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De villes en métropoles

À Sarrebruck, reconstruire la centralité d’un ancien foyer industriel

Publié le 20/05/2008
Auteur(s) : Marion Gobin - Institut de Géographie de l'Université de Nantes (IGARUN)
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NB. Le contenu de cet article donne des informations disponibles au moment de sa publication en 2008.

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Dans un contexte de concurrence exacerbée entre les territoires, les anciennes régions de tradition industrielle sont souvent considérées comme des espaces en déclin, à l'image de celles du charbon européen (Daviet, 2006). Leur situation peut sembler irréversible face à la nécessité de s'adapter toujours plus vite aux changements technologiques et aux innovations induits par l'économie de la connaissance (Fache et Gobin, 2007). La mondialisation qui accompagne ces mutations, loin d'homogénéiser les territoires, débouche sur une hétérogénéité spatiale croissante. Elle a conduit à un prodigieux essor des flux de tous types : informations, capitaux, hommes, marchandises. Ces flux impliquent une organisation en réseau, constituée de nœuds qui les commandent. Partant, les territoires, qu'elle qu'en soit l'échelle retenue, ont un véritable défi à relever, celui de s'intégrer aux réseaux de l'économie de la connaissance. Au niveau de l'Europe, ce phénomène de "réseautage" [2] (Shearmur, 2003) a renforcé le rôle des villes, des plus grandes en particulier, favorisant ainsi le processus de métropolisation (Fache et Gobin, 2007). Mais toutes n'ont pas les mêmes potentiels pour accéder aux réseaux. Les villes d'ancienne tradition industrielle telle que Sarrebruck, constituée autour du bassin minier sarro-lorrain, partent avec de sérieux handicaps.

Le double défi que la ville doit relever est celui de la reconversion de son tissu économique dans des secteurs de haute technologie et de l'affirmation de son rang de métropole en retrait des grands centres économiques qui forment la mégalopole européenne (Gobin, 2007). L'enjeu est simple : tenter de stopper l'hémorragie qui touche les espaces en crise (fin des activités fondatrices, baisse de la population, fuite des cerveaux et déficit d'investissements publics). Dans cette perspective, il faut repenser la centralité de cette agglomération transfrontalière. L'arrivée du TGV Est européen représente une nouvelle occasion pour la ville. C'est aussi un moment privilégié pour dresser un bilan de sa reconversion et de l'évolution des stratégies territoriales.

Que l'on considère les opérations d'urbanisme menées dans la capitale ou les actions mises en place au niveau régional, l'analyse s'attache à montrer l'importance renouvelée de l'innovation en matière d'aménagement du territoire et d'action politique. Le centre de Sarrebruck en constitue le point de départ, faisant actuellement l'objet d'une profonde requalification symptomatique d'une mutation des fonctions centrales. Le développement de nouvelles zones d'activité en périphérie questionne cependant la capacité du centre à enrayer seul le déclin de l'agglomération. Les parcs scientifiques de l'IT-Park et du Science Park fournissent ainsi deux exemples de valorisation des activités de haute technologie, très différents quant à leur logique de localisation. Enfin, à plus petite échelle, l'émergence d'une région innovante, dont Sarrebruck pourrait constituer l'un des pôles, est susceptible de participer à la reconstruction de la centralité sarrebruckoise.

 

Le centre-ville, vitrine de la ville créative

Les transformations économiques ont des conséquences spatiales visibles dans les villes. Le traitement des friches revêt un caractère essentiel quand on sait que "les paysages fossiles, stigmates de l'effondrement d'un système, [...] compromettent l'installation de nouvelles activités en conférant à ces lieux une image négative et répulsive" (Baudelle, cité par Deshaies, 2006). Ainsi, la reconversion des friches est une thématique constante des politiques économiques, non seulement dans les anciens bassins miniers et sidérurgiques (Daviet, 2006), mais aussi dans un très grand nombre de villes, comme l'ont illustré les journées REVIT [3] qui se sont déroulées à Stuttgart en avril 2007.

Dans un contexte de standardisation des paysages urbains, les stratégies adoptées par les villes et les métropoles visent à mettre en avant le territoire et la culture qui lui est associée (Fache, 2007). Ceci est encore plus frappant pour le centre-ville qui représente en quelque sorte la carte d'identité de la ville. La reconversion du centre-ville de Sarrebruck n'est pas seulement une opération de requalification paysagère, bien que cet élément soit primordial. Ce sont aussi les fonctions de cet espace qui doivent être réinventées pour bâtir la ville informationnelle [4].

Une vaste opération de chirurgie esthétique

À travers les différents projets de reconversion, présentés ici par ordre chronologique, le centre apparaît comme porteur de nouvelles valeurs et de nouveaux imaginaires entretenant de nouvelles relations avec les activités productives. La ville subit un changement qualitatif, destiné à fabriquer la "ville créative" [5]. Une nouvelle urbanité se dessine, que l'on pourrait appeler métropolité (Daviet, 2005), qui correspondrait à de nouveaux modes de vie en métropole, appropriés à une creative class (Fache et Gobin, 2007), et dont serait exclue une grande partie de la population, accentuant le phénomène de ségrégation sociale et de gentrification du centre.

