirs (CAPES Agreg 2018-2020) : ressources sur Géoconfluences
• Cynthia Ghorra-Gobin, « Le "mall" ou la circulation mondiale d’un objet urbain "made in USA" », Géoconfluences, novembre 2023.
• Jean-François Perrat, « La Promenade de Sea Point et de Mouille Point (Le Cap, Afrique du Sud), un espace public post-apartheid ? », Géoconfluences, janvier 2023.
• Alice Nikolli, « Le lac d’Annecy, entre images et réalités : approche géographique d’un espace convoité », Géoconfluences, mars 2022.
• Daniel Gilbert et Philippe Viguier, « La Compagnie des Alpes : développement, stratégie et internationalisation d’un acteur majeur du tourisme et des loisirs en France », Géoconfluences, mai 2018.
• Raphaël Languillon-Aussel, « Tôkyô Disney Resort et Disneyland Resort Paris : deux modèles originaux d’aménagement touristique au Japon et en France », Géoconfluences, février 2011.