Écologie routière
L’écologie routière, de l’anglais road ecology, est un champ disciplinaire situé au croisement entre sciences du vivant, géographie et aménagement, qui a pour objet l’étude des effets des infrastructures linéaires de transport sur les écosystèmes et sur les populations animales. L’ouvrage fondateur de la road ecology est paru en 2002 : Forman et al., Road Ecology: Science and Solutions.
Les infrastructures linéaires de transport génèrent un ensemble de nuisances écologiques et une surmortalité animale, d’une part par collision ou écrasement, et d’autre part en raison de l’artificialisation des sols et de la fragmentation des habitats écologiques.
Selon les espèces, ces effets peuvent être majeurs. Lescroart et al. (2019) indiquent ainsi une étude de 2003 chiffrant à environ 37 000 le nombre d’effraies des clochers (Tyto alba) tuées annuellement sur les autoroutes, soit un quart des poussins éclos. On dispose d’autres études sur de nombreuses espèces. Pour n’en citer qu’une, portant sur les populations de batraciens et d’amphibiens, 25 à 50 millions d’adultes reproducteurs seraient écrasés chaque année en France (Cerema, 2017).
(JBB) d’après Andréa Poiret, octobre 2021, dernière relecture (SB et CB) février 2024.
Références citées
- Cerema, 2017, « Infrastructures : l’écologie routière », 17 juillet 2017
- Forman T. T. R., Sperling D., Bissonette J. A., Clevenger A. P., Cutshall D. C., Dale V. H., Fahrig L., France R. L., Goldman C. R., Heanue K., Jones J., Swanson F., Turrentine T., Winter T. C., 2002, Road Ecology: Science and Solutions, Island Press
- Lescroart M., Paquier F., Daloz A., 2019, « Continuités écologiques et collisions avec la faune, Des données aux solutions », synthèse de la journée d’échanges techniques organisée le 2 juillet 2019 à Paris par le centre de ressources Trame verte et bleue de l’Agence française pour la biodiversité (AFB), Les Rencontres, N°68, Ed. Agence française pour la biodiversité – AFB.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Andréa Poiret, « Les passages pour la faune, un moyen d’atténuer les effets de la fragmentation écologique », image à la une de Géoconfluences, novembre 2021.