En pop-up : De la région apprenante aux Systèmes régionaux d'innovation (SRI)

Mots clefs : Richard Florida, région apprenante ("learning region"), "creative class", économie de la connaissance, Système régional d'innovation (SRI), proximité, culture créative, mise en réseau

 

À Sarrebruck, le centre-ville a fait relativement tôt l'objet de l'attention des urbanistes, dès les années 1970-1980, en particulier au niveau de la plaine alluviale de la Sarre, considérée comme "l'espace de l'identité" de la ville. La reconversion de l'île portuaire a tout d'abord conduit à un changement radical du paysage qui, du noir est passé au vert. Cet ancien port à charbon, détruit pendant la guerre, est situé en plein centre-ville. Il fut utilisé jusqu'au début des années 1980 comme parking provisoire. La reconversion des friches a permis la création d'un jardin public, le Bürgerpark, qui fut un des premiers éléments de l'édification d'un centre-ville modernisé, orienté vers le tertiaire et les loisirs. Dans le prolongement de ce jardin public, un centre tertiaire a été construit, où se trouve aujourd'hui l'Agence pour l'emploi. L'architecture contemporaine du quartier donne une image de modernité à des espaces autrefois "en déshérence" (Deshaies, 2006).

Le Bürgerpark, un espace de détente associant héritages et modernité

Nouveaux codes paysagers en centre-ville : l'eau comme transition entre le parc urbain et le centre d'affaires

Parvis du Centre des Congrès : domination de l'élément minéral

Localisation des zones d'activités principales de Sarrebruck

 

Conception et réalisation : M. Gobin, 2007

Source des photographies ci-contre : Marion Gobin, 2007

La reconversion de la gare en projet d'Eurogare s'inscrit dans la poursuite de la reconversion économique et paysagère du centre-ville. C'est aussi l'un des projets-phares de Sarrebruck qui mise sur l'arrivée du TGV Est en juin 2007 pour redynamiser le quartier de la gare. Ce projet original ne se contente pas de faire de la gare un pôle de commerces et de bureaux.

Composé de trois parties, le projet Eurogare prévoit d'abord la transformation des bâtiments par la DB AG, l'équivalent allemand de la SNCF, puis la reconversion par la GIU [6] des friches liées à la réduction de l'espace dédié aux voies ferrées en pôle tertiaire autour du thème de la mobilité. L'Eurogare doit en effet symboliser et jouer le rôle de passerelle entre deux grandes capitales, Paris et Francfort-sur-le-Main, en proposant un centre de conférences où se réuniraient Français et Allemands. Un centre de maintenance dédié aux voitures de collection est également programmé, sur un créneau bien spécifique requérant des compétences rares, agrémenté d'équipements de loisirs (musée de l'automobile, restaurants). Enfin, le projet prévoit l'implantation d'entreprises de nanotechnologie, opération qui doit être menée en coopération avec l'université, pour offrir aux jeunes entreprises une autre zone d'activité dédiée, à côté de l'IT-Park, du Science Park, et des Saarterrassen.

La future Eurogare, un pas de plus vers la redéfinition du centre-ville

Source : GIU,www.giu.de/miscdb/060103_eurobhf.pdf et www.giu.de/index.php?nav=100

Requalifier le front d'eau, une opération courante dans les villes européennes

D'après GIU, www.giu.de/miscdb/060103_smaf.pdf

Le remodelage du centre se poursuit avec le dernier projet en date, Stadtmitte am Fluss, le "centre-ville au bord du fleuve". Désormais divisé en deux parties, il vise d'une part la requalification de la Berliner Promenade en esplanade urbaine en rive droite de la Sarre, parallèlement à la rue de la Gare, la principale rue commerçante de Sarrebruck. Et, d'autre part, l'édification d'un tunnel autoroutier en rive gauche afin de rendre les berges du fleuve plus attractives. Intégré au "plan de développement global de la ville", il doit aider à regagner l'attractivité du centre et participer à l'image de marque de la capitale et de sa région (Blanchard, 2007).

L'analyse du projet montre bien qu'il est destiné à attirer une population extérieure. Souffrant  d'un manque de population jeune et dynamique, Sarrebruck semble se saisir de cette opération d'aménagement pour tenter de pallier un problème d'ordre social, en se référant largement à la politique de l'innovation européenne. Celle-ci prescrit de "s'appuyer sur la rénovation de nos villes pour leur permettre d'attirer les connaissances, les compétences et les emplois hautement qualifiés, et pour assurer un ancrage géographique qui puisse servir à développer l'innovation" (ISOPLAN, 2006) [7].

Cette stratégie suit également les principes de la creative class (voir supra) de Richard Florida (Florida 2005 et E. Vivant, 2006). Elle s'oriente vers la création d'un milieu et d'une ambiance spécifiques qui permettraient de préparer le terrain à l'innovation en attirant les travailleurs du savoir. Il s'agit d'offrir des "conditions excellentes pour la croissance et l'expansion", d'ancrer le "potentiel" aux équipements de formation et de recherche et de maintenir les entreprises sur leur lieu d'implantation. Finalement, cet arrière-plan est dicté par la stratégie de Lisbonne et la politique de cohésion l'Union européenne [8] dont Sarrebruck pourrait espérer des financements pour son projet de centre-ville pour la période 2007 - 2013. Mais, sans vouloir remettre en cause la qualité du projet, le résultat apparaît aléatoire dans le sens où la requalification du centre n'appelle pas de politique socio-économique globale.

