Du tourisme à l'après-tourisme, le tournant d'une station de moyenne montagne : St-Nizier-du-Moucherotte (Isère)
Philippe Bourdeau, professeur à l'université - Université de Grenoble Joseph Fourier, UMR Pacte
Jean Corneloup, maître de conférences - Université de Clermont-Ferrand, UMR Pacte
Olivier Bessy, professeur à l'université - Université de Pau
Bibliographie | citer cet article
Le village de Saint-Nizier-du-Moucherotte situé à 1100 m d’altitude, en bordure du Plateau du Vercors, à moins de 20 km de Grenoble, présente l’exemple d'une commune qui, d'abord rurale, est devenue un temps touristique avant d'entrer dans le périurbain résidentiel de Grenoble.
Dans le cadre de l'ANR TerrHab[1], l’étude conduite entre 2010 et 2014 se propose de saisir l'articulation de la périurbanisation avec les logiques territoriales précédentes résiduelles de la station touristique. Comment la bifurcation de la trajectoire du territoire est-elle reconstruite par les habitants ? Comment s’effectue la recomposition identitaire sur la base du vécu des résidents et de l'imaginaire récréatif qui coiffe le résiduel touristique, fait de friches, de lieux réinvestis ? Le recours à la notion d’habitabilité permet de comprendre comment les individus, pour habiter un territoire, le façonnent, en combinant différentes dimensions (sociale, technique, corporelle, patrimoniale…) qui leur permettent de tendre vers un compromis géographique acceptable.
Saint-Nizier-du-Moucherotte, une commune de moyenne montagne résidentielle
Une commune des PréalpesSource : IGN |
Une commune de moyenne montagne attractiveSource : DATAR, Observatoire des TerritoiresLa carte en grande résolution, en .pdf (2.8 Mo). Dans la typologie des espaces de montagne de la DATAR, St-Nizier figure en rouge, comme espace de la haute et moyenne montagne résidentielle et touristique. |
1. De l'avant à l'après-tourisme
La commune de Saint-Nizier-du-Moucherotte, du nom du massif qui la domine, a été créée en 1929, par séparation de la commune de Pariset, devenue « Seyssinet-Pariset »[2]. Aussi le territoire de l'entité précédente, qui comprenait toute la pente de la vallée du Drac au Plateau du Vercors, est-il dès lors partagé entre la ville du bas, voisine de Grenoble et le village du haut, en bordure du plateau. Cet événement administratif se cale sur un changement fonctionnel du village.
Ce dernier, qui n'était qu'un modeste hameau habité par des éleveurs et des forestiers, sis au milieu de prairies entourées de forêts de conifères, est alors en passe de devenir une station d'altitude qui, après avoir accueilli l’excursionnisme grenoblois dès les années 1870, se spécialise dans le climatisme, comme d'ailleurs le reste du Plateau du Vercors. Cet accueil médicalisé s'y développe notamment grâce à la ligne de tramway à crémaillère Grenoble-Villard-de-Lans, ouverte en 1920 et suivie de la construction de la gare (photo ci-dessous) et de deux hôtels[3]. Saint-Nizier devient « station de séjours et de cures pour enfants délicats » dans les années 1930. L’air pur des montagnes est alors considéré comme un facteur de santé permettant de soigner la tuberculose dans des « aérariums », et ce, jusqu'à l'arrivée des antibiotiques dans les années 1950. Les Bruyères constitue la première maison pour enfants, puis s'ouvrent des hôtels, comme le chalet-pension de l’Aiguille des Pucelles (incendié en 1944) et les Tilleuls (aujourd’hui Domaine de Romanet) sur la pente. La guerre, qui met entre parenthèses le climatisme, se termine par la quasi-destruction du village : 82 des 93 maisons sont incendiées par les troupes allemandes entre le 13 et le 15 juin 1944.
Après-guerre, le village est presque entièrement reconstruit mais, du climatisme, il ne demeure plus que le centre médicalisé pour enfants Blanche-Neige qui remplace l'ancien Touristic-Hôtel[4]. C'est que le programme d'aménagement préfectoral stipule que « ne sont autorisés que les maisons d’accueil pour enfants, les colonies de vacances, les villas, les chalets, les maisons de repos, à l’exclusion de tous établissements hospitaliers, y compris les maisons de cure ». Cette bifurcation réglementaire entérine le changement de trajectoire du village entamé en 1932, avec la création du syndicat d’initiative. S'ouvrent alors des centres de vacances à l'écart du village, comme celui de Fontaine (commune du piémont) ou le Tanagra. Alors que la ligne de tramway ferme en 1951, l'automobile devient le moyen de transport prépondérant, tandis que l'agriculture perd de son importance.
