Kampung ou kampong
Le terme kampung ou kampong, qui signifie village dans les langues malaises, sert à désigner plus spécifiquement un quartier urbain ayant conservé les caractéristiques du peuplement rural, ou encore, d’après Les Mots de la géographie (Brunet 1995), un « village clos ». Le terme a aussi fini par désigner les bidonvilles ou les quartiers urbains d’habitat informel habité par les catégories sociales les plus défavorisées. L’autre terme signifiant « village » en indonésien est « desa » (voir desakota). Certains kampungs ne sont pas parmi les quartiers les plus pauvres et leur population peut relever de la classe moyenne commerçante. Tous ne sont pas non plus des quartiers informels, et leur statut légal autant que leur connexion aux réseaux est très variable selon les pays, les agglomérations, et les quartiers même.
Quartiers pauvres, mais dont la densité, l’aspect villageois et les sociabilités en font des lieux d’entraide et de débrouille pour leurs habitants, les kampungs font l’objet de pressions foncières très fortes. C’est d’autant plus vrai lorsqu’ils sont proches du centre de l’agglomération. Ces anciens villages progressivement rattrapés par l’urbanisation tentaculaire des plus grandes agglomérations du Sud-Est asiatique se retrouvent aujourd’hui au cœur de la ville. Ils font alors figure d’une réserve foncière très convoitée, au prix de l’éviction de leurs habitants.
(JBB) septembre 2022.
Pour compléter
- Un exemple d'utilisation du mot en Malaisie (dans le sens de village) : Quentin Jaboin et Étienne Ménager, « Labuan, la « perle de Bornéo » : intégration et fragmentation d’une île caractéristique des défis de l’Asie du Sud-Est ». Géoconfluences, septembre 2021.