Acteurs et réglementation de l’espace halieutique : du conflit à l’intégration des communautés de pêcheurs sur l’Aire Marine Protégée de Cayar au Sénégal
Bibliographie | citer cet article
L’essor de la pêche maritime sénégalaise remonte aux années 1970-1980, dans un contexte de crise écologique et économique du pays. À la suite de la sécheresse des années 1970, la pêche artisanale devient le refuge de milliers de paysans émigrés vers les côtes ainsi qu’une réponse aux besoins étatiques de recettes par exportation (Binet, Failler, 2010). Devenu le premier poste d’exportation de l’économie sénégalaise, le secteur halieutique est indissociable de l’insertion du pays dans la mondialisation et génère désormais près de 600 000 emplois directs et indirects (FAO, 2008)((FAO, Profil des pêches et de l’agriculture par pays : vue générale du secteur des pêches nationales – République du Sénégal, 2008)). Sur l’ensemble de la sous-région Afrique de l’Ouest, le dynamisme de la pêche est permis par la forte capacité d’adaptation des pêcheurs à la disponibilité des ressources halieutiques. Dans un contexte d’épuisement de ces ressources, les mobilités des pêcheurs, alors qualifiés de « pêcheurs migrants », permettent une conquête permanente de nouveaux territoires((Pour resituer le contexte de la crise qui traverse la pêche artisanale sénégalaise : https://theconversation.com/les-petits-pecheurs-acteurs-sous-estimes-de-leconomie-africaine-66293)).
Le site de pêche de Cayar, un village de pêcheurs situé à 60 km au nord de Dakar sur la côté ouest-africaine, constitue un foyer majeur de mobilités halieutiques à l’échelle régionale (carte ci-contre). De 2 500 en basse saison, l’effectif des travailleurs du secteur de la pêche peut monter jusqu’à 5 000 en haute saison de pêche. Sur cette période, deux tiers des pêcheurs sont allochtones et installés à Cayar de manière saisonnière avec ou sans famille. Parmi ces pêcheurs migrants, 90 % sont originaires de Saint-Louis (Guet’ndar en wolof) au nord du Sénégal. Sur ce territoire halieutique plus qu’ailleurs, une conséquence majeure de la surexploitation des ressources est l’intensification de la concurrence et des rivalités qu’elles suscitent. Depuis les années 1950, une conflictualité s’est cristallisée entre pêcheurs autochtones et allochtones, notamment saint-louisiens. À l’impératif de conservation des ressources et de l’activité halieutique se superpose alors l’enjeu de cohésion sociale entre les communautés de pêcheurs. Dans ce contexte de double crise environnementale et sociale, plusieurs structures de gestion ont été successivement mises en place jusqu’à l’installation en 2007 de l’Aire marine protégée (AMP) de Cayar, dernier maillon du cadre d’une gestion communautaire des ressources. Consacrées par le sommet pour le Développement Durable en 2002 à Johannesburg, les Aires marines protégées sont des territoires de gestion intégrée des écosystèmes littoraux et côtiers. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) définit une AMP comme « un espace géographique défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés » (Borrini Feyerabend et al, 2010). Une AMP est donc un espace de conservation des ressources et des milieux marins, mais également un outil de gouvernance de l’espace fondé sur une gestion communautaire. Celle-ci encourage alors les formes autochtones de régulation de l’accès au territoire et aux ressources. |
Cayar, un foyer majeur de mobilités halieutiques sur la côte sénégalaise
Tous les ans de décembre à mai, pendant la « campagne de pêche », les pêcheurs migrants se rendent à Cayar depuis l’ensemble de la côte sénégalo-gambienne, ainsi que des côtes mauritanienne et guinéenne. |
À Cayar, alors que la part des pêcheurs migrants dans l’organisation des campagnes de pêche est majeure, l’enjeu est de responsabiliser dans la gestion des pêches, non seulement les pêcheurs autochtones, mais aussi les travailleurs présents sur le territoire à un rythme saisonnier. Dans cette perspective, la régulation de l’activité halieutique par la réglementation de l’espace et la mise en place d’une Aire marine protégée permet-elle de répondre au problème de conflictualité sur le territoire de Cayar, et plus largement à l’ambition d’intégrer les populations de pêcheurs migrants dans la gestion des ressources ? La territorialisation de l’espace halieutique par sa réglementation est-elle davantage un facteur de cloisonnement de l’espace et des ressources ou bien un facteur d’intégration ?
Il s’agit de comprendre comment l'Aire marine protégée de Cayar tente d’impliquer les différentes parties prenantes du secteur de la pêche dans la gestion des ressources halieutiques et d’identifier les impacts que cette gestion peut avoir sur les relations entre les communautés. La démarche de recherche employée a permis d’identifier et d’analyser les dispositifs de sensibilisation et de communication mis en place par l’AMP, d’évaluer la représentation des communautés allochtones dans son fonctionnement et de comprendre le rôle de la réglementation dans la gestion des conflits.