Dans un contexte où l'attractivité est de plus en plus recherchée, l'image véhiculée par la ville devient une préoccupation majeure des aménageurs. Monsieur Schäfer, directeur de la GIU a maintes fois insisté sur cette priorité [9]. En somme, tout se passe comme si l'on cherchait à faire de la ville une marque et du centre un objet du marketing urbain. Cette stratégie peut se révéler pertinente puisque la question de l'identité de la ville, de sa communication et de sa valorisation se trouve au centre de la problématique. Cependant, derrière la vitrine se cache une mutation des fonctions du centre.

De nouvelles fonctions centrales

Jadis plaque tournante de l'activité industrielle puis espace abandonné aux voitures, le centre-ville acquiert désormais une spécialisation dans trois grands types de fonctions. Le domaine culturel et touristique constitue l'une des orientations actuelles, avec la valorisation du cœur historique autour du marché de Saint-Jean, des équipements culturels comme le théâtre ou le Musée de Sarre, et des événements festifs tels que la fête de Sarrebruck et le spectacle de la Sarre. La désignation de Sarrebruck comme l'un des pôles de la Capitale européenne de la culture 2007 n'a fait que renforcer cette spécialisation.

Les parcs et jardins publics correspondent à un autre type d'espaces centraux destinés à la détente et aux loisirs. Le Ludwigspark et le Bürgerpark ont fait tous deux l'objet d'une requalification paysagère, tandis que le Staden à l'est de la ville est devenu un lieu de promenade en bord du fleuve très fréquenté.

Enfin, les fonctions de commandement constituent une pièce maîtresse du renouvellement fonctionnel du centre. Grâce à son statut de capitale de Land acquis il y a cinquante ans, Sarrebruck a développé un quartier politique, en rive gauche, autour du château d'abord, rénové dans les années 1990 et siège de la Communauté d'agglomération depuis 1974, et autour de l'ensemble baroque de la Ludwigskirche ensuite, où se trouve la chancellerie. Les ministères quant à eux se situent le long de la Sarre, de même que le Palais de Justice, actuellement en rénovation.

Toutefois, à l'inverse de Nantes (Fache, 2007), le centre présente un manque de fonctions économiques motrices, ce qui constitue un véritable frein à l'émergence d'une métropole. L'Eurogare peut être considérée comme l'amorce d'une dynamique qui reste à confirmer. C'est pourquoi le travail des urbanistes ne doit pas se contenter de requalifier et d'embellir pour moderniser la ville. Il doit y associer le développement de l'économie locale et le soutien aux activités innovantes.

L'expérience de la métropolité en centre-ville

Conception : M. Gobin, 2007 Source : GIU, 2006

Conjuguer les activités tertiaires supérieures aux activités de loisirs et aux activités touristiques

En témoignent les efforts généralisés des agglomérations pour aménager des quartiers d'affaires et des parcs scientifiques afin de soutenir la croissance et le développement économique. Sarrebruck n'échappe pas à cette règle.

 

Le nouveau visage de l'innovation à Sarrebruck

Des efforts sont menés pour valoriser les activités innovantes, selon deux orientations différentes : la reconversion des friches industrielles comme l'illustre l'IT-Park, ou la proximité de l'université située en périphérie dans le cas du Science Park.

L'IT-Park : associer les activités de pointe et les héritages

L'IT-Park se veut l'exemple-type de la reconversion réussie d'un ancien site de production sidérurgique vers un parc technologique où se concentrent de nouvelles activités innovantes. S'inspirant de la vaste opération de reconversion Emscher Park lancée en 1989 dans le bassin de la Ruhr et auquel l'un des directeurs de la GIU a participé, le projet de l'IT-Park a nécessité une véritable réflexion en amont sur la vocation du site et sur son identité.

Il concilie deux impératifs : d'une part l'association parc technologique - parc paysager dans un objectif de requalification et de revalorisation du site ; d'autre part la recherche de continuité et de lien entre les héritages industriels et les nouvelles activités.

Outre le traitement paysager, l'IT-Park offre un exemple intéressant de territorialisation d'activités de haute technologie sur un ancien site sidérurgique. Son succès est fortement lié à celui de son entreprise-phare IDS Scheer AG [10], du nom de son créateur, le professeur Scheer. Au début, l'entrepreneur était seulement locataire du parc technologique, puis il en est devenu l'un des actionnaires, a conservé sa localisation sur le parc et a décidé d'investir lui-même dans les locaux pour développer le site. La croissance de l'entreprise semble avoir ancré la spécialisation du parc dans les technologies de l'information et des télécommunications qui concernent aujourd'hui plus de 80% des entreprises, alors que les entreprises des autres domaines sont vouées à disparaître du site.

