Paysage ouvert et fermé, tiers paysage
Un paysage est ouvert lorsque la vue peut se développer largement, à l'inverse d'un paysage fermé où elle est réduite, interceptée par un écran minéral ou végétal, naturel ou construit : barre d'immeubles, lisière, haie, etc. Un paysage de champs et de prairies est un paysage ouvert tandis qu’un paysage forestier est fermé. Le jardinier Gilles Clément a proposé le terme de « tiers paysage » pour décrire les paysages intermédiaires entre paysages ouverts et fermés, et plus particulièrement les plus propices au développement spontané du vivant : lisières, friches, landes, tourbières… où l’intervention humaine est moins intrusive que dans les deux grands types de paysages, ouvert et fermé.
En France, la fermeture progressive des paysages ruraux a plusieurs raisons : territoires abandonnés par l’agriculture et conquis ou reconquis par la forêt, reboisements basés sur les conifères au détriment des feuillus, qui assombrissent le paysage (enrésinement). Cette fermeture est souvent dénoncée comme une menace car elle se traduit par des modifications paysagères, voire le recul de paysages jugés « remarquables ». Cette représentation est éminemment subjective et suppose la référence à un modèle implicite de « bon paysage ». Elle est donc une construction sociale.
Document 1. La perception de la fermeture d’un paysage dans les Alpes de Haute-ProvenceSource : DREAL PACA. « Les trois grandes problématiques du paysages » (2003), in : Atlas des paysages des Alpes de Haute-Provence, 2017 [page aujourd’hui disparue]. |
|
(ST) 2004. Dernière modification (SB et CB), avril 2022, octobre 2024.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Arthur Guérin-Turcq, « Les forêts dans le monde, des milieux anthropisés : un état des lieux », Géoconfluences, septembre 2023.
- Un exemple en Alsace : Gilles Muller, « Dynamiques, mutations et recompositions paysagères des territoires ruraux alsaciens », Géoconfluences, mai 2021.
-
Clément Dodane, « Les nouvelles forêts françaises. L'exemple ardéchois », Géoconfluences, octobre 2010. Voir notamment l’encadré 1 : « Les résineux en procès : une passion française ? »
Liens externes
-
Sophie Le Floch, Anne-Sophie Devanne, Jean-Pierre Deffontaines. « La "fermeture du paysage" : au-delà du phénomène, petite chronique d'une construction sociale ». L’Espace géographique 2005/1 (tome 34) p. 49 à 64.