Cet article rend compte d’une étude réalisée en 2015, qui s’est appuyée sur des données bibliographiques ainsi que des données de terrain récoltées lors d’un séjour à Cayar entre février et mai 2015. Ces ressources sont principalement des données statistiques, des entretiens avec les acteurs institutionnels de l’AMP de Cayar et des professionnels du secteur de la pêche ainsi que des photographies.
Pirogues sur la plage de Cayar
Durant la campagne de pêche, la plage de Cayar est recouverte de pirogues appartenant aux pêcheurs artisans venus travailler à Cayar. Cliché : Isabelle Siffert, mars 2015. |
1. Le défi d’intégration des communautés migrantes dans la gestion des ressources halieutiques à Cayar
1.1. Pêcheurs migrants et paysans pêcheurs, l’opposition entre deux modes de gestion de l’espace halieutique
L’importance des migrations halieutiques à destination de Cayar en fait un territoire où cohabitent des communautés de pêcheurs aux traditions halieutiques différentes. Les communautés majoritairement représentées à Cayar sont les Lébous cayarois et les Guet’ndariens originaires de Saint-Louis, caractérisés par des rapports différents, voire opposés, à l’espace maritime et aux ressources.
D’un côté, la représentation de l’espace halieutique des pêcheurs cayarois est associée à un héritage de la tradition agro-halieutique locale. Leur conception de la pêche exprime un fort attachement au territoire de pêche cayarois, c’est-à-dire à la fosse marine de Cayar dont le patrimoine biologique est fortement revendiqué. Constaté dans les discours, cet attachement renvoie au concept initié par M.-C. Cormier-Salem de « terroir aquatique », qui traduit une conception de l’espace halieutique comme une structure close, ancrée en des lieux de pêche et support d’un usage réglementé (Cormier-Salem, 1995). Il renvoie au finage agricole, délimité et approprié, dont les ressources ne sont pas en accès libre mais sont des biens devant être soumis à une exploitation régulée. Cette tendance à la régulation des activités est par ailleurs associée à un système de relations coutumier (Charles-Dominique, Mbaye, 2000), qui se traduit par des possibilités réduites de mobilité sociale et une place importante des pêcheurs retraités dans les organes de gestion des pêches. Ces derniers sont attachés aux techniques de pêche traditionnelles locales et sont réticents vis-à-vis de celles importées par les migrants.
À l’opposé de ces paysans-pêcheurs, les pêcheurs saint-louisiens retrouvent les caractéristiques des « pêcheurs du parcours », dont les stratégies d’occupation de l’espace sont fondées sur une mobilité quasi constante (Cormier-Salem, 1995). Plus que d’une capacité d’adaptation aux disponibilités en ressources halieutiques, leurs stratégies de migration relèvent d’une conquête de nouveaux territoires de pêche voire d’une mentalité de prédateurs. Le pêcheur migrant s’affranchit d’un espace délimité au profit d’un espace ouvert et mobile. Les migrations halieutiques contribuent alors à redéfinir l’espace de référence du pêcheur comme un ensemble de territoires-réseaux, c’est-à-dire de territoires interconnectés par un ensemble de flux et de mobilités (Dia, 2001). On retrouve néanmoins chez les Guet’ndariens de Cayar un fort marquage de l’appartenance communautaire d’origine, où la pêche demeure une tradition familiale fonctionnant sur la transmission des fonds de pêche de génération en génération. Par ailleurs, du fait de leur vision de la mer comme un espace ouvert, les Guet’ndariens ne reconnaissent pas de règles d’usage communautaire de l’espace et s’opposent aux formes de régulation de la pêche. Leur tentative d’imposer leurs pratiques et leur conception de l’espace halieutique se heurte alors à la conception conservatrice des Cayarois.
Sur ce fond de projections identitaires, c’est ainsi au sujet des techniques de pêche qu’a cristallisé un conflit entre les deux communautés dès les années 1950.
