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À lire dans Métropolitiques : la gentrification concerne aussi le périurbain

Publié le 15/01/2020
Dans un article court paru dans Métropolitiques en décembre 2019, Hervé Marchal et Jean-Marc Stébé font état de leurs travaux montrant, à partir du cas nancéen, que la gentrification concerne aussi les espaces périurbains des grandes agglomérations françaises.

Les auteurs définissent le périurbain à partir du zonage de l’Insee qui distingue un pôle urbain (commune-centre et banlieue) d’une couronne périurbaine polarisée par les mobilités quotidiennes de travail. Comme dans le cas de la gentrification intra-urbaine aujourd’hui bien étudiée, le processus d’embourgeoisement récent analysé par les auteurs est bien différencié de l’existence d’une bourgeoisie ancrée dans des communes périurbaines historiquement aisées.  

Si le terme d’envahissement choisi dans le titre est peut-être excessif, cette gentrification périurbaine reproduit les mêmes mécanismes que dans les quartiers urbains centraux et péricentraux. À une exception notable près toutefois : elle concerne davantage un bâti récent ou neuf que la réhabilitation d’un bâti ancien et dégradé. Pour le reste, on retrouve le changement sociologique progressif, la hausse de l’immobilier et l’existence d’un entre-soi.

Maison rénovée dans la campagne anglaise à proximité de Leicester

Greta Tommasi

Cliché : Greta Tommasi, 2015 (source).

 

Ainsi, dans les communes étudiées par les deux auteurs, les cadres et professions intellectuelles supérieures enregistrent une hausse beaucoup plus importante dans ces communes que leur progression moyenne à l’échelle de la région ou de la France. Dans le même temps les professions intermédiaires reculent sous l’effet de la hausse du foncier, laquelle est accentuée par une offre immobilière limitée. Dans d’autres communes, les deux catégories progressent, tant les CPS favorisées que les professions intermédiaires. Dans les deux cas cela se traduit par une hausse du niveau d’études moyen des habitants de ces communes, bien supérieure aux moyennes régionale et nationale.

Le processus de gentrification se traduit socialement par l’entre-soi, c’est-à-dire des pratiques sociales communes par lesquels des individus se sentent appartenir à un groupe fermé. Les entretiens menés par les auteurs de l’article mettent la lumière sur des niches sociologiques infra-communales dans lesquelles, à l’intérieur de communes socialement hétérogènes, les habitants d’un quartier ou d’un lotissement ont en commun un capital culturel, des pratiques sociales, et des choix de vie (éducation des enfants…) qui les rapprochent.

Voir le mot-clé « gentrification » dans Métropolitiques.

 


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