Effet frontière

Publié le 11/10/2024

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« Effet frontière » est un terme issu de l’analyse spatiale, fréquemment utilisé en économie pour désigner le rôle que peut avoir une frontière sur les échanges économiques. Appréhendé par les modèles gravitaires, l’effet frontière montre classiquement que les échanges sont plus importants au sein d’un État qu’avec ceux avec d’un État voisin. Si ce constat semble relever de l’évidence, le terme eut, à partir des années 1970, un grand succès et fut particulièrement employé dans les différents rapports de l’Union européenne. À l’époque de la mise en place du marché commun puis des accords de Maastricht et de la « disparition des frontières internes de l’Union européenne », il s’agissait de mesurer le succès de cette politique par la diminution de l‘effet frontière.

Le terme s’est peu à peu imposé en géographie qui l’a réinterprété, également sous l’angle de l’analyse spatiale. L’effet frontière peut être la création d’une interface, un effet filtrant, ou un effet de fermeture (murs et barrières frontalières par exemple).

La géographie a élargi le champ de l’effet frontière en le sortant de son acception purement économique et politique : l’effet frontière est également culturel, social, politique mais aussi technique. Le cas des réseaux de transports a été souvent étudié. Par exemple l'effet de fermeture a fait des frontières fermées des territoires terminus : les normes techniques changeaient brutalement, les voies ferrées s'y arrêtaient de part et d'autre, ainsi que bien d'autres réseaux techniques (électricité par exemple).

Les processus d'ouverture frontalière, en Europe tout particulièrement, ont changé la donne, en augmentant la perméabilité des frontières. Celles-ci deviennent alors des espaces-pivots où se concentrent des plates-formes logistiques bien différentes des zones de transit en douane antérieures. L'effet de fermeture se transforme en effet de réseaux.

(ST) 2008, dernière modification (SB et CB) mars 2024