Les chevaux et la Normandie, géographie d’une filière d’élevage
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Écrire sur le cheval en Normandie, c’est s’inscrire, avec modestie et appréhension, dans le travail incontournable d’un grand géographe français, malheureusement disparu en mars 2019 : Armand Frémont.
Lors d’un colloque organisé en 2014 à Cerisy (Les chevaux. De l’imaginaire universel aux enjeux prospectifs sur les territoires), il se présente comme l’auteur d’une thèse, qui en 1967, portait sur l’élevage en Normandie, « élevage des bovins, pour la viande et le lait au premier chef », mais ne pouvant ignorer « cet élevage prestigieux qu’était l’élevage du cheval […]. Ainsi que le lait et la viande de bœuf, que le lin et la pomme, le cheval fait partie de l’image de la Normandie » (Frémont, 2017).
Comme les bovins, le cheval est en effet profondément ancré dans le territoire normand : il est partout ou presque, dans des « terroirs du cheval » (Frémont, 2017) marqués par la présence de l’herbe ; des lieux lui sont dédiés pour son élevage (haras, fermes), son exploitation (centres équestres, hippodromes), sa reproduction (Haras du Pin ou de Saint-Lô) ou encore sa vente (Deauville). Mais le fait équin, en Normandie, dépasse le seul animal. Il recèle aussi un enjeu social, ce que notait d’ailleurs Armand Frémont, dans sa thèse qui préfigurait ses travaux sur l’espace vécu, au sujet des bovins : « les régions ne valent que par les hommes qui les animent ».
L’espace rural normand n’est pas un espace rural comme un autre, tant il est marqué par la présence ancienne, mais évolutive, et de cet animal.
En quoi la filière équine (définie comme « l’ensemble des acteurs qui évoluent, de près ou de loin, autour du cheval, tous secteurs d’activité confondus », (site Hippolia, 2019) joue-t-elle un rôle important dans l’organisation de l’espace rural normand (et, plus globalement, dans l’ensemble de la Normandie, villes incluses) ? Comment les changements que connaissent la filière mais également l’espace rural affectent-ils l’élevage de chevaux et son inscription dans l’espace normand ?
Pour répondre à ces questions, nous verrons dans un premier temps la place du cheval en Normandie, pour montrer ensuite que cette place relève de temporalités quotidiennes mais aussi exceptionnelles. Dans un dernier temps, nous mettrons en lumière le fait que l’élevage équin normand, marqué par l’innovation et les projets ambitieux, est aussi en proie à des difficultés et des interrogations.
1. La place du cheval en Normandie
L’importance du cheval en Normandie est à la fois numérique, économique, mais aussi sociale, et surtout culturelle et symbolique.
1.1. La première région du cheval en France
Avec ses 115 000 équidés (et plus de 12 000 naissances par an), la Normandie est de loin la plus grande région française pour l’élevage du cheval. Au total, la France compte 1 000 000 équidés (chiffres IFCE – Institut Français du cheval et de l’équitation –, pour l’année 2017), dont 68 % de chevaux de races de selle et poneys, 16 % de races de chevaux de courses et 16 % de chevaux de traits et ânes.
Document 1. L’élevage équin en France et en Normandie en cartes
Ces trois cartes montrent bien la concentration des chevaux, en particulier de sport et de sang en Normandie, et encore plus précisément dans l’ancienne région Basse-Normandie. Avec respectivement 4 200, 3 900 et 2 900 naissances en 2017, le Calvados, l’Orne et la Manche sont les trois départements les plus gros producteurs de chevaux. Le Calvados se démarque comme étant le 1er producteur de Pur-sang, l’Orne est le 1er producteur de Trotteur français et la Manche domine en Selle français. |
En Normandie, les chevaux « sont principalement répartis dans les haras et élevages des trois départements bas-normands de la Manche, de l’Orne et du Calvados, ainsi que dans une moindre mesure dans l’Eure et la Seine-Maritime » (Frémont, 2017).
Cette importance du cheval en Normandie est ancienne et s'inscrit dans l'histoire de la région. Avant la Seconde guerre mondiale, le cheval est partout, dans la campagne comme en ville ou encore dans les ports, pour le transport de marchandises jusqu’aux gares. Après la Seconde guerre mondiale, les chevaux sont un peu plus de 400 000 en Normandie, mais en cinquante ans, ce chiffre tombe à 50 000, du fait du remplacement systématique de l’animal par la machine, comme ce fut le cas d’ailleurs dans le reste de la France. « Alors que l’automobile et le chemin de fer avaient peu à peu, entre 1890 et 1930, remplacé la traction hippomobile pour les transports rapides ou sur les longues distances (…), le cheval de trait a subsisté plus tardivement dans les campagnes (…). En France, le cheptel chevalin déclaré, qui s’était maintenu à 3 millions de têtes jusqu’en 1935, entre à partir de cette date dans un inexorable déclin » (Digard, 2004) même si, comme le montre le document 2, les chiffres remontent à la fin des années 1990.
Document 2. Évolution du nombre de chevaux en France
Source : « La filière équine français à l’horizon 2030, IFCE, d’après J.-P. Digard, 2004 et estimations IFCE-OESC. |
Pour les chevaux de trait, qui constituaient la plus grande partie de l’effectif équin, la chute a été brutale : ils sont passés de 85,5 % de l’effectif national en 1930 à 8,5 % en 1995 (Digard, 2004).
