Notion en débat. Territoire
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Le territoire est une notion phare de la géographie, alimentée depuis les années 1980 par une abondante littérature, qui d'ailleurs ne se limite pas à cette discipline. C’est un terme fourre-tout abondamment mobilisé dans les discours médiatiques, institutionnels et politiques, le plus souvent pour évoquer le local, les collectivités territoriales, les espaces vécus, en opposition aux administrations de l’État central et leur supposé éloignement du quotidien des citoyens. La notion est ainsi prise dans une tension contradictoire : d’une part de très nombreuses discussions scientifiques qui en alimentent la complexité, au risque d’en confisquer l’usage au profit de quelques spécialistes ; d’autre part un usage inflationniste et mal défini, qui risque d’en affadir la portée conceptuelle. Il s’agit, en géographe, de sortir de ce piège. Territoire et espace ne sont pas interchangeables. Pour quelles questions spécifiques mobiliser le concept-outil de territoire ? Comment caractériser l’approche territoriale comme démarche d’analyse géographique ?
1. L’héritage des élaborations conceptuelles des années 1990-2000
Réservé à l’éthologie jusque dans les années 1970, la notion de territoire a fait l’objet de débats foisonnants dans la géographie française des années 1980 à 2000 initiés par la proposition d’Armand Frémont sur l'espace vécu (Frémont, 1976). Si Claude Raffestin est précurseur dans l’introduction du terme dans la discipline (Raffestin, 1980), ses apports ne sont guère discutés avant la fin des années 2000. Les débats se structurent plutôt d’abord autour des propositions de Joël Bonnemaison (1981) et de la géographie culturelle, en lien aux notions d’identité et d’appartenance (Bonnemaison, Cambrézy, 1997). Ces débats mettent à jour les dimensions multiples du territoire, à la fois réalité matérielle et idéelle (Di Méo, 1998). Le territoire n’est jamais donné (sous forme de périmètre administratif par exemple), il est construit à partir de l’espace (Raffestin, 1986) par les pratiques des acteurs, les rapports de pouvoir, les représentations socio-culturelles (Di Méo, 2014). Une définition consensuelle, bien que minimale, pose le territoire comme un espace approprié (Brunet et al., 1992), l’appropriation pouvant être de l’ordre des représentations et pratiques individuelles ou collectives, des rapports économiques ou de pouvoir. L’idée d’appropriation pouvait être tirée soit du côté d’une appropriation par le pouvoir, soit par les pratiques sociales, soit d’une appropriation plus affective ou émotionnelle. Un des clivages dans les débats des années 1990–2000 portait sur une certaine opposition entre des visions plutôt politiques, sociales ou culturelles du territoire. Cela recoupait un débat de fond entre une géographie culturelle et une géographie strictement sociale.
Malgré de multiples tentatives de synthèse, le territoire apparait alors comme une notion polysémique ; une polysémie redoublée par le constat d’un « foisonnement territorial », de multiples acteurs produisant des territoires (Antheaume et Giraut, 2005). Les débats dans la sphère de la géographie francophone s’éteignent peu à peu à la fin des années 2000 sur une sorte de consensus : « le » territoire est insaisissable en tant que notion ; il vaut mieux évoquer « les » territoires pour décrire les dynamiques locales qui participent d’une manière ou d’une autre à une certaine appropriation de l’espace et à la mise en réseaux d’acteurs (Beckouche et al., 2012). On glisse ainsi, dans les sphères scientifiques et médiatiques, du singulier au pluriel.
