Le périurbain : un concept à l’épreuve des pratiques
Bibliographie | citer cet article
Construction du XXe siècle, le périurbain voit ses formes et son fonctionnement évoluer invitant à repenser les relations ville-campagne. Celles-ci puisent dans la permanence d’un lien entre le rural et l’urbain remontant à l’Antiquité mais appellent aujourd’hui une autre manière de faire ville et de faire campagne.
Le périurbain a émergé dans ses appellations diverses dans les pays dits du Nord pour décrire le renouvellement des formes urbaines et des modes d’habiter à la périphérie des grands centres urbains, sous l’effet d’un usage massif de l’automobile. En ce sens l’ouvrage de Newman et Kenworthy Cities and automobile dependence, publié en 1989, fait date ; il met en relation l’étalement urbain et la dépendance à l’automobile démultipliant la consommation d’énergie et la pollution, la ville compacte étant dès lors érigée en modèle idéal.
Mais cette réalité associée au développement urbain des pays anciennement industrialisés ne doit pas gommer les spécificités régionales que l’on peut décliner aussi bien aux échelles nationales que locales : le périurbain états-unien n’est pas celui de l’Allemagne, tout comme le périurbain de San Francisco se différencie de celui de Baltimore, et celui de l’Ouest francilien présente encore des particularités par rapport à celui de l’est de Paris. Ainsi l’étalement urbain s’appliquant à des trames paysagères et des évolutions socio-économiques diverses fait état d’un périurbain pluriel ce que la sémantique, qui cherche à le qualifier, ne manque pas de rappeler : ainsi en est-il de la citta diffusa (ville diffuse) (Indovina, 1990) en Italie, de la Zwischenstadt (entre-ville) (Sieverts, 2004) allemande, en France la rurbanisation ou la ville éparpillée (Bauer et Roux, 1976) ainsi que la ville émergente (Chalas, Dubois-Taine, 1997) sont encore des expressions cherchant à décrire la diversité des formes et des processus.
La circulation des termes et leur diversité renseignent sur la difficulté à rendre compte d’une réalité spatiale que l’on souhaite catégoriser parce qu’elle offre du sens : évaluer une manne électorale pour capter l’électorat des soccer moms (mère de famille « taxi » dans les banlieues) lors de la seconde campagne de Clinton en 1996 (Ghorra-Gobin, 2013) ou d’une « France périphérique »((L’expression est issue du titre de l’ouvrage de Christophe Guilluy intitulé « La France périphérique : comment on a sacrifié les classes populaires », 2014, Flammarion, 192 p. La sortie de cet ouvrage a fait polémique et des éléments du débat ont été rassemblés dans une brève de Géoconfluences : La France périphérique, débat autour d’un livre (octobre 2014). Par ailleurs Éric Charmes propose une lecture de ce qui fait controverse dans cette ouvrage, « Une France contre l’autre ? », La Vie des idées, 5 novembre 2014.)) (recouvrant une partie du périurbain, Guilluy, 2014) lors des campagnes présidentielles de 2012 et 2017 en France, évaluer encore des marchés bancaire et immobilier associés au rêve pavillonnaire (le périurbain visé lors de la crise des subprimes à partir de 2007), améliorer l’offre de transport dans un espace soumis à la congestion vers les centres. Ainsi en est-il de « periurban » nullement employé au départ pour évoquer l’au-delà de la banlieue dans la langue anglaise, mobilisant plutôt les expressions « exurbs », « outer ring suburbs », « suburban fringe ». Les occurrences de « periurban » dans les écrits deviennent plus importantes dans le tournant des années 2000 en insistant sur l’interface urbain/rural (récurrence de l’expression « peri urban interface ») et sur les relations qui se tissent entre la ville et le « farmland » (récurrence de l'expression « rural-urban linkages »), le terme étant le plus souvent écrit en deux parties « peri urban » et se référant à différentes régions du monde (en particulier l’Amérique latine, l’Europe et l’Asie). L’usage de ce mot correspond à la volonté de brasser des réalités communes au-delà des effets de contexte. Ainsi le « périurbain » depuis le début des années 2000 fait une apparition de plus en plus marquée pour décrire des processus d’étalement urbain dans les pays dits du Sud, l’expression renvoyant à des formes d’imbrication rural/urbain comme au Nord même si les facteurs explicatifs divergent en de nombreux points (place de l’automobile et rapport à l’emploi, rôle des politiques publiques et du système bancaire) tout comme les modes d’habiter ces espaces.
L’article souhaite montrer que d’une préoccupation d’aménageur qu’il était au départ – appréhendé comme un état provisoire en attente de rattrapage urbain – le périurbain participe d’une réalité métropolitaine hors de l’agglomération dense. Ne pouvant plus être simplement lu dans un rapport de domination centre-périphérie, il semble voué à durer en offrant d’autres modèles d’habiter dont les ressources tiennent aussi bien de la ville que de la campagne.
|
1. Le périurbain : un objet conceptuel, une préoccupation d’aménageur
1.1. Un processus mondial, une réalité française
La croissance urbaine et l’urban sprawl qu’elle produit est un processus partagé par de nombreuses régions du monde ; s’attarder sur le cas français permet de mettre en lumière la complexité d’un phénomène plutôt banal. Cette complexité apparaît dès que l’on souhaite délimiter cet étalement, de fait peu circonscrit, mais encore dès que l’on s’intéresse aux facteurs qui le nourrissent.