Pour les chevaux de selle, un renouveau (Frémont, 2017) se manifeste dans les années 1980-1990 : c’est l’émergence d’un élevage de prestige, pour les courses, les concours hippiques et les loisirs. Il existait certes depuis longtemps mais prend de l’ampleur. La Normandie accueille sur son territoire l’ensemble des familles de la filière équine (courses de trot et de galop, sports équestres, loisirs). Les chevaux emblématiques de la Normandie sont pour les chevaux de sang : l’Anglo-normand, le Selle français, le Trotteur français et le Pur-sang ; pour les chevaux de trait : le Cob normand et le Percheron. Mais la Normandie est aussi le berceau de races de poneys (le Poney français de selle) et d’ânes (ânes du Cotentin et ânes normands).
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Les raisons qui expliquent l’importance du cheval en Normandie sont nombreuses : le rôle des haras, des hippodromes, de Deauville, de l’aristocratie du XIXe siècle ou des grandes fortunes (comme la famille de Rothschild qui possède le haras de Méautry), la proximité de Paris, mais également les terroirs. Armand Frémont (2017) insiste sur « la qualité de l’environnement et des conditions naturelles » (climat doux et humide, herbages) qui est centrale dans l’élevage des chevaux normands.
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L’importance numérique des chevaux en Normandie se traduit logiquement par le poids économique de la filière équine dans cette région.
1.2. La place économique du cheval en Normandie
« Avec 4 840 éleveurs, 670 centres équestres, 515 entraîneurs, 212 cavaliers professionnels, 190 maréchaux ferrants, 291 entreprises industrielles et de services (fabricants d’aliments, médicaments, équipements, services à destination des chevaux…) les professionnels de la filière équine sont nombreux » (Région Normandie, 2018). Les 6 470 entreprises normandes ayant une activité en lien avec les équidés constituent une filière économique à part entière et génèrent près de 18 000 emplois. Les entreprises de la filière équine normande sont le plus souvent des TPE((TPE est le sigle de Très Petite Entreprise. Selon l’Insee, ce sigle désigne en France des entreprises qui emploient moins de 10 salariés, et dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 2 millions d’euros. Depuis 2008, une autre terminologie est utilisée pour qualifier ces TPE, celle de la micro-entreprise. Une TPE est une micro-entreprise, mais n’entre pas forcément dans le cadre d’un statut de micro-entrepreneur.)).
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Il faut préciser que l’élevage en France est majoritairement composé d’amateurs. En effet, 80 % des éleveurs détiennent une ou deux juments. Pour l’IFCE « est considéré comme éleveur tout propriétaire d’au moins une jument ayant été conduite à la saillie au cours de l’année considérée ». Afin de soutenir le développement économique des entreprises de la filière équine, la région Normandie lance deux fois par an un appel à projets destiné à accompagner le financement de leurs investissements. Les actions pouvant être accompagnées sont des actions de promotion de la filière, d’information auprès des professionnels, de structuration de la commercialisation ou encore de développement à l’international…
1.3. Le cheval, symbole et facteur identitaire de la Normandie
L’importance du cheval en Normandie va au-delà de sa présence dans les espaces ruraux et des chiffres de la filière. En effet, le cheval occupe une place importante dans l’imaginaire régional et dans la pratique quotidienne des habitants.
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La Normandie compte 43 000 licenciés, dont 80 % de femmes, auprès de la Fédération française d’équitation (FFE, qui comptait en 2017 environ 645 000 licenciés au total. Notons cependant qu’il n’est pas indispensable d’être licencié FFE pour pratiquer l’équitation : on compte 2,2 millions de cavaliers en France mais seulement 650 000 licenciés. La Normandie est l’une des régions françaises où le ratio centres équestres / habitants (un pour moins de 5 000 habitants) est le plus élevé, de même que le ratio cavaliers / habitants (14 licenciés pour 1 000 habitants ; source : Académie Delaveau, 2019). La région compte 670 clubs hippiques, et il faut également noter les 42 hippodromes, organisant 254 réunions de courses par an.
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Document 14. Les établissements équestres en France
Document 15. Les hippodromes en France et en Normandie
2. Les temps du cheval en Normandie
« Le cheval est aussi présent beaucoup plus largement que la stricte réalité économique le laisserait croire. Il fait partie de l’image de la Normandie. Il s’inscrit dans la tradition. Il est ancré dans le territoire et dans les esprits, au-delà des seules professions du cheval et des amateurs d’équitation » (Frémont, 2017). Partie intégrante de la société normande, les chevaux ne marquent pas seulement le territoire, ils sont aussi importants dans les temporalités : quotidiennement avec la pratique de l’équitation, le cheval « de travail », l’entraînement des chevaux de course ; occasionnellement avec le tourisme équestre et les courses ; plus exceptionnellement avec les grands évènements équestres.
