Résister face à Center Parcs. Les espaces de la ZAD de Roybon
Lionel Laslaz, maître de conférences HDR en géographie et aménagement - Université Savoie Mont Blanc
Bibliographie | citer cet article
Le 9 juillet 2020, le groupe Pierre & Vacances Center Parcs annonce l'abandon de son projet à Roybon. Si celle-ci met un terme au projet de centre de vacances, qu'en sera-t-il de la ZAD ? Roybon se situe en Auvergne-Rhône-Alpes, à l’ouest du département de l’Isère. Localisée à environ 40 km de Grenoble et à 17 de la Côte-Saint-André, d’une altitude moyenne de 436 m, la commune est en partie couverte par la forêt du plateau de Chambaran (environ 10 000 ha dont 3 500 ha sur le territoire de Roybon) (document 1). En 2016, elle comptabilisait 1179 habitants, en décroissance depuis 1968((1487 habitants à cette date, voire si l’on excepte le baby boom, depuis le début du XX° siècle (2048 habitants en 1872).)). Les plus de 60 ans représentent 42,7 % de la population (25 % à l’échelle nationale ; INSEE, 2019). Parallèlement, les commerces et services se raréfient et 20,8 % des logements sont vacants. Roybon est une des 55 communes de la communauté de communes « Bièvres-Isère », bassin de vie de 54 249 habitants, d’une densité de 78 habitants/km² (17,5 dans la commune). La situation démographique est à cette échelle aussi plutôt en berne avec un solde naturel négatif en 2018, quand celui de Roybon l’est depuis 2002 (- 2,9 %/an en moyenne entre 2011 et 2016).
Le projet de Center Parcs, lancé en 2007 et justifié par une situation stratégique entre de grands pôles urbains - Lyon, Grenoble, Chambéry et Genève – (environ 5 millions de foyers potentiellement clients) (document 2), profiterait à l’ensemble de l’intercommunalité. Mais il a suscité depuis sa validation en 2009 et le choix final du site (document 3) de fortes contestations, notamment traduites par l’installation d’une Zone à Défendre (ZAD), qui ont abouti à l’abandon du projet le 9 juillet 2020. Les espaces de cette ZAD sont pluriels, des lieux où logent les opposants, des réseaux qu’ils mobilisent pour perdurer, aux territoires au sein desquels elle s’emboîte, de la forêt aux pôles métropolitains.
Document 1. Localisation du plateau de Chambaran au sein du Bas-DauphinéAxelle Egon, 2019. Source : SAGE Bas-Dauphiné, Charte forestière 2009. Document 2. Bassin de chalandise visé pour le projet Center Parcs de Roybon et infrastructures routières associéesAxelle Egon, 2019. Source : Pierre & Vacances - Center Parcs ; oaley.fr/map ; enquête publique « loi sur l’eau », 2014, Projet Center Parcs Roybon. Document 3. Proposition de sites alternatifs au Bois des AvenièresAxelle Egon, 2019, rapport d’enquête publique « Loi sur l’Eau » pour le projet de Center Parcs, 2014. |
Cet article analyse les mécanismes du conflit environnemental généré par ce projet. La structuration de ces conflits dans un contexte de grands projets jugés par leurs opposants « inutiles » (Robert, 2014 ; Grisoni et al., 2018) a déjà été étudiée à Notre-Dame-des-Landes et Sivens. D’autres relèvent davantage des « ZAD virtuelles » ou « embryonnaires » (Subra, 2016, p. 21) : ligne ferroviaire Lyon-Turin (Italie), OL Land, site d’enfouissement de déchets nucléaires ultimes de Bure, projets éoliens ou permis de recherche de gaz de schiste, à une époque où ils étaient autorisés sur le territoire français (cf. bibliographie complémentaire).
Résister à / face est un acte spatial qui passe notamment par l’occupation sous forme de ZAD. La Zone à Défendre est le détournement popularisé en 2012 à Notre-Dame-des-Landes du sigle Zone d’Aménagement Différé :
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La Zone d’Aménagement Différé a bel et bien été utilisée pour le projet de nouvel aéroport nantais entre 1974 et 1995, mais l’acronyme dérivé s’est diffusé aux oppositions hors de ce dispositif. La ZAD constitue dès lors une contribution à l’extension du phénomène de lutte par une forme d’occupation (Combes et al., 2016 ; Dechézelles et Olive, 2017) réactualisant les luttes politiques inscrites dans l’espace et les « répertoires d’actions » (Tilly, 2000). Cette forme de contestation, apparue depuis une dizaine d’années, n’est pas vraiment nouvelle, héritière des mouvements des années 1970 (plateau du Larzac) ou plus tardifs (contre les projets d’autoroute du Somport ou de barrages sur la Loire, comme Serre de la Fare).