Le périurbain français, en jouant du préfixe « péri », met immédiatement sous dépendance d’un pôle urbain central une couronne que la statistique définit à partir des navettes domicile-travail. Les communes périurbaines sont celles dont 40 % au moins de leurs actifs vont travailler dans un pôle urbain (formé d’une ou plusieurs unités urbaines agglomérées) ou dans une autre commune attirée par celui-ci. Ces communes, sous dépendance en termes d’emploi, peuvent être tout autant rurales qu’urbaines selon qu’elles comptent plus ou moins 2 000 habitants. Cette catégorie statistique enserre alors tout à la fois du rural et de l’urbain dans un espace dominé par la ville et produit par la métropolisation (figure 1).((Pour une critique argumentée de cette catégorie statistique voir aussi l’article de Pierre Pistre et Lionel Richard paru dans Géoconfluences Pierre Pistre et Frédéric Richard, « Seulement 5 ou 15 % de ruraux en France métropolitaine ? Les malentendus du zonage en aires urbaines », Géoconfluences, avril 2018.))
Figure 1. Du rural et de l’urbain dans le périurbain. Lecture statistique du périurbain de Paris et de Toulouse
|
|
Dans les couronnes périurbaines du zonage en aires urbaines, définies par les mobilités de leurs habitants, on retrouve des communes urbaines et rurales selon les définitions par le seuil de population de 2 000 habitants, comme ici à Toulouse et à Paris. Cartographie de J. Robert et C. Aragau, Université de Paris-Nanterre pour Géoconfluences, 2018. |
Cette catégorisation statistique à la française n’a nul équivalent à travers le monde et renvoie en particulier à l’aspiration par les villes, au moment de la désindustrialisation des années 1970, des nouvelles formes d’emploi en faveur de la tertiarisation. Ainsi le développement de la périurbanisation qui se produit en France à la même période est découplé de la question de l’emploi, logement et emploi empruntant des trajectoires inverses : le logement quittait les centres urbains tandis que l’emploi s’y concentrait. À titre de comparaison, l’Allemagne ayant gardé un tissu industriel et artisanal associé à des activités de services dans les bourgs ruraux, ce sont à la fois les habitants et les emplois qui ont nourri le développement urbain formant la constellation de la zwischenstadt. Aux États-Unis, le desserrement de l’emploi dans des villes satellites de grande couronne, décrit par Joël Garreau en 1991 sous l’expression de edge cities, a relativisé cet ultra dépendance qui a marqué le périurbain français jusqu’au début des années 2000.
Cette réalité française est encore celle souvent exprimée d’un choix contraint plus ou moins conscient : l’accès à un logement plus spacieux pour des populations relativement modestes mais encore solvables visées par un ensemble de politiques publiques (figure 2) et la promotion immobilière autour du modèle pavillonnaire. Aux États-Unis, la grande banlieue a longtemps été celle des catégories aisées faisant avant tout le choix délibéré du départ à la recherche de signes distinctifs de classe (dont la proximité à la nature faisait partie) avant que ne s’opère un retour au centre par le biais entre autres de ce que Richard Florida nomme la classe créative((Richard Florida invente la notion de classe créative en 2002 pour évoquer une population urbaine et qualifiée, représentant 40 millions de personnes aux États-Unis, 30 % de la population active et 70 % du pouvoir d’achat disponible, moteur de la redynamisation des centres urbains anciennement délaissés. L’auteur est critiqué pour le rôle exagéré donné aux « bobos » dans le développement des villes post-industrielles.)) (Florida, 2012). Aujourd’hui la diversification ethnique des espaces de grande couronne aux États-Unis apparaît plutôt comme un indicateur d’intégration des minorités. Et le déclassement des lotissements états-uniens lors des reventes de maisons, loin d’être présenté comme un processus ségrégatif, est perçu comme permettant à des catégories inférieures d'accéder au pavillon, souvent des migrants quittant le petit collectif des down town. La relégation est davantage examinée à l’échelle des quartiers et peu directement étudiée en lien avec la périurbanisation.