2.1. Cheval de travail, cheval de loisirs et de tourisme
Le cheval est présent dans de nombreuses villes et villages de Normandie pour le travail. En effet, depuis les années 1990, des municipalités (les derniers chiffres communiqués par la Commission Nationale des Chevaux Territoriaux indiquent 250 communes en 2013) ont choisi de remplacer des machines par des chevaux (soir l’exact opposé du mouvement engendré par la révolution industrielle), avec le rôle pionnier de Saint-Pierre-Sur-Dives (transport scolaire, dès 1993, avec des Percherons). Écologique, économique, facteur de lien social, le cheval de travail, appelé aussi cheval « territorial », car les « employés dans ce domaine sont des agents territoriaux » (Leroy du Cardonnoy et Vial, 2017) est utilisé pour le transport de personnes (Saint-Pierre-Sur-Dives, le Mont-Saint-Michel…), la collecte des déchets, l’entretien des espaces verts (Argentan…), le débardage (Orne, Calvados), la police montée (Caen), l’entretien de zones naturelles sensibles ou encore les travaux agricoles. Ce retour du cheval au travail n’est pas anodin : il renforce l’image « équestre » de la Normandie jusque dans les villes et consolide l’élevage de chevaux de trait dans la région. En 2017, le centre de valorisation du Haras du Pin a été créé pour former les chevaux territoriaux à leurs futures missions, tout en soutenant la filière et en fournissant des débouchés aux éleveurs. Les chevaux sont achetés aux éleveurs, formés puis vendus, le produit de la vente étant conservé par le haras. Actuellement en France, les chevaux territoriaux sont utilisés dans 300 communes, y compris dans des métropoles, comme Grenoble. En avril 2019, Manon Deniau a publié un article dans Reporterre sur le retour du cheval de trait dans les villes bretonnes, avec l’exemple de La Bouëxière, commune où le retour du cheval s’explique par des considérations environnementales et sociales, et par la volonté de trouver un débouché autre que la viande aux races locales de chevaux de trait.
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Les temporalités quotidiennes du cheval sont aussi celles du cheval de loisirs. Comme nous l’avons dit plus haut, la Normandie compte 43 000 licenciés FFE et 670 centres équestres. Elle accueille également de nombreux centres de formation aux métiers du cheval.
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Certains cavaliers pratiquent la compétition. En 2017, la pratique de la compétition concerne plus 161 000 cavaliers, soit plus d’un cavalier sur quatre. La pratique en compétition se répartit entre trois niveaux : le niveau club, qui est le plus dynamique avec 115 000 licenciés ; le niveau amateur, avec 34 000 licenciés ; et le niveau professionnel, avec 3 200 licenciés. Les régions les plus actives en organisation d’épreuves sont l’Île-de-France, la Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes (Source : IFCE, « Les chiffres sur les activités équestres », 2018).
La France est ainsi le premier organisateur mondial de compétitions équestres. En 2017 par exemple, 116 050 concours fédéraux ont eu lieu en France, soit une augmentation de 6 % par rapport à 2016, et une augmentation de 38 % entre 2012 et 2017.
Document 18. De plus en plus de concours fédéraux
Source : REFErences, Réseau économique de la filière équine, 2018. |
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La Normandie est la première région de chevaux de sport avec 40 éleveurs normands dans le Top 100 de CSO (concours de saut d’obstacle) (source SHF, Société hippique française). Elle est d’ailleurs connue pour cela à l’échelle nationale et internationale.
Tous les cavaliers ne font pas de compétition, et ils ne fréquentent d’ailleurs pas tous des centres équestres. Certains font de simples promenades, d’autres, extérieurs ou non à la région, font du tourisme équestre. Selon la FFE, le tourisme équestre compte 2 millions de pratiquants en France, avec 2 500 établissements et associations de cavaliers, 350 centres de tourisme équestre labellisés et 80 000 km de chemins pour cavaliers. La randonnée à cheval redevient à la mode et connait un développement important associé à la démarche des visiteurs en faveur d’un tourisme durable. Certaines régions semblent être privilégiées comme la Corse, pour sa diversité de paysages, ou la Normandie pour le patrimoine, la gastronomie, les haras et les sentiers équestres. La région est connue pour sa culture équine et comme destination équestre, surtout depuis l’Equirando (le plus grand rassemblement équestre européen) en 2012 et les Jeux Équestres Mondiaux en 2014, qui ont permis de développer l’offre équestre et d’accroître la visibilité de la région.
Dans sa thèse soutenue en 2000, Muriel Robert-Gauchet expliquait que le tourisme équestre est vu comme un potentiel de développement régional en Basse-Normandie. Ceci est toujours d’actualité, puisque la région Normandie intègre le développement du tourisme autour du cheval au sein de son schéma interrégional de développement touristique de la Normandie, voté en 2009 par les deux Régions normandes. Le programme d’actions s’est concrétisé sous trois axes :
- le développement de l’offre d’itinéraires de tourisme à cheval,
- le développement de l’offre de tourisme autour du cheval,
- la promotion et mise en tourisme de la destination Normandie à cheval.
Un autre monde du cheval en Normandie vient rythmer la vie de la région : le monde des courses.
2.2. Le poids des courses
La France compte 9 000 propriétaires de chevaux de course (Réseau économique de la filière équine, 2017), avec 28 000 chevaux à l’entrainement et des courses organisées dans 236 hippodromes, dont 42 en Normandie. Les courses représentent plus de 9 milliards d’euros de paris (9,7 milliards en 2018, selon Les Échos, 2019). Les courses de chevaux se scindent en trois catégories : les courses de galop sur plat, les courses de galop avec obstacles et les courses de trotteurs (les plus nombreuses en France et en Basse-Normandie). Les hippodromes normands les plus réputés sont ceux de Cabourg et de Caen pour le trot ; de Deauville-La Touques et Deauville-Clairefontaine pour les courses de galop.
