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Côtes d’ablation et côtes d’accumulation

Publié le 26/09/2024
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En géomorphologie littorale, on distingue principalement deux types de côtes : les côtes d’ablation et les côtes d’accumulation. La côte d’ablation est une côte où la seule évolution possible est le recul : une falaise recule sous l’effet de l’érosion mais ne peut pas se reconstituer. À l’inverse, dans une côte d’accumulation ou d’accrétion, les sédiments peuvent s’accumuler, au moins localement : le rivage avance vers la mer. Par exemple, à l’est de Calais, la présence de bancs de sable a favorisé une progression sur la mer d’une centaine de mètres en quarante ans (Héquette, 2010). La dénomination classique opposant les côtes rocheuses et à falaises d’un côté, les côtes sableuses et à galets de l’autre, est courante, mais elle introduit une ambiguïté : une côte d’ablation peut receler, localement, des pages de sable, et une côte d'accumulation peut connaître un recul sous l'effet de l'enlèvement du matériau par l'eau ou le vent.

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vocabulaire de la géomorphologie littorale : flèches, lidos, tombolos, musoir, poulier, passe...

Notes : Un platier, ou plateforme d'abrasion marine, est une surface, en général rocheuse, aplanie ou décapée par l'action abrasive de la mer (Pinot, 1998). Les queues de comète sont dues à l'accumulation de sédiments en position d'abri derrière un écueil, un îlot ou une île (ibid.). Un chenal peut désigner l'une des rigoles par lesquelles l'eau s'écoule vers la mer dans les surfaces meubles, ou la partie la plus profonde d'un cours d'eau, là où le courant est le plus fort. Tout littoral tend à la régularisation vers un trait de côte en ligne droite, d'autant plus rapide que les roches qui le composent sont faciles à éroder et à déplacer.

Par ailleurs, une côte sableuse peut être soumise au recul sous l’effet d’un changement de paramètre dans le budget sédimentaire. Ainsi, le recul de la côte sableuse d’Aquitaine s’effectue à un rythme d’un à trois mètres par an en moyenne, mais a atteint plus de 20 mètres sur de nombreux sites après la succession de tempêtes de l’hiver 2013/2014 (Bulteau et al., 2014). Lors de la seule tempête Xynthia (2010), des reculs du trait de côte allant jusqu’à 20 m ont été observés sur des plages de Vendée et de Charente-Maritime.

En France, un quart des côtes sont soumises à un recul, dont 270 de plus de 50 cm par an (BRGM). À titre d’exemple, le recul des falaises crayeuses de Seine-Maritime est de l’ordre de 20 cm par an, mais des effondrements peuvent faire reculer le haut des falaises de plus de 10 à 15 m en quelques secondes (Costa et al., 2004).

Dans la zone intertropicale, ces deux types se retrouvent mais il faut leur ajouter deux grands types de littoraux : les mangroves et les constructions coralliennes. Enfin, de très nombreux littoraux relèvent d’une catégorie supplémentaire, les côtes anthropisées, où l’action humaine a des effets importants sur la circulation des sédiments (→ voir : urbanisation littorale). Certaines plages n’existent ainsi que parce qu’elles sont périodiquement rechargées par apport de sable anthropique.

Ninon Blond et (JBB), septembre 2024.


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