L'importance des pirogues étrangères dans le parc piroguier de Cayar en 2013
Ce graphique illustre à la fois la saisonnalité de l’activité halieutique et l’importance des pirogues étrangères à Cayar. Pendant la haute saison, le nombre de pirogues étrangères tend à égaliser voire dépasser le nombre de pirogues locales. Sources : d'après les données de la Direction des Pêches Maritimes (DPM) 2014. |
1.2. Une conflictualité historique sur le territoire de Cayar
Les premiers affrontements à Cayar surviennent en 1953 (Van Chi Bonnardel, 1965). Le conflit qui s’installe porte essentiellement sur l’usage du filet dormant, une pratique de pêche saint-louisienne à laquelle s’opposent radicalement les pêcheurs cayarois. Ce type de filet, qui permet la capture de poissons en l’absence du pêcheur, est considéré par les pêcheurs autochtones comme une pratique destructrice des ressources halieutiques. Régulièrement oubliés, ils constituent des pièges pour des poissons jamais ramassés et se coincent dans les moteurs. Le conflit qui s’est installé autour des techniques de pêche se poursuit dans un contexte de raréfaction des ressources halieutiques. Les pêcheries migrantes sont perçues par la communauté autochtone comme une pression supplémentaire sur les ressources. En 1979 et 1985, de nouveaux conflits impliquant une centaine de personnes sont enregistrés et prennent des proportions nouvelles : détérioration de matériel, confrontations armées. Le conflit passe d’une discorde entre pêcheurs à propos de techniques à une rivalité généralisée entre deux communautés concurrentes sur un même territoire (Seck, 2014). En 1986 est instauré un arrêté préfectoral interdisant l’usage du filet dormant dans une partie de la zone de pêche de Cayar((Arrêté préfectoral n°15 du 26 février 1986. Préfecture du département de Thiès, Sénégal.)). En ce qu’il limite l’accès à une partie de l’espace halieutique, cet arrêté est alors en parfaite contradiction avec la conception de l’espace halieutique par les Guet’ndariens et fait l’objet de vives contestations. En 2001, les infractions recommencent et génèrent une nouvelle réaction institutionnelle des Cayarois qui mettent en place un comité de crise au sein du Comité de pêche de Cayar (CPC) et signalent les infractions aux autorités supérieures. Les Cayarois n’obtiennent pas de réponse de l’État, si bien que le règlement du conflit se limite à une gestion locale et finit par aboutir en juin 2005 à un épisode de confrontations armées entraînant des blessés et un mort.
L’histoire de Cayar met en évidence le basculement d’un conflit relatif à des techniques de pêche à un conflit de territorialité au-delà de l’activité halieutique ainsi que les limites d’une gestion strictement locale du conflit avec le CPC. Le climat est d’autant plus conflictuel qu’il est aggravé par le contexte d’épuisement des ressources halieutiques.
1.3. La crise des ressources halieutiques et la mise en place de l’Aire marine protégée
Dans les années 1960, la motorisation des pirogues, l’introduction de moyens de conservation sur les embarcations et la diffusion de techniques de pêche performantes contribuent à augmenter la puissance de pêche du secteur artisanal sénégalais. Alors que le pays se tourne vers une économie d’exportation, l’augmentation de la demande du marché international et l’explosion démographique du secteur halieutique intensifient la pression de pêche sur les côtes sénégalaises. La surexploitation des ressources entraîne un épuisement inévitable des stocks. Désormais ancrée dans une économie mondialisée, la pêche artisanale sénégalaise apparait totalement dérégulée. L’émergence d’une gestion étatique des pêcheries sénégalaises trouve alors un écho à l’échelle locale par le développement de stratégies de gestion locale des ressources halieutiques sur les sites de débarquement. À l’échelle de l’Afrique de l’Ouest, le site de Cayar est l’un des premiers sites à développer une telle gestion locale. Le conflit entre allochtones et autochtones a été le catalyseur de la mise en place d’une réglementation locale de la pêche et plusieurs structures ont été mises en place pour améliorer les relations entre les acteurs du secteur halieutique, tout en initiant un mode de régulation commun de l’activité halieutique. Le CPC créé en 1986 fut l’organe de concertation pionnier, puis le Conseil Local de Pêche Artisanale (CLPA) de Cayar a été installé en 2004 comme organe de discussion intermédiaire entre le service décentralisé du ministère des pêches et les acteurs locaux. En 2007, l’AMP a davantage été une réponse territoriale à la vulnérabilité des écosystèmes marins et de l’activité halieutique associée. Elle est un outil de gestion central en ce qu’elle est venue confirmer et institutionnaliser une réglementation en train de s’installer.
L’AMP de Cayar s’étend sur 171 km² dans les eaux de la zone de pêche de Cayar. Quatre zones ont été définies afin de mettre en place un repos biologique des espèces, selon des périodes d’ouverture et de fermeture. Il se trouve que ce système de repos biologique peine à être mis en place, si bien que l’AMP apparait en réalité comme une seule et unique grande zone. Le balisage permet néanmoins de définir l’AMP comme une territorialisation de l’espace maritime. Il est la projection matérielle de l’attribution de droits de propriété collectifs sur les ressources halieutiques. Sur et autour de ce territoire, l’AMP mène des actions de sensibilisation, d’information et de surveillance, dans une perspective de responsabilisation des populations exploitant les ressources.
Zonage de l’aire marine protégée de Cayar
L’Aire marine protégée s’étend sur 171 km² dans les eaux de la zone de pêche de Cayar. Quatre zones homogènes en termes de ressources halieutiques (Angleterre, Keruss, Tank et Bunt-bi) ont été définies dans la perspective d’un repos biologique périodique des espèces. Source de l'image : Plan d’Aménagement et de gestion de l’AMP de Cayar, DPM 2010. |
1.4. Gestion décentralisée des pêcheries et modèle de gouvernance communautaire
La mise en place de nouvelles AMP au Sénégal dans les années 2000 s’est inscrite dans une phase de décentralisation des politiques publiques à l’échelle du pays. Le transfert de compétences et le désengagement financier de l’État ont poussé les cadres de gestion en place à trouver d’autres moyens financiers via des partenariats extérieurs avec des entreprises ou des ONG. Pour le cas de l’AMP de Cayar, le rôle de l’ONG de protection de la nature WWF a été tout à fait majeur.
