Dalit, scheduled castes (Inde)
Le terme « dalit », d'origine marathi, peut se traduire par « opprimé ». Il désigne les populations « hors castes » considérées par la tradition brahmanique comme « intouchables », en deçà d'une barrière d'impureté qui les exclut des quatre varna. Ces populations sont généralement employées à des tâches mal rémunérées, pénibles, ou à celles considérées comme les plus polluantes dans le système de valeur hindou, où l'opposition entre pur et impur structure l'organisation sociale.
Si le terme « intouchable » est considéré comme une injure par les populations concernées, alors que harijan (peuple de Dieu), nom donné par Gandhi, n'est plus guère employé, dalit tend à se généraliser et est employé par les populations concernées pour se désigner. Le terme dalit avait une connotation militante dans les années 1950 dans le cadre d'une dénonciation de l'oppression des castes supérieures.
Le terme officiel est celui de Scheduled Castes (SC) ou castes répertoriées, catégorie instituée officiellement par les Britanniques en 1936 afin d'étendre les mesures de discrimination positive apparues à la fin du XIXe siècle. Recensés officiellement pour la dernière fois en 2011, les dalits représenteraient environ 19 % de la population indienne, soit 260 millions de personnes en 2024.
La ségrégation sociale et spatiale a longtemps maintenu les dalits à l'écart des villages, leur interdisant l'accès au puits commun, aux temples, aux écoles, et aux lieux de restauration. Abolie par la Constitution de 1950, la discrimination a perduré, en particulier dans les villages et en Inde du Nord. Elle recule néanmoins sous l'effet combiné de l'urbanisation, de la mobilité et de la politique de discrimination positive, et permet l'émergence d'une élite dalit, en particulier dans la classe politique.
Les dalits ne doivent pas être confondus avec les basses castes, appelées officiellement OBC (Other Backward Classes). En effet, ces dernières se situent au-dessus de la barrière d'impureté, elles appartiennent à la varna des shudra qui rassemble un peu plus de la moitié de la population. Les OBC bénéficient aussi des quotas imposés par la politique de discrimination positive, de même que les populations tribales (ST ou Scheduled Tribes).
(MCD), 2015, dernière relecture (SB et CB) : septembre 2024.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Virginie Chasles, « Les inégalités de santé dans les pays émergents, le cas de l’Inde », Géoconfluences, septembre 2022.