Inondation
Une inondation est un aléa caractérisé par une hausse du niveau de l’eau au-delà de ses cotes habituelles. C’est un phénomène naturel dans de nombreux écosystèmes, notamment littoraux, marécageux ou fluviaux : certaines forêts équatoriales sont inondées plusieurs mois par an. L’inondation devient un risque lorsque des populations humaines ou des biens matériels sont exposés (vulnérabilité). La crue d’un cours d’eau, phénomène naturel mais pouvant être modifié par les activités humaines, peut déboucher sur une inondation si elle touche des habitations, généralement parce que les constructions ont été bâties sur le lit majeur d’un fleuve, dans des espaces que l’on croyait abrités par des digues ou protégés par un barrage en amont.
Il existe une diversité d’inondations : par débordement de cours d’eau (incluant les inondations en eau libre, c’est-à-dire sans glace, et les inondations par embâcle de glace), par ruissellement, submersion marine, ou encore par remontée de nappes. L’inondation par ruissellement est un phénomène de plus en plus préoccupant, en lien avec les changements environnementaux globaux, ce dont témoigne régulièrement l’actualité. Le ruissellement dépend de la quantité d'eau et de la perméabilité de la surface. Il est aggravé lorsque les eaux, souvent de pluie, ne peuvent pas s’infiltrer dans le sol et se dirigent directement vers des infrastructures bâties sans passer par les rivières, en raison de l’artificialisation des sols rendus imperméables. Les submersions marines sont des inondations de courte durée de la zone côtière par la mer lors de conditions météorologiques et océaniques défavorables. Les inondations par remontée de nappe sont le résultat de la montée du niveau de la nappe phréatique jusqu’à la surface du sol. Les causes des inondations dépendent donc de facteurs météorologiques, de dynamiques liées à des phénomènes naturels et, de plus en plus, des perturbations anthropiques.
En France, l’inondation est le premier risque dit « naturel » par le nombre de personnes exposées (17 millions) et l’importance des dommages qu’il provoque (53 % des indemnisations accordées depuis 1982 par le régime des catastrophes naturelles, soit 7,3 milliards d’euros), en métropole et en outre-mer, d’après le ministère en charge de l’Écologie. Il existe différents dispositifs légaux pour anticiper et gérer les inondations, de l’échelle européenne (directive Inondation) aux communes, en passant par l’État (cf Plans de gestion des risques d’inondation) et de plus en plus les intercommunalités. Par exemple, à l’échelle communale, les PPRi (Plans de Prévention du Risque d’inondation), annexés aux PLU, permettent de contrôler le développement en zone inondable sur la base de crues de référence (décennales ou centennales par exemple) et de préserver les champs d’expansion des crues, en s’appuyant sur des cartes. Depuis 2002, l’État encourage aussi la gestion globale des risques d’inondation à l’échelle d’un bassin de risque cohérent, à l’aide des PAPI (programmes d’actions de prévention des inondations). Ce sont des appels à projet portés par les collectivités territoriales qui proposent un programme d’actions déclinés en 7 axes : amélioration de la connaissance et de la conscience du risque ; surveillance, prévision des crues et des inondations ; alerte et gestion de crise ; prise en compte du risque inondation dans l’urbanisme ; réduction de la vulnérabilité des personnes et des biens ; gestion des écoulements ; et gestion des ouvrages de protection hydrauliques. Enfin, depuis 2018, les EPCI exercent la compétence GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations). Cette réforme concentre à l’échelle intercommunale des compétences précédemment morcelées.
Dans certains cas, l’inondation peut être recherchée, soit dans un processus de restauration écologique, soit pour des objectifs militaires (war wilding), par exemple lors de la destruction d’un barrage sur l’Irpin en 2022 lors de la guerre en Ukraine.
Maïlys Genouel, septembre 2023. Dernière modification (JBB), juin 2024.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Clara Loïzzo et Alex Prados Linde, « Inondations dévastatrices à Valence : le révélateur d’une forte vulnérabilité en contexte méditerranéen », Géoconfluences, juin 2024.