Le "Centre vert" de l'IT-Park


Source : www.baunetz.de

Le Business-Communication-Center (BCC) et le chevalement de mine d'Alsbach tous deux réunis dans Le "Centre vert" de l'IT-Park

Le Science Park et le milieu universitaire, une "rupture créatrice"

"Sarrebruck, ville universitaire". Telle est l'inscription que l'on peut lire à l'entrée de la ville qui souligne la place accordée désormais à l'université dans cet ancien bastion du charbon et de l'acier. Le campus de Sarrebruck, l'un des deux pôles universitaires régionaux avec le campus de médecine de Homburg, représente un pôle d'activités à part entière et constitue, en liaison avec l'économie du savoir, une nouvelle centralité dans la ville. Pour bâtir le cercle vertueux de l'innovation, l'université s'est dotée depuis une vingtaine d'années de plusieurs outils destinés aux transferts de connaissance et de savoir et à la création d'emplois hautement qualifiés.

Le Science Park est le dernier maillon de ce système, comptant désormais parmi les seize Centres de technologie et de créateurs d'entreprises de la région.

Ce parc technologique, achevé en 2005, accueille 33 entreprises spécialisées dans des domaines d'activités divers relevant du secteur tertiaire et de la prestation de services. Figurant parmi les initiatives les plus récentes du gouvernement régional [11], ce parc s'inscrit en rupture par rapport au passé industriel de la capitale.

La rupture se lit d'abord sur le plan visuel. À l'instar de l'architecture du Science Park, les paysages de l'innovation contemporaine, pour être visibles et lisibles, doivent multiplier les marqueurs et les symboles. La signalétique et la communication jouent un rôle essentiel dans le repérage des nouveaux sites d'activités (échangeurs autoroutiers par exemple.

La rupture s'exprime également par la présence d'un milieu universitaire. Trois éléments fondamentaux expliquent son rôle dans la territorialisation des entreprises. L'université offre d'abord une main d'œuvre très intéressante et flexible, parmi les étudiants souvent employés de manière ponctuelle, pour des tâches précises, à temps partiel ou pendant une période de stage. Ensuite, les chefs d'entreprises ont majoritairement suivi la trajectoire université-pépinière-parc scientifique.

La situation du Science Park en périphérie sur le campus universitaire

Plus de 70% des entreprises du Science Park sont ainsi issues de la pépinière d'entreprises de l'université, le Starterzentrum, fondée en 1995. Elle offre aux jeunes diplômés de l'université la possibilité de démarrer leur entreprise en mettant à leur disposition des locaux et des laboratoires à tarifs préférentiels, des services communs comme le secrétariat centralisé, le matériel et la connexion internet. Le Starterzentrum a connu un véritable succès, puisque qu'en dix ans, il a permis la création de 159 entreprises et de 887 emplois. Il constitue un autre instrument de la politique régionale et correspond à l'initiative du Land pour la création d'entreprises, dénommée METiS [12].

La proximité entre pépinière d'entreprise et parc scientifique
Principales structures du campus de Sarrebruck

Source : ZPT, 2007 (Zentrale für Produktivität und Technologie Saar e.V.)

Le Starterzentrum et le Science Park

Cliché : M. Gobin, 2007

Le lien économique entre la pépinière d'entreprise (Starterzentrum) à gauche, et le parc scientifique (Science Park) à droite, s'exprime dans la proximité physique des deux bâtiments

Enfin, la présence d'instituts de recherche sur le campus, avec lesquels les entreprises collaborent, est également essentielle. Il s'agit notamment du Centre de recherche national pour l'intelligence artificielle (DFKI), de l'Institut Max-Planck d'Informatique (MPI), de l'Institut pour les Nouveaux Matériaux de la Société Leibniz, et de l'IzpF de l'Institut Fraunhofer. Ces trois derniers centres de recherche font partie des instruments de la recherche publique nationale allemande, également soutenus par les Länder du point de vue financier (Fache et Gobin, 2007).

Le projet du Science Park s'appuie ainsi sur un milieu universitaire réputé dans le domaine de l'informatique et de l'ingénierie. Constitué par les relations entre chercheurs, professeurs, étudiants, il se fonde sur la proximité et la coopération entre des centres de recherche, des chaires de l'université, des structures d'aide à la création d'entreprises et enfin de jeunes entreprises.

Cependant, cette stratégie est encore trop isolée pour permettre à Sarrebruck de rivaliser avec les villes des Länder voisins. À cet égard, la répartition des centres de recherche nationaux montre des disparités régionales fortement marquées.

Länder possédant le plus grand nombre de centres de recherche nationaux en Allemagne

Conception : M. Gobin, 2007

Source : Bundesbericht Forschung, 2006

La Sarre apparaît bien démunie par rapport à d'autres Länder, avec seulement deux centres de chacun des trois instituts désignés plus haut (Max Planck, Fraunhofer, Leibniz).

 

De nouvelles chances à saisir pour Sarrebruck et sa région

Face au cœur technologique de l'Allemagne, qui est également le cœur économique du pays, et malgré une stratégie récente de soutien à l'innovation, la Sarre est pratiquement inexistante. À la fois trop petite, trop proche des grands pôles technologiques et trop éloignée par rapport au centre géographique du pays, elle dispose d'une situation défavorable de périphérie au cœur du centre européen. Difficile dès lors de jouer dans la cour des grands, à moins de valoriser les potentiels de la région, analysés ici sous l'angle de l'innovation.