Au-delà du cadre institutionnel, la gestion décentralisée suppose en priorité l’implication des populations locales dans le processus de décision. On parle pour l'AMP de Cayar d'une gouvernance communautaire. Dans le cadre d’une AMP, la gouvernance désigne le système par lequel sont prises les décisions et menées les actions relatives à la conservation des ressources avec la collaboration des communautés littorales. En plus d’un contexte de décentralisation politique en matière de gestion environnementale, le développement des aires marines protégées est à replacer dans la dynamique internationale de prise de conscience du rôle des populations locales dans les stratégies de conservation des milieux naturels. En 1993, la Convention pour la diversité biologique consacre l’idée d’un transfert des droits des populations autochtones dans la gestion de leur territoire et caractérise les aires protégées comme des outils pertinents et cohérents de conservation de la nature((Article 8 de la Convention sur la diversité biologique, 1992, Organisation des Nations Unies)). En tant qu’outil de gestion des pêcheries, l’enjeu des AMP est bien d’articuler un modèle vertical de régulation par l’autorité étatique et un modèle horizontal de régulation centré sur les populations locales (Dahou et al, 2004). Une AMP est alors à la fois un territoire de protection matérialisé par un zonage, et un acteur de gouvernance et de décision dans la gestion de l’activité halieutique. En pratique, le pilotage de l’AMP est assuré par un comité de gestion et six commissions techniques. Les membres du comité de gestion ont pour rôle de représenter les groupes ayant des intérêts sur la gestion des ressources halieutique à Cayar : pêcheurs, mareyeurs, transformateurs notamment femmes transformatrices, porteurs, plongeurs (cf. tableau ci-dessous).
La valorisation des pratiques autochtones est-elle compatible avec une intégration des populations migrantes ? Alors que l’AMP de Cayar semble répondre d’une gestion décentralisée et d’un recentrement de la gestion halieutique sur les populations autochtones, l’importance des pêcheurs migrants et leurs relations instables avec les Cayarois posent nécessairement la question d’associer les populations allochtones au processus de gestion locale. Car la difficulté est bien d’intégrer les acteurs mobiles dans la gestion des ressources sur une base territoriale ne correspondant pas à leur logique spatiale (Diop, Magrin, 2012). Dans un contexte marqué par une raréfaction des ressources locales, dans quelle mesure l’autochtonie peut-elle être réinvestie comme un facteur d’appropriation et de privatisation de l’espace ? Ne se pose pas seulement le problème des pratiques de pêche mais aussi celui du conditionnement spatial de l’accès aux ressources. À ce titre la migration échappe totalement à une logique de cloisonnement des systèmes halieutiques. Au contraire, elle suppose une déterritorialisation en s’opposant à un modèle de droits d’usage territoriaux reposant sur une correspondance entre une communauté et un territoire d’exploitation (Dahou et al, 2004). De ce fait, la reconnaissance du rôle des populations autochtones dans la gestion des ressources naturelles peut autant être un facteur d’intensification de la compétition territoriale qu’un moyen de pacifier les rapports sociaux et d’assurer la protection des écosystèmes (Dahou, Wedoud Ould Cheick, 2007). La frontière entre la mise en place d’une gestion communautaire par et pour les populations locales et la tendance à la privatisation de l’espace est étroite. En outre, la mise en avant des valeurs et pratiques autochtones dans la protection de l’environnement contribue à associer aux critères écologiques des facteurs culturels et identitaires.
2. Discours conservationniste et réglementation de la pêche : des outils favorables à la stabilité des rapports entre communautés de pêcheurs.
Quels sont les outils et les stratégies de sensibilisation et de responsabilisation mis en place par l’AMP afin d’investir les différentes communautés à Cayar dans la gestion des pêcheries ?
2.1. La mobilisation du discours conservationniste
Le rassemblement des acteurs autour d’un même discours et d’une même réglementation passe d’abord par la sensibilisation aux enjeux environnementaux. Si les plans de communication de l’AMP témoignent d’une volonté de construire une stratégie de communication sur le long terme, ce qui est important est la manière dont les acteurs sont et se sentent informés de la gestion des pêcheries. Sur un échantillon de 38 travailleurs (pêcheurs, mareyeurs, transformatrices) interrogés, 27 seulement ont déclaré connaitre l’AMP, et parmi eux 8 ont précisé qu’ils ne connaissaient presque rien de son rôle et de ses actions. Finalement, la moitié n’étaient donc pas du tout ou très peu informés de ce qu’il se passe au niveau de l’AMP. La plupart des travailleurs sont informés par leurs pairs, directement sur le lieu de travail. L’information circule de proche en proche et parmi les personnes sources souvent citées figurent des représentants au comité de gestion de l’AMP et des membres du CLPA rattachés au Service des pêches (SDP), qui ont généralement des rôles stratégiques dans l’organisation des activités.