Comment la contestation de ce projet, moins médiatisée que d’autres, se traduit-elle par une occupation pérenne, impliquant un collectif structuré et une mise en ordre spatiale visant à bloquer son démarrage ? Cependant, cette occupation et les ressorts, notamment juridiques, auxquels elle doit s’adosser pour perdurer demeurent fragiles, et les jeux d’acteurs ne peuvent se résumer à l’opposition de deux blocs uniformes de partisans locaux et d’opposants exogènes.
Après avoir présenté le contexte qui justifie en partie le choix du site par le groupe Center Parcs, les rapports et les crispations régulières entre acteurs seront analysés dans le temps et l’espace. Les formes de la ZAD, ses spécificités et la manière dont les revendications de ses occupants s’inscrivent dans l’espace feront l’objet de la dernière partie.
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1. Le projet de Center Parcs, ou comment redynamiser une commune en difficulté
Comme d’autres communes rurales placées en ZRR (Zone de Revitalisation Rurale) et en zone défavorisée de montagne, Roybon connaît la fermeture de commerces((Celle, récente, du collège public Mathias Saint-Romme, très longtemps le plus petit collège de l’académie de Grenoble (une cinquantaine d’élèves l’année de sa fermeture), va dans le même sens.)) et la diminution progressive de sa population. La possibilité d’accueillir sur son territoire une infrastructure touristico-récréative est perçue alors comme une issue pour relancer sa dynamique socio-économique.
1.1. D’un projet de stockage de déchets à celui d’un centre de loisirs
Roybon affronte depuis 2007 une situation budgétaire précaire. Plusieurs facteurs expliquent une dette de plus en plus élevée. Dans un premier temps, le déversoir d’un lac artificiel (barrage de l’Aigue noire, classé au titre de la sécurité publique en 2001), fait l’objet d’une demande d’expertise de l’état de robustesse de la digue par la DRAAF (Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt) pour un problème d’étanchéité. Le préfet de l’Isère contraint alors la commune – propriétaire de l’ouvrage – à construire un second déversoir. Les frais, s’élevant à plus d’un million d’euros, obligent les élus à contracter un premier emprunt. Le maire de l’époque part en quête de financements. Au même moment, le conseil général de l’Isère souhaitait se doter d’une installation de stockage de déchets de type DIB 2 (déchets industriels banals). Plusieurs sites sont à l’étude, dont Roybon. La contestation conduit à l’abandon du projet, mais la dette ne cesse de s’accroître (entretien, représentant associatif, 3/04/19). Parallèlement, le groupe Pierres & Vacances (encadré 3) projette de s’implanter dans la région, occasion saisie par le maire et des acteurs supra-locaux, espérant d’importantes retombées économiques.
En 2009, un premier accord est signé entre Center Parcs et le conseil général pour l’installation d’un village de vacances. Ce protocole engage la commune à réaliser les aménagements de voirie nécessaires (par prêt bancaire), sans que la procédure de consultation publique concernant le projet ne soit terminée. Cet endettement volontaire est justifié par « la nécessité d’engager rapidement des travaux d’aménagement avant de réaliser les « grands travaux » nécessaires pour accueillir le projet de Center Parcs »((Propos de Marcel Bachasson, ancien Maire de Roybon, recueillis par la Cour des comptes dans son rapport de 2015.)). En anticipant l’arrivée du Center Parcs, la commune creuse sa dette qui atteint, au 31 décembre 2014, 5,044 millions d’euros avec 11 prêts contractés (Migaud, 2018) (document 4).
Document 4. Évolution de la dette de la commune de RoybonSource : Le journal du Net, d’après le ministère de l’Économie, 2019. |
1.2. Le contexte environnemental, argument de rejet du projet
Les différents documents cadres (SRCE Rhône-Alpes, SCOT de la région urbaine de Grenoble, SDAGE Rhône Méditerranée), mettent en évidence les richesses écologiques et pédologiques du plateau de Chambaran, dont Roybon constitue un réservoir de biodiversité.
D’abord, une vaste surface forestière (Bois des Avenières) est traversée par plusieurs corridors écologiques identifiés comme trame verte et bleue. Elle comporte de nombreuses étendues d’eau (petits lacs et 47 étangs recensés sur Roybon) reconnues par le SDAGE comme « ressource majeure à préserver », pour l’eau potable et la richesse de la biodiversité animale et végétale, ce qui leur a valu d’être délimitées par l’inventaire départemental de l’Isère Avenir (2010) comme des zones humides au titre de la loi sur l’eau de 1992.
Enfin, la commune fait l’objet de plusieurs mesures de protection supposées incompatibles avec le projet de Center Parcs, comme Natura 2000, des ZNIEFF de types 1 et 2 et un arrêté préfectoral de protection de biotope interdisant tout aménagement sur son périmètre. Il est le seul dispositif toutefois de portée réglementaire.