Figure 2. Des politiques publiques en faveur du pavillonnaire
Années 1930 |
Exemple des nombreuses maisons d'architecte construites pendant les années 1920 et 1930, ici à à Fosses (Val d'Oise), lotissement de la France Foncière. Cliché P. Poschadel, 2011, CC BY-SA 2.0 (source). Après le tournant marqué par la loi Siegfried (1894), la loi Loucheur, votée en 1928, prévoit entre autres mesures en faveur du logement : des prêts à 2 % sur une très longue durée pour l'accession à la propriété individuelle. |
|
Années 1950 |
Quartier pavillonnaire, Les Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Cliché : Marianna, 2007, CC BY-SA 3.0 (source). Le Plan Courant de 1953 : série d’interventions (appelée "Plan Courant" du nom du ministre, Pierre Courant, de la Reconstruction et du Logement) facilitant la construction de logements « en campagne » tant du point de vue foncier que du point de vue du financement (primes à la construction, prêts à taux réduit) |
|
Années 1960-1970 |
Les Chalandonnettes, dans le quartier de Beauval à Meaux (Seine-et-Marne). Photographie : région Île-de-France, source : patrimoine.iledefrance.fr
1966 : le premier village-expo (voir cette page) |
|
1980 à auj. |
Lotissement de la Tourelle à Maule (Yvelines). Cliché : J.-H. Mora, licence CC BY-SA 3.0 (source).
1995 : les prêts à taux zéro |
>>> Voir aussi sur ce sujet : Lou Herrmann, « Le lotissement en France : histoire réglementaire de la construction d’un outil de production de la ville », Géoconfluences, avril 2018. |
Aujourd’hui en France élus et habitants du périurbain tendent à se défaire d’un rapport de dépendance systématique au pôle urbain, en témoignent des formes d’autonomisation lisibles dans la mise en œuvre de politiques de développement local et dans les pratiques de mobilités quotidiennes.
1.2. Un espace mis en lumière par la durabilité
L’ouvrage de Newman et Kenworthy cité plus haut a eu un retentissement international dans les années 1990 en atteignant la sphère de l’aménagement et de l’urbanisme au moment du grand virage environnemental des années 2000. Le périurbain, en témoignent les images parfois caricaturales qui lui étaient associées, devenait un concentré du contre-modèle de la ville durable.
Les faibles densités bâties et la part belle faite à l’automobile ont été l’angle d’attaque le plus virulent. Les habitants de ces espaces portaient alors une large responsabilité en matière de pollution. Pourtant, rapidement, quelques travaux ont relativisé cette lecture et notamment l’effet barbecue décrit par Vincent Kaufman bien que rediscuté par Sébastien Munafò((Une note à ce sujet dans migrosmagazine.ch datant du 18 mars 2013. Voir aussi la discussion autour de cette controverse par Sébastien Munafò dans Géoconfluences, 5 janvier 2017 : L'effet barbecue : controverse autour de la ville compacte.)). Alors qu’à cette même période, les politiques de la ville tentent de répondre aux crises urbaines des quartiers péricentraux (dont l’année 2005, pour la France, montre des signes d’exacerbation), le périurbain, lui, est accusé tantôt de fabriquer de l’entre-soi, tantôt de reléguer des ménages modestes piégés par le rêve pavillonnaire. Quelles réponses apporter aux périphéries urbaines, proches et lointaines qui peinent à cocher la case de la durabilité sociale ? Si l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine), à force de renouvellement urbain et d’implosions de barres et de tours, a tenté des opérations choc dont les effets ont été très discutés (Epstein, 2013), il ne pouvait être envisagé de faire disparaître des milliers d’hectares de lotissements pavillonnaires (figure 3). La densification et la mixité sociale devaient être une réponse pour lutter contre le malthusianisme foncier de certains élus et en ce sens le passage du POS au PLU rendait la chose moins aisée ; ainsi le mouvement BIMBY((BIMBY : Built In My Back Yard (mouvement en faveur de la densification pavillonnaire) par opposition aux comportements NIMBY (Not In My Back Yard), pratiques de défense d’intérêt privé (son pavillon et son jardin) contre la programmation d’un équipement à proximité, souvent à vocation collective et perçu comme apportant des nuisances.)), le développement du concept d’urbanisme endogène((L’urbanisme endogène se réfère à des pratiques de densification en menant des opérations en dents creuses ou en procédant à des opérations de réhabilitation.)) dans les PNR (Parcs Naturels Régionaux((Ces PNR se présentent comme des laboratoires d’innovation pour expérimenter de nouvelles manières de faire en termes d’aménagement, d’urbanisme et de développement local. Expérimentations dans le PNR de la Haute Vallée de Chevreuse : http://www.arcad-ca.fr/documents/RencontreDensite_PNRHVC_20111209.pdf).)) du périurbain en France, le développement du petit collectif autorisaient à la fois une compacité des morphologies et la réalisation de petits logements prêts à accueillir des populations plus jeunes, plus âgées, plus modestes, autant d’outils pour fabriquer de la diversification sociale en périurbain comme l’exige la loi SRU((Loi SRU promulguée en 2000 : loi relative à la Solidarité et Renouvellement Urbains comprenant l’exigence d’un certain nombre de logements sociaux par commune (article 55) et appelant à la densification des tissus urbains existants pour lutter contre l’étalement (Art.L-121-1). Plus d’informations dans le glossaire.)) à partir de 2000. Si le périurbain est arrivé sur la scène du débat public c’est aussi parce qu’il peinait à intégrer des pratiques renouvelées en matière d’urbanisme, notamment celles du recyclage urbain((Le recyclage urbain comprend des opérations de renouvellement et réhabilitation urbains permettant une nouvelle fois de limiter l’étalement. Ainsi en est-il des corps de ferme et des silos à grains réhabilités en logement ou école maternelle.)), le blocage le plus fort se situant du côté des corridors commerciaux marqueurs de « la France moche » titré par Télérama en 2010. L’incapacité pour la puissance publique d’avoir la maîtrise foncière sur des espaces marqués par la multipropriété, et sur lesquels les enjeux financiers et économiques sont forts, est un frein dans le traitement de l’étalement de ces zones, de la question des friches commerciales et de la mixité fonctionnelle. Les obstacles sont nombreux : stratégies commerciales des enseignes recherchant du flux et de la surface, rachat par des fonds d’investissement lointains des opérations (peu soucieux du devenir esthétique des programmes) réalisées au départ par des promoteurs, difficulté des élus à arbitrer et à imposer des règlements face à des acteurs économiques puissants tenant entre leurs mains la question cruciale de l’emploi. Entre paysages commerciaux déqualifiés, fronts urbains dégradés et friches agricoles, le périurbain peine une nouvelle fois à répondre aux exigences de la durabilité environnementale et paysagère.
