Reconstruction
La phase de reconstruction est une des dernières étapes de la gestion d’une catastrophe. Elle témoigne de la plus ou moins forte résilience d’une société. La phase post-catastrophe comprend toujours plusieurs étapes qui peuvent se chevaucher :
- la réponse à la situation d’urgence (sauvetage, élimination des déchets éventuels…)
- la restauration des réseaux et des services publics
- la reconstruction proprement dite qui permet de revenir à une situation pré-catastrophe. Le processus de reconstruction peut aussi présenter des possibilités de penser l'avenir autrement, en faisant mieux et en conduisant une réflexion préventive à la reproduction possible de la catastrophe.
- le suivi psychologique des populations.
Face à une situation de catastrophe et à la réalisation d'un risque, les médias, l'opinion publique, le monde politique se mobilisent, les financements affluent. Mais l'émotion et l'élan passent, à un séisme majeur succède une inondation dévastatrice, l'oubli fait son œuvre, la mémoire s'estompe. Or, le redressement durable d'une zone sinistrée nécessite un effort de cinq à dix ans, ce qu’illustre la reconstruction de la région de Fukushima au Japon. Par ailleurs, les capacités de reconstruction, de renaissance d'une société, sont très variables et ne mettent pas en jeu de simples questions financières mais aussi des problèmes de gouvernance essentiels.
De ce point de vue, l'exemple de la reconstruction de la province d'Aceh et de l'île voisine de Nias, en Indonésie, à la suite du tsunami du 26 décembre 2004, peut paraître exemplaire. Le gouvernement, à l'époque, mit aussitôt en place un organisme central chargé de coordonner les programmes humanitaires : l'Agence de réhabilitation et de reconstruction (BRR) qui concentrait les pouvoirs de plusieurs ministères, disposait d'un rôle de commandement et pilotait les projets de restauration des zones sinistrées. Début 2010, les traces de la catastrophe sont pour l'essentiel effacées et l'économie de la région a été dopée par la réhabilitation des terres agricoles et les travaux engagés. Il n’a pas pu en être de même autour de Tchernobyl (1986) ni de Fukushima (2011) en raison de la particularité des catastrophes nucléaires dont les conséquences humaines et environnementales se font sentir sur des durées beaucoup plus longues.
(ST) mars 2010, dernière mise à jour (SB et CB), octobre 2021.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Patrick Pigeon. « Résilience ». Notion à la une de Géoconfluences, mars 2014.
Sur la reconstruction au Japon après la catastrophe de Fukushima (2011)
- Cécile Asanuma-Brice, « Namie (Fukushima), une commune rurale projetée en modèle mondial de résilience post-accident nucléaire », Géoconfluences, avril 2024.
- Teva Meyer, « Fukushima, paysages d’un territoire en recomposition », image à la une de Géoconfluences, avril 2020.
- Cécile Asanuma-Brice, « Fukushima, l’impossible retour dans les villages de l’ancienne zone d’évacuat on : l’exemple d’Iitate », Géoconfluences, octobre 2018.
- Rémi Scoccimarro, « La reconstruction du Tôhoku (nord-est du Japon) après les catastrophes du 11 mars 2011 », Géoconfluences, octobre 2017.
Sur le tsunami de 2004 en Asie du Sud
- Christopher Gomez, Franck Lavigne, Raphaël Paris et Sylviane Tabarly, « Séisme et tsunami à Sumatra, 2004 – 2010 : de la catastrophe environnementale et humaine à la reconstruction », Géoconfluences, 2010.
- La Banque mondiale, un acteur de la reconstruction post-séisme à Haïti en 2010 évoque ces questions : http://go.worldbank.org/SQZ462N640