Tourisme de la dernière chance (last chance tourism)
Le tourisme de la dernière chance, en anglais last chance tourism, désigne une pratique touristique morbide consistant à observer des écosystèmes qu'on sait potentiellement condamnés à disparaître à moyen terme sous l'effet des changements globaux. On parle aussi de doomsday tourism ou tourisme de l'apocalypse (Joliet et Chanteloup, 2020). Les premières occurrences de l'expression proviennent de la littérature anglophone, d'abord sous la plume de Lemelin et al. (2008, 2012), puis sous celle d'Eijgelaar et al. (2010)
Paradoxalement, si elle est pratiquée de façon excessive, cette pratique peut aggraver les pressions sur l'environnement. L'observation des glaciers arctiques (forme de tourisme génératrice de GES et donc aggravant indirectement la fonte des glaciers) ou celle d'espèces menacées d'extinction comme les tortues de mer (dont l’observation peut perturber la reproduction) peuvent dans certains cas être classée dans cette catégorie. Dans d’autres cas cependant la pratique touristique peut contribuer à sensibiliser le public ou à financer des programmes de préservation environnementale.
(JBB), février 2020. Dernières modifications : mai 2021 et mars 2023. Merci à Rémy Knafou.
Références citées
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Eijgelaar Eke, Carla Thaper & Paul Peeters (2010), “Antarctic cruise tourism: the paradoxes of ambassadorship, ‘last chance tourism’ and greenhouse gas emissions”, Journal of Sustainable Tourism, April 2010, pp. 337–354.
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Lemelin, R. H., Fennell, D., & Smale, B. (2008). "Polar bear viewers as deep ecotourists: How specialized, are they?", Journal of Sustainable Tourism, 16(1), 42–62.
- Lemelin Harvey, Jackie Dawson & Emma J. Stewart, Last Chance Tourism: Adapting Tourism Opportunities in a Changing World, Routledge, 2012 (Extrait dans Google Books).
Pour compléter avec Géoconfluences
- Virginie Duvat, « La crise climatique crée-t-elle une situation d’urgence dans les atolls ? », Géoconfluences, mai 2024.
- Camille Escudé, « La dernière frontière de l’écoumène, géopolitique de l’Antarctique entre coopération et appropriation », Géoconfluences, avril 2024.
- Brève « Le paradoxe du tourisme de la dernière chance », Géoconfluences, février 2018.
- Fabienne Joliet et Laine Chanteloup, « Le prisme des représentations paysagères arctiques des Inuits et des Qallunaat : l’exemple du Nunavik (Canada) », Géoconfluences, janvier 2020.