Figure 3. 30 % de périurbains en France
Source : INSEE- RGP de 2014, Découpage communal de 2016. |
|
Pourtant aujourd’hui ce sont presque 30 % des Français qui vivent dans ces couronnes périurbaines (figure 3): si un certain nombre d’entre eux y ont été parachutés dans les années 1970, ce sont désormais au moins deux générations qui y font ancrage.
2. Habiter un paysage périurbain
2.1. Parcourir l’entrelacs ville-campagne
Nombre de débatteurs ces toutes dernières années, participant à un mouvement qui irait dans le sens d’une réhabilitation du périurbain (Rougé, 2013), marquent un agacement lorsqu’il est question d’opposer les couronnes périurbaines à ce qui serait la ville dense, certains allant désormais jusqu’à dire qu’il n’y a pas ou plus de question périurbaine : « Pour en finir avec le périurbain » titre Jean-Michel Roux (Roux, 2013) ou « le périurbain est mort, vive les campagnes urbaines »((Chronique du périurbain francilien n° 6, 21 juin 2017, IAU (Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de la région Île-de-France.))) titre l’IAU. La stigmatisation à outrance de cet espace a en effet montré ses limites, tout simplement parce que l’explication par l’espace de certains sujets s’est montrée peu convaincante, notamment celle du vote frontiste aux deux dernières élections présidentielles, ou bien celle des logiques d’entre-soi ou d’effet de club. Éric Charmes (Charmes et al., 2013) et Jean Rivière (Rivière, 2013) ont montré la prévalence du facteur socio-économique dans ces résultats, Violaine Girard, sociologue, met l’accent sur « les transformations sociales des classes populaires » et des « votes à motivations multiples » (Girard, 2012); Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, dans Les ghettos du Gotha (2007), ont bien décrit les phénomènes d’entre soi dans les quartiers centraux de la ville, le périurbain n’offrant, sur ces deux sujets au moins, que bien peu de spécificité. De plus, le périurbain étant avant tout saisi par la géographie urbaine et l’urbanisme, cet espace a sans doute subi les déformations d’une lecture univoque dans un monde décrit comme tout urbain((En référence à la revue fondée en 2013 « Tous urbains ».)), la métropolisation et ses réseaux emportant ou embrassant dans un tourbillon cyclonique les espaces qu’elle aspire.
Une telle lecture reviendrait à gommer un élément qui, en revanche, fait bien la spécificité de cet espace : son originalité morphologique, qui se donne à voir à ceux qui le traversent et qui se donne à vivre à ceux qui l’habitent et le recherchent. Le périurbain n’est pas ces densités molles dont on parle, pas suffisamment importantes pour faire ville mais pas non plus faibles au point de l’associer entièrement à l’espace rural. Il est l’alternance de fortes et faibles densités dans un court espace-temps dont le terme allemand de Zwischenstadt((Parc d’activités commerciales associé à l’idée de loisirs.)) de Sieverts rend bien compte. Lorsque pour rejoindre son lieu de travail, on alterne entre route de campagne, réseau ferroviaire laissant apparaître une vitrine périurbaine faite de bosquets, de voies autoroutières, de parcelles cultivées, de zones d’activités, de dénivelés topographiques à découvert, de cônes de vue et d’entrées de villes, ce sont là bien des espaces à habiter qui n’offrent pas les mêmes caractères paysagers que les centres urbains. Renier cette spécificité morphologique, c’est ne pas voir ce pourquoi également le périurbain attire : la possibilité d’avoir un contact immédiat, des accessibilités aisées autant avec les espaces urbains, offrant des proximités de services et d’équipements qu’avec les espaces ouverts((Compris au sens anglo-saxon du terme (open spaces) et selon la définition de l’IAU comme des espaces non bâtis, naturels, agricoles et boisés.)) (Poulot, 2016), poches d’aménités environnementales, alimentaires et de loisirs.