Maxime Julien a étudié, dans sa thèse soutenue en 2018, les « univers et pratiques de la filière hippique en Basse-Normandie ». Il rappelle dès l’introduction que la Basse-Normandie « concentre 22 % des naissances nationales, et près de 46 % des naissances dans le domaine hippique », qu’elle « accueille les épreuves les mieux dotées, aussi bien pour les courses hippiques sur des hippodromes comme ceux de Deauville pour les courses de plat ou de Cabourg pour le trot, mais aussi dans les compétitions équestres ». Elle est aussi le lieu de résidence de cavaliers, d’éleveurs (17 des 20 meilleurs éleveurs de Trotteurs Français sont bas-normands) et d’entraineurs à la réputation internationale, et le berceau de grands champions, dont les plus médiatisés sont « La Trêve, double lauréate du Prix de l’Arc de Triomphe en 2013 et 2014 et Ourasi, considéré comme le plus grand champion au trot du XXe siècle, grâce à ses quatre succès acquis dans le Prix d’Amérique » (Julien, 2018). En France, plus d’un cheval de course (Pur-sang et Trotteur) sur deux est né en Basse-Normandie. Ces chiffres ont été donnés avant la réunification des deux régions normandes en 2016, mais la Haute-Normandie occupe une place relativement mineure dans la filière hippique, si bien que les chiffres donnés pour la Basse-Normandie peuvent être généralisés à toute la Normandie : parmi les 20 meilleurs éleveurs de Trotteurs français, 17 sont normands ; plus d’un cheval de course sur deux est né en Normandie (Dossier de presse Normandie Terre d’Excellence du Cheval, 2016).
Pour les ventes de chevaux, il faut noter ici le rôle majeur de Deauville (« épicentre de la filière »), où les ventes de chevaux, dont la plus connue, celle des yearlings (chevaux d’un an) confèrent à la ville un rayonnement international, et d’Arqana.
Fondée en 2006, Arqana est aujourd’hui la seconde société de ventes de chevaux en Europe, avec 21 % de part de marché((Source : « En dix ans, la maison Arqana est devenue incontournable dans le monde des courses », Les Échos, 2017.)). En 2016, l’entreprise a réalisé 144 millions d’euros de chiffre d’affaires en vendant près de 3 500 chevaux de galop et de trot (dont le plus cher pour 1,9 million d’euros).
Document 19. Vente de chevaux à Deauville
Cliché © Sandrine Boyer Engel / Deauville. |
Plusieurs ventes sont organisées dans l’année, avec des chevaux de courses mais également de sport (mai : les chevaux de deux ans déjà pré-entrainés ; septembre : les pur-sang arabe ; décembre : les poulains de l’année et les juments pour la reproduction).
Document 20. Le prix de vente des chevaux aux enchères
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Les courses structurent donc l’espace rural normand (et plus précisément bas-normand). L’élevage et l’entrainement des chevaux relèvent du quotidien, tandis que les courses sont des temps forts, de même que les ventes de chevaux. Il faut enfin noter le poids plus exceptionnel de grands évènements équestres, avec ici le rôle des Jeux équestres mondiaux de 2014, accueillis en Basse-Normandie.
2.3. Les grands évènements équestres
« La réception des Jeux équestres mondiaux en 2014, principal évènement mondial dans ce domaine qui se tient tous les quatre ans, fait figure de reconnaissance internationale de la région dans le monde du cheval » (Julien, 2018).
Les Jeux équestres mondiaux 2014 ont eu lieu entre fin août et début septembre, réunissant 984 athlètes et 1 243 chevaux. Les épreuves (saut d’obstacles, concours complet, dressage, attelage, endurance, reining – discipline de dressage, faisant partie de la compétition d’équitation western –, dressage para-équestre, voltige ; plus le horseball et le polo en démonstration) ont eu lieu dans différents sites (Caen : stade Michel d’Ornano, Parc des expositions, Zénith, hippodrome de la prairie ; à proximité du Mont-Saint-Michel, au Haras du Pin, à Saint-Lô ou encore à Deauville). L’IFCE, l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) et le CDES (Centre de Droit et d’Économie du Sport) de Limoges ont mené́ une étude d’impact économique, social et environnemental des Jeux et du projet territorial qui leur est associé (CDES, IFCR, et INRA, 2015). Les retombées économiques de l’évènement sont estimées à 102 millions d’euros, dont 55 pour l’agglomération de Caen, sachant que les dépenses ont été de plus de 81 millions d’euros.
Les Jeux ont été accompagnés d’un projet territorial pour transformer une activité économique ponctuelle en une dynamique à long terme pour le territoire (Avril, 2017). Dès 2009, une organisation en deux parties avait été mise en place : le comité d’organisation (Groupement d’intérêt public en charge des Jeux) et le collectif du projet territorial (cellule inter-collectivités coordonnée par la Région Basse-Normandie). Les réalisations ont été nombreuses : village des Jeux (2000 m²) réunissant tous les acteurs autour d’un discours construit sur les atouts de la Normandie, première édition du Normandy Horse Trade Fair (« salon du cheval normand », selon Luc Avril). Les retombées des Jeux sont espérées pour les 15 années suivant l’évènement, d’où la définition de 18 grands projets, comme par exemple la redéfinition et la relance des projets des Haras du Pin et de Saint-Lô ; le lancement de la fondation Hippolia dédiée à la recherche pour la santé équine ; la mise en place d’une stratégie de commercialisation à l’international ; la structuration de l’activité touristique pour faire de la Normandie l’une des premières destinations mondiales du tourisme équestre ou encore la création d’un centre national de ressources pour le retour du cheval de travail en ville (Avril, 2017).