2. Un vocable omniprésent : du développement aux transitions territoriales
Le territoire est aujourd’hui mobilisé pour l’analyse de réseaux d’acteurs qui reconnaissent des problèmes communs et se coordonnent à l’échelle locale, « en mode projet », pour tenter d’y apporter des solutions. Cet usage actuellement dominant dans la géographie francophone a émergé comme tentative pour retrouver une unité de sens et une certaine opérationnalité à une notion « exténuée » par les débats de la période 1990-2000 (Pecqueur, 2009). D’abord ancrée dans la géographie économique pour révéler des coordinations d’acteurs situés dans des lieux différents mais procédant d’un même système productif – par exemple le territoire de l’aéronautique en Europe (Talandier et al., 2022) –, cette appréhension a été centrale dans la littérature sur le développement territorial (Torre, 2015). Les systèmes productifs locaux montrent l’importance des relations de proximité (géographique, culturelle, institutionnelle) pour créer de la valeur et innover. Les territoires facilitent des coalitions d’acteurs spatiaux qui valorisent des ressources locales et spécifiques : des « ressources territoriales » (Gumuchian et Pecqueur, 2007). Depuis le milieu des années 2010, la littérature sur la transition territoriale prend le relai de celle sur le développement territorial. Ces publications ont en commun d’étudier les formes de gouvernance qui émergent pour la mise en œuvre de projets de transition. Il s’agit d’analyser les relations d’interdépendance et de pouvoir qui se tissent autour d’enjeux spécifiques et dans des contextes à chaque fois singuliers que la notion de territoire permet de mettre en évidence (Carrère et al., 2019 ; Loudiyi et al., 2022). Celle-ci n’est pas toujours précisément définie, mais elle semble porteuse de cinq sens connotés (Gonin, à paraître). Le territoire désigne tout à la fois (1) une échelle privilégiée (le local), (2) un contexte spécifique, (3) des formes de concertation-coordination d’acteurs réunis dans (4) des collectifs de projet, et (5) un fonctionnement systémique (le territoire possédant une vertu intégratrice des enjeux politiques, économiques, sociaux et environnementaux, qui permet de dépasser les approches trop sectorielles).
3. D’autres sphères de débats
En contraste avec le bouillonnement des années 1990-2000 dans la géographie francophone, la notion de territoire n’a fait l’objet que de peu de débats jusqu’à une date récente dans les sphères anglophones. Introduit par R. Sack (1986) à travers la territorialité définie comme « la tentative d’un individu ou d’un groupe d’influencer, de modifier ou de contrôler des objets, des personnes ou des relations sociales en délimitant une aire géographique et en y affirmant un pouvoir », le territory a été pendant longtemps l’apanage de la géographie politique. Il a été fondamentalement compris, dans un sens beaucoup plus étroit que dans la géographie francophone, comme un espace de souveraineté (Elden, 2013) souvent associé à l’État, bien que d’autres acteurs exerçant une forme de souveraineté sur l’espace, comme les entreprises multinationales, puissent être reconnues. C’est plutôt autour des travaux anglophones mobilisant la notion de place que l’on peut retrouver une partie des débats francophones sur la notion de territoire (Debarbieux, 1999).
Néanmoins, l’approche dominante anglophone du territory est sévèrement critiquée depuis la fin des années 2010 dans une perspective décoloniale et féministe (Halvorsen, 2019) pour son ancrage exclusif dans la modernité européenne et sa focalisation sur un seul type de pouvoir, vertical, souverain et unilatéral. Des études de cas, d’une part en Afrique et en Asie du Sud-Est, autour de l’idée de contre-territorialisation, et d’autre part en Amérique latine autour de la notion de territorio, montrent comment les acteurs locaux résistent aux pouvoirs souverains, et comment ils construisent eux aussi des territoires, par différentes formes de contestation (occupation de l’espace, revendications de droits, transformations de l’espace et détournement des usages). Dans des luttes très ancrées spatialement se déploient d’autres façons de faire Monde, d’autres rapports possibles aux autres et aux milieux (Escobar, 2018) : les territoires sont la métonymie d’autres cosmologies possibles, portées par des collectifs autochtones opposés au capitalisme mondialisé et son mode d’appropriation de l’espace. Les littératures sur le territorio et la contre-territorialisation ne sont pas sans rappeler les apports des débats francophones sur le territoire comme construction d’acteurs, mais les références croisées entre ces différentes sphères scientifiques restent rares.