2.2. Au-delà de l’informe, des marqueurs paysagers régionaux
La déqualification paysagère du périurbain provient à la fois d’une monotonie des formes urbaines qui lui sont couramment associées (figure 4) – lotissements pavillonnaires, zones d’activités économiques et commerciales, échangeurs routiers – et de leur piètre qualité architecturale.
Les lotissements pavillonnaires, en dépit d’une diversification des modèles dépendant du niveau de standing, sont le résultat d’une standardisation de la production des logements conduisant au sentiment du déjà vu, à la banalisation desservant la qualité de l’opération. Que dire de l’urbanisme en boîtes à chaussures des zones d’activités et commerciales, un urbanisme fonctionnel, à l’origine de nombreuses friches commerciales contre lesquelles la législation peine à lutter. Le renouvellement esthétique de ces zones par l’arrivée des retails parks à la fin des années 1990 faisant appel à des architectes de renom ou marquant de leur empreinte une dimension environnementale développant la notion de greencenter pour passer en CDAC (Commission Départementale d’Aménagement Commercial((L’ouverture d’une surface de vente supérieure à 1000 m² nécessite l’obtention préalable d’une autorisation administrative délivrée par la Commission Départementale d’Aménagement Commercial.))) ne permet pas de convaincre pleinement sur la pérennité de ces structures comme produisant de la qualité paysagère. Mais regarder le périurbain uniquement depuis ces angles stigmatisants, c’est oublier une structure paysagère faite de villages, de bourgs et petites villes inscrits dans une trame agricole dont l’empreinte régionale reste forte (figure 4).
Figure 4 : Les paysages du périurbain
a. Au-delà de l’informe | ||
Le lotissement (Caudry, Nord-Pas-de-Calais). Cliché : Jérémy-Günther-Heinz Jähnick, 2010 (source). |
La zone commerciale : la Ramondia au sud de Lannemezan (Hautes-Pyrénées), 2010 (source). |
Le front urbain : Houdemont (Meurthe-et-Moselle, 48° 38' 48" N, 6° 10' 32" E). Cliché : A. Humbert, 28 septembre 2008, source : Base documentaire d'images géographiques de l'Université de Lorraine. |
b. La variété des systèmes agraires produit de la diversité paysagère en périurbain | ||
Le bocage breton : habitat individuel, prairies et zones humides, à Fougères (Île-et-Vilaine). Cliché : Daniel Jolivet, avril 2017, CC BY-SA 2.0 (source). |
Le Comtat Venaissin : vignes et haies de cyprès dans l'aire urbaine d'Avignon (Vaucluse). Cliché : Véronique Pagnier, 2010 (source). |
Le vignoble de Bourgogne : la zone commerciale des Bouchardes vue depuis Chaintré près de Mâcon (Saône-et-Loire). Cliché : Chabe01, août 2017, CC BY-SA 4.0 (source). |
Habiter le périurbain d’Avignon, c’est apercevoir à l’horizon les cyprès du Comtat Venaissin dessinant le parcellaire en lanière d’une agriculture maraîchère pas uniquement résiduelle, alors que les habitants du Bassin parisien arpentent les espaces de la grande culture céréalière décrite comme une mer de blé par l’architecte Roland Castro. De même les clochers-murs du périurbain toulousain et la tuile canal des toitures villageoises marqueront l’appartenance au Lot-et-Garonne et même à l’Occitanie, tandis que l’ardoise et les vignes du périurbain sont des marqueurs spécifiques du Val de Loire. C’est encore tout un héritage industriel qui marque les paysages périurbains tels que les bâtiments d’usine en zones rurales périurbanisées ou les terrils et corons des cités minières du Nord. Et il y a tout lieu de penser que ce sont là des spécificités qui tendront à être davantage soulignées dans les projets urbains tant les AMVAP((AMVAP : Aire de Mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine, initiée par les communes et les intercommunalités depuis 2010 (loi Grenelle II) et prenant la relève des ZPPAUP (Zones de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager) créées en 1983.)) investissent les PLU (Plan Locaux d’Urbanisme) et les OAP((OAP : Orientation d’Aménagement et de Programmation. Les OAP issues de la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU) et complétées la loi Grenelle II sont l’une des pièces constitutives du PLU (Plan local d’urbanisme). Elles exposent la manière dont la collectivité souhaite mettre en valeur, réhabiliter, restructurer ou aménager des quartiers ou des secteurs de son territoire. Les OAP se sont révélées être des dispositifs de planification stratégique efficaces et assez largement plébiscités.)) se précisent. Cette tendance n’est certes pas linéaire, la promotion immobilière développant toujours de gros programmes peu soucieux de leur insertion paysagère (figure 6) mais des sauts qualitatifs sont visibles, revendiqués par des élus et des mouvements habitants (figure 5).
Fig. 5 : La trajectoire d’une école maternelle en périurbain : entre croissance démographique d’une commune francilienne et renouvellement des arbitrages en matière d’aménagement.
L’exemple de Saint-Germain-de-la-Grange, Yvelines
L'ancienne école maternelle de 3 classes, inaugurée en 1992, correspondait à des bâtiments neufs (préfabriqués améliorés) à l’écart du centre-bourg. La précédente école maternelle avait ouvert en 1975 dans des locaux en préfabriqué de qualité inférieure et était composée de 2 classes.