Il faut attendre la fin des années 1950 pour qu'apparaissent des hôtels modernes et que le village se mue en une micro-station familiale de sports d’hiver de moyenne altitude[5]. Le signal est donné par l’implantation en 1956 d’une télécabine partant du bourg pour desservir l'Hôtel de l'Ermitage (3 étoiles, 25 chambres) situé 800 m plus haut, à proximité du sommet du Moucherotte, et l'ouverture d'une piste de ski alpin pour les relier. Dans les années 1960, quatre téléskis sont installés et le parc hôtelier s'agrandit, en particulier avec l'inauguration de l'Hôtel Concorde en 1968 (photo infra). La construction d’un tremplin utilisé pour les épreuves de saut à ski des Jeux Olympiques de Grenoble en 1968 (photo ci-dessus) donne la touche finale à cette station de moyenne altitude devenue station olympique, à l’instar de Chamrousse, Villard-de-Lans, l'Alpe D'Huez... situées plus haut, et qui ont, depuis, gardé leur statut de station de sports d'hiver. A cette occasion, la place du village est remodelée et les voies d’accès au village considérablement améliorées, à commencer par la liaison avec Grenoble qui est recalibrée. En complément du ski alpin, 40 kilomètres de pistes de ski de fond sont tracés dans la forêt. |
La construction d'un site olympique
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Durant cette période faste, au cours de laquelle une dizaine d’emplois (la plupart saisonniers) ont été créés dans le secteur des remontées mécaniques, un petit projet immobilier au sommet du Moucherotte a aussi été envisagé, sans succès en raison de l’opposition de la SAFER. A l’exception des deux téléskis les plus proches du village (les seuls qui fonctionnent toujours), les principales opérations d’aménagement touristique ont été réalisées à l’initiative d’opérateurs ou de décideurs extérieurs au territoire, en l’occurrence un groupe privé d’Aix-en-Provence désigné localement par le vocable : « le fameux notaire » pour les équipements du Moucherotte, et l’État pour ce qui est du tremplin olympique. A son apogée, atteint dans les années 1970, la capacité d’accueil de Saint-Nizier représente près de 300 lits répartis entre 4 hôtels (pour un total de 200 lits), des centres de séjours climatiques pour enfants (50 lits), et divers hébergements de type gîtes ruraux et maisons familiales (50 lits). La petite station bénéficie alors d’une notoriété que la mémoire locale apocryphe associe volontiers à un « lieu de rendez-vous de la jet-set » ; cette représentation s'enracine dans la « belle époque » des années 1960 [6], marquée par le séjour de quelques vedettes de la chanson et du cinéma à l’Hôtel de l’Ermitage et le tournage in situ en 1961 de La bride sur le cou, film somme toute anecdotique, mais dans lequel joue Brigitte Bardot.
Deux temps de la trajectoire touristique de Saint-Nizier-du-Moucherotte et leurs héritages
Site reconverti de la station climatique de l'entre-deux guerres : la gare du tramwaySur la place du village, l'ancienne gare du tramway à crémaillère (reconvertie en office du tourisme) |
Site délaissé de la station olympique de 1968 : le tremplin des Jeux olympiquesLe tremplin de 90 m donnait aux sauteurs l'impression de plonger sur Grenoble. |
Complément 1. Le sommet du Moucherotte, une friche touristique devenue lieu de mémoire
Fiche d’observation de terrain : au sommet du Moucherotte, le 10 novembre 2013, lors des premières neiges.
Philippe Bachimon
Il est 10h30 sur l'étroit belvédère circulaire. La discussion avec les quelques personnes présentes porte sur la neige, le temps, le chemin pris pour monter... et puis sur l'hôtel. On parle de l'ancienne piste de ski alpin qui en descendait, du propriétaire qui était un notaire d'Aix-en-Provence, de Brigitte Bardot qui a été coincée dans l'hôtel à deux reprises à cause du vent (« la deuxième fois elle a peu apprécié »). Verbatim : « Ce qui n'allait pas, c'est qu'avec le vent, le téléphérique ne fonctionnait pas souvent. On a cherché le spectaculaire de la vue plutôt que l'efficacité » ; « Le notaire s'est ruiné pour construire l'hôtel qu'il a réalisé en faisant monter par son téléphérique les matériaux pendant plusieurs années » ; « Ce qui fait que, de son ouverture en '1953' (sic, en fait, il a ouvert en 1959) à sa fermeture après sa mort par ses héritiers, il n'a jamais été rentable... et les problèmes d'héritage l'ont achevé ». « On y faisait du ski alpin en redescendant à Saint-Nizier. » « Si seulement on avait construit alors le téléphérique à partir de Seyssins, il n'y aurait pas aujourd'hui de polémique... ».
