Espace vécu
Le concept d'espace vécu a été popularisé par Armand Frémont (1933–2019) en 1976 grâce à l'ouvrage La région, espace vécu Selon Frémont, l’espace a non seulement une réalité « physique » mais il est également « vécu », approprié, ressenti quotidiennement par ses habitants qui ont une pratique de ces lieux, des cheminements préférentiels, une mémoire de ces lieux.
Ce concept et sa popularisation à la fin des années 1970 a permis le développement d'une nouvelle approche phénoménologique de la géographique. Il peut s'agir d'une transposition en géographie des idées issues de la psychologie, notamment à l'espace subjectif et aux travaux d'Abraham Moles et Elisabeth Rohmer, dans Psychologie de l'espace (1972) (voir Dylan Simon, 2024).
Selon ce courant, l'espace vécu comprend l'espace des pratiques quotidiennes (l'espace de vie) et l'espace des interrelations sociales (l'espace social) en tant qu'objets de la perception et de la représentation mentale qu'un individu ou un groupe puisse se construire. La notion de territoire implique nécessairement une dimension « vécue » : espaces de vie, espace proche, habitant, habiter...
(ST), 2003. Dernières modifications (JBB), mai 2024, (SB et CB), août 2024.
Références citées
- Frémont Armand (1976), La Région, espace vécu. Flammarion, 290 pages
- Moles Abraham et Rohmer Elisabeth (1972), Psychologie de l'espace, Paris, Casterman, 162 p.
- Simon Dylan (2024), « L’espace, trajectoires d’une catégorie en sciences sociales au xxe siècle », Espaces et sociétés, 2024/1 (n° 191), p. 151–169.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Armand Frémont, le géographe qui vivait l'espace, Géoconfluences, brève de 2019
- « La géographie entre représentations et vécus », d'après une conférence d'Armand Frémont à l'École Normale Supérieure de Lyon, Géoconfluences, novembre 2001, republiée en avril 2018.