Cliché : Claire Aragau, avril 2018.
Population de Saint-Germain-de-la-Grange, Yvelines
Source : Insee, Recensement général de la population. |
La nouvelle école maternelle, ouverte à la rentrée 2013, est installée dans un corps de ferme réhabilité au cœur du bourg. L’école maternelle rejoint l’école primaire dans le vieux bourg pour faciliter les mobilités des familles entre les deux écoles et rapprocher la maternelle de la cantine et de l’accueil périscolaire. Cette relocalisation permet parallèlement de répondre à des inquiétudes environnementales sur l’emplacement de l’ancienne école, sise sur une ancienne décharge et prise entre ligne à haute tension et parcelles cultivées soumises à des épandages. Cliché : Claire Aragau, avril 2018. |
3. Habiter l’interface ville-campagne : un idéal résidentiel ?
3.1. Inégalité de traitement des pavillonnaires et permanence d’un rêve résidentiel
Si le périurbain a eu longtemps mauvaise presse (Billard, 2009), c’est probablement parce qu’il était lu dans une logique comparative : le périurbain offrant un faible gradient d’urbanité (Lévy et Lussault, 2014), ou bien le périurbain marquant la fin des campagnes.
La figure construite du périurbain pollueur, retranché derrière des logiques d’effet de club ou captif d’un pavillon pour lequel il s’est surendetté, a nourri une sorte de rejet de la forme urbaine pavillonnaire face à la force intégratrice et écologiquement durable de l’habitat collectif, retoiletté au lendemain des politiques de renouvellement urbain à destination des barres et des tours. Il semblerait que les pavillonnaires de première couronne ne subissent pas la même critique : la meulière et son jardinet de proche banlieue d’Île-de-France bénéficierait d’une rente de situation intouchable. Correspondrait-elle au rêve résidentiel du plus grand nombre, autorisant proximités urbaines et carré de nature ? C’est en tous les cas de ce modèle dont se rapproche l’idéal résidentiel d’un échantillon d’habitants enquêtés de la commune de Nanterre et récemment installés dans un logement neuf de la ville : l’appartement rêvé dessiné apparaît cerné de balcons et terrasses, espaces extérieurs privatifs plongeant le logement dans la verdure((Étude menée pour le compte de la mairie de Nanterre « Habiter un logement neuf à Nanterre, comprendre une expérience résidentielle », 2016.)).
Figure 6. Entre pavillonnaire hors-sol et atterrissage progressif dans la lignée de l’urbanisme endogène : une nouvelle typologie de logements en périurbain
Bouygues, promoteur français, poursuit la commercialisation de ses pavillons en développant le modèle de la maison bretonne et alsacienne dans un lotissement du périurbain de Varsovie en Pologne. Cliché : Claire Aragau, juin 2017. |
|||
Grange de Septeuil (France, 78) réhabilitée en 6 maisons de ville, livrées en 2011. Source : http://www.erg-architecture.net/exemples-de-realisations/la-grange-de-septeuil/ |
S’il n’est nullement question d’opposer le pavillonnaire et le collectif, l’intention ici est de décaler le regard, d’appréhender l’habiter périurbain dans une situation d’interface rural/urbain rejoignant les principes d’un agriurbanisme (Vidal, Fleury, 2009) plutôt que de le placer dans une mise en marge de la ville. Si l’habitat périurbain peine à se renouveler sous l’effet de la permanence du rêve pavillonnaire auquel le monde de la promotion immobilière répond volontiers, les logements des centres-bourgs boudés (car trop sombres et exigus) jusque dans le milieu des années 1990 sont progressivement revalorisés. Les réhabilitations du patrimoine architectural rural – agricole et industriel – se multiplient pour loger sur des surfaces plus petites (en accession mais également en location privée et sociale) des ménages au profil renouvelé, un processus révélateur de toute la complexité des sociétés périurbaines s’éloignant de la référence couple bi-actif avec enfants. Le parc de logement est appelé à se transformer sous l’effet du vieillissement, des séparations et de la décohabitation des jeunes face à la demande de poursuivre sa trajectoire de vie dans ces espaces qui sont aussi les lieux de la réassurance : vieillir dans un environnement social et spatial connu chargé d’affect, vivre proche de ses enfants après une séparation, s’installer comme jeune actif à proximité d’un réseau social déjà constitué (famille et amis) apportant des possibilités d’entraide (prêt de voiture, garde d’enfants). Ces opérations portées par des élus et investis par les habitants, souvent les enfants de la première génération de périurbains, sont les signaux d’une prise en compte des ressources locales, d’une volonté également de guider la recomposition d’un espace considéré comme dénaturé, fragmenté entre centres-bourgs et lotissements. Quant au pavillon hors-sol (figure 6), il amorce un atterrissage spatial lisible dans les pratiques de mobilités de ses habitants jouant de la proximité urbaine et rurale (figure 7).