Panneau d’information sur l’AMP de Cayar
« Objectifs : Protéger les espaces et les habitats vulnérables (écosystème et biodiversité), protéger les stades biologiques fragiles (lieux de ponte et d'alevinage), améliorer la productivité de la pêche dans la région et les retombées socio-économiques pour les communautés locales. ». Cliché : Isabelle Siffert, mars 2015. |
Un élément majeur de la communication évoqué par les pêcheurs eux-mêmes sont les discussions dans les mbaar. Assimilables à des petits abris du soleil, les mbaar sont des espaces de repos, de discussion ou encore de prière situés un peu partout sur la plage et dans lesquels les travailleurs se retrouvent très régulièrement. À Cayar, on observe une répartition socio-spatiale des groupes d’acteurs dans les mbaar, terme qui peut désigner autant un groupe qu’un lieu. Ils sont appropriés selon trois critères: l’âge, l’appartenance communautaire et le genre. On retrouve des mbaar strictement cayarois, d’autres strictement saint-louisiens et quelques mbaar mixtes composés de différentes communautés, des mbaar féminins, d’autres masculins, d’autres mixtes, ainsi que des mbaar occupés par les jeunes ou au contraire réservés aux notables parmi les pêcheurs. En outre, les pratiques y sont distinctes selon les groupes : pour les femmes, les mbaar sont aussi des lieux de coquetterie : on se tresse les cheveux, on s’échange des produits… Mais les mbaar sont surtout des lieux d’expression du pouvoir, des espaces de décision, de négociations et de règlement de conflits à l’amiable. Ce sont notamment les lieux très fréquentés par les notables pêcheurs retraités qui cherchent à faire partager leur sagesse et leur expérience.
Mbaar de femmes transformatrices à Cayar
Pour les femmes, comme pour les hommes, les mbaar sont des lieux privilégiés de diffusion de l’information. Cliché : Isabelle Siffert, mars 2015. |
Les mbaar témoignent ainsi de l’importance des formes traditionnelles et plus informelles de communication et de gestion. D’après les témoignages des pêcheurs, ces moyens de communication seraient plus efficaces que d’autres supports tels que la radio communautaire, les panneaux d’information, les traditionnels crieurs sur la plage ou les annonces à la mosquée.
2.2. La gestion communautaire et ses limites
Au-delà de l’information et la sensibilisation, l’AMP de Cayar a pour ambition de devenir un cadre de concertation des différents acteurs du secteur halieutique. Le comité de gestion de l’AMP est la structure vouée à cette représentativité. Dans les faits, sa composition révèle une bonne représentation des différents corps de métier du secteur, en prenant notamment en compte les différents types de pêche. Un problème de représentativité apparait davantage au niveau de la représentation des différentes communautés. La seule communauté allochtone représentée est la communauté de Guet’ndar avec deux représentants au comité de gestion sur trente-six (tableau ci-dessous). D’autre part, les pêcheurs dénoncent l’insuffisante diffusion de l’information des organes de gestion vers les parties représentées. Le problème pointé est à double sens puisqu’il est pour le pêcheur aussi difficile d’accéder à l’information issue du haut que de faire remonter une revendication vers le comité de gestion. La qualité de la communication est très dépendante de l’investissement des représentants et des personnes relais chargées de diffuser l’information. Néanmoins, cette défaillance est loin de concerner essentiellement l’AMP et concerne de manière générale l’ensemble de la mise en place de la gestion des activités halieutiques à Cayar.
Composition du comité de gestion de l’AMP
Nombre de représentants par catégorie. Les membres en gras italique correspondent aux travailleurs du secteur halieutique. Source : Statuts du comité de gestion de l’AMP de Cayar, préfecture du département de Thiès, 2010. |
Derrière un manque de représentation dénoncé, les discours des pêcheurs témoignent cependant d’une prise de conscience de l’importance d’outils de protection des ressources à l’image de l’AMP. Au centre des discours apparait l’enjeu de la durabilité économique de la pêche artisanale et de l’évolution des revenus, directement liée à la protection des ressources. On y décèle une certaine inquiétude par rapport à la décroissance des revenus. Le projet de se reconvertir dans l’agriculture, ou du moins de diversifier les revenus, est parfois évoqué. Pour les pêcheurs, il y a bien cette idée que les ressources sont un patrimoine halieutique commun dont la préservation face à la surpêche représente un intérêt général. Tous sont conscients sans l’évoquer de la « tragédie des biens communs » à laquelle une exploitation non régulée des ressources halieutiques les condamne((La théorie de la « tragédie des biens communs », exprimée par Garret Hardin en 1968 exprime l’inévitable épuisement d’une ressource commune limitée dès lors que plusieurs individus la convoitent pour leur intérêt propre. Voir : Hardin G., 1968, “The Tragedy of the Commons”, Science, 1968/n°162, p. 1243-1248.)).