Le sommet du Moucherotte aura été une friche touristique de la fermeture de l'Hôtel de l'Ermitage en 1975 à sa destruction en 2001, soit pendant 26 ans. Depuis lors, il ne reste plus que quelques assises en béton des pylônes du téléphérique, le refuge du Moucherotte qui est un ancien local technique (d’où l'apparence de bâtiment industriel qu'il a conservé malgré son changement de destination), un local électrique dans un abri souterrain encore fonctionnel (sans doute pour les antennes sises plus haut) et quelques accroches de haubans, un vieux radiateur,...peu de choses. Le nettoyage est donc réussi, au grand regret de certains, comme R. Chauny sur son blog : « Il resta ainsi en l’état pendant 26 ans, et beaucoup dont moi-même, l’ont connu dans cet état de vaisseau fantôme. Il aurait pourtant fait un parfait décor pour le remake français du film Shining. L’ambiance particulière de ces salons de grand luxe totalement vides, et laissés à l’abandon nous ont offert un beau terrain de jeux quand on était gamin, j’en garde de formidables souvenirs ».
Ce site appartient aux hauts-lieux cinématographiques, comme le rappelle le panneau commémoratif posé sur le refuge. Des randonnées sont organisées autour du caractère cinématographique du site, ainsi celle dite « nostalgique » proposée par le GUC (Grenoble Université Club) : « Prenez part à la randonnée jusqu'au Moucherotte avec soupe aux oignons à la clé, le vendredi 14 octobre 2011 [...] À l’occasion du 50e anniversaire du film « La Bride sur le cou » de Roger Vadim avec Brigitte Bardot, tourné en partie au Moucherotte, cette première “randociné” inaugure un cycle consacré aux tournages, aux vedettes et aux réalisateurs qui ont magnifié Grenoble et ses environs à travers leurs oeuvres ». Le « cultuel » du site s'obtient, à défaut d'une friche maintenue, par le recours à la « réalité augmentée » qu'apporte le film (ici le film de BB de 1961 en écho avec le film Shining de S. Kubrick de 1980). |
Mémoire des lieuxPosé sur le refuge du Moucherotte, le panneau commémoratif du film « La Bride sur le cou », tourné à l'Ermitage en 1961. |
On peut observer dans un autre site de Saint-Nizier, celui du tremplin, un effet de résonance filmique de ce type, avec les films des JO de 1968 qui y ont été tournés. La culturation du lieu s’opère ainsi par des jeux de miroir (par référencements réciproques) et renvoie à la naturalisation du lieu (destruction des ruines de l'hôtel pour restaurer le milieu naturel) et donc à une présence-absence, celle de l'hôtel comme lieu de tournage ayant disparu, sauf les quelques traces mentionnées, mais étant présent dans les mémorisations réveillées par - ou pour – la fréquentation du lieu.
Références filmiques :
- Hôtel de l'Ermitage, St-Nizier du Moucherotte, film diffusé dans l’émission de télévision Faut pas rêver, 2001, 7'10, sur Dailymotion
- Extraits de La Bride sur le cou sur YouTube
- Extraits de 13 Jours en France, C. Lelouch, 1968 : épreuves de saut à skis sur le tremplin de St-Nizier, sur Dailymotion
- Le tremplin olympique de St-Nizier-du-Moucherotte, janvier 1968, vidéo, 1'49, INA
- Grenoble : un an après les Jeux, 23 février 1969, vidéo, 13'06 (voir le passage sur le tremplin olympique à 9'), INA
La période post-olympique est suivie d'une stagnation des activités touristiques. Le créneau « tout ski » ambitionné par Saint-Nizier s'avère inadapté en raison de la trop faible altitude et de l’enneigement irrégulier. Il n’est plus question de nouveaux investissements et les équipements existants se dégradent progressivement. La télécabine du Moucherotte s’arrête en 1977, suivi par l’Hôtel de l’Ermitage – qui n'avait jamais été rentable –, d’autres hôtels disparaissent et la dernière compétition sur le tremplin olympique a lieu en 1987. Deux des quatre téléskis existants sont abandonnés. Après quelques effets d'annonce concernant la relance du ski, l’ESF locale ferme au début des années 1980. La piste de luge d'été, activité ludique trans-saisonnière, qui avait été créée au début des années 1980 pour prendre la suite est rapidement abandonnée, faute de clients. Dès la fin des années 1970, une étude réalisée par l’Institut de Géographie Alpine de Grenoble évaluait la fréquentation hivernale de Saint-Nizier comme découlant aux trois-quarts d’une clientèle grenobloise et rhônalpine issue des classes moyennes, avec seulement un visiteur sur cinq séjournant sur place (David et al., 1980). Pour autant, au-delà de la célébration d’un passé glorieux, la mythologie locale des sports d’hiver est parfois réactivée, comme lorsque le skieur nordique saint-nizard, Maurice Manificat, décroche une médaille de bronze au relais 4 x 10 km aux Jeux Olympiques de Sotchi en 2014.
