Vue (angles et points de) et plan
Le point de vue est le lieu à partir duquel on peut voir une étendue, un paysage. Il est donc lié au regard de l’observateur et est en ce sens toujours subjectif. En effet, un paysage est toujours perçu à partir d’un point de vue, qui découvre au regard une étendue qui ne correspond qu'à une partie de l'espace où se situe l'observateur mais forme un ensemble immédiatement perceptible. (Collot, 1986). Il est dans le champ du regard mais comporte ses parts d'ombre, des espaces cachés. Le point de vue de la carte postale laisse soigneusement hors-champ les pylônes, silos ou autres hangars jugés disgracieux.
En fonction du point de vue, la restitution visuelle du paysage, par la photographie ou le croquis, sera différente :
- Dans le cas d'une vue verticale : aplatissement du relief, absence d'échelle des plans mais meilleure vue synoptique et des grandes unités paysagères.
- Dans le cas d'une vue oblique : hiérarchisation des plans mais des effets de rideaux ou de barrière qui peuvent interdire une vue d'ensemble de la région observée.
En fonction des objectifs, on privilégiera l'une ou l'autre des méthodes.
Par rapport à l'observateur et à son point de vue, le plan désigne une surface perpendiculaire à la direction (axe) du regard et de la photographie. Dans ce sens, un plan est un repère spatial : on parle de premier plan, d'arrière-plan. Il peut y avoir une succession de plans distincts dans la profondeur de l'espace (ou du champ).
(ST) 2011, dernières modifications (JBB) : février 2021, mai 2023.
Référence citée
- Michel Collot, L’horizon fabuleux : la poésie moderne et la structure d’horizon, 1986.
Pour compléter
- Marylise Cottet, « Notion en débat : paysage », Géoconfluences, octobre 2019.
- Michel Collot, « Points de vue sur la perception des paysages », L’Espace géographique, 15-3, 1986, p. 211-217.