1.3. L’extraterritorialité du dispositif de Center Parcs
Les Center Parcs sont des villages de vacances de court séjour, ouverts à l’année, annoncés comme « en faveur de l’environnement » (source). « Aujourd’hui, très peu de sociétés de tourisme peuvent se vanter d’offrir une démarche HQE » confie un commerçant du village (entretien, 7/05/19), qui salue plusieurs certifications environnementales (Forgue, 2013) de ces domaines, même s’il reste perplexe quant au reste du projet. Cette stratégie de greenwashing n’est pas propre à cette entreprise mais sert à faire accepter des projets contestés.
L’organisation spatiale de tous les domaines est similaire, favorisant le sentiment d’un accès privilégié à la nature (document 5). D’abord, ils sont installés au cœur d’un massif forestier, garantie d’un espace « naturel » recherché par une clientèle principalement urbaine (Dubromel, 2014) : paysages végétaux et animaux en liberté dans un domaine clos. Cette privatisation est contestée notamment par l’association d’opposants locaux PCSCP (Pour les Chambaran Sans Center Parcs), créée depuis le début du projet((Le 19 juin 2010, date de la parution au Journal officiel de la République française.)) :
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Document 5. Modèle type d’un Center Parcs d’après le domaine « Le Bois aux Daims » (département de la Vienne)Axelle Egon, 2019, d’après observations de terrain, septembre 2018. |
De plus, le concept de Center Parcs repose sur la pratique dominante de la baignade dans l’espace aqualudique créé de toutes pièces (l’Aqua Mundo) au centre du domaine. Chauffé à 29°C toute l’année, dans un environnement exotique artificiel à grands renforts de plantes tropicales, il propose ainsi un lieu « hors du monde » : « le groupe Center Parcs va chercher des plantes rares en Indonésie pour les mettre dans la bulle tropicale pour recréer l’environnement tropical » (entretien, représentant associatif, 15/04/19).
De nombreuses activités sont présentes à l’intérieur du domaine où la marche à pied, la voiture électrique ou encore le vélo - en supplément tarifaire - sont privilégiés pour circuler. Arrivé à l’entrée principale, le client dépose en effet son véhicule sur le parking temporaire (document 5). Une fois le cottage disponible, il le rejoint, puis dépose sa voiture sur le parking longue durée avant de la récupérer en fin de séjour. La réservation inclut uniquement la location du cottage et l’accès à l’espace aquatique, les services tels que les restaurants, les activités ou les petits commerces s’ajoutant.
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Le projet de Center Parcs de Roybon (environ 200 ha) implique le défrichement de 92 ha de forêt (cottages, Aqua Mundo et autres activités) et l’imperméabilisation de 35 ha de zones humides. Le gigantisme de l’opération immobilière est surtout à l’origine de la levée de boucliers : 1120 cottages étaient initialement prévus, ce qui en aurait fait le Center Parcs à la capacité d’accueil la plus élevée, mais les tensions ont conduit à la ramener à 990 pour une capacité d’accueil de 5000 clients. Ce chiffre, rapporté à la population résidente, effraie toujours : « je n’ai pas envie de voir une horde de touristes arriver tous les week-ends en face de chez moi » confie une habitante de Roybon (discussion informelle, 7/05/18). Les avis sont ainsi contrastés.
2. Le projet de Center Parcs au défi de stratégies actorielles complexes
Ce projet mobilise des acteurs institutionnels, politiques, économiques ou associatifs de plusieurs échelles. Center Parcs ne fait pas l’unanimité, traduisant des visions d’aménagement opposées. Ce jeu d’acteurs est d’autant plus perceptible que les différents recours juridiques traduisent la radicalisation de ces positionnements.
2.1. Des logiques actorielles brouillant les échelles, des positionnements locaux antagonistes
Center Parcs cherchait à l'époque à s’installer en Rhône-Alpes (document 6), afin de compenser des déséquilibres touristiques dans certains départements, notamment en Isère. Collectivités territoriales d’échelles régionale, départementale ou locale et partis politiques((À l’exception d’Europe Écologie Les Verts (EELV), aux côtés des opposants dès le début. Le maire de Grenoble, Éric Piolle, élu en 2014 et disposant d’un poids politique important, a affirmé à plusieurs reprises son opposition au projet : voir, par exemple, ses déclarations à 20 Minutes, ou à Challenges. Le consensus politique pour le projet a disparu depuis plusieurs années.)) s’accordent quasi-unanimement sur ses bienfaits supposés et la majorité de la population roybonnaise en espère beaucoup, puisque le groupe prévoit environ 700 emplois soit 468 « emplois équivalent temps plein »((Enquête publique loi sur l’eau, 2014, projet Center Parcs de Roybon. La commune compte 10,7 % de chômeurs (10,8 % dans l’intercommunalité ; 9,7 % en France métropolitaine), quand le taux de chômage des 15 à 64 ans s’élève à 14,3 % (2016), légèrement supérieur à la moyenne nationale. Par ailleurs, sa médiane du revenu disponible par unité de consommation en 2016 (19 602 euros) est aussi en-deçà de la moyenne française.)). L’assentiment local est plutôt majoritaire, mais loin d’être unanime.