Le Land de Sarre, acteur central

Le Land de Sarre, principal acteur des politiques économique et technologique (Fache et Gobin, 2007), a déjà réalisé de nombreux efforts en matière de soutien à l'innovation. Ceux-ci passent par la mise en place d'une stratégie commune entre le Ministère de l'éducation, de la culture et de la science (MBKW), responsable de la politique de recherche et du soutien aux grandes écoles et aux structures de recherche, et le Ministère de l'économie et du travail (MfW), en charge de la politique de technologie. Le but est de voir se développer les transferts de connaissance entre le milieu scientifique et les entreprises. Les actions de marketing et de promotion sont aussi une composante importante de la stratégie régionale. Par exemple, la brochure intitulée "La Sarre innovante" publiée par la Centrale pour la productivité et la technologie (ZPT) présente un échantillon des entreprises de la Sarre à destination de l'extérieur. Elle est utilisée aussi bien lors des salons, spécialisés ou généraux, qu'à l'étranger, grâce à une édition en anglais [13].

La nécessaire intégration aux réseaux allemands

À l'échelle de l'Allemagne, pour sortir de sa situation marginale, la Sarre a tout intérêt à exploiter les moyens mis en place par l'État fédéral pour développer la recherche et les activités de haute technologie, notamment par le biais de la politique des réseaux de compétence, ou Kompetenznetze [14]. Cette initiative fédérale, la plus récente en matière d'innovation, répond à une tendance générale à favoriser les réseaux de coopération (Fache et Gobin, 2007). Les 131 réseaux de compétence recensés dans le dernier rapport annuel [15] concernent un champ d'activités très vaste, dans lequel les nano- et biotechnologies se distinguent, représentant un cinquième du total. C'est d'ailleurs l'un des domaines-clés que la Sarre tente actuellement de promouvoir à l'aide du réseau régional NanoBioNet [16], créé à l'initiative du Land en 2002 .

Ce dernier constitue un outil efficace d'intégration de la région grâce à un emboîtement des réseaux à différentes échelles. Avec 93 adhérents en 2007, ce réseau régional est lui-même intégré au réseau de compétence CC-NanoChem regroupant 86 entreprises et 48 instituts de recherche de toute l'Allemagne, et au réseau de portée essentiellement régionale CC-NanoBioTech en coopération avec la région de la Rhénanie-Palatinat. L'université est impliquée dans chacun des deux réseaux, une façon de promouvoir les jeunes entreprises qui en sont issues et de donner plus de crédit à cette région en manque de jeunes diplômés.

Enfin, le réseau européen Nano2Life [17], dont NanoBioNet fait également partie, représente une ouverture très intéressante. Son but est de rassembler des compétences disséminées au sein de l'Europe et de préparer des actions communes, telles que la création d'un "Institut Européen des NanoBioTech", des projets communs de recherche, la formation et l'apprentissage, le partage de ressources ou encore la communication et l'information.

L'Europe, levier de l'action à Sarrebruck

Si l'on se place à présent à l'échelle européenne, Sarrebruck appartient aux "sous-espaces en voie d'intégration régionale" décrits par G. Baudelle (2002). Ce stade intermédiaire du "cycle urbain" est caractérisé par trois éléments importants : un processus de reconversion associant restructurations industrielles, diversification du tissu d'entreprises et ouverture internationale ; l'organisation des territoires privilégiant les relations de coopérations, susceptibles d'engendrer des externalités spécifiques et d'augmenter la stabilité des réseaux d'acteurs, par rapport aux relations de compétition ; des relations anciennes entre les acteurs.

Si Sarrebruck compte accéder au rang des métropoles européennes, il faudrait qu'elle parvienne d'abord à accomplir cette première étape d'intégration, en exploitant la coopération transfrontalière [18] et les réseaux d'acteurs existants. Dans ce contexte, de récents projets de coopération ont justement montré que l'innovation peut être mise au service de l'intégration. Trois d'entre eux ont fait l'objet d'une analyse plus détaillée, faisant apparaître deux logiques différentes.

Le projet de zones d'activités binationales Eurozone (voir le complément ci-dessous), et le projet métropolitain Sarrebruck – Moselle Est (voir le complément ci-dessous) privilégient une logique d'agglomération. Cette stratégie d'ordre opérationnel vise une planification commune des espaces urbains partageant de nombreuses caractéristiques. Très lourde à mettre en œuvre, elle nécessite une vision globale du territoire à moyen et à long terme et une forte volonté politique.

Des compléments (en pop-up)

Et en complément dans le dossier "Territoires européens : Union, États, régions", une page de corpus documentaire (en nouvelle fenêtre) : Coopérations territoriales transfrontalières, eurorégions

À l'inverse, la logique de réseau de ville apparaît plus souple par sa dimension sectorielle. Le projet de Quattropole (voir le complément ci-dessus) par exemple n'a pas pour objectif une planification intégrée du territoire mais s'appuie plus particulièrement sur le développement des technologies de l'information et le développement du multimédia dans l'Eurorégion SaarLorLux (voir pop-up ci-dessus) [19].

