Théorie de la base économique ou résidentielle
La théorie de la base économique, appelée aussi théorie de la base résidentielle, a été établie conjointement par Magali Talandier (2007) et Laurent Davezies (2008). Elles visent à déterminer le fondement économique des territoires par la circulation des revenus et non par l’emploi. L’idée de ces deux auteurs est que la richesse est souvent comptabilisée, de façon faussée, dans la commune de l’emploi : celle où est situé l’employeur qui verse le revenu. Mais elle est souvent dépensée ailleurs, en particulier en raison des mobilités domicile-travail, y compris entre les espaces ruraux et les espaces urbains.
Magali Talandier et Laurent Davezies définissent quatre bases :
- la base productive dépend des activités économiques du secteur privé
- la base publique repose sur le traitement des fonctionnaires
- la base sanitaire et sociale intègre les remboursements de soin et les aides sociales perçues sur le territoire
- la base résidentielle regroupe les revenus des travailleurs pendulaires, des retraités, du tourisme et des loisirs.
Ces quatre bases sont au fondement de l’économie présentielle, c’est-à-dire la production et la circulation des richesses liée à la simple présence de la population. Elle est particulièrement importante pour les espaces ruraux (Talandier, 2007), la base résidentielle représente 60 % des revenus dans les espaces ruraux français.
Mais on peut aller plus loin. En 2025, la thèse de Marine Préault réactive la théorie de la base économique et s’intéresse plus particulièrement à la base résidentielle à partir du cas de la Dombes, un espace situé dans l’aire d’attraction de Lyon. Elle démontre que l’économie présentielle n’est pas que la captation passive, par les espaces périurbains, des revenus perçus dans la métropole proche. En étudiant la consommation des ménages, cette thèse a montré que les pratiques quotidiennes des périurbains, ancrées dans leur territoires, contribuent à ce que Philippe Vidal et Lionel Rougé (2011) et ont appelé « l’épaississement territorial » du périurbain.
(JBB), novembre 2025.
Références citées
- Davezies Laurent (2008). La République et ses territoires. La circulation invisible des richesses, Éditions du Seuil, coll. « La République des idées », 113 p.
- Préault Marine (2025), Suivre les revenus résidentiels : une approche par la consommation pour saisir l’épaississement territorial des espaces ruraux sous influence métropolitaine, thèse de doctorat en géographie soutenue à l’université de Lyon 3 Jean-Moulin.
- Talandier Magali (2007), Un autre modèle de développement hors mondialisation. Le cas du monde rural français, thèse de doctorat, Créteil - Institut d’Urbanisme de Paris, Université Paris-XII, 379 p. + annexes. Télécharger en PDF.
- Vidal Philippe et Rougé Lionel (2011). Les espaces périurbains habités par le numérique : Le cas de la Normandie. Cerema, Territoires et ville (PDF sur HAL).







