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Risque technologique, risque industriel

Publié le 20/09/2024
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Le risque technologique est la possibilité qu'un aléa d'origine technologique (c'est-à-dire lié à des activités humaines) se produise et touche une population vulnérable à ce risque. La réalisation de ce risque est une catastrophe technologique ou catastrophe industrielle.

Le risque technologique est aussi ancien que les activités humaines, mais l'usage du terme est habituellement réservé aux technologies nées à partir de l'âge industriel. Il recouvre tous les secteurs d'activité, notamment la production d'énergie (centrales nucléaires, barrages hydroélectrique), l'extraction et le transport (forages, échouages, marées noires...), alors que le risque industriel se limite aux aléas liés aux activités d'une usine. Les premières victimes du risque technologique et du risque industriel sont fréquemment les employés de l'entreprise qui travaillent sur le site, et les agents publics chargés d'intervenir pour tenter de minimiser la catastrophe, tels les pompiers. Le site industriel peut aussi être entouré par des quartiers d'habitation comme à Seveso, à Bhopal (explosion de l'usine Union Carbide en 1984), ou plus récemment en France à Toulouse (AZF, 2001) et Rouen (Lubrizol, 2019). Lorsque ces quartiers sont habités par des populations ouvrières ou marginalisées, le risque prend une dimension sociale en menaçant principalement des populations défavorisées, dont une partie peut même être employée dans l'usine concernée et perdre son travail en plus de subir les retombées sanitaires. 

En Europe, le risque industriel est encadré par la directive Seveso, du nom d'une commune italienne frappée par une catastrophe industrielle en 1976. Adoptée en 1982, cette directive a été révisée pour la deuxième fois en 2012 (Seveso 3). Elle impose la mise en place d'un classement des sites industriels selon deux niveaux de dangerosité (en fonction de la quantité totale de matières dangereuses sur le site), les établissements Seveso seuil haut et Seveso seuil bas. Environ 1300 sites sont classés en France (outre-mer compris), dont plus de 700 en seuil haut.

En France, la loi « Risques » de 2003 « prévoit notamment la mise en place d'un outil de maîtrise de l'urbanisation aux abords de certaines installations industrielles à haut risque : les plans de prévention des risques technologiques (PPRT). » (Source ministère de la Transition écologique et solidaire). Toutefois, les échecs répétés de la prévention, d'AZF à Lubrizol, et la légèreté des condamnations, montrent que le risque industriel reste sous-évalué. D'après l'historien Thomas Le Roux, cela s'explique par un processus dans le temps long, plaçant les intérêts économiques au-dessus des conséquences sanitaires et environnementales, et aboutissant à « l'impuissance publique » face à « l'impunité industrielle ». Il écrit ainsi : « Depuis 1810, première législation mondiale sur les pollutions, décrétée en régime impérial autoritaire, tous les règlements sont conçus pour protéger les industriels, sécuriser leur capital productif et leur éviter des poursuites en justice pénale en les mettant sous la surveillance d’une administration bienveillante » (Le Roux, 2023, p. 238).

(JBB) novembre 2019, dernières modifications : mars 2022, septembre 2024.


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