Toutefois, les deux stratégies évoquées n'ont pas véritablement fait la preuve de leur efficacité. La concurrence entre les pôles urbains de la "Grande Région" semble toujours prendre le pas sur la coopération, comme le laisse supposer le projet d'agglomération Sarrebruck-Moselle Est, dont l'objectif inavoué est de concurrencer les villes du Sillon Lorrain. Pourtant, l'enjeu est de taille dans une Europe des régions en construction, car les régions de Sarre, de Lorraine, ou de Luxembourg, prises isolément, n'ont pas la capacité suffisante pour faire face aux grandes régions métropolitaines, et leur situation marginale risque de s'accentuer si elles continuent à "faire cavalier seul" (Gobin, 2007).

À partir de ces initiatives isolées, l'une des pistes de réflexion à envisager est la constitution d'un milieu innovateur transfrontalier au niveau de l'eurorégion SaarLorLux, fondé sur la proximité culturelle des acteurs (politiques, sociaux, économiques) et sur le développement de compétences spécifiques. De type métropolitain, un tel milieu serait organisé de manière polycentrique, en impliquant les différents pôles de l'eurorégion SaarLorLux (dont Sarrebruck, Metz, Trêves, Luxembourg). Sa vocation serait de permettre aux entreprises présentes sur le territoire de s'insérer dans les réseaux d'innovation en assurant une veille technologique sans frontière. L'intérêt serait également de valoriser le milieu à l'extérieur de la région et d'assurer un relais entre les échelles régionales, nationales et européennes.

 

Conclusion

Après une longue période de reconversion économique destinée à amortir les effets des crises minière et sidérurgique, Sarrebruck se tourne désormais vers l'avenir. Dans ce territoire en transition, dans lequel les frontières semblent s'estomper, dans cette région polycentrique qui cherche à la fois à valoriser son passé et sa culture industriels et à s'ancrer dans la modernité, l'innovation prend désormais une place de premier ordre dans les politiques d'aménagement. Du centre-ville à la périphérie et même à la ville en général, tout est fait pour construire un territoire innovant : attractivité pour les travailleurs qualifiés, parcs technologiques performants, développement des fonctions de commandement, etc. Sarrebruck voit grand, et se voit déjà métropole. Toutefois, le décalage entre la structure urbaine héritée de la mine et la construction d'une centralité métropolitaine reste important. Sarrebruck doit faire face à l'enjeu de réussir à trouver les bons partenaires dans une logique qui dépasse les frontières et les barrières politiques.

 

Notes

[1] Marion Gobin, Etudiante M2, Master 2 Villes et Territoires, Institut de Géographie de l'Université de Nantes (IGARUN) marion.gobin@googlemail.com

[2] En France, le mot "réseautage" est peu connu. Au Canada / Québec, il tend à s'imposer pour rendre compte du terme "networking" mais il n'en existe pas de définition figée, il a un sens différent en fonction des contextes, des usages et usagers. Le réseautage est le processus par lequel organismes ou individus collaborent pour atteindre des objectifs communs et fonctionnent en synergie de telle sorte que le résultat de leurs activités conjointes est supérieur à la somme des activités individuelles.
Voir dans ce dossier, de Richard Shearmur : Métropoles et innovation

[3] REVIT, Programme Européen pour la Revitalisation des sites industriels, est un programme destiné à soutenir des opérations de reconversion de friches industrielles de grande envergure tels que le projet de reconversion de l'Île de Nantes. Lancé au printemps 2003, il concernait six villes partenaires d'Europe du Nord-Ouest (Tilburg / NL, Hengelo / NL, Medway / GB, Torfaen / GB, Stuttgart / D et Nantes /F). L'objectif principal de ce programme est de développer les coopérations entre les villes et les échanges d'expériences autour de trois thèmes principaux : la recherche d'instruments et de méthodes formels et informels de régénération des friches, la recherche de nouvelles techniques de financement, en s'inspirant des modèles de partenariats publics-privés notamment, et enfin la préservation et la réutilisation du patrimoine industriel en conformité avec la préservation de l'environnement. Voir : www.revit-nweurope.org

[4] Selon Manuel Castells, la ville informationnelle se définit comme une ville organisée autour de la capacité à générer de l'innovation comme moteur économique de la ville. Celle-ci se traduit spatialement par une organisation de l'innovation dans des réseaux étendus mais concentrés fonctionnellement à travers la concentration des milieux décisionnels et culturels en certains lieux d'une part et l'articulation de l'ensemble des fonctions, des activités et des populations autour des réseaux de communication d'autre part.

[5] La ville créative est une ville spécialisée dans les industries créatives, Elle compte un nombre d'emplois et d'entreprises dans les secteurs concernés supérieur à la moyenne.
Les filières créatives correspondent aux activités dans lesquelles le produit final est un objet de création. Elles font l'objet de politiques publiques volontaristes dans un nombre croissant de pays. Au Royaume-Uni, elles sont classées en treize domaines, dont font partie l'architecture, les arts, le design, la mode, le cinéma, les services informatiques et de logiciels, les médias et la publicité. Aux Pays-Bas, l'industrie créative représenterait ainsi 240 000 emplois et une valeur ajoutée comparable à celle de l'industrie chimique.

