Sur-insularité
La sur-insularité, théorisée par le géographe spécialiste du Japon Philippe Pelletier (1997), désigne, dans un archipel, les îles périphériques par rapport aux îles principales (par rapport à ce que les anglophones appellent le « main land »). Le même auteur a également parlé de « Japonésie » pour évoquer le cas spécifique des îles périphériques du Japon. Pour ces espaces éloignés et en déclin, la continuité territoriale est un problème majeur d’aménagement. L’État tente de maintenir une continuité par la construction de ponts ou de tunnels, qui ne desservent que les petites îles de la mer intérieure. La puissance publique prend aussi à sa charge le maintien d’une desserte par ferry ou par aéronef des îles les plus éloignées, malgré le caractère déficitaire de ces services très onéreux.
L’éloignement de ces espaces sur-insulaires est aussi une question géopolitique fort pour le Japon. D’une part, en cas de catastrophe naturelle, comme une éruption volcanique, il rend difficile l’évacuation de l’île ou les opérations de sauvetage. D’autre part, le contrôle militaire des îles éloignées, surtout celles qui ne sont pas habitées, est difficile. C’est le cas des îles Senkaku (Diaoyu en chinois), situées à 600 km au sud de Kyushu, que la Chine revendique également.
(JBB), octobre 2017.
Source
- Raphaël Languillon-Aussel et Nathalie Reveyaz, « Le Japon : les fragilités d'une puissance », Cadrage scientifique et pédagogique du dossier, Géoconfluences, 2017.
Pour compléter
- Pelletier Philippe (1997), La Japonésie. Géopolitique et géographie historique de la surinsularité au Japon, Paris, CNRS Éditions, 391 p.