2. La résidentialité périurbaine en place et lieu du tourisme
Dans les années 1980 et 1990, la fonction résidentielle, principale et temporaire, prend peu à peu l'avantage sur la fonction touristique réduite à l’excursionnisme et contribue même d'une certaine manière à accentuer sa marginalisation. Le doublement de la population (elle passe de 575 habitants en 1990 à 1058 en 2011) va de pair avec la transformation progressive de tous les hôtels et hébergements en logements résidentiels - à l’image du Concorde revendu « à la découpe » en appartements (photo ci-dessous) - et la consommation croissante d'espace pour la construction de maisons individuelles. Ainsi 10 hectares ont été lotis durant les 10 dernières années dont environ 9 pour l’habitat, sachant qu’une zone artisanale sise au pied de l'ancien tremplin, dont elle tire son nom, constitue une partie de ce reliquat d'un hectare... alors qu'elle est largement constituée de maisons individuelles ! Au total, dans les années 2000, « une soixantaine de logements ont été construits, soit une consommation d'environ 1 500 m² par logement » (Biays, 2013). |
Une croissance démographique soutenueSource : INSEE, recensements de population |
Aussi, le tournant résidentiel du village, symboliquement marqué en 2000-2001 par le chantier de nettoyage des friches de l’Hôtel de l’Ermitage, le démontage de la télécabine et des remontées mécaniques du Moucherotte, est désormais clairement engagé. De la période précédente ne subsistent que des friches, principalement celle du tremplin olympique, et des hébergements fermés, dont notamment l'Hôtel-Club sur la place du village (photo ci-dessous). Les seules installations restant ouvertes sont les deux téléskis situés au cœur du village, qui ne fonctionnent que par intermittence, lorsque l’enneigement – perçu comme de plus en plus aléatoire – le permet en l’absence de canons à neige et les quelques hectares du petit domaine skiable soumis à un grignotage résidentiel qui laisse mal augurer de sa survie.
Le patrimoine hôtelier dans la période d'après-tourisme
1er cas : reconversion résidentielleL'ancien Hôtel Concorde, ouvert en 1968, est devenu une résidence. |
2ème cas : friche touristiqueSur la place du village, l'Hôtel-Club Le Moucherotte est en état de délaissé depuis 2007. |
Complément 2. Démanteler les friches touristiques en montagne : qui ? comment ?
Les territoires de montagne sont confrontés au problème des friches de toutes sortes : militaires, agricoles, industrielles, touristiques. Ces dernières comprennent les téléskis, pylônes et gares de remontées mécaniques, installations sportives comme le tremplin olympique de Saint-Nizier.
Il revient aux populations et aux élus de décider si ces installations obsolètes ont un intérêt patrimonial ou si elles doivent être démantelées en raison de leur impact paysager et du danger qu’elles représentent pour les hommes, la faune et l'écosystème.
A qui revient la charge du démantèlement ?
Les sites délaissés de l'épreuve de saut à skis des Jeux olympiques de 1968, à Saint-Nizier-du-Moucherotte
La tribune de presse, construite en béton par l'architecte Pierre Dalloz pour les Jeux olympiques de Grenoble de 1968. |
Le panneau d'affichage géant des performances des sauteurs lors de l'épreuve olympique. |
Il n'existe aucune disposition prévoyant le démontage d’installations obsolètes. Seule la Convention alpine, traité international signé par les huit Ētats alpins et l’UE dans le but de promouvoir le développement durable dans la région alpine, prévoit la constitution d’une provision financière pour le démontage des remontées mécaniques en fin d’utilisation. Ratifiée, elle n’est guère mise en application par la législation française.
Les collectivités territoriales collaborent à ces chantiers compliqués par le relief montagnard. Les communes mettent généralement à disposition employés communaux et véhicules. Elles se chargent aussi de l'évacuation des déchets. Le conseil régional et le conseil général concernés apportent une contribution financière, sachant que le coût moyen d'un chantier s'élève à 10.000 euros.
