Télécommunications et technologies de l'information et de communication (TIC)
Les télécommunications, étymologiquement « communication à distance », recouvrent les situations de communication immatérielle et distante, excluant ainsi la communication présentielle. À la différence des transports, elles ne supposent pas de déplacement matériel autre que celui des ondes électro-magnétiques. Les télécommunications peuvent, de nos jours, être multisensorielles (images, sons, textes) et multimédias.
Le croisement des télécommunications et de l'informatique a permis l'essor des technologies de l'information et de communication (TIC) (il n’y a plus lieu aujourd’hui de les qualifier de « nouvelles ») dont les effets dans l'organisation spatiale des sociétés se traduisent par l'essor du télétravail (travail à distance), les délocalisations d'activités de service (centres d'appels, télémédecine…) et les téléservices, le processus de filialisation des sociétés transnationales, etc. De nouvelles formes de mobilités et de localisations sont ainsi produites.
Dans la sphère industrielle, internet, les réseaux d’entreprises intranets et extranets ou encore les réseaux de télécommunication privatifs (virtual private network), permettent le travail collaboratif à distance, la délocalisation d’activités de type back office, l’externalisation de tâches de gestion (infogérance) et ils facilitent l’implantation de filiales à l’échelle internationale.
L'ère des TIC et du temps réel, de l'immédiateté, est celle de la ville globale ou du « village global » (Mac Luhan) et de la mondialisation (ou globalisation).
La généralisation de la diffusion des TIC a conduit les géographes au tournant des années 2000 à s’interroger sur une possible ère d'indifférenciation et de neutralité spatiales, d'isotropie généralisée. Elle les conduit en effet à revisiter des notions telles que celles de distances, de réseaux, de territorialité, de mobilité et les amène à s’interroger sur l'impact des réseaux de télécommunications sur les phénomènes de concentration des hommes et des activités, sur leurs circulations, sur la localisation des entreprises et de la main d'œuvre. Ces technologies ont créé les conditions d'une plus grande mobilité humaine, de formes différentes d'interactivité et de nomadisme, une flexibilité accrue des entreprises et du travail. Il s'agit de moins en moins de parcourir une distance mais de contrôler et d'agir à distance. Le cyberespace et ses enjeux géopolitiques sont par ailleurs devenus un terrain privilégié d’étude géographique.
(ST), 2005. Dernière modification (LF) en décembre 2020.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Jean-Benoît Bouron, « La course à l'espace extra-atmosphérique entre défis scientifiques, compétition économique et rivalités de puissance », Géoconfluences, septembre 2024.
- Jean-François Perrat, « Notions en débat. Le virtuel et le réel dans la géographie numérique », Géoconfluences, 2020.
- Veille sur Géoconfluences, « Géopolitique de l’espace cybernétique : approches géographiques », 2015.
- Sylviane Tabarly, « Archive. Technologies de l'information et de communication : quels effets sur les territoires ? », Géoconfluences, 2005.
Liens externes
- Frédéric Lasserre, « Internet, la fin de la géographie ? », Cybergéo, 2000.