Figure 7. Les signaux de l’ancrage
Les périurbains se déplacent moins loin, tous déplacements confondus, en 2010 qu'en 2001. Sources : EGT 1976, 1983, 1991, 2001 DRIEA et EGT 2010, STIF DRIEA OMNIL ; auteur : M. Bouleau, IAU-IdF. Dans Martine Berger, Mireille Bouleau et Catherine Mangeney, « Les périurbains franciliens : vers de nouveaux comportements de mobilité ? », EchoGéo [En ligne], 34 | 2015, mis en ligne le 15 décembre 2015. |
3.2. Au-delà des déserts et de la relégation, faire ancrage en périurbain
Si le périurbain n’est plus regardé depuis la ville (le fameux regard urbano-centré) mais pour ce qu’il est, une autre lecture apparaît affichant d’autres problématiques d’aménagement, pas uniquement celles qui le mettent en défaut d’urbanité. Les déserts culturels ou médicaux peuvent être réels((voir la brève de Géoconfluences : Les déserts médicaux : une France des marges, septembre 2017.)), ainsi le diagnostic de désert médical a-t-il été posé pour certains secteurs de la Seine-et-Marne, mais le quartier de la Plaine à Saint-Denis pourtant pris dans l’agglomération rejoint les périmètres touchés par le manque de médecins généralistes. Devant un tel constat, ce sont les réponses offertes par les territoires périurbains qui peuvent avoir leur intérêt dans le sens où elles renvoient à la spécificité de ces lieux. Les politiques de développement local qui y sont menées puisent aussi bien du côté des contrats de ruralité et des programmes Leader européen que de celui de la ville portant des orientations en faveur de l’offre résidentiel et des équipements ; ainsi en est-il de la réalisation de logements sociaux en piochant aussi bien du côté des financeurs traditionnels (État, collectivités territoriales et bailleurs plus difficiles à mobiliser hors la ville) que d’autres moins classiques sur le sujet tels que l’Union Européenne (actions à destination des territoires ruraux) et les PNR (figure 8).
Figure 8. Boigneville : transformer une remise agricole en habitation, PNR du Gâtinais (77)
« |
|
» |
Si certains secteurs marqués par des profils résidentiels de cadres ne sont pas dépourvus d’encadrement médical et para-médical, le vieillissement des populations de ces lotissements des années 1970 est un autre critère favorisant l’installation de professionnels de santé. Elle est encouragée çà et là par des politiques publiques et notamment la mise à disposition de locaux adaptés dans le cadre ou pas des maisons de santé. Ce sont à la fois des bourses proposées aux étudiants terminant leurs études de médecine à la manière de ce qui est fait dans les espaces ruraux mais c’est aussi un appel sur le mode du marketing territorial qui est vendu par les élus : les possibilités d’un territoire aux aménités diverses et bien desservi, le périurbain se retrouvant en situation de barycentre relié aux différentes possibilités de la métropole.
« |
|
» |
L’apprentissage de la proximité après des années de vie en périurbain est constaté par de nombreuses études, aussi bien dans le périurbain de Paris (Berger et al., 2015), que toulousain (Rougé et Bonnin, 2008) ou tourangeau (Cailly, 2014), d’abord parce que l’accès au centre de l’agglomération devient de plus en plus congestionné et invite à mobiliser les ressources locales, même à en développer de nouvelles. L’ouverture de commerces de proximité type multi-service ou petite surface et le repositionnement des grandes enseignes sur ce créneau, la référence à des points de vente alimentaire directement en lien avec la proximité agricole (Essers, 2016) sont autant d’éléments en faveur du proche, œuvrant à la recomposition d’un mode d’habiter revendiqué et piochant dans la diversité périurbaine : le bourg-centre pour ses services bancaires, ses commerces de détail et son marché, les bords de ville pour leur complément d’offre commerciale, leurs équipements culturels et sportifs, mais encore les bois et forêts, et autres exploitations ouvertes au public faisant passer les corps de ferme et le parcellaire agricole de cadre de vue à cadre de vie (Poulot, 2008).
>>> Voir aussi sur ce sujet : Céline Massal, « La fin des commerces de proximité dans les campagnes françaises ? », Géoconfluences, avril 2018. |
Conclusion
Le périurbain, dans les nombreux débats qui l’animent depuis les années 1970, pose tout à la fois la question des catégories spatiales et bien sûr de l’insatisfaction qu’elles procurent (Vanier, 2012) mais encore celle de la forme urbaine et de la place que l’on donne au rural dans une planète structurée par les centres urbains. Le périurbain est l’espace de ceux qui se trouvent aux portes de la ville à défaut d’avoir les moyens d’y accéder mais c’est celui également des compromis offrant, en période de crise, des logements à moindre coûts en témoigne l’augmentation de la part de jeunes actifs ; c’est aussi l’accès au non minéral parce que la nature en ville ne suffit pas. L’interface qu’il constitue reste aujourd’hui un espace d’observation privilégié des revendications habitantes en termes d’idéal résidentiel, de procédures d’aménagement hybrides et inédites inventées dans le cadre des intercommunalités de frange (Bonnin-Oliveira, 2013) et des territoires de projet avec l’idée d’œuvrer à un développement local plutôt que d’être sous perfusion des agglomérations centrales.