On voit bien tout l'enjeu que représentent ces secteurs pour le développement économique des villes. L'économiste américain Richard Florida prétend d'ailleurs que celui-ci est lié à la capacité à attirer la main d'œuvre créative. Cependant la définition de la "classe créative" est contestée et de nombreux auteurs ont montré qu'il n'existe pas forcément de lien de causalité entre l'attractivité de la classe créative et la croissance économique.

[6] La GIU, Société pour la promotion de l'Innovation et de l'Entreprise,  est la Société d'Economie Mixte créée par la ville de Sarrebruck dans les années 1980 dans le but de reconvertir les friches industrielles et de moderniser la capitale régionale.

[7] ISOPLAN : Institut für Entwicklungsforschung, Wirtschafts- und Sozialplanung GmbH cabinet de conseil situé à Sarrebruck

[8] Voir certains éléments du glossaire et du corpus documentaire du dossier (nouvelle fenêtre) Territoires européens : régions, États, Union

[9] Cette rencontre fait partie d'une série d'entretiens effectués au printemps 2007 à Sarrebruck avec des acteurs de l'aménagement et du développement économique.

[10] IDS Scheer AG emploie 800 personnes au niveau local. Elle a connu une véritable success story sous la conduite du professeur Scheer, issu de l'Université de la Sarre. Ce "leader charismatique" (S. Daviet, 2005) est à l'origine du développement de l'informatique à Sarrebruck. Il compte ainsi parmi les vingt innovateurs présentés sur le site internet du Land de la Sarre. Arrivé dans la région en 1975 pour occuper la chaire de sciences informatiques appliquées à la gestion d'entreprise à l'Université de la Sarre, il est nommé en 1979 directeur de l'Institut de sciences informatiques appliquées à la gestion d'entreprise (IWi), institut dépendant de l'Université, place qu'il occupe jusqu'en 2005. Entre-temps, le professeur fonde son entreprise en 1984, l'IDS Prof. Scheer GmbH, qui connaît un succès très rapide puisque l'entreprise est aujourd'hui une multinationale, qui emploie au total 2 800 personnes et exerce son activité dans une cinquantaine de pays. Le professeur Scheer, outre son succès économique, est également impliqué dans la vie politique et économique de la région. Ainsi, un poste est créé pour lui au ministère de l'Économie du Land en 1999 sur les questions d'innovation, de technologie et de recherche.

[11] La réalisation du Science Park, a été confiée au Groupe d'Aménagement Economique, la Strukturholding Saar. Celle-ci regroupe toutes les activités de promotion économique du Land. Pour assurer la maîtrise d'ouvrage, le Land de Sarre a également créé la société Science Park GmbH, dont il est détenteur.

[12] Le projet METiS a été retenu avec 11 autres dans le cadre du programme national EXIST III, financé en partie par le ministère de l'Économie et de la Technologie (BMWi) et par le Fonds social européen de l'Union européenne. Le programme EXIST sélectionne depuis 1998 des projets régionaux ayant pour objectif la création d'entreprises dans les établissements d'enseignement supérieur.

[13] Une borchure est disponible en anglais : www.zpt.de/zpt/Integrale?/.../ObjectType=full

[14] Le soutien de l'État fédéral passe par une offre de plus grande lisibilité afin de mieux faire connaître ces réseaux et leur région de localisation en Allemagne et à l'étranger.

[15] Rapport disponible en allemand et en anglais sur le site : www.kompetenznetze.de Une carte interactive : www.kompetenznetze.de/map

[16] Le réseau de compétence CC-NanoChem a été créé en 1999 avec le soutien du ministère de l'Éducation et de la Recherche allemand. Il réunit six centres de compétences allemands (dont Berlin, Bonn et Sarrebruck) spécialisés dans la chimie et l'utilisation des nanotechnologie pour la production de nouveaux matériaux. Trois axes de travail ont été définis au sein de ce réseau : le développement  industriel des technologies des nanoparticules, des nanofilms, et des nanofibres pour une utilisation plus spécifique dans le domaine des sciences du vivant. Parmi les participants à ce réseau figurent quelques grands noms de l'industrie tels que Bayer, des entreprises ayant recours aux nanotechnologies, ou produisant des nanomatériaux, des professionnels travaillant dans le domaine du conseil et des services aux entreprises, ainsi que des établissements d'enseignement supérieur et des instituts de recherche.

[17] Ce réseau créé en 2004 est le premier réseau d'excellence européen reconnu par la Commission européenne dans le domaine des nano- et biotechnologies.

