Système productif local (SPL)
La notion de système productif local (SPL ou aussi Système local de production) dérive des travaux consacrés aux districts industriels d'A. Marshall (Principes d'économie politique - 1890) et de ses successeurs. Un SPL est une concentration, sur un territoire géographiquement délimité, d'unités productives de type PME-PMI, spécialisées dans un secteur d'activité, autour d'un métier ou d'un type de produit, à la fois concurrentes et complémentaires, appuyées sur des structures d'animation, des dispositifs de formation, en association avec les autres acteurs du territoire. Si elles ont une "communauté de destin", l'intensité des liens entre ces unités est néanmoins variable. De telles logiques territoriales permettent de dégager des économies externes, des économies d'agglomération et, bien souvent, de s'ouvrir plus facilement aux marchés extérieurs, car elles offrent aux entreprises une taille critique suffisante pour envisager le partage de services de tertiaire industriel (R&D, marketing, communication, etc). Il existe différentes variantes de ces formes territoriales de développement économique, la plus commune étant le district industriel.
D'autres dynamiques s'appuient davantage sur l'innovation technologique et scientifique comme les "grappes" technologiques (ou clusters) qui désignent une concentration géographique d’activités relevant d’un même secteur ou d’une même filière, ayant développé des liens de coopération et/ou de complémentarité entre elles. Selon l’économiste américain Michael Porter, cette forme d’organisation du système productif est plus efficace, plus compétitive et donne de ce fait un avantage compétitif aux villes et aux régions dans lesquelles elle se développe. Concrètement, un cluster peut regrouper des centres de recherche publics et/ou privés, des entreprises de tailles variées unies par des intérêts communs : moyens logistiques, brevets de fabrication, veille technologique et stratégies de promotion et d'expansion. Les pouvoirs publics sont associés à des degrés variables.
Leur spécialisation, qui fait la force des SPL, peut être aussi source de fragilité. Certaines situations mono-industrielles peuvent être vulnérables, plus particulièrement touchées par les mécanismes des délocalisations.
Certains de ces territoires ont pu être éligibles à la nouvelle politique des pôles de compétitivité.
(ST) juillet 2005.
Pour compléter
- Antoine Grandclement, « Les pôles de compétitivité : d’une géographie de l’innovation à une géographie de la production », Géoconfluences, décembre 2020.
- Dans le corpus documentaire de ce dossier, "Industrie, recherche et innovation, de nouvelles dynamiques territoriales : pôles de compétitivité, systèmes productifs locaux, bassins et districts industriels."