Les associations jouent un rôle déterminant : associations locales et ONG de défense de l’environnement, au premier rang desquels Mountain Wilderness, fondée en 1987 et reconnue d’utilité publique en France. Elles s’appuient sur des bénévoles lors de la réalisation des chantiers locaux.
Un chantier récent de démantèlement de friches touristiques s’est déroulé au col du Lautaret, à l’automne 2013. Sur ce site de très grande valeur paysagère, appartenant au Parc national des Ecrins, et classé en réserve naturelle du Combeynot ainsi qu’en zone Natura 2000, deux téléskis installés dans les années 1970 et abandonnés depuis 2004 ont été démantelés, ainsi que les pylônes, câbles, socles et contre-poids en béton, soit 35 tonnes de ferrailles et béton à évacuer par portage manuel, engins motorisés légers ou héliportage, afin de préserver les pelouses alpines et les zones humides. L’opération a été conduite par le Syndicat mixte des stations villages de la Haute Romanche, maître d’ouvrage, en collaboration avec le Parc national des Écrins, gestionnaire de la réserve naturelle, et le Conseil général des Hautes-Alpes, gestionnaire des remontées mécaniques. L'opération a été financée par des crédits européens et nationaux Natura 2000, assortis d'une subvention du Parc national des Écrins.
En ce qui concerne le site du tremplin de St-Nizier, son usage sportif n'est plus possible, les normes olympiques ayant évolué. Le choix entre reconversion, démantèlement ou patrimonialisation n'est pas fait : toutes les options se révèlent très coûteuses. Le site à l'abandon depuis 25 ans est interdit d'accès au public en raison de sa dangerosité.
Pour aller plus loin :
- le site des collectivités territoriales, Localtis, présente la problématique et des exemples de chantiers : « Installations obsolètes : les communes de montagne s'organisent », 14 octobre 2013
- le site de Mountain Wilderness,
- la brochure Les installations obsolètes, 2013, 6 p. en .pdf
- la page Actualités recense les chantiers de démantèlement des installations obsolètes, réalisés ou en cours de réalisation - l’exemple du col du Lautaret, sur le site du Parc national des Ecrins: « Col du Lautaret : retour au naturel », 10 octobre 2013
- Delahaye O., « Jeux olympiques, la malédiction des "éléphants blancs" », We demain, 4 février 2014
- le site du COLJOG (Conservatoire Observatoire Laboratoire des Jeux Olympiques de Grenoble), Le tremplin de Saint-Nizier.
Réalisation : Marie-Christine Doceul
La bifurcation résidentielle de facto, liée aux qualités d’habitabilité du territoire (accessibilité depuis Grenoble, disponibilités foncière et immobilière, paysage panoramique, potentiel récréatif, sociabilité non contraignante…) s’est opérée sur fond de métropolisation[7] et de marginalisation des très petites stations de sports d’hiver, dans un contexte de changement climatique et d’exigences sportives et techniques croissantes des domaines skiables. Elle cohabite avec un excursionnisme renforcé qui se pratique à partir de l’agglomération grenobloise, décliné tout au long de l’année en pratiques variées (randonnée à pieds, à skis, ou à raquettes, cyclotourisme et vélo tout terrain, spéléologie, escalade, pêche, pique-nique et contemplation, free-parties, excursions scientifiques et culturelles…) avec des pics de fréquentation très marqués les week-ends d’hiver en cas de bon enneigement. Cet excursionnisme semble assez bien toléré par les néo-résidents devenus les propriétaires du bâti et d'une partie du foncier, dans la mesure où il est peu impactant à l’exception du week-end, et fait l'objet d'une signalétique coercitive : parkings aménagés au départ de chemins de randonnée balisés, interdits de circulation sur les pistes, absence de balisage partout ailleurs (sorte d'interdit par omission). L’itinéraire de la Grande Traversée du Vercors (GTV) ne fait que transiter par la commune, car celle-ci ne pratique plus l'accueil du fait de son HRL (Hébergement, Restauration, Loisirs) non renouvelé. Au total, le dispositif s'apparente à une mise à distance des visiteurs, dès lors que l'excursionniste se retrouve dans un espace codifié par une signalétique (média froid) qui tranche avec la convivialité qu'induisait la relation humaine de l'accueil touristique in situ. De fait, l’office de tourisme de St-Nizier s’apparente plus à un pôle de services d’information à la population (vie pratique, bibliothèque, élections) qu’à un pôle de promotion touristique.