Enfin, on constate actuellement un renouveau des approches relationnelles en dehors de la géographie, depuis différentes sources : la philosophie de la nature (Despret, 2019), les apports de Bruno Latour (Latour, 2017 ; Maniglier, 2021) et un courant baptisé « territoriologie » ou science des territoires (Brighenti, Kärrholm, 2020) (à ne pas confondre avec le Collège International des Sciences Territoriales, CIST). Ces auteurs ne font pas systématiquement référence les uns aux autres. Ils ont cependant en commun de conceptualiser les territoires comme des assemblages dans lesquels les relations d’interdépendance priment sur les acteurs qu’elles associent (Gonin et al., 2024). La notion a une portée politique : elle permet de décrire des coalitions, qui réunissent des collectifs d’acteurs interdépendants, collectifs qui s’opposent à d’autres le long de limites territoriales (qui sont à la fois celles du groupe et celles de l’espace qu’il a investi).
Cette synthèse des débats actuels sur la notion de territoire ne permet pas d’entrer dans les nuances qui différencient chaque approche. On peut en retenir à ce stade une sorte de cartographie des différentes arènes scientifiques dans lesquelles la notion est débattue (les lecteurs soucieux d’approfondir chaque approche pourront trouver différentes voies et paliers d’immersion dans les indications bibliographiques). Il en ressort certainement l’impression que ces approches, pourtant initiées dans des sphères universitaires distinctes, se chevauchent (document 1). Dans une optique opérationnelle, on peut tirer profit de ces chevauchements conceptuels pour tenter de caractériser ce qui fait l’utilité, et la singularité, d’une approche territoriale (document 2).
Document 1. Les acceptions du territoire et quelques publications situées
D’après une figure publiée initialement in Alexis Gonin, « Le territoire est toujours vivant. Une analyse transversale de la littérature sur un concept central de la géographie », Cybergeo: European Journal of Geography, document 1065, 5 avril 2024.
Document 2. Outils conceptuels pour l'analyse territoriale
À partir d’un corpus d’articles qui mobilisent la notion de territoire comme concept-outil pour analyser des études de cas (bibliographie), on tente ici de caractériser ce qui fait la spécificité d’une analyse territoriale par rapport à d’autres approches géographiques (comme les approches spatiales par exemple). Dans la géographie contemporaine, les approches territoriales sont fondamentalement politiques au sens où elles mettent l’accent sur la dimension spatiale des relations de pouvoir ((Dans les débats contemporains, un clivage émerge entre d’une part les approches critiques (territorio) et latouriennes, qui mettent l’accent sur les relations de pouvoir, et d’autre part la « territoriologie » (Brighenti, Karrhölm, 2021) qui met l’accent sur les pratiques et la sensibilité des acteurs aux autres.)). Elles ne répondent pas à une méthode unifiée, mais on peut identifier des questionnements récurrents qui en constituent le fond commun. Le concept de territoire offre un certain cadrage qui permet de caractériser un contexte et d’effectuer un diagnostic territorial préalable : situation spatiale, milieux, dynamiques spatiales, démographiques, économiques... Des enjeux (ce qui compte, ce qui est en jeu, ce qui pose problème) spécifiques peuvent alors être distingués (document 2, partie 1). Ces questions ont une dimension politique : les acteurs territoriaux se positionnent en fonction de ces enjeux (document 2, partie 2). On peut les caractériser grâce à une série de questionnements, puis décrire leurs positionnements par une représentation formelle, par exemple dans un diagramme sagittal. On aura ainsi une vue dynamique des jeux d'acteurs. Après une description des contextes comme champs de force territoriaux, les approches territoriales déploient généralement une démarche plus analytique, appliquée aux stratégies des acteurs (document 2, partie 3).
Conclusion : Comment saisir et mobiliser le territoire ? Quelques prises conceptuelles possibles
Les débats sur le territoire sont désormais apaisés dans la géographie francophone (ils sont par contre toujours vigoureux entre les sphères latino-américaines et anglophones). L’abondance des discours sur le territoire et les sphères universitaires relativement cloisonnées qui discutent la notion entretiennent sa polysémie. Néanmoins on peut distinguer quelques fondements conceptuels qui donnent tout son sens à un usage au singulier de la notion de territoire (Gonin, 2024).