Le poisson ceinture ou « Tallar », cible principale des campagnes de pêche
À destination des marchés asiatiques, cette espèce très présente dans les eaux de Cayar est la principale ressource que les pêcheurs artisans convoitent lors de la campagne de pêche. Cliché : Isabelle Siffert, mars 2015. |
2.3. Une forme de contrôle social par la réglementation locale de l’activité halieutique
Alors que les ressources halieutiques sont reconnues comme un bien commun, public mais objet de rivalités, se pose la question de la légitimité des réglementations visant à en conditionner l’accès. Comment ces règles sont-elles reconnues sur le territoire et comment la conformation à celles-ci favorise-t-elle la régulation des rivalités entre allochtones et autochtones ? Plus que l’AMP en tant que telle, le respect des réglementations visant à réduire la pression sur les ressources apparait comme la condition de stabilité des relations entre les communautés. Les principales règles à Cayar sont les suivantes : interdiction de l’usage du filet dormant et de la palangre qui est également un engin « dormant », interdictions de la pêche de juvéniles, de la pêche sous-marine, de l’usage d’explosifs ou de pots à poulpes((Arrêté préfectoral du 3 novembre 2010 portant règlement intérieur de l’Aire marine protégée de Cayar. Préfecture du département de Thiès, Sénégal)). Ces règles mises en place à Cayar relèvent de l’imposition des pratiques de pêche cayaroises sur les pratiques allochtones puisque les Guet’ndariens utilisent le filet dormant, la palangre et la senne tournante (cf. figure ci-dessous) tandis que les pêcheurs lébous pratiquent traditionnellement la ligne simple. L’interdiction de ces pratiques dans un contexte de rivalité relève donc d’une stratégie de réaffirmation de la tradition cayaroise sur le territoire dans la perspective d’une (ré)appropriation des ressources locales. En ce qu’elle est intervenue dans le règlement du conflit entre Guet’ndariens et Cayarois, l’interdiction du filet dormant en particulier est une règle connue par tous. Règle propre à la zone de pêche de Cayar depuis plus de vingt ans, elle est un marqueur territorial du site de pêche.
Les pratiques des pêcheurs de Saint-Louis : le filet dormant, la palangre et la senne tournante
Filet dormant
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Palangre
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Senne tournante
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Le filet et la palangre sont des engins dormants car installés pour une certaine durée. La senne tournante est un grand filet qui permet de pêcher d’importantes quantités de poisson. Source des images : Schaller Poissonneries [en ligne]
Finalement, les pêcheurs se conforment aux règles même si celles-ci ne conviennent pas à tous, dans le souci d’une préservation des ressources. Il apparait une double incitation : à la fois l’obligation du cadre normatif et l’incitation liée à la crainte de l’épuisement des ressources. Il s’agit également d’adopter un comportement coopératif pour ne pas être une cible des instances de surveillance et s’assurer le droit d’accès aux ressources. L’engagement au respect des règles apparait alors comme un contrat implicite entre Cayarois et allochtones. Pour les allochtones, il est primordial à l’intégration territoriale : il permet de gagner la confiance des collaborateurs et du service des pêches dans une perspective éventuelle d’installation. Car, si la migration permet un redéploiement de l’effort de pêche, la sédentarisation est pour certains migrants une manière de sécuriser l’accès aux ressources (Dia, 2001).
3. Impacts et limites de la gestion des pêches sur les relations sociales
3.1. Rôle et limites de la surveillance
Les règles ne tiennent pas seules : ce sont les processus de surveillance et de contrôle qui permettent de les faire respecter. Sur l’AMP de Cayar, la surveillance mise en place est participative. Celle-ci consiste à impliquer des pêcheurs volontaires dans des missions de surveillance mutuelle, au cœur des systèmes d’autogestion des ressources communes (Ostrom, Baechler, 2010). Les missions de surveillance consistent essentiellement à faire des tours à l’intérieur du périmètre de l’AMP afin d’y repérer les pirogues frauduleuses. Les agents contrôlent les engins de pêche utilisés mais aussi la taille des captures afin de dissuader la pêche des juvéniles. Mais contrairement au Service des pêches, l’AMP ne peut pas sanctionner les pêcheurs par une amende et entreprend davantage une démarche de dissuasion et d’incitation par la sensibilisation. Pour les infractions relatives aux engins de pêche seulement, la commission est autorisée à sanctionner par une prise de