Forêt-frontière, parc marche
Le terme de forêt-frontière est classiquement utilisé en histoire pour désigner les espaces boisés dont le maintien s'expliquait principalement par leur rôle physique de séparation entre deux entités politiques plutôt que par des conditions naturelles défavorables au défrichement à des fins agricoles ou d'habitat.
Leur présence actuelle peut aussi s'expliquer par des périmètres de protection de l'environnement décidés par chacun des deux États d'une dyade sur des confins ou des marges, voire des marches, de leur territoire. On peut citer par exemple la forêt de Bialowieża, entre la Pologne et la Biélorussie, ou encore les parcs nationaux forestiers du Gabon situés à la frontière avec les États voisins.
Le concept de parc marche, introduit par Stéphane Ondo Ze (2024), désigne un dispositif de protection environnementale, en particulier un parc national, ayant pour rôle, outre la conservation écologique, la surveillance et la défense de territoires frontaliers soumis à des circulations non désirées, voire à des trafics ou à des formes plus poussées de conflictualités. L'un des critères pour parler d'un parc marche est la militarisation des agents de surveillance du parc.
(ST), 2008, dernière modification (SB, CB et JBB) février 2024, septembre 2024.
Référence citée
- Ondo Ze Stéphane (2024), « Le « parc marche » dans la militarisation de la conservation des éléphants de forêt au Gabon », Géoconfluences, septembre 2024.