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Élevage

Publié le 20/03/2024
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L’élevage est le versant de l’agriculture orienté vers la production animale. Au sens strict, l’élevage est distinct de l’agriculture, laquelle désigne les productions végétales. Au sens large, l’agriculture contient l’élevage. Le suffixe –culture sert d’ailleurs à désigner les différents types d’élevage, de la conchyliculture (coquillages), qui inclue la mytiliculture (moules) et l’ostréiculture (huîtres), à l’apiculture (abeilles) en passant par l’héliciculture (escargots). L’aquaculture désigne tout élevage d’espèces aquatique, y compris les poissons (pisciculture).

Historiquement, agriculture et élevage sont liés : si la domestication du chien (–15 000 ou – 20 000, voire – 40 000) se produit avant celle des plantes et des autres animaux, la « révolution néolithique » voit se produire au même moment la domestication des plantes et d’autres animaux que le chien : équidés, porcins, bovins, ovins. L’agriculture est nécessaire pour nourrir les animaux dans le cadre de l’élevage sédentaire, tandis que le nomadisme et le pastoralisme peut entretenir de grands troupeaux sans agriculture. L’association étroite entre élevage et agriculture reste valable aujourd’hui en de nombreuses régions du monde.

Les types d'élevage dans le monde

Les types d'élevage dans le monde

D'après Steinfeld, H & Wassenaar, Tom & Jutzi, S. (2006). "Livestock production systems in developing countries: Status, drivers, trends". Revue scientifique et technique (International Office of Epizootics). 25. 505-16. >>> Voir aussi la carte : les types d'agriculture dans le monde.

 

Comme l’agriculture, l’élevage n’a pas seulement une visée alimentaire. De nombreux produits de l’élevage avaient, ou ont encore, d’autres usages : habillement (cuir, laine des ovins ou des camélidés, fourrure des chiens viverrins et visons élevés aujourd’hui en Chine), graissage, artisanat en os ou en ivoire… Surtout, la force de travail des animaux est utilisée pour le trait, la course, la somme, le bât, etc. Elle a été remplacée par des machines dans l’économie industrielle. Toutefois, le travail animal est loin d’avoir disparu à l’échelle mondiale : police montée, courses hippiques, éléphants de travail, combats de coqs ou de chien... Les escargots, élevés d’abord pour leur chair en France, ont trouvé un nouveau débouché pour leur bave dans l’industrie cosmétique qui utilise ses propriétés cicatrisantes.

La finalité alimentaire concerne toutefois l’immense majorité des animaux d’élevage. L’industrialisation du secteur a provoqué l’essor de concentration animales jamais atteintes dans l’histoire de l’humanité, à tel point qu’à l’échelle mondiale, la biomasse des espèces domestiques représente 58 % de la biomasse totale des mammifères (contre 2 % pour la faune sauvage terrestre et 4 % pour les mammifères marins). Les formes extrêmes de concentration sont atteintes dans les feed lots (lots de nourrissage), les élevages hors-sol et les mégafermes, controversées en Europe mais banals dans les pays émergents d’Asie.

Le coût environnemental de l’industrialisation de l’élevage est exorbitant : démultiplication de la consommation d’eau et de végétaux (accentuant la déforestation et la destruction des habitats écologiques), émissions de gaz à effet de serre (en France, l’élevage en émet plus que le secteur des transports), perte de biodiversité génétique en raison de la réduction de la variété des espèces élevées. Cette perte de variété génétique, associée à la concentration des animaux en cheptels toujours plus nombreux, entraîne une plus grande exposition aux zoonoses qui peuvent devenir des épizooties voire, en cas de transmission à l’Homme, des épidémies, comme celle de SARS-cov-2 ayant entraîné la pandémie de covid 19. La biosécurité, science émergente, est ainsi appelée à devenir la norme dans l’élevage de demain.

(JBB) avril 2023.


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