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Flux

Publié le 02/02/2024
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On appelle flux l’écoulement, le transfert, d’une certaine quantité (de personnes, de véhicules, d’informations, de marchandises…), transportés en suivant un axe, lequel peut faire partie d’un réseau. La différenciation spatiale engendre nécessairement des flux entre des espaces complémentaires. Mais si les flux sont révélateurs de différenciations spatiales, ils sont aussi facteurs de leur apparition ou de leur maintien. 

Françoise Bahoken (2016) distingue le flux du mouvement : le flux est un déplacement d'un point A à un point B qui s'astreint de la contrainte spatiale ; c'est une quantité, qu'on représente par une ligne géométrique sur la carte. Le mouvement, lui, est situé dans l'espace euclidien. Représenter les mouvements sur une carte suppose de respecter l'itinéraire suivi.

Pour mesurer les flux, il faut tenir compte de la quantité transportée et de la distance franchie : passagers/km ou tonnes/km. Lorsque l'on rapporte cette quantité à une unité de temps, on obtient un débit : mégabits/seconde ou bauds/seconde pour les télécommunications informatiques, Unité Véhicule Particulier (UVP) par heure pour le trafic routier. Cependant, en sciences humaines et sociales, tous les flux ne peuvent pas être rapportés à une distance et être exprimés sous la forme d'un débit.

La géographie des flux peut être expliquée et représentée par des modèles gravitairesplus particulièrement pertinents pour les flux de personnes.

Plus le réseau est performant (transport rapide et bon marché), plus les flux sont importants : le trafic induit est alors généré directement par les infrastructures. Ainsi, des flux de travailleurs qualifiés sont générés par les gares TGV ou les aéroports. Par ailleurs, la concentration et l'interconnexion des infrastructures sur un axe ou dans un lieu donné a des effets cumulatifs sur les flux : plus on perfectionne un réseau, plus le trafic y est dense. Aussi, une nouvelle infrastructure risque de ne fluidifier la circulation que pour une durée limitée, car elle sera victime de son succès (« effet siphon » ou paradoxe de Braess).

L'organisation post-fordiste de la production repose, en partie, sur la pratique des flux tendus permettant de livrer le produit en juste-à-temps (JAT ou Just-in-time – JIT). Le juste-à-temps consiste à s'approvisionner au jour près, la demande une fois connue, puis à produire et à livrer dans les délais les plus brefs possibles. Ainsi les stocks sont réduits. De telles organisations logistiques reposent aussi sur une grande flexibilité dans l'organisation du travail.

La mobilité et l'instantanéité sont, de nos jours, tout particulièrement l'apanage de biens immatériels tels que les flux financiers ou les flux d'information. Longtemps, la circulation des flux d'information supposait le déplacement d'un bien ou d'une personne. Les révolutions technologiques dans les domaines des télécommunications et de l'informatique ont largement dématérialisé cette circulation : des « autoroutes de l'information » assurent la transmission immédiate de grandes quantités de données de toute nature d'un point à l'autre de la planète. Et, si la vitesse et l'instantanéité sont les qualités recherchés de ces réseaux, le haut débit l'est également.

(ST), 2004. Mises à jour : (JBB) mars 2017, décembre 2023


Références citées
Pour compléter avec Géoconfluences
Pour aller plus loin
  • Françoise Bahoken, Claude Grasland, Christine Zanin, 2016. « D'une cartographie de flux à une cartographie du mouvement, Aspects sémiologiques ». Cartes & Géomatique, la revue du Comité français de cartographie, n° 229-230 : « La sémiologie dans tous les sens », p. 65-74.
  • Jean-Marc Offner, « Flux », in : Jacques Lévy et Michel Lussault (dir.), Dictionnaire de la géographie et de l'espace des sociétés, Belin, Paris, 2013, p. 398-400 (p. 367-368 dans l'éd. de 2003).
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