Bibliographie
- Bauer G. et Roux J.-M., 1976, la rurbanisation ou la ville éparpillée, Éditions du Seuil, 192 p.
- Berger M., Bouleau M. et Mangeney C., 2015 « Les périurbains franciliens : vers de nouveaux comportements de mobilité ? », EchoGéo [En ligne], 34 | 2015, mis en ligne le 15 décembre 2015.
- Billard G. Brennetot A., 2009, « Le périurbain a-t-il mauvaise presse ? Analyse géoéthique du discours médiatique à propos de l’espace périurbain en France », Articulo - Journal of Urban Research [Online], 5 | 2009, mis en ligne le 25 avril 2010.
- Bonnin-Oliveira S., 2013, « La fin des périphéries urbaines. », EspacesTemps.net, avril 2013
- Cailly L., 2014, « Les habitants du périurbain tourangeau à l'épreuve d'un changement de modèle : vers une recomposition des modes d'habiter ? L'exemple des habitants de la ZAC des Terrasses de Bodets à Montlouis-sur-Loire », Norois, 2014/2 (n° 231), p. 75–90.
- Chalas Y., Dubois-Taine G., 1997, La ville émergente, L’Aube, 285 p.
- Charmes E., Launay L., Vermeersch S., 2013, « La France du repli », La Vie des Idées, 28 mai 2013.
- Epstein R., 2013, La rénovation urbaine. Démolition-reconstruction de l'État, Paris, Presses de Sciences Po, coll. « Sciences Po Gouvernances », 2013, 377 p.
- Essers J., 2016, « Proximité et accessibilité alimentaires : les représentations de ménages de l’Ouest francilien », in Patrick Mundler et Juliette Rouchier (coord.), Alimentation et proximités, Educagri éditions, p. 173–190.
- Florida R., 2012, The Rise of the Creative Class, Revisited, New York, Basic Books, 2012, 484 p.
- Garreau J., 1992, Edge City. Life on the New Frontier, New York, Anchor Books, 550 p. Compte-rendu de Cynthia Ghorra-Gobin dans Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 48e année, no. 4, 1993.
- Ghorra-Gobin C., « La banlieue, rêve américain ou espace en voie de disparition ? », Esprit, 2013/3 (Mars/Avril), p. 121-130.
- Girard V., 2012, « Les votes à droite en périurbain : « frustrations sociales » des ménages modestes ou recompositions des classes populaires ? », Métropolitiques.
- Indovina F., 1990, La Città diffusa, DAEST-IUAV, Venise, 298 p. (voir une analyse du concept de ville diffuse par Éric Charmes, dans Cités territoires gouvernance.)
- Lévy J. et Lussault M., 2014, « Périphérisation de l’urbain. », EspacesTemps.net, 15.07.2014,
- Newman P. et Kenworthy J., 1989, Cities and automobile dependence, 388 p.
- Poulot M., 2008, « Les territoires périurbains : « fin de partie » pour la géographie rurale ou nouvelles perspectives ? », Géocarrefour [En ligne], Vol. 83/4 | 2008, mis en ligne le 31 décembre 2011.
- Poulot M., Aragau C., Rougé L., 2016, « Les espaces ouverts dans le périurbain ouest francilien : entre appropriations habitantes et constructions territoriales », Géographie, économie, société, 2016/1 (Vol. 18), p. 89–112.
- Rivière J., 2013, « Sous les cartes, les habitants. La diversité du vote des périurbains en 2012 », Esprit, 2013/3 (Mars/Avril), p. 34–44.
- Rougé L. et Bonnin S., 2008, Les « captifs » du périurbain 10 ans après: retour sur enquête, espaces sous influence urbaine, CERTU, 84 p.
- Roux J.-M., 2013, « Pour en finir avec le périurbain », Esprit, 2013/3 (Mars/Avril), p. 109-120.
- Sieverts T., 2004, Entre-ville, une lecture de la Zwischenstadt, Éditions Parenthèses, 188 p.
- Vanier M., 2012, « Dans l'épaisseur du périurbain », Espaces et sociétés, 2012/1 (n° 148-149), p. 211–218.
- Vidal, R. et Fleury, A., 2009, « Aménager les relations entre la ville et l'agri-culture. De nouveaux enjeux territoriaux et une nouvelle approche "agriurbaniste" », Urbia, n° 8, université de Lausanne, p. 127-142 [pdf].
Claire ARAGAU
Maître de conférences en géographie/aménagement, Université Paris Nanterre, Laboratoire Mosaïques – UMR CNRS 7218 LAVUE
Mise en web : Jean-Benoît Bouron
Pour citer cet article :
Claire Aragau « Le périurbain : un concept à l’épreuve des pratiques », Géoconfluences, avril 2018. |
Pour citer cet article :
Claire Aragau, « Le périurbain : un concept à l’épreuve des pratiques », Géoconfluences, avril 2018.
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-regionaux/france-espaces-ruraux-periurbains/articles-scientifiques/periurbain-concept-pratiques