En définitive, il ne reste que certains « spots » communaux – le Moucherotte, le Mémorial de la Résistance, le Parcours Aventure (accrobranche), le belvédère qui permet la vue jusqu'au Mont-Blanc – à être l'objet de l'excursionnisme grenoblois, voire de « stops » de touristes venus dans le Vercors. À l’image de l’office de tourisme, l'accueil n'est plus guère qu'un « faux semblant », aussi bien dans ce qu'il a de visible (la signalétique directive s'apparente à un évitement du contact) que dans ce qu'il a de moins visible (l'héritage touristique est à l'abandon, démoli ou reconverti). Voilà 20 ans que le tourisme ne constitue plus qu'une ressource locale résiliente en termes de représentations, une in/é-vocation plutôt qu'une rente de situation, dans un contexte dominé par l'économie résidentielle principale. A tel point qu'en dehors d'un gîte, celui des Gorges du Bruyant, la commune ne compte plus aucun lit touristique marchand depuis la fermeture en 2007 de l'Hôtel-Club le Moucherotte qui devait être découpé en appartements et qui reste à l'abandon (photo supra).
Les résidences secondaires sont elles aussi peu présentes (17% du total des résidences) en conformité avec un effet bien connu de la périurbanisation : la réduction non seulement du nombre de lits marchands (HRL), mais aussi de lits non marchands (résidentiel secondaire), accentuant ainsi la faible attractivité touristique de Saint-Nizier. Lans-en-Vercors, situé quelques kilomètres plus au sud, en amont sur le plateau, compte en valeur relative, deux fois plus de résidences secondaires que Saint-Nizier. La faiblesse du nombre d'agriculteurs (8 éleveurs en 2003, soit deux fois moins que 30 ans auparavant) tranche avec le périmètre de mise en valeur constitué essentiellement de prés de fauche, qui représentent, avec 350 ha, le tiers de la superficie de la commune, le reste étant boisé. Leur maintien s'explique par la présence d'une AOC fromagère (Bleu du Vercors-Sassenage), et la volonté affichée dans le PLU de maintenir des espaces ouverts et des paysages ruraux... toutes données environnementales allant dans le sens souhaité par des néo-résidents adeptes du maintien d'un cadre de vie « rural »... au moins dans ses aspects les plus visibles, et donc partisans du blocage du dit PLU [8]. Avec les quelques chambres d'hôtes et les rares locations saisonnières de la commune de Saint-Nizier qu'ils proposent, ces éleveurs sont devenus les héritiers de l'accueil touristique, qui leur fournit un complément de revenu indispensable.
3. L'habitabilité, produit d'une trajectoire complexe
La trajectoire de Saint-Nizier apparaît comparable à celle d'autres communes de moyenne montagne en situation équivalente dans l'aire urbaine de Grenoble. Reste qu'ici la césure est particulièrement évidente entre l'ère touristique et post-touristique, contrairement par exemple à la commune du Sappey-en-Chartreuse, elle aussi en « Balcon » - c'est du moins le qualificatif que lui décerne le marketing territorial - qui connaît un maintien de ses activités de sports d'hiver (ski alpin et ski de fond) sur deux sites fréquentés par les Grenoblois (Lajarge, 1997). Il est vrai que dans le cas du Sappey, on n’observe pas la concurrence de stations voisines du niveau de Lans-en-Vercors et Villard-de-Lans, sises quelques kilomètres en amont. Leur équivalent en Chartreuse – Saint-Pierre-en-Chartreuse – reste une micro-station... sans canons à neige jusqu’à 2013, ce qui, en moyenne montagne, revient à se soumettre à l'aléa auquel échappent les grandes stations. Comment expliquer qu'un phénomène de périurbanisation très semblable, à Saint-Nizier et au Sappey, puisse aboutir à des situations touristiques aussi différentes ?