D’autres grands évènements équestres ont une périodicité plus régulière que les Jeux équestres mondiaux. En effet, la Région Normandie apporte chaque année son soutien à l’organisation d’une quinzaine de grands évènements équestres internationaux, classés trois étoiles par la Fédération équestre internationale. Dans le prolongement des Jeux équestres mondiaux, ces évènements sont notamment implantés sur les principaux sites équestres de la région : Haras National du Pin, Pôle International du Cheval à Deauville et Pôle Hippique de Saint-Lô, et représentent plusieurs disciplines : concours complet, saut d’obstacles, dressage, para-dressage, horseball, ou encore endurance. La Région a également noué un partenariat avec le Comité Régional d’Équitation de Normandie (COREN) et le Conseil des Chevaux afin de coordonner ces grands évènements.
Le cheval structure donc l’espace rural normand, spatialement et temporellement, mais des interrogations existent, comme en témoigne la conclusion du texte d’Armand Frémont au colloque de Cerisy : « Même si la Normandie reste, encore aujourd’hui, la première région d’élevage équin en France, l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) s’est interrogé sur son avenir. Quelle en sera l’évolution ? Nul doute que les infrastructures, la société dans son ensemble, devront évoluer. Il faudra passer de la tradition à des recherches modernes, du cheval d’aujourd’hui sans doute à un autre cheval. La proximité de Paris et des grandes villes de la basse vallée de la Seine, avec leurs laboratoires et leurs clientèles, sont des facteurs déterminants dans les évolutions en cours » (Frémont, 2017).
3. Un élevage équin entre traditions, difficultés et innovation
Ces évolutions en cours sont multiples : transformation de la mission et du statut des Haras nationaux ; évolutions de la filière, des élevages ou encore de la surface agricole utile ; renforcement du rôle de la Région.
3.1. La redéfinition du rôle des Haras et la création de l’IFCE
La Normandie abrite deux Haras nationaux (même s’il est aujourd’hui impropre de les appeler ainsi, comme la suite du texte va l’expliquer) : le premier est le Haras du Pin, surnommé le « Versailles du cheval ». C’est le plus ancien des haras nationaux. Géré par la Région, le département de l’Orne et l’État, il a le statut d’établissement public administratif depuis 2016 (EPA). C’est le lieu d’accueil de manifestations et compétitions équestres, de formation aux différents métiers de l’équitation, de la sellerie, de l’attelage, en reproduction (Jumenterie, gérée, ainsi que l’Ecole, par l’IFCE - la Jumenterie permet des recherches génétiques sur la reproduction des chevaux, avec des naissances suite à des transferts d’embryon par exemple). Il accueille entre autres un Centre de Valorisation du Percheron.
Document 26. Le Haras du Pin
Le Haras du Pin vu du ciel. Cliché © CRBN, 2012. |
Le Haras national est désormais un établissement public administratif, 2018. Cliché © Jean Chevret. |
Il accueille de nombreuses compétitions. Cliché © Jean Chevret, 2014. |
Le Haras accueille également le Centre de Valorisation du Percheron. Cliché © Jean Chevret, 2012. |
Le second haras normand est celui de Saint-Lô, qui fait partie depuis 2014 du Pôle hippique de Saint-Lô, avec le Centre de promotion de l’élevage((Le haras de Saint-Lô a été touché par un incendie en juillet 2019. Malgré les dégâts importants, le Normandie Horse Show du mois d’août a été maintenu)). Les missions de ce pôle sont vastes : « Manifestations et actions innovantes au service de la filière équine et de ses professionnels, organisation de concours équestres sur le site, gestion des activités du centre équestre afin de positionner la Normandie comme région de référence au plan sportif équestre, mise en valeur du patrimoine historique via une diversification des activités » (Pôle Hippique de Saint-Lô, site consulté en 2019).
Comme nous le devinons avec ces deux exemples normands, les Haras nationaux ont vu leurs rôles et leurs statuts évoluer ces dernières années en France, créant beaucoup d’interrogations dans la filière équine.
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La redéfinition du rôle des Haras et la création de l’IFCE ont beaucoup inquiété le monde du cheval français, en raison de la reconversion d’agents des Haras, de la fin de l’étalonnage public, des ventes de haras ou encore de la réorientation des missions vers la formation. La revue Jours de Cheval par exemple, publie en 2013 un article sur « Les Haras nationaux : la fin d’une longue histoire » dans lequel on peut lire : « la fin historique des Haras va poser à terme de vrais problèmes : il est illusoire de croire que les petits éleveurs sont prêts à payer le prix fort pour un étalon, et ils préféreront arrêter. Les politiques risquent de se rendre compte un peu tard que les Haras étaient partie intégrante de l’aménagement du territoire ». En 2016, la Cour des Comptes a demandé la suppression de l’IFCE (45 millions d’euros de subventions annuelles). Au final, l’IFCE ne doit garder que trois sites en propriété : Saumur (Maine-et-Loire), où se trouvent son siège et le Cadre Noir ; Pompadour (Corrèze) et Uzès (Gard).