matériel. Selon les pêcheurs autochtones, l’absence de répression est une limite importante de la surveillance et fait que des infractions relatives à l’utilisation de certains engins ont encore lieu, notamment de la part de pêcheurs allochtones. D’après eux, les plus fréquentes sont les infractions au filet dormant des pêcheurs de Mboro (au nord de Cayar, cf. Figure 1) qui font des intrusions dans la zone de pêche cayaroise. Face à la persistance de telles pratiques, il y a alors une demande d’approfondissement de la surveillance de l’AMP par les autochtones. La commission de surveillance manque notamment de visibilité et de légitimité si bien qu’elle n’est pas suffisamment considérée par les pêcheurs migrants. Elle peut même générer une pression sociale pour celui chargé de surveiller et réprimer ses pairs. Ce problème est lié à ce qu’Ostrom nomme le « problème de la surveillance mutuelle » qui renvoie à la difficulté pour un groupe d’appropriateurs de s’engager dans la surveillance de la conformité à un ensemble de règles. Il est fondé sur l’hypothèse selon laquelle les individus ne veilleront pas eux-mêmes à l’application des règles qu’ils ont pourtant élaborées du fait de la mauvaise répartition des coûts et des bénéfices liés au service de surveillance (Ostrom, Baechler, 2010). En effet la surveillance et la sanction sont coûteuses pour celui qui l’impose (perte de temps et préjudice social du statut de surveillant) alors que ses bénéfices sont répartis entre ses membres. Pour les pêcheurs bénévoles, la rémunération de ce service et la mise en place d’un statut et d’une tenue spécifiques seraient alors des facteurs de motivation susceptibles de résoudre le problème de volontariat ainsi qu’un gage de reconnaissance pour les pêcheurs. D’autres limites de la surveillance et des contrôles sont par ailleurs à relever. D’une part, l’interdiction de la pêche de juvéniles ne semble pas suffisamment respectée et limite le renouvellement des stocks. D’autre part, beaucoup de pêcheurs regrettent l’absence de réglementation spécifique pour les sennes tournantes alors que sont réglementées la plupart des pratiques utilisées à Cayar. Ces grands filets, dont le rendement est bien plus important que les lignes, sont considérés par certains comme des engins insuffisamment réglementés et dont l’usage menace les stocks de poisson. Les pêcheurs à la ligne évoquent alors des injustices.
3.2. La quasi disparition du conflit entre Cayarois et Saint-Lousiens, « les pêcheurs, tous des frères ? »
Malgré les injustices dans la surveillance évoquées par certaines communautés, qu’en est-il de l’évolution du conflit entre autochtones et allochtones ? La totalité des personnes interrogées ont déclaré que les relations entre Guet’ndariens et Cayarois se sont nettement améliorées. Le conflit est caractérisé comme « de l’histoire ancienne » et a laissé place au très sénégalais « on est ensemble ». De nombreux pêcheurs aiment à répéter que les pêcheurs sont aujourd’hui « tous des frères ». Le recours à l’expression de liens familiaux, courant au Sénégal, renvoie à un dépassement de la distinction communautaire. Par ailleurs un certain système de solidarité s’est installé à Cayar. En plus du développement de l’entraide et du secours mutuel en cas de problème, le Comité de pêche de Cayar a mis en place une caisse de solidarité : les pêcheurs peuvent cotiser pour cette caisse, leur assurant une aide en cas de dépenses extraordinaires telles que des accidents, des pannes, des cérémonies coûteuses.
Il apparait néanmoins que les communautés cherchent peu à entretenir du lien social. Pêcheurs autochtones et allochtones se côtoient dans le travail et ne sont plus en compétition, mais ne travaillent qu’exceptionnellement dans une même équipe car se considèrent différents dans leur manière de pêcher. Les relations se limitent aux rapports de production. Et si quelques mariages existent entre Cayarois et Guet’ndariens, les rapports restent essentiellement professionnels. Le conflit s’est réglé, mais le poids des communautarismes apparait encore très présent, dans le travail et au-delà.
3.3. Le rôle de l’Aire marine protégée dans la régulation des rapports sociaux à Cayar : quelle contribution ?
La situation conflictuelle a significativement évolué à Cayar et l’affirmation d’une réglementation de l’activité halieutique dans une perspective environnementale a favorisé la cohabitation des communautés. Du fait du discours sensibilisateur et du renforcement des règles, l’AMP a aujourd’hui un rôle clé dans la gestion des pêcheries. Mais si les enjeux environnementaux et sociaux sont étroitement liés à Cayar, le rôle de l’AMP dans la régulation des rapports sociaux apparait limité.