Tableau comparatif de 4 communes péri-urbaines de moyenne montagne autour de Grenoble
Superficie |
Altitude du village (m) |
Altitude la plus haute (m) | Altitude la plus basse (m) | Population (2011) |
Creux démographique (année) |
Distance à Grenoble (km) | Distance à Grenoble (mn) | Part des résidences secondaires (%) |
Part de la population active travaillant dans la commune (%) | |
Saint-Nizier-du-Moucherotte | 11 | 1058 | 1897 | 863 | 1058 (2011) |
171 (1946) |
19 | 30 | 17 | 20 |
Le Sappey-en-Chartreuse | 15 | 1014 | 2079 | 840 | 1091 (2012) |
234 (1962) |
14 | 22 | 21 | 17 |
Lans-en-Vercors | 39 | 1004 | 1960 | 902 | 2530 (2011) |
693 (1962) |
27 | 40 | 42 | 23 |
Saint-Pierre-de-Chartreuse | 80 | 1003 | 2079 | 640 | 1003 (2011) |
563 (1982) |
28 | 40 | 55 | 40 |
Source : INSEE, recensements de population
Le mythe du tourisme, même après le passage par la friche touristique persistante, reste pourtant très actif localement (Bachimon, 2013), comme en témoignent divers projets de relance qui agitent Saint-Nizier : celui, maintes fois évoqué, de la réhabilitation du tremplin olympique dans le cadre de la création d’un parc d’activités ludiques de nature, ou encore la mise à l’étude en 2011 d’un « plan de tourisme durable »... sans parler du projet de téléphérique entre Grenoble et le Vercors. Cette volonté ou velléité de renouer avec le tourisme se heurte cependant à des incertitudes stratégiques qui portent autant sur la nature du tourisme envisagé que sur celle des opérateurs et porteurs de projets concernés. De fait, par-delà l’effet d'annonce qui consiste à mettre en avant les effets sur l'emploi local, plusieurs projets, présentés par la commune depuis le début des années 2000, se résument, peu ou prou, à des opérations de promotion immobilière. Alors qu'inversement, un événement de vélo tout terrain co-organisé plusieurs fois avec des partenaires grenoblois a été abandonné du fait de l’opposition des riverains, tout comme un projet de création de via ferrata qui s'est heurté à l’hostilité de la FRAPNA [9]
En quelque sorte, l’identité territoriale de Saint-Nizier, en partie née d’un pari du développement du tourisme « bourgeois » des années 1960 (la phase précédente plus populaire du climatisme est largement occultée) sur le « balcon du Vercors », s’est reconfigurée autour de l’excursionnisme grenoblois qui vient admirer le site en même temps qu'il peut contempler de haut son agglomération. La gentrification résidentielle a ainsi d'une certaine manière ses aficionados, tenus à distance par l'enclosure des parcelles, l'absence d'hébergement local... qui lui renvoient une image de « désir ». Désir d'accéder à leur paradis (le paradis est par définition au-dessus du profane) en y passant quelques heures ou en y faisant le projet d'y résider un jour.
Dans les entretiens réalisés durant les enquêtes de terrain de l'ANR TerrHab, se trouve revendiquée par les néo-résidents une « simplicité » résidentielle, découlant du choix d’un mode de vie basé sur les usages récréatifs d’une nature peu aménagée ayant pour conséquence assumée l'éloignement au travail, le renoncement à l'ambiance culturelle de Grenoble, et par conséquent l'acceptation de contraintes lourdes en matière de transport (coûts, durée) et de vie quotidienne, notamment l’hiver du fait de l’enneigement. Rien d'élitiste en apparence, rien d'une « clubbisation » symptomatique d’un rapport consumériste à l’espace résidentiel parfois décrit comme caractéristique du périurbain contemporain (Charmes, 2011) et propre à son achèvement que serait la gated residence. On n’en relève pas moins une dimension de retranchement résidentiel qui peut donner lieu à une surenchère dans l’affirmation d’une distance « essentialiste » par rapport à l’agglomération grenobloise (Peissel, 2011). La référence au calme, à la vue – sur l’agglomération, le massif de Belledonne, ou le Moucherotte – , à la présence et à l’accessibilité immédiate de la nature, à la qualité de vie – notamment offerte aux enfants – et à une sociabilité fluide facilitée par une forte homogénéité sociale sont autant de façons d’exprimer une soustraction aux contraintes urbaines : « la pollution vue d’en haut... ça fait peur ! », fait dire à un Saint-Nizard le document d’annonce d’un atelier participatif de la communauté d’agglomération grenobloise organisé en janvier 2012 à Seyssinet-Pariset. |
Un des fondements de l'habitabilitéAffiche du premier Atelier Métro-citoyens de la communauté d'agglomération Grenoble-Alpes Métropole, sur la pollution de l'air |
L’entre-soi, qui dans le déclaratif s'affirme par une revendication identitaire directement liée au mode de vie, ne va pas sans paradoxes ni pratiques contradictoires. Ainsi parmi les logements récents, rares sont ceux qui se conforment à ce qui est considéré comme identitaire du Vercors (dans la Charte du PNR, par exemple), à savoir les « pignons lauzés », pourtant choisis par la reconstruction d'après-guerre (photo ci-dessous). Rares sont aussi les maisons dites d’architecte, alors que l'on en compte encore quelques-unes datant de l'entre-deux-guerres, qui d'ailleurs ne sont pas classées (photo ci-dessous)... Même les chalets ne sont pas légion. C'est qu'en fait, hors d'une intégration pourtant revendiquée, voire même de son contraire que serait une modernité ou une « helvétisation », se réalise un bâti qui se distingue mal de l'habitat périurbain standard qui contribue à uniformiser le paysage du piémont où il se dilate dans l'espace. Paradoxale est aussi la faible fréquentation effective de la nature par de nombreux néo-résidents alors que ce serait la recherche de sa proximité, qui les aurait conduits à s'installer en altitude. Et c'est enfin leur bilan carbone, fortement alourdi par les déplacements pendulaires, qui apparaît, soit minoré : « on met de porte à porte, de la maison au travail, une demi-heure... » quand bien même, hors pointes de trafic, il faut le double, soit optimisé : « une fois par semaine je fais l'aller-retour en vélo », « je recours autant que faire se peut au covoiturage », « le télétravail me permet de limiter mes déplacements ». Toutes ces conduites éco-responsables, qui certes existent mais restent anecdotiques au regard des contraintes quotidiennes, apparaissent comme des postures d'auto-justification pour transcender l’ambiguïté née de l'éloignement. On les retrouve dans le débat qui agite les mêmes personnes à propos du projet de transport par câble entre Grenoble et le Vercors ». Car si ce téléphérique est apprécié comme un projet de transport écologique – qui peut être contre ? –, il est aussi redouté en tant que potentiel déversoir de touristes ou de nouveaux résidents, qui remettrait en cause une tranquillité chèrement acquise.