Au cœur du territoire se situent les relations entre acteurs, et entre les acteurs et les milieux. Dans une perspective foucaldienne, toute relation est une relation de pouvoir. Néanmoins, ce n’est pas le prisme unique à travers lequel les relations territoriales sont analysées : la littérature met aussi en évidence des relations d’interdépendance, émotionnelles ou affectives par exemple. Ces relations tissent des collectifs socio-spatiaux qui constituent les territoires. La forme réticulaire est de ce fait certainement la meilleure pour les décrire. L’approche relationnelle aujourd’hui dominante met en évidence les processus par lesquels les relations sont établies, remises en cause, redéfinies : il y a unanimité pour considérer le territoire non pas comme un donné, mais comme un construit, sans cesse déconstruit et reconstruit. Le territoire est fondamentalement un processus, et dans bien des contextes la notion de territorialisation paraît plus adaptée pour en rendre compte.
Les territoires sont donc dynamiques. Depuis le collectif qui en constitue le centre, ils se ramifient ou se rétractent. On observe des formes d’interpénétrations ou de chevauchements entre territoires, les acteurs participant toujours de plusieurs territoires à la fois (Antheaume et Giraut, 2005). Les analyses laissent percevoir qu’un territoire se construit par rapport à d’autres territoires, en complémentarité ou en opposition (Gonin, 2024), dans un « champ territorial ». Les limites d’un territoire ne sont jamais dessinées a priori (puisqu’un territoire n’est jamais donné), mais constituent des interfaces dynamiques entre différents territoires. Elles sont généralement un point d’observation intéressant des jeux d’acteurs et des modalités de la fabrique territoriale. Elles permettent de décrire les processus d’inclusion et d’exclusion des collectifs socio-spatiaux.
Finalement, le territoire apparait comme le concept le mieux à même de traiter la question géographique du partage des espaces et des milieux entre acteurs. Il faut garder à l’esprit la dialectique propre au partage : à la fois rassembler et séparer. Le territoire permet d’analyser les dynamique propres aux collectifs, constitués par des relations qui rassemblent des acteurs tout en les distinguant d’autres collectifs. Les territoires peuvent être compris comme des agencements dynamiques qui permettent à des acteurs hétérogènes de régler les modalités de leur coexistence dans des espaces et des milieux partagés.
Bibliographie commentée
En première approche
Des définitions simples dans des dictionnaires et des glossaires de référence
- Territoire, dans le glossaire de Géoconfluences
- Antonsich M., 2017, "Territory and territoriality", in: The International Encyclopedia of Geography. Oxford, Wiley-Blackwell.
- Baud Pascal, Bourgeat Serge et Bras Catherine, 2022, Dictionnaire de géographie, Hatier, 6e édition.
- Brunet Roger, Ferras Robert et Théry Hervé (dir.), 1992, 1995, Les mots de la géographie, Reclus, La documentation française.
- Dunlop Jérôme, 2012, Les 100 mots de la géographie, PUF, 2e édition.
Pour approfondir
Des articles de synthèse qui font un état de l’art sur les débats autour de la notion au moment de leur parution
- Brédif H., 2022, Réaliser la Terre : prise en charge du vivant et contrat territorial. Paris, Éditions de la Sorbonne, 411 p. (chapitre 3).
- Brighenti A. M., Kärrholm M., 2020, Animated Lands: Studies in Territoriology. Lincoln, University of Nebraska Press, 252 p. (chapitre 1).
- Debarbieux Bernard, 1999, « Le territoire : histoires en deux langues. A bilingual (his-)story of territory », 33-46 in C. Chivallon, P. Ragouet et M. Samers (éd.), Discours scientifiques et contextes culturel. Géographies françaises et britanniques à l’épreuve post-moderne. Bordeaux, Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine.
