Aires d'attraction des villes
Le zonage en aires d’attraction des villes, utilisé par l’INSEE depuis 2020, est un découpage spatial sur critières statistiques, déterminé par l’étendue de l’influence d’un pôle urbain sur les communes environnantes. Il remplace le zonage en aires urbaines (ZAU), utilisé depuis 1996 et mis à jour en 2010, en ajustant les critères permettant de déterminer la polarisation exercée par une ville : en effet, l’INSEE considère avec ce nouveau zonage que les mobilités pendulaires de 15 % des actifs permettent de déterminer une polarisation. Contrairement au calcul du ZAU, celui-ci n’est pas itératif : une commune qui est polarisée par une commune elle-même polarisée par un pôle urbain n’est pas considérée comme appartenant à son aire d’attraction.
Le pôle urbain n'est plus défini par un seuil de population et d'emplois, mais par un seuil de densité : ce faisant, l'INSEE s'aligne sur la méthodologie des grilles de densité appliquées par Eurostat. Un seuil d'emplois minimum est cependant maintenu pour éviter qu'une commune résidentielle fournissant peu d'emplois soit considérée comme un pôle.
Ce zonage propose quatre catégories d’aires d’attraction des villes en fonction du nombre d’habitants du pôle urbain, les plus petites aires d’attraction étant composées de pôles de moins de 50 000 habitants et de leurs couronnes. Le zonage a été construit par le haut, de manière à ce que la plus grande catégorie d'aires d'attraction corresponde avec la catégorie « cities » des zonages internationaux. D’après ce nouveau découpage, 51 % de la population habite dans des pôles urbains et 43 % dans leurs aires d’attraction, et une personne sur cinq vit dans l’aire d’attraction de Paris.
Si le zonage en aire d’attraction des villes reste fondé sur une approche fonctionnelle du territoire qui repose sur l’identification de pôles urbains et sur la délimitation de leurs aires d’influence en s’appuyant sur les mobilités pendulaires de la population des communes environnantes, cette actualisation du zonage du territoire national par l’INSEE permet de mettre en lumière le dynamisme contrasté des aires d’attraction des villes. Il permet par ailleurs de faire apparaitre l’influence des grandes villes étrangères frontalières en France, dont sept comptent une aire d’attraction sur le territoire métropolitain.
Ce zonage a été critiqué, y compris par ceux qui en louent les améliorations notables par rapport au précédent (Cailly et al., 2020), pour laisser de côté les espaces ruraux, soit ignorés (les 6 % vivant hors du zonage), soit analysés uniquement dans une dépendance à l’urbain (les 43 % de l’aire d’attraction).
(LF et JBB), novembre 2020. Dernières modifications : mars 2021, mars 2023.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Olivier Vassal, « Réconcilier le vécu avec la statistique : une typologie des communes françaises », Géoconfluences, septembre 2024.
- Yves Lavarde, « La Corse, un territoire en archipel ? L'exemple de Bastia et du Cap Corse », Géoconfluences, juillet 2024.
- Jean-Benoît Bouron et Nathalie Reveyaz, « Les aires urbaines en France en classe de troisième : que faire de cet objet géographique aujourd’hui ? », Géoconfluences, avril 2023.
- Olivier Bouba Olga, « Qu’est-ce que le « rural » ? Analyse des zonages de l'Insee en vigueur depuis 2020 », Géoconfluences, mai 2021.
Liens externes
- Définition de l’INSEE, bases et fonds de carte : Base des aires d’attraction des villes 2020.
- Laurent Cailly, Christina d’Alessandro, Guillaume Lacquement, Jacques Lévy, Michel Lussault et al., « La refonte des zonages de l’Insee : réflexions de chercheurs ». Chroniques. Conseil national de l’information statistique, CNIS, 2020, p. 1-6, n° 23, ffhal-02871285f.
- « La fin des aires urbaines en France. L’INSEE propose un zonage en aires d’attraction des villes », brève de novembre 2020.