La divergence d’opinions se traduit par une confrontation de visions entre deux groupes. D’abord, les natifs de Roybon ou des communes proches voient le village péricliter et espèrent un second souffle qui valoriserait la forêt, « un secteur pauvre, sans essences nobles » (entretien, maire de Roybon, 7/05/19).
À l’inverse, les néo-ruraux arrivés depuis 5 à 10 ans dans la Bièvre et le Sud-Grésivaudan sont venus chercher « le calme, la tranquillité, la nature, aux antipodes de la ville » (entretien, représentant associatif, 3/04/19)((Toutefois, des communautés, fortement politisées et militantes, proches des milieux libertaires, sont arrivées dès les années 1970 (Saint-Antoine-l’Abbaye, Dionay). Elles expliquent en partie la surreprésentation de la Confédération paysanne dans certaines communes proches.)). « Anciennement Parisien, j’ai quitté la région car cela ne correspondait plus à ce que je cherchais ; aujourd’hui, je travaille uniquement une journée et demi par semaine juste assez pour pouvoir vivre. Je me nourris grâce à mes cultures » (ibid.). La forêt de Chambaran représente l’idéal imaginé de la nature, « un bien exceptionnel » (ibid.).
Plusieurs autres opposants, surtout la Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature (FRAPNA) et dans une moindre mesure la Fédération de la Drôme pour la pêche et la protection des milieux aquatiques, luttent pour la préservation de cette forêt. Ils s’appuient sur l’association PCSCP, forte de plus de 600 adhérents, principalement de la région Auvergne-Rhône-Alpes (Drôme en particulier), qui dénonce plus largement les stratégies de développement de Pierre & Vacances. Elle est soutenue par la coordination nationale « Center Parcs, Ni ici Ni ailleurs », regroupant les associations d’opposants autour de l’acronyme NINA, déjà exploité dans d’autres mobilisations pour réfuter le syndrome NIMBY couramment associé aux opposants. Derrière cet acronyme, elles montrent que leur combat s’inscrit dans un débat de société, selon un principe de « montée en généralité » (Lolive, 1997).
Au demeurant, la légitimité de la ZAD divise, comme ce fut le cas à Notre-Dame-des-Landes. Si les habitants peuvent émettre des doutes sur la pertinence du Center Parcs, peu manifestent un soutien explicite à ses occupants, soulignant que la circonspection sur le domaine touristique ne signifie pas caution pour le mode d’opposition adopté. En outre, la ZAD incarne l’extraterritorialité d’occupants jugés exogènes par les locaux, mais ces contestataires déterritorialisent le débat pour l’élargir et mobiliser davantage. La ZAD constitue une forme d’appropriation de l’espace et le principal point d’ancrage de l’opposition. Ce dispositif de lutte matérialise spatialement la mobilisation et entrave (incomplètement dans l’espace en fonction des forces, insuffisamment dans la durée si le délogement est organisé) le projet, symboliquement car ce sont les procédures judiciaires qui sont les plus efficaces en la matière. En retour, il constitue un soutien pour PCSCP dans ses démarches juridiques. La trame actorielle échappe donc à des oppositions scalaires et chaque acteur sait jouer des jeux d’échelles pour prendre place dans les rapports de pouvoir.
2.2. La polémogenèse de la ZAD ou la construction spatiale du conflit
Contestant dans un premier temps puis usant de recours gracieux, les opposants attaquent ensuite le projet et les différentes autorisations délivrées en justice (document 7). En octobre 2014, le conflit s’intensifie lorsque le préfet autorise les travaux. La ZAD est formée en décembre 2014 suite à un rassemblement d’opposants qui se sentent dépassés (point 7, document 7). Le conflit s’établit à plusieurs échelles temporelles ; plus il dure, plus il semble difficile à régulariser, le temps judiciaire étant long. L’opposition se radicalise et se politise, rejetant la légitimité de l’État comme seul garant de l’intérêt général.
Document 7. Un « électrocardiogramme du conflit » (Laslaz, 2005) du Center Parcs de Roybon
Conception et réalisation : Lionel Laslaz, 2005 et Axelle Egon, 2019. Dernière mise à jour : janvier 2021.