[18] En complément dans le dossier "Territoires européens : Union, Etats, régions", une page de corpus documentaire (en nouvelle fenêtre) : Coopérations territoriales transfrontalières, eurorégions

[19] Pour plus d'information, se reporter au site www.grande-region.net

BIbliographie

  • Baudelle G. et al. - "Les scénarios de l'espace européen" in Baudelle G. et Castagnède B., Le polycentrisme en Europe, éd. de l'Aube, DATAR, La Tour d'Aigues/Rennes, pp. 107-154, 2002
  • Blanchard N. - Réaménagement de la Berliner Promenade à Sarrebruck : analyse de la mise en œuvre, monographie de Master 1, IGARUN, 57 p., 2007
  • Daviet S. - Industrie, culture, territoire - L'Harmattan, Paris, 208 p., 2005
  • Daviet S. - "L'évolution du concept de reconversion : de la substitution d'activité au redéveloppement des territoires", in Daumalin X.et al, Territoires européens du charbon, des origines aux reconversions, Publications de l'Université de Provence, Aix-en-Provence, pp. 243-255, 2006
  • Deshaies M. - "Introduction : réhabilitation, reconversion et renouvellement des espaces industriels et urbains dégradés", in Revue Géographique de l'Est, tome XLVI, pp. 103-105, 2006
  • Fache J. – Nantes, à la croisée des chemins de l'économie de la connaissance, Géoconfluences, 2007
  • Fache J., Gobin M. - Innovation et territoire, enjeu essentiel des politiques d'aménagement, Géoconfluences, 2008, à paraître
  • Florida R. - An introduction to the creative class, in Franke S. et Verhagen E., Creativity and the city, how the creative economy changes the city, Coll. Reflect, n°5, Rotterdam, Nai Publishers, pp. 20-40 - 2005
  • GIU - Städtebauliches Entwicklungskonzept für die Landeshauptstadt Saarbrücken, Saarbrücken, 102 p., 2006
  • Gobin M. – Innovation, centralité et reconversion industrielle: stratégies territoriales de Sarrebruck, mémoire de Master 1, IGARUN,  146p., 2007
  • ISOPLAN - Landeshauptstadt Saarbrücken, Projekt „Stadtmitte am Fluss“, Ex-Ante-Analyse der regionalwirtschaftlichen und sozioökonomischen Effekte des Projekts, Saarbrücken, 129 p., 2006
  • Shearmur R. - Métropoles : des bols pour l'innovation ?, Géoconfluences, dossier "De Villes en Métropoles", 2003
  • Vivant E. – La classe créative existe-t-elle ?, Annales de la Recherche Urbaine n°101, pp.155-161 - 2006
Pour aller plus loin sur Sarrebruck et sa région
  • De Bayser A. - "Sarrebruck, interventionnisme économique et partenariat", in KAISERGRUBER D. [dir], Des villes construisent l'emploi en Europe, éd. de l'Aube, La Tour d'Aigues, pp 97-107 - 2001
  • Brücher W. - "Grenzraum Saar-Lor-Lux - eine Modellregion für Europa ?", in Deuframat (revue en ligne), 2001, www.geographie-marburg.de/deuframat
  • Gaunard M.F. - "Réflexion sur une stratégie d'organisation territoriale des espaces urbains frontaliers : agglomérations ou réseaux de villes transfrontaliers dans l'espace Saar-Lor-Lux ?", in Hommes et Terres du Nord, n°1, pp. 17-24 - 1998
  • Schulz C, Dörrenbächer P. - "Les relations économiques dans la région transfrontalière sarro-lorraine", inDeuframat (revue en ligne), 2002, www.geographie-marburg.de/deuframat
  • Wittenbrock R. - Geschichte der Stadt Saarbrücken, Von der Zeit des stürmischen Wachstums bis zur Gegenwart, SDV Saarländische Druckerei, Saarbrücken, 721 p., 1999

Webographie

  • Communauté d'agglomération de Forbach, détail du projet Eurozone : www.agglo-forbach.fr
  • Communauté d'Agglomération de Sarreguemines), étude de préfiguration de la métropole Sarrebruck-Moselle Est (Urbanis, 409 p. – 2003) consultable et téléchargeable : www.agglo-sarreguemines.fr
  • La GIU, société pour la promotion de l'innovation et de l'entreprise, présentation des projets réalisés : www.giu.de
  • Eurorégion SaarLorLux), présentation et historique ainsi que dossiers d'actualité : www.grande-region.net
  • Site fédéral des réseaux de compétence), dernières actualités et rapports annuels téléchargeables :www.kompetenznetze.de
  • Réseau régional NanoBioNet initié par le gouvernement de Sarre), annuaire des entreprises du réseau :www.nanobionet.de
  • Programme européen REVIT), présentation des projets de reconversion de friches des 6 villes partenaires : www.revit-nweurope.org
  • Sarrebruck, la capitale du Land de Sarre, informations générales : www.saarbruecken.de
  • Portail de la région de Sarre, présentation de différentes thématiques (innovation, recherche, statistiques...) et des arrondissements de la région : www.saarland.de
  • Université de la Sarre, chiffres concernant l'Université (nombre d'étudiants, personnel, centres de recherche, formations proposées...), consultable en version française : www.uni-saarland.de
  • Centrale pour la productivité et la technologie, créée par le ministère de l'Économie et la CCI de la Sarre, présentation de la brochure "La Sarre innovante" (Innovatives Saarland) : www.zpt.de

 

Marion Gobin, Institut de Géographie de l'Université de Nantes (IGARUN),

pour Géoconfluences le 20 mai 2008

mise en page web : Sylviane Tabarly

 

Mise à jour :   20-05-2008

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Pour citer cet article :  

Marion Gobin, « À Sarrebruck, reconstruire la centralité d’un ancien foyer industriel », Géoconfluences, mai 2008.
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/typespace/urb1/MetropScient6.htm