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Identité, identité territoriale

Publié le 20/06/2023
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L’identité est le « caractère de deux ou plusieurs êtres identiques » (CNTRL). C’est donc un des fondements de l’appartenance à un groupe et une composante de la territorialité. La notion d'identité renvoie à la fois à ce qui est semblable (similarité à l’intérieur d’un groupe) et à ce qui est distinct (singularité par rapport à autre groupe).

Cette notion a été particulièrement étudiée en psychologie, en science politique (mouvements identitaires, régionalisme…) et en histoire. Les géographes s’en sont emparés de plusieurs manières.

En ce qui concerne la singularité, il n’existe pas deux lieux identiques : tout lieu possède donc sa propre identité, ce qui, dans une perspective classique, a longtemps favorisé le développement des monographies. Pourtant, l’'identité comme similitude renvoie aux processus d'homogénéisation observables dans le monde : les paysages d'entrée des villes, les effets de la métropolisation, etc. À travers des représentations modélisées de l'organisation de l'espace, certains travaux de géographes s'efforcent de dégager des lois de similitude, des configurations reproductibles, transférables : l'organisation des espaces estuariens, le modèle d'organisation de la ville-centre européenne, de la ville nord-américaine, etc.

Mais c’est surtout l’identité en tant que lien à un lieu (identité territoriale), qui est étudiée par les géographes contemporains. Ce sentiment d’identification et d’appartenance à un territoire est à la fois individuel (un attachement au quartier de son enfance, à un lieu de vacances idéalisé…) et collectif, mais qui peut être différent en fonction des groupes sociaux. Par exemple, le géographe Guy Di Méo (1998) a étudié le phénomène en vallée d’Aspe. Il a montré qu’il fallait séparer les sentiments d’appartenance des consciences identitaires en fonction des groupes : ainsi, les habitants anciennement installés privilégient une identité villageoise, au contraire de « néo-Aspois », plus récemment arrivés qui proclament une identité faite d’une appartenance plus globale à la région voire une identité pyrénéenne.

La quête identitaire, souvent réactivée depuis le début du XXIe siècle, passe donc par l'attachement de l'individu, du groupe à son territoire de référence (selon les niveaux d'échelle : le quartier, la ville, la région, l’Etat). C'est une notion qui engage alors le temps long.

Ainsi, au-delà des attachements au passé, l'identité peut aussi se construire autour de projets pour le futur des territoires (territoires de projet, d'innovation…).

(ST), dernière modification (SB et CB) juin 2023.


Références citées
  • Di Méo Guy (1998) Géographie sociale et territoires, Paris : Nathan, coll. « fac », 315 p.
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