Or d’autres sources d’inquiétude existent.
3.2. Les inquiétudes de la filière équine normande
Dans les actes du colloque de Cerisy, Les chevaux. De l’imaginaire universel aux enjeux prospectifs sur les territoires, se trouve un texte, écrit par François Dufour, alors conseiller régional de Basse-Normandie, élu dans le département de la Manche et vice-président du conseil régional de Basse-Normandie, en charge de l’agriculture. Il se présente comme un éleveur, un élu, qui « représente la Région au conseil d’administration de la société d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER) et se dit inquiet « qu’il s’agisse du temps perdu avec l’évolution du statut de l’Institut français du cheval et de l’équitation pour définir un projet d’avenir, de l’abondance des chevaux dans le territoire ou de la difficulté à trouver des créneaux de commercialisation » (François Dufour, 2017). Son intervention met en lumières de nombreux défis, auxquels la filière équine est d’ores et déjà confrontée :
- La concentration des élevages, le vieillissement des petits éleveurs (moyenne d’âge de 65-70 ans sur les concours de foals((Un poulain est appelé « foal » du jour de sa naissance au 1er janvier suivant. Il est appelé « yearling » du 1er janvier qui suit sa naissance au 1er janvier de l’année suivante.)). Un document daté de 2007 (Typologie des éleveurs de chevaux de Basse-Normandie, Réseau économique de la filière équine) montrait déjà des chiffres inquiétants : Deux éleveurs sur cinq sont retraités. La proportion est encore plus forte dans le trot et le trait puisque cela concerne la moitié des éleveurs. En revanche, il y a peu de retraités parmi les éleveurs de Pur Sang. Plus de la moitié des élevages ont plus de 15 ans d’activité et seulement un sur cinq est issu de la reprise d’un élevage antérieur. Trois éleveurs sur cinq ont plus de 50 ans et, parmi eux, seulement 15 % ont envisagé leur succession.
- Les questions éthiques qui se posent, et en particulier celle de la génétique.
- La formation des éleveurs à poursuivre, pour les aspects financiers certes, mais aussi « en ce qui concerne la construction d’élevages et d’éleveurs préservant cette génétique ».
- La question centrale du maintien des prairies : « 220 000 hectares de prairies sont consommés chaque année par les chevaux, ce qui assure à la fois un bien-être et une bonne santé à ces chevaux (…). Contrairement au hors-sol, il s’agit d’un élevage attaché à un sol, à un terroir. Il est essentiel de maintenir toutes ces prairies, en zones humides ou en zones plus sèches, qui font de la Basse-Normandie une référence » (Dufour, 2017). Or, « l’avancée des céréales est une grande source d’inquiétude dans la région ». F. Dufour cite des chiffres de 2012 : la région perd 22 sièges d’exploitation par semaine. Les reprises parcellaires font que les morceaux d’exploitation sont alors souvent cultivés en céréales pour nourrir les vaches.
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Dans la suite de son texte, François Dufour insiste sur le rôle de la Région, qui depuis 2014 est autorisée à gérer les fonds européens.
3.3. Le rôle central de la région Normandie
« La France a fait le choix de mettre un budget d’un milliard d’euros sur le second pilier de la PAC, et la Région étant aujourd’hui l’autorité de gestion des fonds européens, nous sommes, en Basse-Normandie, dotés d’un bon budget. Alors qu’entre 2007 et 2013 nous disposions de 135 millions d’euros, pour le développement rural et le soutien aux exploitations agricoles, nous sommes dotés pour 2014-2020, d’un budget de 308 millions » (Dufour, 2017). La Région distribue donc les fonds européens, mais pas seulement. Ainsi, en novembre 2017, le conseil régional de Normandie a adopté une nouvelle politique régionale en faveur de la filière équine (7,5 millions d’euros par an, sans toutefois indiquer la durée prévue), avec dix priorités, répondant à des enjeux d’excellence et d’attractivité pour faire de la Normandie « la terre du cheval par excellence » (région Normandie, 2017).
Document 30. Enjeux et priorités de la politique régionale de développement de la filière équine
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La Région soutient également le pôle de compétitivité Hippolia (la Normandie possède cinq centres de recherche équine de renommée internationale), qui a pour mission d’accroitre la compétitivité des entreprises connexes de la filière équine (fabricants d’aliments, de médicaments, d’équipements pour le cheval ou le cavalier…) en particulier en augmentant leur capacité à innover, à travailler en partenariat et à développer leurs ventes à l’international. Hippolia a été créé en 2005. Il fait partie du réseau des 70 pôles de compétitivité((Ils ne sont plus que 56 en 2020.)) labellisés par l’État français cette année-là, mais il est l’unique pôle de compétitivité dédié à la filière équine. Il regroupe les acteurs qui souhaitent contribuer par l’innovation au renforcement de la compétitivité de la filière dans son ensemble et réunit plus de 200 membres (entreprises industrielles et de services, centres de recherche et / ou de formation, organismes autres de la filière équine). Les entreprises dites « connexes » travaillent en collaboration avec les organismes de recherche et de formation pour proposer des services et des produits innovants dans les domaines suivants : santé, hygiène et soins ; alimentation ; équipement du cheval ; équipement du cavalier ; infrastructure ou encore transport.
