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Lithium

Publié le 06/02/2025

Le lithium est un métal alcalin, comme le sodium ou le potassium, disponible en grande quantité sur Terre mais dans des proportions extrêmement diluées. Il est un métal stratégique dans le contexte de l’électrification et de la transition énergétique.

Il est utilisé à l’origine, dans des quantités modestes, pour la production de verre et céramique, d'aluminium, des applications pharmaceutiques, des lubrifiants et produits de réfrigération. Mais il est surtout indispensable dans les batteries électriques, notamment des téléphones et des voitures, ce qui a entraîné une explosion de son utilisation à partir des années 2010.

Son extrême dilution ne rend son exploitation possible que dans de rares sites. Les plus adaptés à une exploitation industrielle sont les lacs de sels des régions désertiques, les salars (on utilise parfois le pluriel espagnol, salares). Il s’agit d’anciens lacs ou lagunes soumis à une surévaporation, contenant une eau saumâtre se présentant sous la forme d’une bouillie épaisse salée. On trouve de tels sites dans les Montagnes rocheuses aux États-Unis (Utah, Nevada, Californie). En Chine, du carbonate de lithium est produit à partir de salines du lac salé de Zabayu à l'ouest du Tibet et du lac salé de Taijinaier dans la province de Qinghai. Mais les principaux gisements se trouvent dans l’Altiplano de la Cordillère des Andes, principalement au Chili (premier producteur mondial), en Argentine et en Bolivie (lac salé d'Uyuni), et qui regroupent la moitié des réserves mondiales exploitables (Lussault, 2024, p. 59). Le premier producteur mondial est l'Australie, mais les données de production évoluent vite en raison d'une course mondiale à l'exploitation de ce matériau.

L’exploitation du lithium a d’abord été considérée comme une aubaine. En fait, une logique extractiviste, voire prédatrice, s’est rapidement mise en place. Si le lithium représente 10 % du PIB chilien, les dividendes en sont très mal répartis, et les populations locales n’en reçoivent qu’une très faible partie (ibid.). Les conditions d’exploitations sont peu contraignantes et très favorables aux entreprises, qui surexploitent les réserves en eau douce, déjà très limitées, pour les besoins de l’extraction et des ouvriers. L’exploitation du lithium est dépendante de la demande internationale, très majoritairement chinoise, et la production de batteries ne se fait pas sur place.

Par ailleurs, alors qu’un lac salé peut sembler au premier abord un milieu peu propice au vivant, les salares abritent une riche biodiversité et sont un écosystème indispensable à certaines espèces, notamment d’oiseaux. Les communautés autochtones militent pour une meilleure répartition des revenus et une prise en compte sincère de l’environnement, au-delà du greenwashing omniprésent dans les discours des industries extractives.

(ST), janvier 2009, en grande partie réécrit (JBB) en février 2025.


Références citées
  • Lussault Michel (2024), Cohabitons ! Pour une nouvelle urbanité terrestre, Seuil, coll. « La couleur des idées », octobre 2024.
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