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Montagne

Publié le 12/07/2024
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Au sens premier, la montagne est la forme du relief caractérisée par une élévation importante, une déclivité des versants et une superficie étendue. Avec les plaines, les plateaux, les collines, etc., elle est l’une des formes du modelé de l’écorce terrestre. Sa disposition dans l’espace, l’orographie, est spécifiée en fonction de ses origines (orogénèse) et de ses caractéristiques géomorphologiques : massifs hercyniens, alpins, chaînes primaires, chaînes de plissements et tout le vocabulaire associé des éléments et unités topographiques (les « formes de terrain » de Philippe et Geneviève Pinchemel, 1992, p. 255). La contrainte s’exprime par le relief mais également par les particularités climatiques de la montagne : une pluviométrie croissante en raison de l’ascendance des masses d’air, une température qui diminue en moyenne d’1°C tous les 200 mètres d’altitude, des effets d’abri ou de fœhn… Ces contraintes s’exercent sur les écosystèmes à différentes échelles (étagement, effets de versant, contrastes de l’exposition) et sur les activités humaines. Les montagnes sont aussi soumises à des aléas pouvant engendrer des risques pour les sociétés qui y habitent.

Cette définition physique, morpho-topographique, portée par la géographie et considérée par Jean Demangeot comme « la base du concept de montagne » (« le volume saillant et son corollaire la pente »), a été questionnée par la géographie sociale et culturelle à partir des décennies 1980-1990 (Debarbieux, 1989 et 2008 ; Sacareau, 1994). Bernard Debarbieux déconstruit l’objet montagne, démontrant « l’archétype de la région » qu’elle a incarnée pendant très longtemps pour la géographie (vidalienne et héritée), une montagne vue comme prototype à travers le prisme des Alpes. C’est par une approche sur la territorialité que la montagne et ses habitants deviennent un objet de la géographie des représentations, basé sur l’identité, l’imaginaire, le construit socio-culturel (voire un haut-lieu). Dans le même temps, elle devient un des territoires spécifiques étudiés par la géographie mettant en regard cadre naturel singulier et jeux d’acteurs (tourisme, activités agricoles, industrielles, récréatives, résidentielles). Elle incarnerait ainsi une des « ressources territoriales » (Gumuchian et Pecqueur, 2007).

Enfin, la montagne se distingue aussi dans le cadre de l’action publique, au niveau de la protection, mise en valeur ou revitalisation d’espaces singuliers : ainsi en France la loi Montagne, le Plan Neige, les Parcs nationaux et Parcs naturels régionaux, dont beaucoup sont des espaces de montagnes, ou encore la Loi Paysage lui accordant une qualité paysagère spécifique. Le classement en zone de montagne concerne des communes ou parties de communes bénéficiant d’aides sectorielles et de mesures fiscales dérogatoires en raison des contraintes engendrées par le relief. En 2021, elles sont environ 6 000 sur un total de 35 000 communes françaises et 22,3 % du territoire français est classé en zone de montagne (ANCT, 2021).

(MC et JBB), juin 2021, mise à jour (SB et CB), février 2023.


Références citées
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