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Agriculture biologique

Publié le 20/02/2024
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L'agriculture dite biologique (organic en anglais) est une agriculture pratiquée sans intrants d'origine chimique ou industrielle, sans organismes génétiquement modifiés, et certifiée comme tel par un organisme gouvernemental ou indépendant. Le contraire est l'agriculture conventionnelle. En raison de la persistance des substances chimiques dans les sols, une exploitation ne peut passer immédiatement du mode conventionnel au mode biologique ; la période pendant laquelle une exploitation applique les règles de l'agriculture biologique sans en avoir le label est dite période de conversion (vers l'agriculture biologique). Toutefois, à l'échelle de la parcelle, rien n'empêche la production d'être contaminée par les intrants épandus sur la parcelle voisine dont l'exploitant est resté en agriculture conventionnelle, surtout dans les régions où l'agriculture biologique reste minoritaire, c'est-à-dire presque partout. Une agriculture limitant les intrants et l'irrigation mais sans abolir les intrants chimiques est dite raisonnée.

L'agriculture biologique s'est d'abord structurée autour de réseaux locaux, avec des labels différents, avant que la puissance publique ne mette en place une labellisation à l'échelle nationale. La France a été pionnière avec un label « agriculture biologique » dès 1985 (Allaire, 2023, p. 542), ainsi que le cahier des charges et le logotype associé. Le label français a été reconnu en 1992 par l'Union européenne, qui l'a adopté à son tour (ibid.)

Pendant longtemps, l'agriculture biologique est apparue comme vertueuse, voire comme une panacée pour remédier aux excès multiples de l'agriculture conventionnelle. Très limitée en surface à ses débuts, elle était portée par des agriculteurs désireux de mieux produire, et réservée surtout à certaines productions (fruits et légumes, vin). Sa forte progression a laissé espérer un changement de modèle agricole plus général. Mais l'agriculture biologique a fini elle aussi par trouver ses limites. On peut relever principalement deux groupes de critiques :

  • La certification peut être accordée selon un cahier des charges plus ou moins exigeant. Dans l'UE, le label bio est accordé si le pays exportateur l'a accordé. Un produit hors UE peut être labellisé biologique dans l'UE même si son cahier des charges est très permissif.
  • La labellisation en « bio » ne tient pas compte des autres aspects environnementaux, comme l'irrigation excessive ou le suremballage, ni surtout sociaux. Un légume produit par des travailleurs exploités grâce à une sur-irrigation peut-être labellisé biologique.

En viti-viniculture, Le vin « bio » est issu de raisins pour lesquels aucun traitement chimique n’a été utilisé. La vinification requiert l’emploi de soufre comme antiseptique, ce qui empêchait jusqu’en 2005 d’utiliser le terme « vin biologique » sur les étiquettes de bouteille. La règlementation a été modifiée : un vin biologique peut désormais contenir des sulfites. Un vin sans sulfite est dit naturel.

(ST), 2007. Dernière modification (JBB) novembre 2022.


Références citées
  • Allaire, Gilles (2023), « Les communs, de l’invisibilité à de nouveaux horizons »,  in Philippe Boursier et Clémence Guimont (dir.), Écologies. Le vivant et le social. Paris, La Découverte, « Hors collection Sciences Humaines », 2023, 624 p.
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