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1. 2007 : émergence du projet de Center Parcs 2. décembre 2009 : protocole d’accord signé entre le département et Center Parcs 3. mai 2010 : création de l’association PCSCP 4. année 2012 : autorisations préfectorales en faveur du projet Center Parcs 5. octobre 2013 : seconde réunion publique 6. octobre-novembre 2014 : autorisations délivrées et début des travaux de défrichement 7. décembre 2014 : installation de la ZAD et arrêt des travaux 8. décembre 2014 : Arrêté loi sur l’eau de 2014 annulé par le tribunal 9. novembre 2015 : incendie contre l’appentis de la MaquiZAD 10. avril 2016 : création de la coordination nationale Center Parcs, Ni ici Ni ailleurs 11. décembre 2016 : Arrêté validé « projet d’intérêt public majeur » 12. février 2017 : Redéfinitions des zones humides par le Conseil d’Etat 13. octobre 2017 : incendie de Palette Palace et constat occupation de la forêt par huissier 14. novembre 2017 : incendie charpente annexe MaquiZAD 15. février 2018 : conseil d’Etat renvoie le dossier à la cour d’appel de Lyon pour une nouvelle expertise 16. avril 2018 : incendie d’une voiture à la barricade Nord 17. juin 2018 : 200 gendarmes dans la ZAD, hélicoptère ; agression d’occupants de la ZAD par deux Roybonnais ; constat occupation par huissier 18. mai 2019 : Audience à la cour d’appel de Lyon, nouvelle expertise pour redélimiter les zones humides 19. novembre 2019 : 200 gendarmes dans la ZAD, perquisitions dans l’agglomération grenobloise 20. juillet 2020 : abandon du projet par le groupe Center Parcs 21. octobre 2020 : évacuation de la ZAD |
En février 2017, la législation sur la définition des zones humides change, modifiant l’étendue d’un projet de 2009 en sa faveur : « le groupe Center Parcs a refait ses calculs et finalement ce n’est plus 76 ha de zones humides qui seront impactés mais plus que 6,3 ha suite à la modification de la définition des zones humides et cela a été fait par des experts ! » (entretien, élu local, 6/05/19). La délimitation est encore rectifiée, en sens inverse, par la loi créant l’Office français de la biodiversité le 26 juillet 2019((Remplaçant au 1er janvier 2020 l’Agence française pour la biodiversité ; information disponible sur : https://pole-lagunes.org/retablissement-des-criteres-alternatifs-pour-definir-les-zones-humides/.)). Les critères pédologiques et floristiques ne sont plus cumulatifs mais alternatifs((Terres d’eau, terres d’avenir, rapport parlementaire commandé par le Premier ministre Édouard Philippe.)) pour restaurer les milieux humides. Pierre & Vacances doit alors compenser l’artificialisation à hauteur de 152 ha, faisant planer le risque d’abandon du projet. La partialité de l’État est mise en cause, ces modifications législatives entachant sa crédibilité : « les prorogations de défrichements sont délivrés par le Premier ministre, alors quand on voit que celui-ci modifie le code forestier pour allonger la durée de défrichement, on peut se poser des questions » (entretien, membre de la commission d’enquête publique, 04/19). La contestation sociale et la dénonciation des différents agissements de Pierre & Vacances et des décideurs publics (Ullmann, 2017) intensifient le conflit.
Cette intense bataille juridique montre combien les périmètres sont fondamentaux dans tout conflit environnemental. Elle souligne la persévérance des différents acteurs mais accroît aussi le travail de justification des opposants : « cela nous oblige à tout reprendre, refaire d’autres études pour pouvoir fournir de nouveaux mémoires à la cour d’appel de Lyon » (entretien, membre de la FRAPNA Isère, 04/2019). Lors de la dernière audience en mai 2019, la cour d’appel a commandé une « expertise indépendante » pour délimiter de nouveau les zones humides impactées par le projet, épisode qui a agité la ZAD (renforcement des barricades), car les avocats de Center Parcs ont demandé son évacuation pour réaliser l’étude. Au moment de nos enquêtes, aucune évacuation n'était escomptée et ses habitants se disaient prêts à rester quoiqu’il arrive (entretien, occupant de la ZAD, 5/10/2019).
Si plusieurs enquêtes publiques (document 8) ont été conduites, aucun débat public ne l’a été, négligence du droit national qui cristallise les débats. La mise en tension des positions se lit à travers les messages en faveur et en défaveur du projet (document 9). L’interpellation et l’affichage de ses opinions passe par le panneautage, à défaut de disposer d’un cadre et d’un temps de dialogue structuré. Cette situation conduit à l’enfermement et à l’induration des postures qui fragilisent l’acceptation sociale, tout comme la judiciarisation du conflit.