Document 31. Un exemple d’entreprise soutenue par le pôle Hippolia, 2017
Lancée en 2016, la start-up Seaver est spécialisée dans la conception et la fabrication d’objets et équipements connectés pour chevaux (exemple : sangle connectée adaptée à tous les types de sangle, liée à une application mobile pour avoir un flux continu d’informations en temps réel pendant une séance). Ces équipements permettent de mesurer la performance et la santé du cheval ainsi que de sa condition physique à long terme. Cliché © Olivier Houdart-Dollar / SEAVER. |
De nombreux projets ont été portés par Hippolia depuis sa création (141 projets, avec 7,5 millions d’euros d’investissements et 250 partenaires). Parmi ces réalisations, on peut noter (source : site d’Hippolia, consulté en 2019) :
- Equi-ressources : fondée en 2007, c’est l’agence nationale de l’emploi et de la formation dans la filière équine. Cette structure publique / privée est issue d’un partenariat entre le Pôle de compétitivité filière équine Hippolia, Pôle emploi, le Conseil Régional de Basse-Normandie et l’IFCE. Les principales missions d’équi-ressources sont : la gestion des offres et des demandes d’emploi et de stage, l’information et l’orientation sur les métiers et les formations, la réalisation d’études et d’enquêtes sur le marché du travail équin.
- le MESB (Mastère Sciences et Management de la filière équine), lancé en 2008 et issu d’une collaboration entre AgroSup Dijon, l’Université de Caen, l’Université du Kentucky et le Pôle Hippolia. Il s’agit de l’unique mastère spécialisé dans la filière équine.
- La plateforme Hippolia (mise à disposition d’infrastructures de recherche de très haut niveau) notamment sur les sites de Goustranville avec les équipes du Laboratoire de pathologie équine de l’ANSES Dozulé et de l’EnVa-Cirale((ANSES : Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail ; EnVa : École Nationale Vétérinaire d'Alfort ; Cirale : centre d'imagerie et de recherche sur les affections locomotrices équines.)) et Saint-Contest avec le laboratoire Labéo Frank Duncombe.
Document 32. Le Centre d’Imagerie et de Recherche sur les Affections Locomotrices Équines à Goustrainville
Créé en 1999 par la région Basse-Normandie, le Centre d’Imagerie et de Recherche sur les Affections Locomotrices Équines (CIRALE) est devenu un centre de référence mondialement reconnu pour l’étude de la pathologie ostéo-articulaire et musculo-tendineuse du cheval. Dans le souci d’améliorer le suivi sportif des chevaux et d’investiguer les causes de contre-performance, une unité de médecine sportive a été inaugurée en 2008. Le site a une triple vocation : diagnostic (des chevaux de toutes les disciplines, référés par leur vétérinaire, sont examinés quotidiennement dans le cadre des consultations spécialisées pour troubles locomoteurs et médecine sportive) ; enseignement (rattaché à l’École vétérinaire d’Alfort, le CIRALE dispense une formation universitaire et post-universitaire, nationale et internationale) ; recherches (plusieurs programmes de recherche, dont l’objectif est d’améliorer le diagnostic, le traitement et la prévention des affections locomotrices et médicales qui limitent les performances des chevaux, sont menés sur le site). Ci-dessus : cliché © CIRALE, 2018. À droite : cliché © Olivier Houdart-Dollar / CIRALE, 2017 |
Il faut enfin noter le rôle d’un dernier acteur, le Conseil des chevaux de Normandie (premier Conseil des chevaux créé en France). Il a un rôle d’interface entre les professionnels (définition de la stratégie, accompagnement du développement économique de la filière, porteur de projets, représentation du monde du cheval dans les instances comme la SAFER) et les institutions publiques et privées. Il a également une mission d’information auprès du grand public (actualités en lien avec la filière équine, dates d’évènements équestres, les chiffres de la filière, annuaire des professionnels du cheval).
De nombreux acteurs structurent la filière équine normande et soutiennent son développement, mais des inquiétudes demeurent, du fait de l’évolution de l’espace rural normand d’une part (mitage, transformation de prairies en champs de céréales) et de la filière elle-même d’autre part (concentration des élevages, vieillissement des éleveurs).
Document 33. Les espaces du cheval en Normandie
Conclusion
Même s’il n’est pas l’animal le plus élevé en Normandie (il y a par exemple plus de vaches que d’habitants dans la Manche et l’Orne), le cheval y occupe une place particulière, à la fois dans les espaces ruraux, les emplois, certaines villes, et plus globalement dans la société. La filière équine, de la naissance à la vente des chevaux, en passant par les courses, le pôle de compétitivité Hippolia, les centres équestres, les métiers directement ou indirectement liés aux chevaux, etc., structure fortement une grande partie de la Normandie (et encore plus l’ancienne région Basse-Normandie). De nombreux acteurs, à différentes échelles, agissent pour pérenniser la filière, la soutenir, la développer encore.
Cependant, des évolutions plus ou moins anciennes et brutales (baisse de la STH, redéfinition du statut et du rôle des Haras nationaux, concurrence d’autres pays producteurs de chevaux, baisse des ventes de chevaux et de poneys en France ou encore évolution de la législation concernant le PMU, grand financeur de la filière équine française) sont sources d’inquiétude et de transformations à la fois de l’espace rural normand et de la filière. Les quatre scénarios possibles pour l’évolution de la filière équine en 2030((https://www.ifce.fr/wp-content/uploads/2015/09/INS_Resultats_prospective_2030.pdf)) montrent un éventail de possibles assez large, et donc la probabilité de nouvelles évolutions.