- Delaney David, 2005, Territory: a short introduction. Malden, Blackwell, 165 p.
- Di Méo Guy, 2014, Introduction à la géographie sociale. Paris, Armand Colin, 191 p.
- Giraut Frédéric, 2008, « Conceptualiser le territoire », Historiens et géographes, N°403, 57-68.
- Gonin Alexis, 2024, « Le territoire est toujours vivant. Une analyse transversale de la littérature sur un concept central de la géographie », Cybergeo : European Journal of Geography.
- Gonin Alexis, à paraître, « Le territoire au secours des transitions », Géocarrefour.
- Paquot Thierry, 2011, « Qu’est-ce qu’un "territoire" ? », Vie sociale, n°2, 23–32.
Quelques jalons marquants dans l’histoire conceptuelle du territoire
(Ces références sont situées les unes par rapport aux autres dans le document 1 ci-dessus)
- Agnew J. A., 2013, "Territory, Politics, Governance", Territory, Politics, Governance, vol.1, n°1, 1–4.
- Antheaume B. et Giraut F., 2005, Le territoire est mort, vive les territoires ! Une (re) fabrication au nom du développement. Paris, IRD éditions, 386 p.
- Beckouche P., Grasland C., Guérin-Pace F., Moisseron J.-Y. (Éd.)., 2012, Fonder les sciences du territoire. Paris, Karthala, 293 p.
- Bonnemaison Joël, 1981, « Voyage autour du territoire », L’Espace géographique, vol. 10, n° 4, 249–262.
- Bonnemaison Joël, Cambrézy Luc, 1997, « Le territoire entre lien et frontière », in J. Bonnemaison, L. Cambrézy, et L. Quinty-Bourgeois (éd.), Le territoire, lien ou frontière. Paris, Orstom.
- Di Méo Guy, 1998, Géographie sociale et territoires. Paris, Nathan, 317 p.
- Elden Stuart, 2013, The Birth of Territory. Chicago, University of Chicago Press, 493 p.
- Elissalde Bernard (éd.)., 1993, « Les apories du territoire. Espaces, couper/coller », Espaces Temps, vol. 51–52, n° 1, 209.
- Escobar Arturo, 2018, Sentir-penser avec la Terre. Paris, Seuil.
- Lévy Jacques, 2013, « Territoire », in Lévy J. et Lussault M., Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés. Paris, Belin (2e édition, 1re édition 2003).
- Gumuchian Hervé, Pecqueur Bernard (Éd.)., 2007, La ressource territoriale. Paris, Economica, Anthropos, 252 p.
- Halvorsen Sam, 2019, "Decolonising territory: Dialogues with Latin American knowledges and grassroots strategies", Progress in Human Geography, vol. 43, n°5, 790–814.
- Latour Bruno, 2017, Où atterrir ? Comment s’orienter en politique. Paris, La Découverte, 156 p.
- Moine Alexandre, 2006, « Le territoire comme un système complexe : un concept opératoire pour l’aménagement et la géographie », L’Espace géographique, vol. 35, n° 2, 15–132.
- Pecqueur Bernard, 2009, « De l’exténuation à la sublimation : la notion de territoire est-elle encore utile ? », Géographie, économie, société, vol. 11, n° 1, 55–62.
- Raffestin Claude, 1980, Pour une géographie du pouvoir. Paris, Litec, 249 p.
- Raffestin Claude, 1986, « Ecogenèse territoriale et territorialité », in Auriac F. et Brunet R. (éd.), Espaces, jeux et enjeux. Paris : Fayard & Fondation Diderot, p. 175–185. (Nouvelle Encyclopédie desSciences et des Techniques)
- Sack R. D., 1986, Human territoriality: its theory and history. Cambridge, Cambridge University Press, 259 p.
Des exemples d’approches territoriales à partir d’étude de cas
Ces articles offrent des exemples concrets d’analyse territoriale, sur des aspects et dans des contextes variés. Ils ont été sélectionnés sur Géoconfluences et dans Les Annales de Géographie sur la période 2021-2024.
