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Cimetière

Publié le 02/07/2024
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Un cimetière est un regroupement de sépultures. Le terme désigne plutôt un lieu encore en activité, dans lequel on continue d'inhumer les morts. Pour un regroupement de sépultures patrimonial ou archéologique, on parle plutôt d'une nécropole.

Le traitement réservé aux défunts est une composante majeure de toutes les religions, aussi les cimetières revêtent souvent une dimension religieuse, culturelle, et évidemment mémorielle, importante. La place occupée par les tombes dans le cimetière reflète les hiérarchies sociales. Le choix des monuments commémoratifs donne des indices sur les préoccupations d'une société donnée à une époque donnée : morts pour la patrie, martyrs religieux, résistants, morts du terrorisme, etc. La cohabitation des tombes de plusieurs religions dans un même cimetière témoigne, dans une société donnée, d'une époque de relative tolérance religieuse. Inversement, les époques de tensions religieuses peuvent s'exprimer à travers une géopolitique des cimetières.

Le cimetière est en effet à la fois un lieu (une petite portion d'espace), un espace (une portion de la surface terrestre), mais également un territoire : un espace approprié revêtant une importance symbolique. Michel Foucault avait fait du cimetière l'exemple même de l'hétérotopie. À Jérusalem, les autorités israéliennes tentent d'effacer la présence de l'islam et du christianisme dans certains cimetières de la ville pour réaffirmer la prééminence du judaïsme sur ces terres considérées comme sacrées par les trois monothéismes (Vendryes, 2016). En Chine, la sinisation forcée des Ouïghours, musulmans, passe par la destruction de leurs cimetières. En France où les cimetières sont des terrains municipaux, la loi sur la laïcité doit parfois être adaptée au cas par cas pour respecter les souhaits des familles (Dall'aglio, 2022).

Dans les grandes métropoles, les cimetières autrefois périphériques peuvent se retrouvés en plein centre d'une agglomération qui s'est étalée dans le temps. Ils sont alors considérés comme une réserve foncière et ils attisent les convoitises des promoteurs. À Paris, plusieurs cimetières ont ainsi été déplacés du centre vers la périphérie au cours des XVIIIe et XIXe siècles, entraînant des conflits avec les familles concernées.

(JBB) juin 2020. Dernières modifications : décembre 2022, novembre 2023.


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