Document 8. Chronologie des événements-clés du projet Center Parcs de Roybon : étapes judicaires et contestatairesCette figure tente de décrypter les différents recours et décisions juridiques dont fait l’objet le projet. La partie supérieure de la frise concerne toutes les démarches en sa faveur, la partie inférieure les actions ou les jugements allant à son encontre. Par exemple, apparaît la vente du foncier concerné par le projet au prix du terrain agricole et sa transformation en terrain AU (à urbaniser) dans le plan local d'urbanisme (PLU), contre lequel un recours a été engagé (en bas). Pour une lecture simplifiée, chaque couleur de part et d’autre de la frise concerne un même sujet. S’ajoutent à la frise des éléments déterminants dans le conflit, à savoir la promulgation de différents décrets et arrêtés qui conduisent à son intensification. La frise évoque aussi les prolongations des autorisations de travaux effectuées par le Premier ministre en 2015 et 2018. Axelle Egon, 2020, d’après PCSPC et Groupe PVCP. Document 9. Afficher son opposition ou son soutienClichés : Axelle Egon, 2019 ; Lionel Laslaz, 7 mai 2019. |
En dépit de la faiblesse actuelle des réactions et de l'abandon récent du projet, la ZAD rappelle que la lutte continue, de manière moins aiguë. Dans ce contexte d’induration de la ZAD, quelles formes spatiales revêt-elle et quel combat incarne-t-elle ?
3. La ZAD de Roybon, entre visibilité et invisibilité : lieux de la fermeture, espaces de l’occupation, réseaux de la mobilisation
La ZAD est un dispositif spatial et une nouvelle forme de contestation aux méthodes radicales. Installée pour entraver des infrastructures jugées antagonistes avec l’environnement, elle défend davantage un mode de vie alternatif. Ses occupants apparaissent comme des acteurs majeurs dans l’activation de conflits comme à Roybon.
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3.1. Les formes spatiales spécifiques de la ZAD de Roybon
Une ZAD peut se définir comme un lieu occupé illégalement((Elle peut l’être légalement lorsque qu’ils sont propriétaires des lieux et contestent leur expropriation.)) par des individus s’opposant à un projet : il devient alors stratégique avec un ancrage territorial marqué, notamment par des barricades, des chicanes, des moyens de fermeture et de contrôle d’accès au site (document 12). Elle relève du « militantisme d’occupation » (Bès et al., 2015), sa spatialisation lui confère sa force et sa légitimité : « cette forme épisodique d’action collective est éminemment spatiale en ce qu’elle a lieu dans et par l’espace » (Auyero, 2005).
La superficie de la ZAD de Roybon d’environ 150 ha recouvre en grande partie l’enveloppe du projet de Center Parcs (document 11). Le nombre d’occupants est inconnu : d’une quinzaine à une trentaine (le plus important actuellement en France), sans recensement exhaustif dans ce contexte de grande labilité. Comme toutes les ZAD, les dispositifs spatiaux déployés participent à la réussite de celle-ci, exploitant le double registre du visible et de l’invisible. La forêt de Chambaran constitue un atout puisque l’écran boisé place la ZAD à l’abri des regards et permet un contrôle du site, exercé par la régulation des flux.
Document 11. Organisation spatiale de la ZAD de RoybonAxelle Egon, 2019, à partir du travail de terrain. N.B. : les cabanes individuelles n’ont pas toutes été reportées et leur localisation demeure indicative : d’abord en raison de l’absence de relevé exhaustif et géoréférencé, ensuite pour garantir la discrétion de celles et ceux qui les occupent. Document 12. La « barricade Sud » (Campagnole), en entrant dans la forêtCliché Axelle Egon, 2019. Document 13. La « barricade Sud » (Campagnole), en sortant de la forêtDocument 14. La « barricade Nord » (Saboté) ou l’utilisation de l’eau et du fossé comme dispositif défensifAxelle Egon, 2019, à partir du travail de terrain. |
Le paysage porte ainsi les marques de l’occupation (ruines issues de précédentes évacuations, édifices tagués, banderoles, constructions en branchages). Paradoxalement, cette fermeture, certes incomplète pour un espace forestier qui reste accessible, n’empêche pas la ZAD d’être un lieu mouvant où le flux de personnes se déplaçant, la quittant et que d’autres remplacent est continu. Les stratégies de renforcement des fermetures d’accès contribuent aussi à ces fluctuations.
Il existe trois principaux accès à la ZAD, dont deux (Saboté et Campagnole) sont totalement fermés, avec l’édification de barricades imposantes et de points de guet pour voir arriver notamment les forces de l’ordre (documents 13 et 14). En période active, ce sont des lieux de vie aménagés pour dormir, lors des surveillances de nuit par exemple. La troisième entrée, la principale (MaquiZAD, document 11), est plus visible et accessible, indiquée à plusieurs reprises sur les routes de la commune (document 15).