- Baron Catherine, Bonnassieux Alain, 2021, « Quelles politiques publiques pour les quartiers irréguliers des villes africaines ? Entre lotissement et laisser-faire. Le cas de Ouagadougou au Burkina Faso », Annales de géographie, vol. 738, n° 2, 22–49.
- Benassaya Marion, « Paix Territoriale et intégration d’une zone rouge de la violence armée en Colombie par des projets de développement : le cas du barrage d’Ituango », Géoconfluences, novembre 2022.
- Cadoret Anne, Beuret Jean-Eudes, 2022, « Les conflits, freins et leviers pour l’ancrage territorial des aires marines protégées : une analyse comparative internationale », Annales de géographie, Vol.746, n° 4, 32–60.
- Clerfeuille Fabrice, « Le conflit autour du projet minier « Montagne d’or » en Guyane au prisme de la géopolitique locale », Géoconfluences, mars 2022.
- Dabas Claire, Charbonneau M., Thivet D., Itçaina X., 2023, « La pluralisation des modèles agricoles au Pays basque : vers une recomposition du système agri-alimentaire territorial ? », Annales de géographie, vol. 752, n° 4, 33–67.
- Jutteau Paul, 2022, « Types d’investisseurs dans les énergies renouvelables et développement territorial. Une étude de cas à partir de la méthanisation en Allemagne », Annales de géographie, vol. 747, n° 5, 5–32.
- Le Visage Selin, 2023, « Au nom de l’urgence et de l’expertise technique, (dé)limiter le politique. Reconstruction des routes et berges dans la vallée de la Roya post-tempête Alex », Annales de géographie, vol. 754, n° 6, 55–83.
- Loudiyi S., Margétic C., Dumat C., 2022, « Pour des transitions alimentaires ancrées dans les territoires : nouvelles questions et perspectives de recherches », Géocarrefour, vol. 96, n° 3, 1–12.
- Poiret Andréa, « L’essor touristique sur le temps long d’un site aujourd’hui inscrit au patrimoine mondial, le fjord de Geiranger (Norvège) », Géoconfluences, janvier 2024.
Pour aller plus loin
Des lectures d’approfondissement qui éclairent la notion depuis d’autres perspectives disciplinaires
- Brighenti A. M., Kärrholm M., 2020, Animated Lands: Studies in Territoriology. Lincoln, University of Nebraska Press, 252 p.
- Despret V., 2019, Habiter en oiseau. Arles, Actes Sud, 211 p.
- Gonin A., Etelain J., Maniglier P., Brighenti A., 2024, "Terrestrial Territories. From the Globe to Gaia, A new Ground for Territory", Dialogues in Human Geography.
- Maniglier P., 2021, Le philosophe, la Terre et le virus. Bruno Latour expliqué par l’actualité. Paris, Les Liens qui Libèrent, 269 p.
Autres publications citées dans l'article
- Carrère G., Dumat C., Zélem M.-C. (Éd.)., 2019, Dans la fabrique des transitions écologiques. Paris, L’Harmattan, 317 p.
- Talandier Magali, Bouba-Olga Olivier, Vanier Martin, 2022, « Catégories et clivages. La fin de la paix territoriale ? », Multitudes, vol. 86, n° 1, 202–208.
- Torre André, 2015, « Théorie du développement territorial », Géographie, économie, société, vol. 17, n°3, 273–288.
Encore plus de références
- Pour une bibliographie plus complète et actualisée : Gonin Alexis, 2024, « Le territoire est toujours vivant. Une analyse transversale de la littérature sur un concept central de la géographie », Cybergeo : European Journal of Geography.
Mots-clés
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Alexis GONIN
Maître de conférences en géographie à l'Université Paris Nanterre.
Édition et mise en web : Jean-Benoît Bouron
Pour citer cet article :
Alexis Gonin, « Notion en débat. Territoire », Géoconfluences, décembre 2024.
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/a-la-une/notion-a-la-une/notion-en-debat-territoire