Paludisme, malaria
Le paludisme, ou la malaria, est une maladie infectieuse endémique, non contagieuse directement d’une personne à l’autre, mais la transmission se fait par l’intermédiaire d’un vecteur qui est le moustique. La pandémie de cette parasitose est d’une des plus graves que connaisse actuellement l’humanité par le nombre de morts et par ses conséquences socio-économiques.
On estime à plus de 249 millions le nombre de personnes touchées dans le monde et à plus de 608 000 le nombre de morts, en 2022 (OMS, 2023). 94 % des cas recensés dans le monde sont en Afrique (Institut Pasteur, 2021). Le moustique transmet un parasite, Plasmodium. Des traitements préventifs et curatifs existent mais sont hors de portée des pays les plus précaires pour un usage à grande échelle. Un vaccin a été développé depuis 2018. Il est recommandé par l’OMS mais sa diffusion est ralentie par la précarité économique et sociale des populations les plus concernées. Les recherches actuelles s’intéressent également à la façon d’enrayer la prolifération du parasite Plasmodium (CNRS Le Journal, 2023). Une personne adulte peut vivre longtemps avec la maladie, et 78 % des morts du paludisme en Afrique sont des enfants (OMS, 2023).
Le paludisme a joué un rôle majeur dans l’histoire du peuplement mondial. Historiquement connu sous son autre nom, la malaria, il explique par exemple en partie le faible peuplement des marais littoraux et des zones humides dans tout le bassin méditerranéen, jusqu’aux grandes opérations de drainage et de démoustification entreprises pendant et après la Seconde Guerre mondiale, désastre écologique mais qui a permis aux population de descendre des sites perchés vers les plaines littorales. La maladie a aussi contribué, avec d’autres maladies tropicales, à différer la colonisation de l’Afrique intertropicale par les Européens, tandis que les colons et les esclaves ont importé le parasite en Amérique. Inversement, le traitement symptomatique des fièvres associé à la maladie (notamment avec l’usage de la quinine) a concouru à intensifier la colonisation de la zone intertropicale.
(JBB) janvier 2024.
Références citées
- CNRS Le Journal, « Paludisme : des pistes pour enrayer la prolifération du parasite », 12 décembre 2023
- Institut Pasteur, « Paludisme », 2021
- OMS, « Paludisme », 4 décembre 2023
Pour compléter avec Géoconfluences
- Clara Loïzzo et Sylviane Tabarly, « Espaces et territoires du paludisme », Géoconfluences, juin 2012.