Étagement

L’étagement désigne la différenciation des espaces de montagne en fonction de l’altitude. La notion est d’abord botanique, mais les géomorphologues en donnent aussi une traduction dans leur domaine, en étudiant les façons dont les processus érosifs s’exercent de façon différenciée selon les étages. À l’étagement biologique et climatique répond un étagement des activités rurales, en fonction des contraintes et des possibilités de chaque étage : agriculture, pastoralisme, sylviculture… Si, en milieu dit « tempéré », la contrainte du froid est limitante pour certaines activités, notamment l’agriculture, en climat tropical ce sont parfois les étages inférieurs qui sont contraignants, notamment quand ils subissent la sécheresse et que les reliefs reçoivent plus de pluie. Sur les hauts plateaux éthiopiens, par exemple, c’est l’étage compris entre 1 700 et 2 500 m qui est le plus densément peuplé (Blond, 2023).

Les étages ne sont pas étanches, des échanges existent entre eux, y compris dans le cadre des activités humaines comme l’agro-sylvo-pastoralisme : l’estive est un exemple de ces échanges. La délimitation entre deux étages est graduelle : l’étagement est un gradient qui varie de façon continue en fonction de l’altitude.

Si l’étagement est facile à représenter, avec des images telles que celles publiées dès les travaux précurseurs d’Alexander von Humboldt dans les Andes, Bernard Elissalde rappelle que la représentation en bandes horizontales superposées est trompeuse, car les situations locales connaissent d’importantes variations (Elissalde, 2004). L’étagement et ses représentations visuelles sont donc surtout un modèle heuristique.

(JBB), novembre 2022. Dernières modifications : avril 2023, septembre 2024.

Références citées

• Ninon Blond, « Systèmes agricoles dans le Tigray (Éthiopie), entre héritages et recompositions contemporaines », Géoconfluences, mai 2023.
• Elissalde Bernard (2004), « Étagement », Hypergéo [en ligne].