Document 15. Flécher la ZAD pour inciter à l’installation et au soutien matérielCliché : Lionel Laslaz, 7 mai 2019. |
Aux entrées des ZAD s’inscrit un dispositif spatial du désordre. Le façonnement, à dessein, par les occupants, de ces espaces du fatras, revêt plusieurs visées matérielles et symboliques. D’abord, il s’agit d’entraver les flux mais aussi de bricoler un modèle spatial et un dispositif d’enfermement. Il consiste ensuite à opposer à l’opulence la reprise des reliques de la société de consommation, dénigrée par ailleurs tout en rendant visible la présence de la ZAD. Enfin, il revient à bousculer l’ordre de manière symbolique. La ZAD de Roybon n’en garde pas moins un maillage territorial lui conférant des atouts dans la maîtrise stratégique de son périmètre (document 16).
Document 16. Facteurs de pérennisation d’une ZAD |
En son sein, trois cabanes collectives, très précaires, sont réparties à différents endroits (document 11) : elles soulignent la grande labilité des occupants. Détruites, elles peuvent rapidement être rebâties ; appelés sur d’autres fronts, leurs constructeurs en feront vite le deuil sans grand attachement au lieu, qui s’exprime dans le combat commun et se renforce quand les processus de gouvernance sont jugés inadéquats. Il génère de l’engagement politique et résulte de la mobilisation à l’échelle nationale ou européenne, qui elle-même démultiplie la popularisation des mouvements contestataires ; enfin, ces cabanes incarnent le dénuement et la sobriété que la lutte est censée incarner par le rejet de l’accumulation capitaliste et financière, sans lien matériel. Chacun est libre de construire en plus sa propre habitation, beaucoup plus cachée.
3.2. Vers une spatialisation d’un idéal social ? La ZAD comme utopie
Jean-Baptiste Vidalou (2017) et Frédéric Barbe (2016) voient dans la ZAD une nouvelle forme d’habiter, alternative à la société libérale, impliquant un « régime d’engagement en familiarité » (Corroyer, 2019). Certains délogés des ZAD de Sivens puis de Notre-Dame-Des-Landes ont cherché un nouveau lieu où retrouver leur mode de vie et poursuivre leur combat. Dans un premier temps, « beaucoup se sont rendus à la ZAD du Moulin à Strasbourg » (discussion libre, occupant de la ZAD, 10/2019)((Nom donné à la ZAD située sur la commune de Kolbsheim, installée contre le projet de contournement autoroutier ouest de Strasbourg évoqué en conclusion.)). À la suite de l’évacuation de celle-ci, ils ont rejoint celle de Roybon, alors idéale, car la situation avec les forces de l’ordre s’est apaisée et l’espace est suffisamment grand. Mais cette occupation demeure bien précaire. À la différence de celle de Notre-Dame-des-Landes, elle n’expérimente pas de nouveau modèle agricole((La commune compte pourtant 39 exploitations agricoles en 2010.)). Ses occupants prônent la liberté de chacun sans aucune contrainte, profitant d’un terrain en « sommeil » « pour y expérimenter un nouveau mode de vie loin d’une société normée » (discussion libre, occupant de la ZAD, 10/2019). Les occupants de la ZAD ne peuvent être considérés comme uniformes ; ainsi, contrairement à ce qui a été montré ailleurs, ils ne se font pas tous prénommer Camille comme c’est le cas dans d’autres ZAD, par souci d’anonymat, suppression des rapports de genre, et souhait de ne pas individualiser la lutte. Si la plupart des occupants sont des militants altermondialistes, « tout le monde est le bienvenu » (entretien, occupant de la ZAD, 6/05/19). Tous ne sont pas venus défendre la forêt ou une manière de penser, mais s’accordent sur la protection de leur lieu de vie : « nous ne sommes pas là pour imposer aux gens de vivre comme nous, nous sommes juste ici pour montrer qu’il existe un autre mode de vie. Le projet Center Parcs est le symbole de la société d’aujourd’hui où on crée quelque chose d’artificiel pour s’amuser alors que tout est déjà là de manière naturelle » (discussion libre, occupant de la ZAD, 10/2019). L’environnement paraît finalement assez secondaire au regard de la contestation du modèle économique ; quand Pierre & Vacances est évoqué, les réactions ne se font pas attendre : « spéculation », « classe sociale aisée », « privatisation de la nature » ou encore « entreprise capitaliste » (entretiens dans la ZAD, 03/2019). L’octroi d’autorisation l’avait déjà érigé au rang de bouc-émissaire, comme en témoigne par exemple une banderole « Prends des vacances Pierre » disposée sur le bâtiment de la « MaquiZAD », aux côtés du slogan fédérateur « ZAD Partout ».