Bibliographie
Références citées
- Avril Luc, 2017. « Le projet territorial associé aux Jeux équestres modiaux FEI Alltech 2014 en Normandie : “l’élan des Jeux” », in Leroy du Cardonnoy Éric et Vial Céline, Les chevaux. De l’imaginaire universel aux enjeux prospectifs sur les territoires, Caen, Presses Universitaires de Caen, p. 269-274.
- Deniau Manon, « Le cheval de trait est de retour dans les villes bretonnes », Reporterre, 24 avril 2019.
- Digard Jean-Pierre, 2004. Une histoire du cheval. Art, techniques, société, Arles, Actes Sud, 232 p.
- Digard Jean-Pierre, 1994. Le cheval, force de l’homme, Paris, Gallimard, 160 p.
- Dufour François, 2017. « Le cheval, un enjeu de développement territorial pour la Basse-Normandie », in Leroy du Cardonnoy Éric et Vial Céline, Les chevaux. De l’imaginaire universel aux enjeux prospectifs sur les territoires, Caen, Presses Universitaires de Caen, p. 251-256.
- Dugast Jean-Léo, 2018. « Le cheval territorial au service de l’innovation technologique », Sabots, 2018, n° 83.
- CDES, IFCE et INRA, Impacts économiques des Jeux Équestres Mondiaux FEI Alltech 2014, 2015.
- Frémont Armand, 2017. « Le cheval en Normandie », in Leroy du Cardonnoy Éric et Vial Céline, Les chevaux. De l’imaginaire universel aux enjeux prospectifs sur les territoires, Caen, Presses Universitaires de Caen, p. 245-250.
- Julien Maxime, 2018. Univers et pratiques de la filière hippique en Basse-Normandie : une approche géographique, Thèse soutenue à Caen, sous la direction de Philippe Madeline, 610 p. [pdf].
- Robert-Gauchet Muriel, 2000. Le cheval, un potentiel de développement régional : l'exemple du tourisme équestre en Basse-Normandie, Thèse soutenue à Caen, sous la direction de Roger Calmès, 533 p.
Pour aller plus loin
- Linot Olivier, 2017. « La Commission des chevaux territoriaux en France. De l’innovation à la réalité », in Leroy du Cardonnoy Éric et Vial Céline, Les chevaux. De l’imaginaire universel aux enjeux prospectifs sur les territoires, Caen, Presses Universitaires de Caen, p. 161-171.
- Martin-Rosset William et Cadoré Jean-Luc, 2017. « Les enjeux de la recherche en sciences équines en France », in Leroy du Cardonnoy Éric et Vial Céline, Les chevaux. De l’imaginaire universel aux enjeux prospectifs sur les territoires, Caen, Presses Universitaires de Caen, p. 287-306.
- Piekalkiewicz Janusz, 1986. Chevaux et cavaliers de la Seconde guerre mondiale. Paris, Maloine, 294 p.
- Roche Daniel, 2008. La culture équestre de l’Occident XVIe-XIXe siècle. L’ombre du cheval. Tome I. Le cheval moteur, Paris, Fayard, 479 p.
- Roche Daniel, 2011. La culture équestre de l’Occident XVIe-XIXe siècle. L’ombre du cheval. Tome II. La gloire et la puissance, Paris, Fayard, 493 p.
- Roche Daniel, 2015. La culture équestre de l’Occident XVIe-XIXe siècle. L’ombre du cheval. Tome III. Connaissance et passion, Paris, Fayard, 489 p.
Sitographie
- Conseil des Chevaux de Normandie : http://chevaux-normandie.com
- IFCE
- Équipédia (IFCE)
- Equi-ressources
- Filière équine en région Normandie : https://www.normandie.fr/la-normandie-equine
- Hippolia
- La filière équine en 2030 : https://www.ifce.fr/wp-content/uploads/2015/09/INS_Resultats_prospective_2030.pdf
- Pôle Hippique de Saint-Lô
- Sportsdenature.gouv.fr
Géoconfluences remercie toutes les personnes et institutions ayant autorisée l'auteure à reproduire leurs photographies : Béatrice Augier ; Delphine Barré Lerouxel ; Sandrine Boyer Engel ; Calvados Tourisme ; Jean Chevret ; CIRALE ; CRBN ; ville de Deauville ; Olivier Houdart-Dollar ; Fatrice Le Bris ; IFCE ; Naiade Plante ; Stéphanie Pouteau-Debris / VGO ; SEAVER.
Maie GÉRARDOT
Agrégée de géographie, docteur en géographie et aménagement, professeur en CPGE, lycée Georges de la Tour, Metz
Mise en web : Jean-Benoît Bouron
Pour citer cet article :Maie Gérardot, « Les chevaux et la Normandie, géographie d’une filière d’élevage », Géoconfluences, février 2020. |
Pour citer cet article :
Maie Gérardot, « Les chevaux et la Normandie, géographie d’une filière d’élevage », Géoconfluences, février 2020.
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-regionaux/france-espaces-ruraux-periurbains/articles-scientifiques/elevage-cheval-normandie