Chenier
En géomorphologie littorale, un chenier est une crête d’accumulation sableuse ou vaseuse consolidée, de forme mince et très allongée, parallèle au trait de côte. Ces longs cordons correspondent à d'anciennes plages (Rostain, 2016, p. 87). Ils forment le support de la végétation, voire de l'agriculture et de l'habitat, dans un milieu de marais maritime dont les parties basses sont des mangroves périodiquement recouvertes par les grandes marées. Le mot est identique en français et en anglais car il est originaire de Louisiane. Il dérive du chêne, en raison de l’abondance d’une espèce locale de cet arbre sur les cheniers dans les marais littoraux de Louisiane (Otvos et Price, 1979, p. 252). Les plaines à chenier (chenier plains) sont des côtes basses, à faible pente, soumises à une faible houle, et à d’abondants apports de sédiments. Les côtes des Guyanes en sont un exemple caractéristique en raison de l’apport sédimentaire massif de l’Amazone, contribuant au phénomène des bancs de vase. Sur ces littoraux, les plaines à cheniers ont été le support d'une dense occupation humaine dès la Préhistoire, et de développements culturels précolombiens remarquables, révélés aujourd'hui par l'archéologie (Rostain, 2016, p. 87). En Guyane française, la plaine à cheniers n’occupe que 6 % du territoire le long du littoral, le reste étant constitué par le bouclier guyanais (Prost, 1989, p. 259).
(JBB) avril 2025
Références citées
- Otvos, E. G. et Price W. A. (1979), “Problems of chenier genesis and terminology—an overview”. Marine Geology. v. 31, p. 251–263.
- Prost M. T. (1989), “Coastal dynamics and chenier sands in French Guiana”, Marine Geology, 90, p. 259-267.
- Rostain Stéphen (2016), Amazonie. Un jardin sauvage ou une forêt domestiquée. Essai d’écologie historique. Actes Sud / Errance, 263 p.
Pour compléter avec Géoconfluences
- Antoine Gardel, « Bancs de vase, mangroves et plages en mouvement le long du littoral de Guyane », Géoconfluences, septembre 2021.