La privatisation de la nature au profit de cette « classe sociale aisée » est fortement décriée. Les critiques à l’encontre du Center Parcs glissent donc vers un registre plus social. Les occupants sont particulièrement habiles avec les messages de lutte et de soutien, notamment à la cause anarchiste((Outre la Confédération paysanne, surreprésentée dans cette partie de l’Isère, l’association ATTAC et le Nouveau Parti Anticapitaliste sont très actifs au sein de la ZAD.)), visibles sur l’ensemble de la ZAD : ils se disent « anarchistes mais dans le sens de l’absence de hiérarchie et d’ordre établis » (discussion libre, occupant de la ZAD, 10/2019). Ils disposent parfois du soutien de résidents proches et vont faire leurs courses dans le village, ce qui relativise le système de fermeture et d’enclave incarné par la ZAD. Les relations ont d’ailleurs évolué : « ils viennent se ravitailler au début du mois, il n’y a aucun problème depuis un moment maintenant, on fait avec » (entretien, commerçant, 05/2019). « Il arrive parfois que certaines personnes nous prennent en stop et nous déposent à la ZAD » (discussion libre, occupants de la ZAD, 10/2019).
Conclusion. Trop petite pour survivre, trop connue pour disparaître…
Si tous les conflits environnementaux ne se concrétisent pas par une ZAD, cette forme contemporaine d’expression de la conflictualité, par sa radicalité (l’occupation) et son caractère englobant (dénonciation plus générale du système économique et social), semble être désormais un outil privilégié des contestataires, pour peu que leur réseau de mobilisation puisse tenir l’espace (périmètre à protéger) et le temps (se relayer, s’inscrire dans la durée). La ZAD constitue le nœud de crispation du conflit autour du projet se matérialisant dans l’espace : le rejet de la proximité d’une infrastructure ou d’un équipement devient une occupation par rejet. La stratégie de pourrissement de la situation, en anticipant une probable lassitude (qui s'est vérifiée par l'abandon de Pierre & Vacances), est utilisée par les deux bords mais fait partie des solutions envisageables au conflit par ceux en charge de son règlement. La pérennité de la ZAD demeure ainsi bien fragile, même si Roybon reste la seule significativement active : celles de Bure contre le centre d’enfouissement de déchets nucléaires CIGEO existant depuis 2016, de Kolbsheim contre le Grand Contournement Ouest de Strasbourg et la « pré-ZAD » de l’Amassada à Saint-Victor-et-Melvieu (Aveyron, PNR des Grands Causses) ont respectivement été évacuées en février 2018, septembre 2018 et octobre 2019, en plus de Notre-Dame-des-Landes et de Sivens évoqués dans le texte. Le « phénomène ZAD » ou les « ZAD partout » que les slogans présents en leur sein appellent de leurs vœux demeurent ainsi bien sporadiques : le deuxième est l’expression d’une dystopie curieuse avec l’ancrage fort au lieu à défendre, mais ce slogan dit plus le soutien à la ZAD que sa diffusion spatiale au sens strict. Ces ZAD disposent néanmoins de réseaux et de relais, permettant de regonfler épisodiquement des effectifs aléatoires. Les précédentes décisions de la puissance publique vont en outre dans leur sens : l’occupation est en effet catalysée par l’abandon des projets contestés évoqués plus haut (en tout cas sous la forme d’un barrage de cette envergure pour Sivens), que confirme celui de Roybon, et qui consacrent l’avènement de l’éco-pouvoir (Lascoumes, 1994). Mais les ZAD « embryonnaires » citées plus haut, où les risques de violence et de dérapage sont a priori moins forts, où le relais médiatique est moins conséquent, n’ont pas obtenu gain de cause, et Roybon, sans appui politique de poids((Le 15 mars 2020, le maire sortant, ardent défenseur du projet, a été réélu au premier tour avec 65,59 % des voix mais surtout avec 60,07 % de participation, le double de la moyenne nationale, ce qui souligne la forte mobilisation autour de ce projet.)), est l'exception qui confirme la règle. La situation actuelle ne conclut pour autant pas le conflit environnemental et ne dit toutefois rien de son évacuation, la cause défendue ayant gagné en visibilité et en légitimité, comme l’écrit Philippe Subra (2016). Plus qu’une utopie, la ZAD traduit la manière dont les acteurs font avec l’espace et font de l’espace la production de leur opposition (Laslaz, 2020).
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Axelle EGON
Masterante en géographie, Université Savoie Mont Blanc.
Lionel LASLAZ
Maître de conférences HDR en géographie, Université Savoie Mont Blanc.
Mise en web : Jean-Benoît Bouron
Pour citer cet article :Axelle Egon et Lionel Laslaz, « Résister face à Center Parcs. Les espaces de la ZAD de Roybon », Géoconfluences, septembre 2020. |
Pour citer cet article :
Axelle Egon et Lionel Laslaz, « Résister face à Center Parcs. Les espaces de la ZAD de Roybon », Géoconfluences, septembre 2020.
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-regionaux/france-espaces-ruraux-periurbains/articles-scientifiques/center-parcs-et-zad-roybon