Une identité du bâti ?
Le style « vercorois » avec pignons lauzés, du bâtiment principal datant de la reconstruction d'après-guerre, a été complété par un rajout sans style. |
Villa Art Déco de style paquebot des années 1930. |
Conclusion
L'imaginaire comme principe de comblement entre un vécu périurbain fait de contraintes et de routines, et une nature désirée à laquelle on a accédé par la résidence, apparaît dans l'étude de cas qui précède comme illustratif de la transformation résidentielle d’une ancienne micro-station de ski des marges de l'agglomération grenobloise. Celle-ci n'est pas déterminée par des critères de proximité, du moins pas de manière unique, si l'on se réfère au contre-exemple du Sappey. Ici l'habitabilité se construit sur un héritage sublimé, celui de la petite station de ski idéalisée dont le destin post-mortem, serait d'accueillir des périurbains seuls susceptibles d'être les « gardiens du temple », à savoir d'incarner le versant culturel (et par conséquent cultuel) de ce qui a fait, après renaturalisation par la friche et/ou par la tabula rasa, son retour à la nature. Cette sacralisation n'est pas sans rites, la routine du pendulaire en serait certes l'un des plus inattendus, par les convivialités et les temps de méditation qu'elle crée. Elle n’est pas non plus sans affiliation, comme dans l’accès à des parcours récréatifs discrets ou secrets qui n'ont rien à voir avec les chemins balisés pour le commun des randonneurs du dimanche, ni sans initiation via des récits potentiellement chargés d’une symbolique ésotérique, ne serait-ce que dans la maîtrise de la toponymie ou du vocabulaire technique « branché » de telle ou telle activité sportive. Et ce sont bien les temporalités de l'acceptation (« c'est au bout de x années que l'on est intégré au milieu local ») et de l'acclimatation (« il faut se faire aux hivers et à leurs contraintes en matière d'enneigement ») à une nature valorisée, qui font sens et sont mis en avant par les néo-résidents comme processus d'habitabilité.
Notes
[2] Loi du 31 mars 1929 ,signée de Gaston Doumergue, Président de la République.
[6] « Saint Nizier : la belle époque », titre d'un reportage fait sur le site Skipass.
[9] La FRAPNA est l'influente Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature.
Pour compléter
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Philippe BACHIMON, professeur à l'université d'Avignon, UMR Espace-Dev,
Philippe BOURDEAU, professeur à l'université de Grenoble Joseph Fourier, UMR Pacte,
Jean CORNELOUP, maître de conférences à l'université de Clermont-Ferrand, UMR Pacte,
et Olivier BESSY, professeur à à l'université de Pau, UMR Set.
conception et réalisation de la page web : Marie-Christine Doceul,
avec l'aimable autorisation pour les visuels de Geoffrey Aguiard
pour Géoconfluences, le 15 avril 2014
Pour citer cet article :
Philippe Bachimon, Philippe Bourdeau, Jean Corneloup et Olivier Bessy, « Du tourisme à l'après-tourisme, le tournant d'une station de moyenne montagne : St-Nizier-du-Moucherotte (Isère) », Géoconfluences, avril 2014.
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-thematiques/les-nouvelles-dynamiques-du-tourisme-dans-le-monde/articles-scientifiques/du-tourisme-a-l-apres-tourisme