Concernant son inscription territoriale, l'insuffisance du balisage constitue la défaillance majeure de l’AMP. En 2015, il ne restait qu’une unique balise encore viable, au détriment à la fois la visibilité de la zone et de l’imposition sur elle d’un pouvoir de gestion. En effet, cela perturbe les repères des pêcheurs et leurs comportements vis-à-vis de l’AMP. Concernant le règlement du conflit par la normalisation des pratiques, la difficulté est également de déterminer la contribution effective de l’AMP parmi la diversité des structures de gestion existant. L’enjeu de l’AMP, organe de gestion le plus récent sur le territoire, était de s’inscrire comme un cadre supplémentaire sans entrer en rivalité avec les organes préexistants. Il y a cependant des doublons au niveau de la surveillance puisqu'il existe trois commissions de surveillance différentes et déconnectées, au Service des pêches, au CLPA et à l’AMP. La mise en place de l’AMP a également entrainé un discrédit du Comité de pêche de Cayar, qui a alors perdu son rôle de locomotive initiale dans la gestion des pêches. Les organes sous tutelle étatique, l'AMP et le CLPA, se sont imposés sur l’organe de gestion locale (le CPC). La difficulté de la gouvernance communautaire installée est alors d’articuler les pouvoirs locaux et traditionnels de gestion représentés par les sages et notables du CPC, et l’autorité étatique représentée par le bureau exécutif de l’AMP. La mise en place de l’AMP favorise-t-elle la démocratie participative ou tend elle à éloigner les acteurs locaux de la gestion des relations sociales et de l’exploitation halieutique sur le territoire ? Le comité de gestion de l’AMP témoigne d’une gouvernance locale, néanmoins il lui semble plus difficile aujourd’hui de mettre en place des réglementations que pour le CPC il y a 20 ans, qui avait obtenu la mise en place de l’ensemble des règles actuelles. L’implantation d’une structure stratifiée contribue à ralentir le processus décisionnaire du fait de l’augmentation des échelons pour faire aboutir les actions. Le risque est alors celui d’un flottement dans la prise d’initiatives de régulation par les communautés locales, conséquence d’une structure trop institutionnalisée par rapport au fonctionnement antérieur. Par ailleurs, un manque de renouvellement des différents organes de gestion laisse peu de place à l’implication des jeunes générations.
Conclusion
Nouvelle délimitation de l’espace marin et littoral, l’Aire Marine Protégée de Cayar apparait comme une (re)territorialisation fondée sur le conditionnement de l’accès à l’espace et aux ressources halieutiques. Elle est venue consolider et affirmer le système local de régulation de l’effort de pêche initié par les instances de gestion précédentes. Elle s’inscrit dans une approche écosystémique suivant le paradigme actuel des politiques de l’environnement et visant à recentrer le processus de gouvernance environnementale sur les populations locales. Le respect du système de règles locales apparait finalement comme la condition de l’insertion des allochtones sur le territoire cayarois et du maintien de relations pacifiques. Si chacun respecte les règles mises en place, le contexte de raréfaction des ressources qui cause la vulnérabilité du secteur halieutique est finalement en faveur d’une paix sociale et d’une solidarité entre pêcheurs. En termes de gouvernance, ce qui fait pour l’instant l’AMP est davantage son discours sensibilisant et sa réglementation reprise du cadre de régulation antérieur que des dispositifs de concertation propres. Elle se situe encore dans une phase d’installation et sa mise en place effective est limitée par un contexte historique, social et territorial encore marqué.
L’étude de la mise en place de l’Aire marine protégée de Cayar permet d’illustrer comment la réglementation de l’accès à l’espace et aux ressources halieutiques est bien un cadre d’intégration des communautés allochtones sur le territoire. La territorialisation de l’espace apparait davantage comme un facteur d’intégration que comme un facteur de cloisonnement de l’espace. Les ressources halieutiques appellent à une gestion conciliant une approche à la fois environnementale et socio-politique, ainsi les AMP apparaissent comme des outils de gestion pertinents associant la régulation des rapports entre individus et la protection des ressources et de la pêche. Alors qu’elles se multiplient dans les pays émergents, les AMP montrent que l'étude des relations de pouvoir relatives à la gestion de l'espace et des ressources naturelles est l’approche pertinente de la gouvernance environnementale aujourd’hui. Celle-ci doit notamment chercher à faire évoluer les structures communautaires vers une gestion participative des ressources naturelles.
Bibliographie
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Sitographie
- Blog de l’AMP de Cayar : https://ampcayar.wordpress.com
- Site du Réseau des Aires marines protégées d’Afrique de l’ouest : http://www.lerampao.org/view/fra/accueil.php
- Site du projet CCLME : http://www.canarycurrent.org/fr/le-projet-cclme
Isabelle SIFFERT,
étudiante au département de géographie de l’École Normale Supérieure de Paris.
Article rédigé à partir d’un mémoire de master 1 de géographie, sous la direction du professeur Géraud Magrin en 2015, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
mise en web : Jean-Benoît Bouron
Pour citer cet articleIsabelle Siffert, « Acteurs et réglementation de l’espace halieutique : du conflit à l’intégration des communautés de pêcheurs sur l’Aire Marine Protégée de Cayar au Sénégal », Géoconfluences, janvier 2017.URL : https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-regionaux/afrique-dynamiques-regionales/corpus-documentaire/aire-marine-cayar-senegal |
Pour citer cet article :
Isabelle Siffert, « Acteurs et réglementation de l’espace halieutique : du conflit à l’intégration des communautés de pêcheurs sur l’Aire Marine Protégée de Cayar au Sénégal », Géoconfluences, janvier 2017.
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-regionaux/afrique-dynamiques-regionales/corpus-documentaire/aire-marine-cayar-senegal